Sénégal : le journaliste Pape Alé Niang « extrêmement éprouvé » par sa grève de la faim

L’état de santé du journaliste, réincarcéré il y a deux semaines, est jugé « préoccupant », a indiqué la Coordination des associations de presse du Sénégal. Le journaliste sénégalais Pape Alé Niang, renvoyé en détention depuis deux semaines pour des « informations de nature à nuire à la défense nationale » est « extrêmement éprouvé » par sa grève de la faim, a affirmé, lundi 2 janvier, à l’AFP un de ses avocats. « Je prie pour que l’irréparable ne se produise pas », a déclaré l’AFP Me Moussa Sarr au sujet du journaliste en grève de la faim depuis sa nouvelle incarcération le 20 décembre 2022. Son état de santé est devenu « préoccupant » depuis cinq jours après « son refus de suivre le traitement des médecins » à l’Hôpital principal de Dakar où il avait été évacué le 24 décembre, a indiqué la Coordination des associations de presse (CAP), une confédération syndicale dans un communiqué publié dimanche… Lire la suite sur Le Monde Afrique

Centrafrique : après plus d’un an de détention préventive, Rémy Quignolot annonce une grève de la faim à partir du 11 septembre

Centrafrique : après plus d’un an de détention préventive, Rémy Quignolot annonce une grève de la faim à partir du 11 septembre

Arrêté en mai 2021 à Bangui pour atteinte à la sureté intérieure de l’Etat et détention illégale d’armes de guerre, Juan Rémy Quignolot est toujours détenu au camp de Roux. Le ressortissant français, âgé de 56 ans, menace d’entamer une grève de la faim à partir du 11 septembre. Pour ses proches et son avocate, son séjour en prison est arbitraire. Ceux-ci parlent même de séquestration. Cependant, le parquet de Bangui affirme que le dossier est déjà inscrit au rôle de la prochaine session criminelle. Juan Rémy Quignolot a été arrêté le 10 mai 2021 à Bangui avant d’être placé, une semaine après, sous mandat de dépôt à la prison du camp de Roux. La chambre d’accusation l’a inculpé d’espionnage et de détention illégale d’armes de guerre. Après plus d’un an passé en détention, son avocate, Me Arlette Sombo Dibélé, dénonce une détention prolongée « non motivée par une ordonnance ». « L’article 97 du Code de procédure pénale centrafricain dit qu’en matière criminelle et dans les autres cas, l’inculpé ne peut être maintenu en détention provisoire au-delà d’un an. Aujourd’hui, la session n’a pas lieu. Or le 2ème alinéa de l’article 97 nous dit : Toutefois, à titre exceptionnel, le juge d’Instruction peut, à l’expiration de ce délai, décider de prolonger la détention pour une durée qui ne peut être supérieure à 4 mois par une ordonnance motivée » a martelé Arlette Sombo Dibélé.  Du côté de la famille de l’accusé, l’on dénonce une violation de la loi car selon les proches de M. Quignolot, cette détention n’a pas de fondement juridique. Selon la famille, l’accusé a décidé d’entamer une grève de la faim à compter du 11 septembre prochain. Une manière, selon Juan Rémy Quignolot, de protester contre la violation du Code de procédure pénale centrafricain. « Nous attendons de cette situation que la justice et le droit soient enfin entendus en Centrafrique dans la situation de Juan Rémy Quignolot qui est détenu arbitrairement depuis le 10 mai 2021 et séquestré illégalement depuis le mois de mai 2022, et pour lequel aucun procès n’est encore été prévu. Nous sommes hors la loi dans tous les sens du terme et cette situation ne peut plus durer. Voilà pourquoi Remy Quignolot a décidé d’entamer une grève de la faim au terme d’une année entière de détention » a affirmé Caroline Quignolot, la sœur de l’inculpé. Sa famille exige sa libération immédiate Vu la prolongation « sans fondement juridique » du délai de détention, la famille de Juan Rémy Quignolot exige sa libération immédiate. « Considérant que mon frère est, depuis le 18 mai 2022, séquestré illégalement car sans fondement juridique au vu de l’absence d’ordonnance motivée qui justifierait la prolongation de sa détention provisoire au delà d’un an, ce que nous exigeons aujourd’hui, c’est sa libération immédiate. Il n’a plus de raisons d’être détenu au camp de Roux. Et, notre exigence s’adresse non seulement aux autorités judiciaires centrafricaines qui doivent prendre leurs responsabilités face à leurs propres lois et les appliquer, mais elle s’adresse aussi aux autorités gouvernementales et diplomatiques françaises qui, elles aussi, doivent prendre leurs responsabilités et qui doivent jouer leur rôle de protection auprès de leurs citoyens. Nous demandons donc, aux autorités françaises à travers les autorités présentes à Bangui mais aussi directement au gouvernement français, au président de la République française, de demander la libération immédiate de ce citoyen français qui est séquestré illégalement à Bangui, depuis le 18 mai 2022 » , a lancé Caroline Quignolot, inquiète suite à l’annonce de la grève de la faim que son frère envisage en détention. Le parquet dénonce une contre-vérité de la défense  Réagissant à la déclaration de la défense, le Procureur général près la Cour d’Appel de Bangui a dénoncé l’attitude de Me Arlette Sombo Dibélé. Selon Eric Didier Tambo, le procès de Juan Rémy Quignolot a été reporté à la prochaine session criminelle à la demande de son avocate.  « Le dossier de M. Quignolot est bouclé depuis longtemps. Il devait être jugé à la première session criminelle. Mais c’est elle qui a interjeté appel de l’ordonnance de renvoi devant la Chambre d’accusation et au moment où la Chambre d’accusation devait siéger, on tirait au sort les jurés. C’est ainsi que le jugé n’avait pas été jugé puisque le verdict de la Chambre d’accusation n’était pas encore tombé. Et lorsque la décision est tombée, nous avions déjà démarré la session criminelle », a justifié Eric Didier Tambo rejetant la responsabilité sur la défense de l’inculpé.        Au départ, Juan Rémy Quignolot était reproché par le parquet de proxénétisme, tentative d’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat, complot, association de malfaiteurs, terrorisme, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Aujourd’hui, la Chambre d’accusation retient contre lui trois chefs d’accusations, notamment : détention illégale d’armes et munitions de guerre, espionnage, port illégale d’armes et cartouches de chasse. Selon le Procureur général, la prochaine session criminelle de la Cour d’Appel de Bangui se tiendrait à la fin du mois d’octobre 2022. Session au cours de laquelle, le dossier Quignolot devrait être jugé.

Algérie. Décès de Kameleddine Fekhar après 50 jours de grève de la faim

Algérie. Décès de Kameleddine Fekhar après 50 jours de grève de la faim

Décès mardi 28, tôt le matin, de Kameleddine Fekhar, médecin et ancien président de la section de Ghardaïa de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme. Dans un communiqué, Amnesty International indique lE militant algérien est décédé après une grève de la faim entamée le jour de son arrestation le 31 mars dernier pour protester contre son incarcération en raison de ses publications sur Facebook. « C’est avec une profonde émotion et une profonde tristesse que nous avons appris aujourd’hui la mort du militant  KamelEddine Fakhar après une longue grève de la faim pour protester contre son emprisonnement arbitraire et illégal pour avoir exprimé pacifiquement son point de vue sur les réseaux sociaux », a déclaré La directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord de l’organisation, Najia Bounaim. « Kameleddine n’aurait jamais dû être arrêté. Sa mort en détention exige des autorités algériennes qu’elles examinent leur traitement de Fekhar et leur bilan épouvantable en matière de droits humains », a-t-elle poursuivi estimant que « les autorités doivent immédiatement ordonner une enquête effective, indépendante et impartiale sur les circonstances de son décès et traduire en justice toute personne soupçonnée d’avoir une responsabilité pénale dans cette affaire » . Dans son communiqué, Amnesty rappelle que le 19 avril dernier, le manifestant Ramzi Yettou est mort après avoir été roué de coups par des policiers. Elle estime que « les autorités algériennes doivent immédiatement revoir leurs politiques répressives et le traitement honteux réservé aux militants et aux manifestants dans le pays et laisser un espace à la liberté d’expression et au droit de manifester pacifiquement ». « Aujourd’hui, nous pleurons le décès de Kameleddine Fekhar , détenu pour rien d’autre que pour avoir exprimé ses opinions. Notre message aux autorités algériennes concernant les violations systématiques et répétées est le suivant : Assez! Il ne faut pas que ces violations se poursuivent, et l’impunité pour les graves atteintes aux droits humains doit être combattue », poursuit l’Ong. Signalons que le 11 décembre 2016, le journaliste Anglo-algérien Mohammed Tamalt, âgé de 41 ans, est décédé à l’hôpital universitaire de Mohamed Lamine Dabbaghin à Bab El Oued, à Alger, après une grève de la faim entamé le 27 juin 2016 et qui aura duré cinq mois. Enfin, Amnesty International a appelé les autorités algériennes à mener une enquête approfondie et indépendante sur les événements, depuis son arrestation jusqu’à sa mort.