Côte d’Ivoire/Guillaume SORO à propos des militants de GPS : « je suis ému de les savoir encore engagés »

Côte d’Ivoire/Guillaume SORO à propos des militants de GPS : « je suis ému de les savoir encore engagés »

Dans un message adressé à ses militants et publié sur son compte twitter dont nous reproduisons ci-dessous la copie dans son intégralité, l’ancien Premier ministre Guillaume Kigbafori SORO affirme qu’il est ému de savoir que ses militants sont « encore engagés ». « Mes chers amis   C’est avec un immense plaisir que je tiens à vous adresser mes sincères remerciements pour la coloration multiforme que vous avez donnée à la célébration de mon anniversaire ce lundi 8 mai 2023.   J’ai été particulièrement touché par ces messages reçus de partout et toutes les expressions de sympathie publiées sur les réseaux sociaux de la part de mes proches et connaissances ainsi que de bien de personnes qui me sont inconnues.   Je suis reconnaissant à tous ces militants de GPS qui, une fois encore, ont voulu saisir cette heureuse occasion pour me manifester leur loyauté et je suis ému de les savoir encore engagés, de cette belle manière, à mes côtés malgré les infortunes du moment. Je suis heureux que plusieurs d’entre eux aient, comme à l’accoutumée, posé des actes de générosité à l’endroit de personnes qui sont dans le besoin. Un événement heureux est toujours en effet une occasion de solidarité, de partage de rassemblement et de rapprochement.   Toutes ces attentions, ces sourires, ces joies, cette bonne humeur bien sentis m’ont été d’un grand réconfort et ont été des moments d’intense bonheur pour moi. C’est la preuve que ces années, loin de ma terre natale, n’ont nullement altéré l’attachement que les Ivoiriens portent à ma personne. Je souhaite de tout cœur que les gestes d’amitié qui m’ont été ainsi témoignés irradient sur l’ensemble de nos vies et de nos communautés.   Que chacune et chacun puisse trouver en ces mots la marque de ma profonde gratitude pour tant d’amour.   Guillaume Kigbafori SORO Président de Générations et Peuples Solidaires (GPS)« 

Côte d’Ivoire. 23 décembre 2019 : L’assassinat manqué

Côte d’Ivoire. 23 décembre 2019 : L’assassinat manqué

RETRO. Ce jour, une fois de plus, la Providence aura joué. Mu par l’innocence du juste, j’ai pensé que je pouvais me rendre sur ma terre natale, celle de mes ancêtres. J’ai même produit la veille un communiqué officiel sollicitant une audience avec le Président de la république d’alors Alassane Ouattara. Dans mon entendement, l’objet de la politique, c’est d’avoir des rapports de vérité et une pratique constante de la justice. L’on m’a laissé entrevoir que cela serait possible en Côte d’Ivoire. J’embarquai donc confiant avec quelques compagnons ce 23 décembre 2019 à l’aéroport français du Bourget dans l’avion affrété pour une arrivée diurne et en toute transparence comme on dit en français ivoirien à la lumière du jour. Cependant, Une fois dans le ciel, j’ignorais hélas encore que sur terre, mon assassinat et au mieux mon arrestation étaient d’ores et déjà ficelés. C’était la décision du souverain ivoirien. Sa sentence à mon encontre était sans appel : « il faut donner une leçon à ce malappris de Guillaume » apprendrai-je après coup. La suite, vous la connaissez ! Réuni et trônant au milieu de ses ouailles admiratives et en vénération, il démontrait sa surpuissance, son omnipotence, sa force de frappe. Il étalait son omniscience et sa transcendance inouïes devant les siens. Il fallait bien prouver surtout à ses ouailles obséquieuses qu’aucun irrespect ne serait toléré dans sa république comme il aimait à le sous-entendre de moi. Plutôt être craint pour être soumis que séduire pour mériter respect ! Telle semble être la devise du régime. C’est pourquoi la résolution fut prise à l’unanimité des acclamations des thuriféraires d’écraser le menu fretin une fois pour toutes ! Broyer le moustique de Ferké avec un coup de marteau violent ! Certains languissaient de voir la tête de l’impertinent crucifiée. Et tout…. Et tout serait fini. N’eut été la divine Providence comme cet autre jour à la RTI du 27 juin 2004 où je fus encerclé par des milliers de jeunes dits patriotes qui voulurent me lyncher et m’étriper, ces lignes ne seraient point écrites aujourd’hui. Ce jour-là aussi, en juin 2004, me sentant pris au piège, sans autre option possible, je n’eus le choix que d’accepter avec foi mon voyage imminent et inévitable ad patres. Alors, je me résolus à demander à mes collaborateurs dévoués qui ce jour m’avaient accompagné pour une séance de travail avec l’ancien DG de la RTI Georges Aboké en ses locaux, de se fondre dans la cohue de la masse pour sauver leurs vies. C’était moi qu’on voulait passer à l’échafaud. J’étais décidé à payer seul. Je vois encore l’actuel ambassadeur de Côte d’Ivoire en Guinée, Diarrassouba Mifougo et bien d’autres avec mon consentement, se faufiler prestement dans la foule avec l’habilité de l’instinct de survie. Il fallait bien être vivant pour raconter avec l’avidité d’un Arrias ma mésaventure, je suppose. Seul un certain Koné Kamaraté Souleymane dit Soul To Soul, alors que je lui donnais mes dernières consignes pour ma famille et mes adieux pour mes enfants et mon épouse afin qu’il en prenne soin, a obstinément refusé de m’abandonner là au milieu du gué fatal. J’ai lu dans ses yeux que je ne réussirais pas à le convaincre de me laisser seul livré à mon propre et triste sort. Je sentais bien que ce jour-là, il avait décidé de me désobéir. Nous restâmes donc quatre de toute cette grande délégation qui m’accompagnait fièrement pour notre première séance de travail au ministère de la communication ! Les belles voitures, les belles cravates et enfin le beau cortège. Tout ceci était sur le point de se terminer en un carnage, une vraie tragédie. Restés piégés dans cette bâtisse en bois au sein de la RTI nous avions très peu d’options. Je décidai de prendre les choses en main. Instinct de survie ? Adrénaline ? Je n’en sais rien ! Toujours est-il que Je demandai à mes deux gardes corps, le sénégalais Alassane que j’eus le plaisir plus tard de revoir à Dakar- qui fait aujourd’hui office de garde de corps du Président Macky Sall – et le gendarme béninois Souley devenu commandant à Cotonou, de me suivre pour nous glisser dans un réduit de la bâtisse. Ils obtempérèrent suivis de l’irréductible Soûl To Soul. Nous vécûmes le calvaire des jets de pierres et autres gourdins qui s’amoncelaient autour de nous sans nous amocher. De la tentative d’incendier la bâtisse, rien n’y fit. En un temps terriblement critique, mon garde de corps à cran sortit son pistolet. Je dus lui intimer l’ordre avec autorité de ne point tirer et si nous devions mourir ce serait préférable qu’il n’y ait pas de victimes supplémentaires. Leurs témoignages confirmeront mes propos puisqu’ils sont encore vivants. Je leur dois beaucoup. Bref, dans ce tourment où tout était confus dans nos cerveaux, où les cris d’hostilité appelant à notre mise à mort sur le bûcher fusaient de partout, j’entendis soudain malgré la commotion, une voix presque familière qui héla : « mon général ! » Aussitôt j’eus un déclic. Seul un militant de la FESCI pouvait me servir du « mon général » ! En effet du temps où je dirigeais le mouvement étudiant, ainsi m’appelait-on. J’hasardai donc ma tête hors du réduit et je reconnus sur le champ le colonel de gendarmerie Jean Noël Abehi (aujourd’hui en prison et à qui je pense ; lui et moi avons eu le temps de parler et de renouveler notre fraternité) qui fut mon militant du temps où j’étais SG de la Fesci. Le colonel Abehi et son équipe de la gendarmerie m’ont sauvé la vie ce jour-là. Il faut bien rendre témoignage. C’est pourquoi, quand en 2010 à la suite de la crise post-électorale certains des nôtres ont voulu s’en prendre à lui, je me suis interposé catégoriquement. Je le lui devais. Et pour cause ! Voilà l’un des grands mystères de la Vie. La reconnaissance. Pour rassurer le Colonel Jean Noël Abehi, un camarade de fac, je l’ai reçu devant caméras et en