RDC – CEEEAC/TCHAD : le président Félix Tshisekedi a présidé la signature d’un accord politique entre le gouvernement tchadien et son opposition
Ce mercredi à la Cité de l’Union africaine, le Chef de l’État Félix Tshisekedi, en sa qualité de Facilitateur de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) dans la crise tchadienne, a présidé pour la troisième fois une cérémonie de signature d’un compromis politique entre le gouvernement du Tchad et l’opposition. Au terme de cet événement, le gouvernement tchadien représenté par le ministre des Infrastructures Aziz Mahamat Saleh et l’opposition ont convenu du retour au Tchad du Dr Hassan Barkai, Président de l’Union des forces démocratiques du Tchad (UFDT). « Trois ans après le début de la transition, nous sommes en phase de finalisation grâce au leadership du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Facilitateur dans cette transition. Cela est un exploit parce que plusieurs pays qui sont en transition sont encore loin », a déclaré Aziz Mahamat Saleh. « Nous félicitons ce compromis qui permettra aux opposants de rester en paix au pays. Et à travers cela, nous lançons un appel aux opposants qui sont encore en exil de rentrer au pays pour refonder ensemble notre nation », a conclu le ministre tchadien. De son côté, le Dr Barkai a exprimé sa joie de rentrer au Tchad après plusieurs années d’exil. « La situation politique au Tchad est plus calme après l’élection présidentielle. Aujourd’hui, le Tchad organise les élections législatives et locales pour finaliser la transition des institutions », s’est-il réjoui. Présent à cette cérémonie, le ministre congolais de l’Intégration régionale Didier Mazenga a félicité le Président Félix Tshisekedi pour la réussite de cette transition qui tend vers sa fin : « ce qui reste, c’est de poursuivre la mise en œuvre de la Feuille de route, l’organisation des élections provinciales et la mise en place des institutions du pays ». C’est le mardi 25 octobre 2024 que le Président Félix Tshisekedi a été désigné Facilitateur dans la crise tchadienne par ses pairs de la CEEAC.
Sous la facilitation du Président Tshisekedi, le gouvernement Tchadien signe un accord avec un parti d’opposition
3 mois après ses consultations au Tchad, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a présidé, ce mardi à Kinshasa, une cérémonie de signature d’un Accord de principe entre le gouvernement tchadien et le parti politique d’opposition « Les Transformateurs ». Cet accord est conclu pour permettre le retour au Tchad du Président du parti politique « Les Transformateurs » et de tous ceux qui avaient eu à quitter le territoire tchadien à la suite des évènements malheureux du 20 octobre 2022. « Ce soir, j’ai le sentiment de faire avancer mon pays, notre peuple sur le chemin de la démocratie, dans la justice et l’égalité. Cet accord permet de rentrer au Tchad pour exercer librement ses droits civiques et politiques. Dès demain, on peut rentrer chez soi. Ce n’est qu’une question d’heures et de jours », a déclaré le Dr. Succès Masra, Président du parti « Les Transformateurs », qui a loué le leadership du Président Tshisekedi qui œuvre pour rapprocher le peuple tchadien. « Je tiens à féliciter le Président Masra parce qu’il faut du courage pour accepter les accords. Cet accord ne remet pas en cause le droit constitutionnel à exercer librement ses activités d’homme politique », a dit pour sa part M. Adberaman Koulamallah, ministre de la Réconciliation et de la Cohésion sociale, qui a représenté le gouvernement tchadien. Il espère voir tous ceux qui ont quitté le Tchad pour des raisons politiques rentrer au pays pour revoir leur famille et poursuivre leur vie politique. Le Président Tshisekedi a été désigné, en octobre 2022, facilitateur du processus de transition au Tchad par ses pairs de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). En juillet 2023, le Chef de l’État avait effectué une mission au Tchad où il avait rencontré les différents protagonistes de la crise tchadienne ainsi que les partenaires de ce pays. Dans un communiqué signé ce mardi soir par le Président Tshisekedi, la mission de facilitation de la CEEAC pour le processus de transition au Tchad dit compter sur la bonne foi des parties à cet accord pour sa mise en œuvre effective. Elle réitère son engagement à accompagner le peuple tchadien pour la décrispation du climat politique, en vue de l’organisation d’élections démocratiques, libres, transparentes et apaisées.
Tchad. Quand le costume ne suffit plus
OPINION. Tandis que les dossiers sensibles s’amoncellent sur le bureau du PCMT, les tensions entre groupes armées reprennent de plus belle… avec en fil rouge les interminables pourparlers de Doha entre gouvernement et politico-militaires. La chienlit actuelle ne présage rien de bon au point que l’on se demande si un changement de pouvoir n’est pas nécessaire pour donner un coup de fouet à un pays au statu-quo. Digressions fictionnelles Porter une charge (de plus) contre le gouvernement tchadien ou le PCMT ne sert quasi à rien. Parce qu’ils semblent perméables à la critique. La seule chose qui les ferait réagir est la menace militaire. Cela fait belle lurette que votre serviteur blogueur pense que le jeu démocratique ne changera rien au cours du Tchad, mais il n’a pas voulu l’exprimer ainsi afin de ne pas jouer les chimères et être taxé par la même occasion de soutenir les va-t’en-guerre. Cet affrontement entre les « oppositions réelles » du Tchad, celles qui veulent en découdre militairement, et l’ANT aura-t il lieu ? Quand ? Et surtout avec quelle issue ? Votre serviteur blogueur est incapable de répondre à ces questions, mais tout ce qu’il peut avancer avec certitude est que ce sera dommageable pour la population tchadienne. Une fois de plus. Un affrontement ouvert serait un bienfait si l’on se fie au principe de la « Paix perpétuelle » d’Emmanuel Kant. Le philosophe politique allemand a développé cette thèse pour expliquer que chaque civilisation, chaque société, chaque groupe d’Hommes doit passer par des phases sanglantes pour remettre les choses à plat. Mais au-delà de la guerre pour la guerre, il faut que les révolutionnaires et autres rebelles puissent proposer une voie à suivre après la révolution. LE FACT, DE LA LUTTE ARMÉE À LA PRATIQUE DU POUVOIR Grand lecteur d’essais révolutionnaires, Hissein Habré a très vite fait la transition entre la phase de la lutte armée et celle de la gestion étatique. La création en 1984 de l’UNIR (Union nationale pour l’indépendance et la révolution) marquait cette transformation, non pas idéologique mais dans l’action étatique. L’homme du 7 juin 1982, qui a compris que l’action révolutionnaire à un moment ou à un autre doit aller au-delà des sons de la kalache, savait ce qu’il voulait faire de ce pouvoir conquis par les armes et s’est donné les moyens d’appliquer « son programme ». Même si (selon les modestes connaissances de votre serviteur bloggeur) il n’y a aucun ouvrage qui théorisait sa vision politique, des lignes directrices étaient sûrement consignées. Dans le même temps, HH a mis au placard les combattants des FAN (Forces armées du nord) ou les a cantonnés aux métiers des armes. Était-ce une « erreur » de jugement qu’il n’a pas mesuré à l’époque ? Qu’a proposé, en terme de voie politique à suivre, Idriss Déby Itno après 1990 ? Rien, si ce n’est la gestion au jour le jour de l’État par ses inféodés (compagnons de maquis, proche famille, etc.) saupoudrés de quelques politiciens. Là où les FAN ont cédé la place à l’UNIR, IDI a fait perdurer le MPS (Mouvement patriotique du salut) avec comme symboles de la révolution ce logotype du parti qui n’a jamais changé depuis plus de 30 ans. En cela, il a retenu les leçons des « erreurs » de Hissein Habré. Votre bloguer préféré écrit « erreurs », comme il aurait pu écrire « choix », mais à la différence que ce sont ceux avec lesquels Habré a triomphé de Goukouny Weddey qui se sont retournés contre lui (il y a d’autres raisons certes, mais la mise au placard dont ils ont fait l’objet a participé à leur fronde). On en arrive donc à la question cruciale de savoir ce que prévoit le FACT (Front pour l’alternance et la concorde du Tchad) s’il venait à prendre le pouvoir par les armes au Tchad. Aura-t-il un projet de société orienté sur des (re)structurations fondamentales en phase avec les évolutions (démographiques, sociales et économiques) du Tchad ou nous proposera-t-il des mesurettes soutenues par de bons mots et de promesses pompeuses ? Le FACT au pouvoir sera-t-il un MPS-bis ou un PCC à la tchadienne avec un programme théorisé, à l’instar de ce qu’a fait Mao Tsé-Toung dans son Petit livre rouge (une démonstration de sa vision pour la société chinoise) ? Fin de la parenthèse fictionnelle. Retour à la réalité des Tchadiennes et des Tchadiens. QUAND LE COSTUME NE SUFFIT PLUS Grèves des magistrats et de l’UST (Union des syndicats du Tchad) consécutives à l’arrestation des meneurs de la marche « Anti France » du 14 mai dernier, menace de débrayage du SET (Syndicat des enseignants) en solidarité à l’UST (réponse ce 26 mai), nouvelle marche prévue le 28 mai 2022 par ce qu’il reste de Wakit-Tama, tensions entre groupes d’orpailleurs dans le Tibesti (qui peut à tout moment se muer en confrontation ethnique (si ce n’est déjà la cas). Si cela ne suffisait pas, le pré-dialogue entre gouvernement et groupes politico-militaires s’éternise à Doha… sans aucune lueur de dénouement. Autant de situations complexes auxquelles doivent faire face le PCMT et son gouvernement. Force est de constater que la période de grâce de ce « jeune président qui a stabilisé une situation confuse » est passée. Mahamat Idriss Déby a en face de lui désormais le vrai Tchad. Celui des syndicats, celui des revendications d’une population hagarde privée de tout (même d’hôpital ces derniers jours), celui des conflits en province, ce Tchad économiquement à l’agonie, cet état sans fondation et qui risque de s’écrouler à tout instant. L’étau se resserre sur le PCMT. A force de se comporter comme un président de fait, le voici confronté à des problèmes d’un président de fait. Porter le costume et ses ors est une chose. En assumer pleinement les responsabilité en est une autre. Si, dès sa prise de pouvoir, il s’était cantonné au rôle que lui prescrit sa charte de transition, les uns et les autres auraient peut-être mis en pointillé leurs revendications en attendant d’avoir face eux un chef de l’exécutif avec une légitimité constitutionnelle. S’en sortira-t-il, comme son prédécesseur, par une finesse politique qui tendait à céder un minimum aux revendications pacifiques et à l’achat de conscience