Congo-Infrastructures : bientôt un pont sur la Sangha pour désenclaver la Likouala

Congo-Infrastructures : bientôt un pont sur la Sangha pour désenclaver la Likouala

Un ouvrage de franchissement sera bientôt érigé sur la rivière Sangha à hauteur de la ville de Ouesso, chef-lieu du département éponyme. Les travaux de construction de ce pont seront lancés par le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso, le 20 mai 2023. Impfondo, chef-lieu du département de la Likouala est à ce jour, le seul qui n’est pas relié à Brazzaville, la capitale par une route bitumée. Bientôt, cette exception conjoncturelle sera un vieux souvenir.  En effet, le manque de pont sur la rivière Sangha et l’Etat de la route entre Ouesso et Impfondo constituent à ce jour, des obstacles majeurs pour l’accès au département de la Likouala. La construction du pont sur la rivière Sangha, mais aussi le bitumage de la route faciliteront la tâche aux usagers de la route pour lesquels la traversée du cours d’eau Sangha se fera en toute sécurité. La circulation des personnes et des biens sera, de fait, facilitée, non seulement entre les deux départements, mais surtout entre Impfondo et Brazzaville, contribuant ainsi au développement économique et social des populations riveraines. La construction de cette route renforce également la mise en place du corridor 13, précisément de la route d’intégration Brazzaville-Bangui-Ndjamena. Cette route d’intégration, signalons-le, sortira la RCA et au Tchad de l’enclavement et offrira à ces deux pays, un nouvel accès à l’océan. Par son geste du 20 mai prochain, le président Denis Sassou-N’Guesso met en œuvre le plan national des transports du Congo, caractérisé par le maillage du pays en infrastructures de base viables, aussi bien pour le transit international que pour le développement national. Ce plan prévoit, également, le désenclavement de l’arrière-pays par l’aménagement de routes et d’ouvrages de franchissement. C’est ainsi que la construction du pont sur la Sangha n’est pas isolée. Il sera également effectué au même moment, les travaux d’aménagement et de bitumage de la route Ouesso–Pokola–Bétou–Gouga (à la frontière avec la République Centrafricaine), soit 503,93 km. Cette route se présente comme une infrastructure routière structurante reliant le Nord et le Sud du Congo, tout en desservant directement ou à travers un réseau de routes et de pistes qui s’y greffent, plusieurs villes, localités et villages. Il sied de retenir que la réalisation de cette infrastructure constitue une condition sine qanun au développement d’activités productives dans d’autres secteurs, en particulier dans l’agriculture et l’exploitation des ressources naturelles. Wilfrid Lawilla

Congo Brazzaville. Le piteux état des routes de la Cuvette Ouest, la Likouala… parle t-il aux décideurs ?

Congo Brazzaville. Le piteux état des routes de la Cuvette Ouest, la Likouala… parle t-il aux décideurs ?

COUP DE GUEULE. Au-delà de la dégradation de cette route, en images, qui relie Mbomo à Etoumbi, dans le département de la Cuvette Ouest, il va falloir penser à une requalification du concept « Municipalisation accélérée  » pour déboucher, peut-être, sur une « Municipalisation sectorielle ». Le soin à apporter à la qualité de la dépense devrait, cette fois-ci, être de mise, avec moins d’éléphants blancs et de dépenses de prestige. L’état de la route, à 23 kilomètres de Mbomo, en images, est représentatif d’une situation quasi générale dans le reste du département de la Cuvette Ouest, et aussi celui de la Likouala. Toute la République en souffre. D’ores et déjà, Océan du nord, le principal transporteur sur cette ligne de Mbomo, y suspend ses activités tant que l’état de cette route pose problème. Par A.Ndongo Journaliste économique et financier

Congo/Likouala : Anatole Collinet Makosso dote Bétou d’un système d’électrification et d’adduction d’eau

Congo/Likouala : Anatole Collinet Makosso dote Bétou d’un système d’électrification et d’adduction d’eau

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso a mis en marche, le 2 juillet 2021 à Bétou, la centrale thermique de 1100 KVA, d’un réseau basse-tension de 7 km et d’un forage profond de 67 mètres, équipé d’une pompe hydrique, devant à desservir la ville de Bétou, dans le département de la Likouala. Le Premier ministre a posé cet acte au nom du Chef de l’Etat, monsieur Denis Sassou-N’guesso en précisant que ces deux réalisations permettront d’améliorer les conditions de vie d’une population d’environ trente-deux mille personnes et de créer une plus-value dans l’économie locale et d’accroître la création d’emplois.  Pour le ministre Honoré Sayi, ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, c’est dans cette perspective que la sous-préfecture de Bétou, bénéficie ce jour de cette dynamique avec la construction d’une centrale thermique de 1100 KVA et d’un réseau basse tension de 7 km. Pour lui, la mise en service du système d’adduction d’eau et d’électrification de Bétou s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la politique gouvernementale de maillage du territoire national en infrastructures de base. Il s’agit de l’intensification des opérations d’électrification rurales et d’assurer une meilleure gouvernance des services publics pour l’électricité. Abordant le problème d’adduction d’eau, le ministre Sayi a indiqué que Bétou faisait partie des dix localités bénéficiaires du projet national d’hydraulique rurale. Cette localité de Bétou a bénéficié d’un forage profond de 67 m, équipé d’une pompe hydrique posée à 65 m de profondeur dont la puissance est de 1,5 KW pour un débit de 7m3/heure, d’un ensemble de douze panneaux solaires de 100 W. Le ministre Sayi a ensuite appelé la population au civisme afin de conserver jalousement ces bijoux et éviter le cycle infernal de construction, destruction, reconstruction. Florent Sogni Zaou

Congo/Etats Unis : Un million USD pour une assistance alimentaire aux populations de la Likouala

Congo/Etats Unis : Un million USD pour une assistance alimentaire aux populations de la Likouala

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a fait, le 18 août 2020 à Brazzaville, un don d’un million de dollars US du fonds USAID en vue de poursuivre l’assistance alimentaire aux populations vulnérables dans le département de la Likouala. Ce don va permettre d’assister près de 7.000 ménages vulnérables, soit 36.000 personnes dans les districts de Bétou, Dongou, Epena et Impfondo. Chaque bénéficiaire recevra 10.800 Fcfa via le système des transferts monétaires Scope pour effectuer des achats alimentaires dans les boutiques partenaires du Pam. S’exprimant à cette occasion, l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique (Usa) en République du Congo, M. Todd Haskell a fait remarquer que dans les moments difficiles, les défis auxquels sont confrontés les plus vulnérables sont souvent oubliés ajoutant que les victimes des inondations de l’année dernière sont toujours confrontées à diverses difficultés, luttant toujours chaque jour. «En tant que véritables partenaires, nous nous engageons à soutenir le Congo et les Congolais lorsqu’ils sont dans le besoin», a-t-il souligné. Depuis plusieurs mois, les populations de la Likouala font face à trois facteurs de vulnérabilité, à savoir, les inondations d’octobre 2019 à janvier 2020, qui ont détruit les maisons, les champs (70% des récoltes perdues selon les services techniques locaux et une prochaine grande récolte possible seulement en fin d’année 2020) ; la résurgence du virus Ebola dans la province voisine de l’Equateur, en République démocratique du Congo (Rdc), qui a entraîné la fermeture des frontières, alors que les échanges commerciaux sont fréquents entre les deux zones, et la crise sanitaire de la Covid-19 qui affecte l’ensemble de la population congolaise et mondiale. Ces facteurs ont eu un impact majeur sur le prix et la disponibilité des produits alimentaires dans ladite zone et un impact sur la sécurité alimentaire et nutritionnel des populations. Par exemple, selon une enquête du Pam, en juin 2020, le prix au kilo du foufou était de 25% plus élevé que la moyenne annuelle au marché de Liranga. Réagissant à un appel des autorités congolaises, lancé en novembre 2019, le PAM a apporté une assistance à plus de 130.000 personnes affectées par les inondations dans le nord et le centre du pays. Le représentant de cette institution onusienne en République du Congo, M. Jean-Martin Bauer, a indiqué qu’en cette période instable due à la crise sanitaire de la Covid-19, il est essentiel de soutenir les populations locales encore fragilisées par les évènements climatiques d’octobre et de novembre derniers. Ainsi, il s’est dit content de voir les Usa soutenir leur action d’assistance dans cette période de crise sanitaire. Les priorités du PAM en République du Congo pour la période 2019-2023 sont la réponse aux situations d’urgence, l’alimentaire scolaire, le soutien aux petits exploitants et le renforcement des capacités.    Florent Sogni Zaou

Affaire Likouala -Congo: Total réagit à l’enquête du journal Le Monde

Affaire Likouala -Congo: Total réagit à l’enquête du journal Le Monde

POLEMIQUE. « Total n’a pas contribué à aider la République du Congo à contourner la vigilance de ses créanciers internationaux », a affirmé le groupe pétrolier et gazier, suite à l’enquête du journal Le Monde publiée sous le titre « Comment le groupe Total a aidé le Congo à berner le FMI ». Selon les révélations du quotidien français, publiées le 10 avril courant, la multinationale aurait imaginé un opaque montage offshore pour permettre au Congo d’échapper à la vigilance du Fonds monétaire international. Ce que nie Total qui a rappelé dans le communiqué ci-dessous sa position sur cette affaire: « Likouala SA : position de Total Total est cité par le quotidien Le Monde dans une enquête publiée ce jour portant sur la société congolaise Likouala SA. Dans ce cadre, Total tient à rappeler les faits suivants : » En 2003, la République du Congo sort d’une longue guerre civile et son économie souffre. Le pays a un besoin urgent de fonds. Il négocie avec le FMI et le Club de Paris, un groupe de créanciers publics dont le rôle est de trouver des solutions coordonnées et durables aux difficultés de paiement de pays endettés. Dans ce contexte, dans le cadre d’un accord global signé en 2003, Total a transféré sa participation de 65% dans le champ pétrolier de Likouala à la République du Congo. La République du Congo a décidé de monétiser ses intérêts dans le champ de Likouala, en les cédant à la société Likouala SA et a demandé à Total de l’assister dans la mise en place de cette transaction avec des établissements financiers de la meilleure réputation. Le FMI a été tenu informé de l’opération par les autorités de la République du Congo, notamment par un courrier daté du 17 novembre 2004 qui en atteste. Ce document est public et disponible sur le site internet du FMI. Pour le consulter, cliquer ici. Total n’a donc pas contribué à aider la République du Congo à contourner la vigilance de ses créanciers internationaux En République du Congo, comme dans l’ensemble des pays dans lesquels Total exerce ses activités, le Groupe agit dans le respect des réglementations locales et internationales applicables ». Adrien Thyg

Likouala : Maître-Bantou exploiteur des autochtones

Likouala : Maître-Bantou exploiteur des autochtones

Dans le département de la Likouala au nord du Congo, des peuples autochtones vivent encore sous le joug des « maitres-bantous » et travaillent comme des bêtes de somme. Un constat fait lors de la mission de monitoring réalisée du 15 au 29 juillet dernier par une équipe de l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) dans cette partie de la République. «Nous avons reçu beaucoup des plaintes de la part des autochtones, de façon générale, les bantous considèrent les autochtones comme des sous-hommes», explique Felix Batantou Oumba de l’Association Terre et Village au retour de la mission de monitoring réalisé récemment dans le département de la Likouala. Cette mission conduite par l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) du 15 au 29 juillet rentre dans le cadre du projet « Promouvoir les droits des populations autochtones à travers le renforcement du mouvement autochtone au Congo et l’institutionnalisation de la représentativité autochtone », un projet financé par l’Union européenne sur instrument européen pour les droits de l’homme et la démocratie et mis en œuvre depuis janvier 2017 par l’OCDH en partenariat avec Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme (AEDH). Au cours de cette mission, et sur une dizaine des villages sillonnés (du district d’Impfondo en passant par Dongou et Enyelé), des autochtones rencontrés lors des focus-group ont déclaré travailler pour les bantous pour des modiques rémunérations. «Les bantous nous font travailler pour une faible rémunération, parfois nous sommes payé en nature ce qui n’équivaut pas au travail fourni. Nos femmes travaillent dans les champs des femmes bantoues toute une journée et la paie se traduit parfois par un demi-verre d’alcool de maïs. Ce demi-verre est vendu à hauteur de 100FCfa. Parfois nous recevons un petit enroulé de tabac», témoigne avec amertume l’un des autochtones rencontré lors d’un focus-group. Avant qu’un autre ajoute, «beaucoup d’entre nous dépendent encore des maîtres-Bantous, nous sommes comme leur esclave même si de temps en temps quand on est malade, le maitre-bantou essaie de donner quelque moyen pour que l’autochtone se soigne. C’est sans commune mesure avec les services que nous rendons», fait-il savoir. Pour Felix Batantou Oumba, «nous avons utilisé une méthodologie d’investigation qui excluait toute présence Bantou à nos rencontres avec les autochtones, et c’est pour cela ils se sont exprimés le plus ouvertement qu’ils pouvaient bien que même chez eux la tradition est très forte, la peur vis-à-vis des bantous reste encore forte», constate-t-il. Etre autochtone n’est pas une fatalité ! Selon quelques bantous rencontrés, ils reconnaissent qu’il y a «des très mauvais rapports entre bantous et autochtones», avant de suggérer «il faut qu’il y ait l’éducation de part et d’autre. Eduquer les bantous pour qu’ils considèrent les autochtones comme leurs frères et aussi éduquer les autochtones pour que dans leurs têtes ils ne s’asservirent pas facilement auprès des bantous», avancent-ils. Bien que ces bantous ont des attitudes de chef, de commandement, des attitudes mandarinales vis-à-vis des autochtones, «lorsqu’on organise des opérations d’assainissement dans les villages, les bantous peuvent ou ne pas venir, ils ne sont pas sanctionnés par le comité du village, cela apparait comme un travail forcé pour les autochtones. Pour les bantous, ce travail d’assainissement revient qu’aux autochtones pas à eux», témoigne l’un des autochtones. Selon un observateur, «la population autochtone subit tous ces sévices parce qu’elle n’est pas organisée. Les bantous se retrouvent avec les autochtones individualisés et cela affaibli éventuellement toute contestation, la structuration léguée par les aïeux s’est effrité du fait que les chefs traditionnels appelé Ndami ne se sont pas renouvelés, pour la plupart ils ont vieilli, malades ou ne sont plus valide», relève-t-il. Mais pour des organisations des droits de l’homme, «il faut doubler des actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour commencer à garantir concrètement les droits qui sont contenus dans la loi 05 de 2011, et mettre en place des décrets d’application. D’une manière générale, c’est une loi très générale et il faut pousser dans les détails pour que cela n’entérine pas l’impunité et la discrimination vis-à-vis des autochtones», fait savoir Felix Batantou Oumba tout en encourageant les autochtones de «se prendre en charge parce qu’un maitre n’a pas intérêt que son esclave se libère. Les autochtones ne doivent pas considérés leur état comme une fatalité. C’est un état qui profite au maitre-bantou et la situation peut changer et le changement passe par leur prise en charge eux-mêmes», conclu-t-il.