Mali : le Conseil de sécurité met fin au mandat de la MINUSMA

Mali : le Conseil de sécurité met fin au mandat de la MINUSMA

Le Conseil de sécurité a adopté vendredi une résolution par laquelle il met fin au mandat de la Mission des Nations Unies au Mali, la MINUSMA, à compter du 30 juin 2023, et ordonne son retrait d’ici le 31 décembre 2023. Le texte, présenté par la France, a été adopté à l’unanimité de ses quinze membres. Le Conseil, tout en constatant que la situation au Mali continue de menacer la paix et la sécurité internationales, note que, dans une lettre adressée au Président du Conseil de sécurité, le Gouvernement de transition malien a demandé le retrait sans délai de la MINUSMA. Hommage aux Casques bleus qui ont perdu la vie La Mission est déployée depuis 2013 et les membres du Conseil ont loué les efforts deployés depuis dix ans par la MINUSMA et son personnel pour accomplir les tâches de la Mission, rendant hommage aux membres du personnel qui ont perdu leur vie dans l’accomplissement de leur mission et exprimant toute sa gratitude aux pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police pour leur contribution et leur adhésion aux travaux de la MINUSMA. Le Conseil s’est par ailleurs félicité que le Gouvernement de transition malien se soit engagé à mener à terme la transition politique, à assurer la tenue d’une élection présidentielle libre et régulière en février 2024 et à garantir le rétablissement de l’ordre constitutionnel avant mars 2024. Dans le texte de sa résolution, le Conseil prie la MINUSMA, à compter du 1er juillet 2023, « de commencer immédiatement, la cessation de ses opérations et le transfert de ses tâches ainsi que la réduction et le retrait de son personnel, de façon organisée et en toute sécurité, avec pour objectif que le processus soit achevé le 31 décembre 2023, en étroite consultation avec le Gouvernement de transition malien et en coordination avec les pays fournisseurs de contingents ou de personnel de police ». Le Conseil décide également que, jusqu’au 30 septembre 2023, sans préjudice de la responsabilité première des autorités maliennes et de concert avec elles, et agissant dans les limites de ses moyens et de ses capacités dans son voisinage immédiat, « la MINUSMA est autorisée à répondre aux menaces imminentes de violence contre des civils et à contribuer à l’acheminement en toute sécurité de l’aide humanitaire sous la direction de civils ».  Liquidation de la MINUSMA à partir du 1er janvier 2024 Il décide aussi que jusqu’au 31 décembre 2023, la MINUSMA est autorisée à assumer les fonctions définies suivantes, dans la limite de ses capacités et dans sa zone d’opérations au Mali, de concert avec le Gouvernement de transition malien et avec sa coopération :  Le Conseil décide en outre que la liquidation de la MINUSMA commencera le 1er janvier 2024 et décide également d’autoriser, pendant la durée de cette liquidation, le maintien d’une unité de garde composée d’effectifs existants de la Mission, afin de protéger le personnel, les installations et les biens de la Mission. Guterres rappelle l’importance de l’accord de paix de 2015 Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a pris note de la décision du Conseil de mettre fin au mandat de la Mission à compter du 30 juin 2023 et d’ordonner son retrait d’ici le 31 décembre 2023, suite à la demande du Gouvernement de transition du Mali. Il a rappelé l’importance de l’Accord de 2015 pour la paix et la réconciliation au Mali et a exhorté toutes les parties signataires à continuer d’honorer le cessez-le-feu alors que la MINUSMA se retire. « Il appelle à la pleine coopération du Gouvernement de transition pour un retrait ordonné et en toute sécurité du personnel et des biens de la Mission dans les mois à venir, rappelant l’engagement du Mali à respecter l’Accord sur le statut des forces jusqu’au départ du dernier élément de la Mission », a dit son porte-parole adjoint, Farhan Haq, dans une déclaration à la presse. Le chef de l’ONU a réitéré sa profonde gratitude au personnel des Nations Unies et a rendu hommage aux 309 membres du personnel de la MINUSMA qui ont perdu la vie au service de la paix pendant les 10 années de déploiement de la mission au Mali. Il a remercié tous les partenaires qui ont continué à soutenir la MINUSMA dans la mise en œuvre de son mandat. « Le Secrétaire général réaffirme la solidarité des Nations Unies avec le peuple et les autorités du Mali pour toutes les épreuves que leur pays a subies. Il continuera de dialoguer avec le Gouvernement de transition du Mali sur la meilleure façon de servir les intérêts du peuple malien en coopération avec l’équipe de pays des Nations Unies au Mali, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) et d’autres partenaires », a dit son porte-parole.

Congo Brazzaville. Pour un mandat une seule fois renouvelable des députés, sénateurs et grands électeurs

Congo Brazzaville. Pour un mandat une seule fois renouvelable des députés, sénateurs et grands électeurs

TRIBUNE. Depuis le 7 février 2022, branle bas politique, à Brazzaville, au Ministère de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement Local. Selon un protocole, bien huilé, Partis Politiques et Associations de la Société Civile sont en séance de travail, mode présentielle, avec le Ministre en chaire, aux fins d’échanger sur les tenants et les aboutissants d’une Concertation projetée, courant mars 2022, dans la ville millénaire d’Owando. Owando où repose pour l’éternité l’ancien Président de la République du Congo, M. Jacques Joachim Yhombi Opango. Owando, Chef lieu du Département de la Cuvette, sur la rive droite de la rivière Kouyou, affluent de la Likouala-Mossaka. Les élections législatives, prévues pour juillet 2022, seraient l’axe focal de la Concertation d’Owando qui succède à celle de Madingou, en 2021, dont les résultats n’ont pas été agréés, dans leurs grandes lignes par l’Opposition Congolaise. Comme toujours, pour des motifs non définis, la voix de la Diaspora Congolaise, partie intégrante d’un Congo Uni et Indivisible, ne se fera pas entendre au Ministère de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et du Développement Local. Un document, avec en tête et cachet dudit Ministère, mentionnant huit principaux points de la Concertation, circule sur les réseaux sociaux. Dans l’hypothèse d’une authentification du texte et de l’approbation générale de la mise en oeuvre des matières examinées, lors de la Concertation, il n’est pas possible, quelle qu’en soit la bonne volonté des acteurs, qu’entre mars et juillet 2022, ces matières aient, au final, une réponse juste, consensuelle et républicaine. Pour ne cibler que la mise à jour du ficher électoral, la biométrie électorale, le découpage administratif et électoral, le plafonnement du financement des campagnes électorales, le renforcement de l’indépendance de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CNEI), le vote par anticipation des membres de la Force Publique, dans le cadre d’un scrutin à circonscriptions multiples, hiérarchisés aux points 1,2, 3, 4, 5 et 6, nul ne peut, en toute lucidité, raisonnablement, parier sur leur équitable et transparente mise en application, la veille des législatives. D’autant plus que sur ces questions, par leur délicatesse et les pesanteurs socio-politiques qu’elles renferment, les Partis Politiques d’Opposition et la Société Civile ne se sont pas toujours accordés avec le Gouvernement. Sauf à rééditer la manière forte de Madingou qui a affaibli la Nation. On se réunit. On palabre, sans accord, en plénière et en commission. On lit, en séance de clôture, un communiqué final que le camp présidentiel, majoritaire, applaudit, avec vigueur. Au final, on termine par la photo de famille. On se sépare. Ce qui serait un investissement à perte à Owando, au regard du coût élevé des frais d’organisation qu’appellerait la Concertation, par ces temps de vaches maigres que connait le pays. Ceci étant, j’interviens, par ailleurs, pour proposer une réforme sur le renouvellement du mandat des Parlementaires à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Jusqu’ici, selon le mode de désignation des uns et des autres, ils sont élus pour cinq ans renouvelable. La constitution française d’où le Congo tire la procédure de choix des Parlementaires prévoit, également, que les Députés sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable, sauf si la législature est interrompue par une dissolution. En France comme au Congo, le Député, tant qu’il pourrait être élu, sans limite, à chaque renouvellement, attendrait son dernier souffle, tranquille, sur les bancs de l’Assemblée Nationale. Mais la France est un pays, avec son histoire, son expérience de la République, sa démocratie dynamique, son environnement européen. Le Congo en est un autre, avec sa réalité sociale, sa jeunesse impatiente, sa démocratie balbutiante, son combat difficile pour le progrès. Seuls des accords bilatéraux et des conventions internationales lient les deux Etats. Le Congo, Nation libre et indépendante, en proie à des difficultés socio- économiques et culturelles, devrait travailler à davantage de cohésion nationale pour créer l’effet d’entrainement populaire aux réformes qu’il pourrait envisager. Au fil des élections législatives et sénatoriales qui se succèdent au Congo, depuis plusieurs années, aussi bien à l’Assemblée Nationale qu’au Sénat, des Parlementaires jouent beaucoup plus qu’autre chose, la carte de la pérennité à leurs sièges. Dans bien des cas, ils ne produisent pas, ne proposent pas, n’interviennent pas, mais ne sont présents, sur les colonnes que pour lever la main approbatrice à un projet de loi gouvernementale ou d’initiative parlementaire. Sont, presque jamais, entendues, au Congo, les rumeurs de sanctions financières, sévèrement appliquées à ces multi-récidivistes de l’absence parlementaire, dit-on habitués de la Maison, aux sessions ou aux travaux en commission. En France, selon le nouveau règlement de l’ Assemblée Nationale, les Députés absents, en séance plénière et en commission, se voient infliger une retenue financière égale à 25% de l’indemnité de fonction. Au Congo, des Parlementaires, même absents des travaux empochent, au bas mot, leurs émoluments en numéraire, non en virement bancaire, alors que le pays ne manque pas de banque. Et, ils sont nombreux, ces adeptes du mandat buissonnier. L’exception d’une réforme qui renouvelle une seule fois les mandats des Députés, des Sénateurs et des Grands Electeurs serait inédite dans le paysage politique africain et même européen. Dix ans d’exercice d’un mandat représentatif, au Congo, c’est suffisant. Ils mettent les Institutions de la République concernées l’abri de l’usure, de l’intelligence inactive et d’un gain sans compensation. La Nation, à tout point de vue, en sort gagnante. Aucune circonscription électorale congolaise ne manque de citoyens valables et aimés par leurs compatriotes à même de pourvoir aux mandats de Députés. Il en est de même des Grands Electeurs, milieu où foisonnent d’illustres figures d’où émanent les Sénateurs. Tout Peuple a du bon sens. Il a la souveraine puissance Pour bien faire Bien faire par lui même. Ouabari Mariotti. Paris 8 février 2022 Ouabari Mariotti