Congo. Séance de travail du Ministre Christian Yoka à l’Inspection Générale des Finances (IGF)Séance de travail du Ministre Christian Yoka à l’Inspection Générale des Finances (IGF)

Mardi 11 février 2025 à Brazzaville, le Ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, Christian Yoka, a eu une séance de travail avec l’Inspecteur général des finances (IGF), Darel Gildas Ngouala et ses équipes. La présentation de la structure ; l’urgence de procéder aux nominations ; l’actualisation des textes relatifs aux statuts des Inspecteurs ; la formation du personnel sur l’éthique et la déontologie ; et la dotation sur le plan logistique pour effectuer les missions, ont été les points évoqués au cours de cette séance de travail. Présentant sa structure, Darel Gildas Ngouala a indiqué que l’inspection générale des finances est l’organe technique qui assiste le Ministre chargé des finances en matière d’inspection, d’audit, d’enquête, d’évaluation, de conseil et d’assistance. Ces missions s’exercent sur l’ensemble des administrations publiques, au nombre desquelles l’État, ainsi que tous ses démembrements, à savoir : le Gouvernement et les institutions constitutionnelles ; les établissements publics ; les collectivités locales ; les projets, les programmes et les organismes de partenariat public-privé. En outre, les missions de l’inspection générale des finances s’exercent aussi sur les entreprises bénéficiaires de conventions ou accords à caractère économique et financier, ainsi que sur les organismes et entreprises privés bénéficiant de concours financiers et matériels de l’État. Les défis de l’IGF La centralisation de la fonction audit interne du ministère ; la formation du personnel sur l’éthique et la déontologie ; la présence de quatre Inspections, du Collège des inspecteurs des finances ; d’un Secrétariat technique et de la centrale d’appels dans l’organisation actuelle ; et l’initiation des missions d’inspection par l’Inspecteur général en cas de flagrance, d’urgence ou d’une dénonciation constituant une menace grave pour les finances publiques tout en informant le Ministre, font partie des urgences majeures à combler pour l’Inspection générale des finances. Pour y parvenir une dotation, sur le plan logistique, est souhaitable auprès de la hiérarchie.
RD Congo. Entre « diminuer » ou « éradiquer » la corruption : Les musiciens congolais interrogent l’IGF…

OPINION. Je me suis sérieusement interrogé sur le message que l’inspection générale des finances avait à dire à la rencontre qu’elle a convoquée avant-hier avec les musiciens congolais. Ma première hypothèse a été l’annonce de l’obligation de déclaration d’impôt de la part des artistes congolais. Mais je me suis trompé ! En écoutant le mot de clôture de Alingete qui cherche à faire des artistes congolais en tant que leaders d’opinion comme des collaborateurs directs de l’actuel chef de l’état dans sa lutte contre la corruption, j’ai simplement déchanté. En réalité nous sommes plutôt en pleine période de pré-campagne électorale présidentielle et chaque candidat fourbit déjà ses armes pour damer les pions aux adversaires. De mémoire d’homme, c’est la première fois dans l’histoire des nations que le ministère des finances puisse recourir aux artistes de son pays dans sa lutte contre la corruption au moment où il détient entre ses mains tous les instruments utiles pour s’imposer et imposer une nouvelle mentalité du respect absolu du Bien de l’Etat. De toutes les interventions des participants ayant fait suite à l’allocution de l’inspecteur général, c’est Félix Wazekwa qui a été à la hauteur du débat. Regardant droit l’inspecteur Alingete dans les yeux, il lui a dit : « Là où tu dis qu’on DIMINUE seulement la magouille, ça revient-il à dire que le gouvernement se sent impuissant à ÉRADIQUER cette corruption? Ça ça fait très mal. » Sans le savoir peut-être ce congolais a mis le doigt dans la plaie béante du mal congolais. Et lorsqu’il va continuer à parler au responsable de l’IGF en lui posant là question suivante : « Et pour ce qui regarde la construction des routes et les détournements y afférents, pourquoi ne pas surveiller PENDANT qu’ils font les travaux au lieu de venir faire le constat de vol d’argent quand c’est trop tard? », Félix Wazekwa ignore que la rétrocommission comme puissant levier de vol et de corruption du régime actuel s’est vu légitimé par le numéro un de ce pays dans son interview de septembre 2019 aux journalistes de TV 5 où, en réponse à la question lui posée sur les millions de dollars volés par Kamerhe, il avouait publiquement avoir récriminé contre l’inspecteur général des finances qui avait voulu s’arroger les compétences du procureur dans ce dossier de détournements de millions de dollars par son DirCab. De sa propre bouche donc, Félix-Antoine Tshisekedi a enchaîné cette phrase très illustrative de la gouvernance actuelle : « Ça ce n’est pas l’argent volé du trésor de l’Etat. Ce sont des rétro commissions. En lingala on appelle ça coop qui est le diminutif de coopération. Donc c’est ça. » Les nombreuses preuves sont là : Vital Kamerhe, Willy Bakonga, Eteni Longondo etc. accusés de détournements de millions de dollars sont libérés sans condition. Autant comprendre que la corruption est devenue un mal endémique et systémique qui a gangrené tout le tissu national et en a fait un mode de gouvernance. Depuis la deuxième république jusqu’à ce jour, la corruption va de mal en pis puisque le poisson pourrit par la tête. Aucun travail de sensibilisation des musiciens n’y pourra changer grand chose aussi longtemps que la justice congolaise ne travaillera pas en toute indépendance et que les tenants du pouvoir régalien ne se remettront pas eux-mêmes en question pour servir de vrai moteur de ce changement. Par Germain Nzinga