Maroc. Les exportations nationales boostées par l’automobile au premier trimestre
Les exportations nationales ont connu une amélioration au titre du premier trimestre 2023, selon les estimations du Haut-commissariat au plan (HCP). Soutenu par le bon comportement des services voyage, le volume des exportations des biens et services aurait augmenté de 23,9% au premier trimestre 2023, a indiqué l’organisme public estimant que celui des importations aurait crû de 13,9%, en variations annuelles. « En valeur, l’augmentation des exportations de biens aurait atteint 7,9% en variation annuelle, traduisant principalement un effet-prix positif à l’export et une demande extérieure relativement plus résiliente, particulièrement pour le secteur automobile », a expliqué le Haut-commissariat. Dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2023, le HCP précise que les expéditions du secteur automobile auraient été soutenues par les ventes des segments construction et câblage, en lien avec la reprise du marché de l’automobile en zone euro, favorisée, entre autres, par l’atténuation des pressions sur les chaînes d’approvisionnement et une plus grande disponibilité des intrants. Pour rappel, d’après les indicateurs mensuels des échanges extérieurs de l’Office des changes, les ventes du secteur automobile ont affiché une augmentation de 40,5% équivalant à +6,24 MMDH, s’établissant à 21,66 MMDH à fin février 2023 contre 15.420MDH à fin février 2022. Selon les explications de cet autre organisme, « cette évolution fait suite à la hausse des ventes de tous les segments du secteur, à savoir le segment de la construction (+44,7% ou +2.916MDH), celui du câblage (+43,8% ou +2.203MDH) et celui de l’intérieur véhicules et sièges (+20% ou +255MDH) ». Il ressort en outre de la même note que « les ventes extérieures des produits électriques et électroniques, suivies par celles de l’industrie du textile et cuir auraient également contribué positivement à la hausse des exportations globales ». A l’inverse, le Haut-commissariat estime que les expéditions des phosphates et de leurs dérivés, notamment les engrais naturels et chimiques et l’acide phosphorique, auraient reflué au cours des trois premiers mois de l’année. D’après les explications de l’institution publique dirigée par Ahmed Lahlimi Alami, elles auraient été « pénalisées par un retrait de la demande étrangère qui leur est adressée ». Sous-tendues par la hausse, quoique moins soutenue, de la facture énergétique, les importations des biens en valeur se seraient, de leur côté, appréciées de 11,6% en variation annuelle, poursuit le HCP de même source. En ce qui concerne la facture énergétique, l’organisme précise qu’elle aurait été alimentée par les achats de gasoils et fuels, de gaz de pétrole et autres hydrocarbures. A noter qu’hors énergie, les importations auraient été tirées par les acquisitions des biens d’équipement industriel et, dans une moindre mesure, par celles des biens alimentaires comme le maïs, les produits laitiers et le sucre et des biens de consommation, notamment les voitures de tourisme et leurs pièces détachées, comme cela est indiqué dans la note du HCP qui livre, par ailleurs, ses prévisions pour le deuxième trimestre. Selon le Haut-commissariat, « la hausse plus significative des importations, en valeur, par rapport aux exportations aurait accentué le déficit de la balance commerciale des biens et engendré un recul du taux de couverture de 2 points, par rapport à la même période de 2022, pour atteindre 58,4% au premier trimestre 2023 ». Alain Bouithy
Les exportations nationales accumulent les contre-performances (Maroc)
Les exportations de biens se sont limitées à 140 milliards de dirhams à fin juillet 2020, a annoncé la Direction des études et prévisions financières (DEPF) soulignant une baisse de 17% sur un an. A en croire l’institution publique, relevant du ministère de l’Economie, des Finances et de Réforme de l’Administration, «cette évolution a résulté, particulièrement, des contributions négatives de tous les secteurs, en lien avec l’impact de la crise sanitaire du Covid-19». Selon la dernière note de conjoncture de la DEPF (N°283), l’automobile s’est hissé au premier rang des secteurs fortement impactés par la crise sanitaire, avec un chiffre d’affaires à l’export qui s’est rétracté de 28,7% à 32,8 milliards de dirhams. «Cette évolution résulte, essentiellement, du recul des ventes des segments de la construction automobile (-35,3%), du câblage (-35%) et de l’intérieur véhicules et sièges (- 23,3%)», a expliqué la Direction précisant que la part de ce secteur dans le total des exportations des biens s’est ainsi repliée à 23,4% contre 27,2% un an auparavant. En dépit de ce recul, il ressort tout de même des analyses des économistes de la DEPF que ce secteur a connu une reprise durant le mois de juillet dernier, illustrée par un accroissement de ses exportations de 18,2% en glissement annuel. Affectées parla baisse des ventes des vêtements confectionnés (- 34,7%), de celle des articles de bonneterie (-32,3%) et des chaussures (-20,8%), les ventes à l’étranger du secteur du textile et cuir ont, pour leur part, accusé un recul de 29,5% pour s’établir à 15,9 milliards de dirhams. Il importe de noter que les exportations du secteur de l’agriculture et agroalimentaire ont, de leur côté, accusé une baisse de 4,7% à fin juillet 2020, pour s’établir à 36,5 milliards de dirhams. Cette contre-performance est liée essentiellement au recul des ventes de l’industrie alimentaire de 6,4%, a expliqué la DEPF faisant savoir, en revanche, que la part de ce secteur dans le total des exportations a gagné 3,4 points passant de 22,7% à 26,1% à fin juillet 2020. Et de constater qu’elle dépasse ainsi le secteur automobile. S’agissant des ventes de phosphates et dérivés, les économistes de la DEPF ont relevé un recul de 4,2% à 28,8 milliards de dirhams, en raison principalement de la baisse des prix internationaux de phosphate. Il est à souligner que «le secteur de l’aéronautique a vu ses expéditions fléchir de 21,2% à 7,6 milliards de dirhams, sur fond de recul des exportations relatives à l’EWIS (-37,2%) et à l’assemblage (-8,7%)», selon les chiffres publiés dans la note de conjoncture. La même source relève également que «les exportations des secteurs de l’électronique et des autres extractions minières ont reculé respectivement de 5,6% et 31,2% pour s’établir à 5,6 et 1,7 milliards de dirhams». Tandis que celles des autres industries ont connu une baisse de 18,9% pourse situer à 11 milliards de dirhams. Comme l’a relevé la DEPF dans sa note,«la conjoncture économique nationale demeure impactée, d’une part, par les implications négatives de la sécheresse et, d’autre part, par la persistance des incertitudes liées à l’évolution de la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet la plupart des secteurs économiques et des échanges extérieurs». Commentant la situation des exportations marocaines à l’ère de Covid-19, le président de l’Association marocaine des exportations (ASMEX), Hassan Sentissi El Idrissi, confiait dans une interview à l’agence MAP : «Nos exportations représentent uniquement 0,15% dans le commerce mondial» soulignant que «deux pays(Espagne et France)s’accaparent la part du lion de nos échanges extérieurs». Selon les résultats d’une étude sur l’offre exportable réalisée par l’ASMEX, en partenariat avec le ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique et l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), le Maroc n’est pas présent «sur les grands marchés importateurs bien que nous ayons un grand potentiel dormant principalement au niveau des régions et secteurs», soulignait-il. Dans cet entretien, réalisé il y a une dizaine de jours, le président de l’ASMEX faisait également remarquer qu’«actuellement, il y a un manque de visibilité certain sur l’ensemble des marchés mondiaux». Et d’ajouter : «Notre principal client, l’Union européenne (UE), est en crise, ce qui a impacté gravement des secteurs comme l’automobile, l’aéronautique, le textile-habillement, le tourisme dont une grande partie est totalement liée à cette région». Pour Hicham Boudraa, directeur général par intérim de l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE), «la crise sanitaire Covid19, que nous traversons actuellement, présente de très nombreuses opportunités que notre économie ainsi que nos opérateurs gagneraient à saisir». Egalement interrogé parla MAP, ce dernier notait : «Les répercussions de la crise du coronavirus ont entraîné une refonte globale des chaînes de valeur partout dans le monde et en particulier dans la région méditerranéenne. C’est le cas des pays de l’Union européenne qui pourraient bientôt commencer à revoir certaines de leurs positions et alliances économiques sur la scène internationale. Dans ce contexte, le Maroc continue de revendiquer un certain nombre d’avantages pour les opérateurs européens». Selon lui, «malgré des coûts de production assez élevés par rapport aux autres pays asiatiques, le Royaume offre une proximité géographique et une efficacité logistique imbattables». Grâce à son très vaste réseau d’accords de libre-échange (accès direct à plus de 1,3 milliard de consommateurs dans 56 pays), le Maroc se présente comme une plateforme de réexportation vers plusieurs autres pays à travers les cinq continents». Alain Bouithy