RDC : Les quatre scénarios en vue après les consultations?

TRIBUNE. Selon le dernier communiqué de la présidence, les consultations qui au départ étaient prévues prendre fin le 8 novembre 2020 ont connu un temps de prolongation pour pouvoir éventuellement se clôturer demain vendredi 20 novembre 2002, jour J prévu où le président de la République s’adressera à la nation tout entière. Si cette promesse est tenue, à quels scenarios doit-on s’attendre ? A la lumière des analyses précédentes d’Adolphe Muzito et de la réalité mouvante du terrain, nous sommes arrivé à ces quatre schémas suivants: Scenario n° 1 : Le président réussit une nouvelle majorité parlementaire Dans ce cas, le président aura réussi à convaincre les parlementaires de Modeste Bahati, à débaucher quelques députés de Fcc et à diviser Lamuka aux fins de s’adjoindre les députés de Katumbi et de Jean-Pierre Bemba. Il se sentira alors en position de force pour requalifier la majorité parlementaire et pousser Le PM de Fcc à la démission en vue de pouvoir nommer un informateur capable de désigner cette nouvelle majorité. Ce sera alors un nouveau départ pour le reste du quinquennat de Félix Tshisekedi pour pouvoir vite réaliser toutes ses promesses électorales et les nombreuses réformes dont le peuple a besoin pour sortir du tunnel noir. Outre le risque significatif de l’épée de Damoclès qui restera suspendue sur Fatshi à cause du caractère mouvant des politiciens congolais facilement corruptibles et débauchables à souhait, ce succès politique ne sera pas sans problème dans la suite car il ira de pair avec la déconfiture de son ancien allié qui est loin de se laisser faire. En perdant la mainmise sur tous ses avantages, le Fcc appliquera de toute évidence ce qu’il avait déjà préparé depuis longtemps, à savoir la politique de la terre brûlée. Des armes lourdes achetées de la Russie, de la Belgique et auprès d’autres partenaires fiables de l’ancien président trouveront le moment de parler. Kabila s’y est préparé contrairement à Fatshi et au peuple congolais qui se contente des paroles et des formules creuses. Lorsqu’Emmanuel Shadary pousse sa base de PPRD à se mettre debout pour PARALYSER le pays ou encore lorsque Kabila appelle à la RESISTANCE sa base à Kingataki via le schéma de conflits et sécessions congolaises de 1960 ou quand il écrit noir sur blanc aux présidents, menaçant de plonger la Rdc dans un bain de sang, les congolais doivent prendre au sérieux, très au sérieux ces déclarations de guerre. Seul bémol à ces ardeurs belliqueuses : Joseph et Zoé Kabila sont interdits de vol vers Lumbumbashi d’où ils ont prévu de lancer les opérations militaires d’envergure. Et l’ultime espoir que le peuple fasse bloc autour du président Fatshi pour neutraliser une fois pour toutes la kabilie. Scenario n° 2 : Le président lève l’option de dissoudre l’Assemblée nationale Pour y arriver, il lui faudra trouver des raisons qui ne sont pas celles énumérées par la constitution qui prévoit cette dissolution uniquement en cas d’UNE CRISE PERSISTANTE évoquée à l’article 148 entre l’Exécutif et l’Assemblée nationale. Jusque là la Chambre basse n’a rien fait qui contrarie ou bloque l’action gouvernementale. Ce qui parait probant, ce n’est pas une crise entre deux institutions de l’Etat mais plutôt un conflit interne au sein d’une alliance politique extraconstitutionnelle et extrainsitutionnelle. Comme cela a semblé lui réussir tout dernièrement avec le coup de force de la nomination et de la prestation forcée des juges à la Cour constitutionnelle, le président prend de nouveau le risque de dissoudre l’Assemblée Nationale pour aller à une nouvelle recomposition parlementaire. Mais pour s’y faire, il lui faudra un blanc-seing du Premier Ministre et des présidents de deux chambres du parlement qui sont de FCC. S’il réussit quand même à surmonter ce double obstacle, il lui faudra alors résoudre la difficile équation de passer aux élections avec une CENI qui n’existe plus depuis la démission de ses principaux dirigeants. Ce qui de toute évidence plongera le pays dans une situation d’inconstitutionnalité avérée suite à l’impossibilité d’organiser les élections législatives dans les soixante jours, conformément à l’article 148, al. 3 de la constitution congolaise. Et comme l’a si bien dit l’ex-premier Ministre Muzito, cette donne juridique d’inconstitutionnalité peut alors pousser la marche du pays dans une période d’exception où le président pourrait s’approprier les compétences du Parlement avec ce risque d’une dérive dictatoriale qui a déjà commencé à donner des signaux rouges avec les intimidations sur Le Karmapa pour son clip sur Mama Yemo, l’arrestation de Tshiala Muana pour son opus « Ingratitude) et depuis hier ce mandat en comparution de nombreux membres de la diaspora congolaise accusés de crime de lèse-majesté. Toujours concernant ce schéma, émerge un troisième problème. Le scrutin organisé en décembre 2018 concernait les élections et législatives et présidentielles. Or dans la tête des initiateurs de l’union sacrée, les élections anticipées ne concerneraient que les législatives au moment où l’institution PRESIDENCE est aussi concernée par la crise de légitimité. La dissolution de la chambre basse mettra inévitablement en exergue cette question de fond : « comment Monsieur Félix Tshisekedi a-t-il accédé à la présidence de la République ? » Bref un schéma assez générateur de problèmes et à l’encontre de Fatshi qui n’a aucune garantie de remporter la majorité en cas des élections anticipées et à l’encontre du peuple qui craint d’être entrainé dans une zone grise où son avenir devient encore plus flou. Car cela entrainera une crise à la fois politique et institutionnelle avec les conséquences sécuritaires et socio-économiques très néfastes. Scenario n° 3 : Le président échoue dans sa démarche de former une Union sacrée Le troisième scénario consisterait à voir le président Félix Tshisekedi qui, ne rassurant pas les uns et les autres à cause de ses nombreuses et récentes voltes-faces dans le passé, échoue dans sa stratégie de former une « Union Sacrée ». Ou encore il réussit à recruter quelques députés, à augmenter son poids au sein de l’Assemblée nationale ainsi que son quota au sein de la coalition FCC-CACH, mais n’arrive ni à avoir une majorité