Une Université d’été fait suite à la tempête qui a soufflé sur la CGEM

Une Université d’été fait suite à la tempête qui a soufflé sur la CGEM

Après de longs mois de grogne et de tensions marquées par des départs de certains de ses dirigeants éminents et ponctués de messages contradictoires relayés par médias interposés, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) s’apprête à organiser la deuxième édition de son Université d’été. Placé sous le signe « L’Entrepreneuriat : Axe central de notre modèle de développement », cet important rendez-vous se tiendra sous la férule de son président, Salaheddine Mezouar, les 13 et 14 septembre sur le campus de l’SCAE à Casablanca, en présence de nombreuses personnalités nationales et internationales. Cette édition a lieu près de six semaines seulement après que le patron des patrons ait décidé de briser le silence sur ce qui s’apparentait à une crise majeure aux yeux de ses détracteurs, pour mettre un terme aux rumeurs qui ne cessaient d’empoisonner l’environnement de la puissante organisation et rétablir sa vérité sur la situation réelle qui y prévalait. « Une situation qui n’a rien d’une crise », avait-il déclaré lors de cette rencontre tenue en juillet dernier patron, affirmant qu’« il n’y a ni crise, ni implosion, ni malaise au sein de la CGEM ». C’est donc loin de ce charivari que la CGEM se mobilise pour tenir ce rendez-vous qui se déroulera dans un tout autre contexte, à savoir celui d’« un monde en mutation structurelle accélérée, une dynamique continentale, un essoufflement du modèle marocain de croissance, une CGEM qui se restructure, et une rentrée 2019 au parfum pré-électoral (dans la perspective des élections de 2021) », a souligné le syndicat patronal. La tenue de ce rendez-vous constitue un moment fort, a insisté la CGEM estimant qu’il va permettre de « dresser un bilan sans complaisance des forces et faiblesses de l’économie marocaine ». Une économie basée essentiellement sur une demande interne et un investissement public élevés et qui n’aura pas permis, depuis plus d’une décennie, de booster une croissance qui n’aura enregistré que des taux très faibles avoisinant les 3% et créé ainsi « de réelles inégalités, avec des incidences sociales profondes ». Au regard de ces interrogations sur l’avenir économique du Maroc, « l’Université d’été constitue une plateforme exceptionnelle de discussions et de propositions concrètes pour l’avenir, notamment dans le cadre de la dynamique en cours pour un nouveau modèle de développement économique et social combinant une croissance forte, orientée vers la productivité, avec une amélioration palpable des conditions de vie des populations », a souligné la CGEM. En outre, cette rencontre offre également l’occasion de mettre en exergue l’un des piliers du modèle soutenu par l’organisation patronale : le rôle crucial de l’entrepreneuriat, sous toutes ses formes et dimensions, pour le développement économique et social du Maroc. La CGEM entend dès lors saisir cette occasion pour rassembler toutes les parties prenantes en vue de mobiliser ses membres autour des enjeux de la croissance, de l’investissement, du capital humain, de l’ouverture à l’international, etc; partager les constats au sujet de l’économie marocaine caractérisée aujourd’hui par une faible croissance et un faible niveau d’investissement ainsi que fédérer l’ensemble des acteurs autour d’une vision et définir les modalités de sa mise en œuvre. A travers cet événement, la CGEM entend aussi «activer gouvernement et entrepreneurs pour un pacte de croissance inclusive / un pacte de développement économique et social » et agir dans une perspective claire, pragmatique et stratégique avec trois caps : Cap 2020 (court terme), Cap 2025 (objectifs à moyen terme), Cap 2050 (objectifs à long terme). Autant de caps qui, à l’instar de celui de Bonne espérance, risquent de ne pas être faciles à doubler. Alain Bouithy