Centrafrique : création d’une commission d’enquête judiciaire après l’assassinat de 9 ressortissants chinois
Au lendemain de l’assassinat, par des hommes en armes non encore identifiés, de neuf ressortissants chinois sur un chantier minier dans la préfecture de la Ouaka, le ministère de la Justice a mis en place, mardi 21 mars 2023, une commission d’enquête judiciaire. Cette entité est chargée d’enquêter sur les circonstances du drame et de dévoiler les auteurs. Placé sous l’autorité du ministre d’Etat à la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène, cette commission d’enquête, composée de 12 personnes, a pour mission de procéder à la recherche des éléments de preuves, d’auditionner les témoins et procéder à l’arrestation des auteurs, coauteurs et complices de l’assassinat. Durant 21 jours, la commission doit pouvoir recueillir toutes les informations pouvant élucider les circonstances de cette tuerie. Equipe mixte d’enquêteurs La commission est dirigée par le procureur général, près la Cour d’appel de Bangui, lequel est secondé par le procureur général, près la Cour d’appel de Bambari. Parmi les membres figurent des officiers de police judiciaire de la Section de recherches et d’investigations de Bangui et de la brigade des recherches et d’investigations de Bambari. Le 19 mars dernier, au moins 9 ressortissants chinois, tous, employés de la société d’exploitation minière Gold Coast Group, ont été abattus lors de l’attaque du site minier de Chingbolo, non loin de Bambari. Dans la foulée de cette tuerie, le gouvernement centrafricain a pointé du doigt les éléments de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), une rébellion pilotée par l’ancien président François Bozizé, d’en être à l’origine. Des accusations rejetées par le mouvement rebelle dans un communiqué.
Congo-Brazzaville : «L’élite politique fonctionne comme une mafia»
Vendre à Miami pour acheter à Dubaï ? C’est le nouveau bonneteau pratiqué par l’entourage du président Denis Sassou-Nguesso, selon une enquête sur les flux financiers du clan au pouvoir à Brazzaville. Mais la piste remonte également jusqu’à certaines personnalités françaises. Depuis des années, c’est un Monopoly grandeur nature que nous offre l’entourage de Denis Sassou-Nguesso, l’inamovible président du Congo-Brazzaville, trente-six ans cumulées au pouvoir. Le patriarche et son clan ont investi des fortunes dans l’immobilier : 24 appartements à Paris, dont un hôtel particulier de 700 m2, des villas, parfois de 4 000 m², à Miami, ou encore ce «pied à terre» estimé à 20 millions de dollars dans la Trump Тower à New York. Mais la roue tourne. Le clan est ciblé depuis 2010 à Paris par l’enquête judiciaire des «biens mal acquis». Plus récemment, ce sont les procureurs fédéraux américains qui ont saisi en 2020 une villa appartenant au fils du président… Lire la suite sur Liberation.fr
Maroc. Les clusters de Lalla Mimouna au centre d’une enquête judiciaire
L’affaire du foyer de contamination de Lalla Mimouna prend une nouvelle tournure avec l’annonce, mardi 23 juin, de l’ouverture d’une enquête judiciaire visant à déterminer les causes et circonstances de la propagation du coronavirus (Covid-19) dans trois unités de conditionnement des fruits rouges dans la province de Kénitra. L’enquête judiciaire, ordonnée par le procureur du Roi près la Cour d’appel de Kénitra, « s’assigne pour objectif de déterminer les infractions pénales ayant causé la contamination au Covid-19 de plusieurs employés agricoles, notamment la négligence, la non-prise des mesures nécessaires à leur protection ou le non-respect des lois et réglementations, en particulier les dispositions juridiques et organiques relatives aux mesures préventives et gestes barrières décidés par les autorités publiques durant l’état d’urgence sanitaire », souligne un communiqué du procureur, cité par la MAP. Et d’ajouter qu’elle vise également à déterminer les responsabilités afin de définir l’impact juridique adéquat. Rappelons qu’une enquête préliminaire (administrative) avait été ouverte au lendemain de cette affaire qui a fait l’actualité, vendredi 19 juin dernier, après la détection des clusters dans la province de Kénitra qui exploseront de façon surprenante le nombre de cas de contamination à l’échelle locale et nationale. Notons qu’un peu plus tôt dans la journée du mardi 23, la Fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges (Interproberries Maroc) s’est fendue d’un communiqué dans lequel elle se défausse de toute responsabilité. En dépit de « la campagne médiatique vicieuse qui la dénigre », elle affirme poursuivre son implication active dans la campagne nationale de lutte contre la pandémie de Covid-19. La Fédération « continuera sa mobilisation et poursuivra ses efforts pour protéger toutes les personnes et tous les intervenants dans le secteur », a assuré son président, Mohamed Al Amouri, condamnant le harcèlement et les provocations à l’encontre des adhérents de l’interprofession. A propos de l’apparition de foyers de contamination dans la province, Mohamed Al Amouri a regretté « profondément les cas qui ont été enregistrés dans la région de Lalla Mimouna, qui sont tous porteurs asymptomatiques du virus et selon l’Organisation mondiale de la santé, ne transmettent pas l’infection si les normes de sécurité sont respectées ». Dans son communiqué, la Fédération a cependant imputé la responsabilité de ces clusters aux personnes infectées expliquant qu’elles l’ont été en dehors des heures de travail. « Le comportement des individus et des groupes en dehors des heures de travail demeure incontrôlable », peut-on lire. Dans son texte, l’Interproberries Maroc a également regretté le retard enregistré dans la réalisation des tests PCR qui n’ont commencé qu’après la mi-juin. Elle a toutefois estimé que «dans ce cas, l’esprit de responsabilité de l’individu et de la famille est essentiel dans la lutte contre le virus et la limitation de sa propagation ». Si la Fédération marocaine des fruits rouges assure apprécier « fortement les Hautes directives Royales dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19 et les efforts des pouvoirs publics », elle condamne en revanche « l’intimidation des médias, la désinformation de l’opinion publique et le ciblage du secteur des fruits rouges ». La Fédération a saisi cette occasion pour rappeler que ce secteur est pourvoyeur de 17 millions de jours ouvrables au cours de cette année, fournit 100.000 emplois directs et 250.000 emplois indirects et rapporte à l’Etat plus de 5 milliards de dirhams de devises. Elle rappelle également que, jusqu’à la fin du mois de mai dernier, le secteur des fruits rouges « a réussi à exporter 20.363 tonnes de fraises fraîches, 37.748 tonnes de framboises, 33.355 tonnes de myrtilles et 59.225 tonnes de fraises surgelés ». En outre, il contribue à l’exportation des produits agricoles et à l’amélioration de la balance commerciale et à la réserve stratégique nationale de devises et participe au soutien des équilibres financiers de l’économie nationale. Dans son communiqué, la Fédération relève par ailleurs « la contribution du secteur à l’allégement du fardeau du Fonds national de lutte contre la maladie de Covid-19 et ce par le règlement des salaires et des cotisations à la sécurité sociale » et « l’engagement de toutes les unités de conditionnement et unités de production à assurer la stricte mise en œuvre des instructions des autorités publiques depuis le début de la pandémie ». En plus d’assurer la sécurité, la prévention et la distanciation sociale dans les lieux de travail, des transports et des fermes de production, elle affirme « le respect et l’application des décisions et instructions de l’Etat concernant la continuité du travail dans le secteur agricole, et notre positionnement, en première ligne, dès le début de la pandémie, pour contribuer à affronter la difficile situation économique que traverse notre pays ». A propos de l’enquête judiciaire, soulignons qu’elle a été confiée à la brigade nationale de la Gendarmerie Royale, après l’enquête administrative effectuée par une commission mixte composée des ministères de l’Intérieur, de la Santé, de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts et du Travail et de l’Insertion professionnelle. Alain Bouithy