Le nouveau cadre de partenariat avec le Cameroun met l’accent sur la création d’emplois et la prestation de services efficaces pour tous (Banque mondial)
Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé l’adoption d’un nouveau cadre de partenariat avec le Cameroun, qui s’articule autour de deux objectifs de haut niveau — des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, et des institutions de prestation de services plus efficaces et plus inclusives —, tout en accordant une attention particulière aux enjeux du climat et de la fragilité. Ce nouveau CPF couvre les exercices 2025 à 2029. Il vise à soutenir la réalisation de la Vision 2035 portée par le Cameroun, qui ambitionne de devenir « un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité », et pose les bases d’une transformation économique qui profite à tous les citoyens. « Nous reconnaissons le rôle de premier plan joué par le Cameroun en tant que promoteur de la stabilité et moteur économique de la région. L’un des axes principaux de notre collaboration est de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, en particulier pour les jeunes, permettant ainsi d’améliorer les conditions de vie de la population camerounaise dans son ensemble et de préserver la cohésion sociale », explique Cheick F. Kanté, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun. Ce cadre de partenariat témoigne de la collaboration solide et croissante entre le Cameroun et les institutions du Groupe de la Banque mondiale : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements. Le Groupe de la Banque mondiale prévoit d’apporter plus de 2 milliards de dollars de financements au cours de la période couverte par le CPF, qui viendront s’ajouter aux 4,2 milliards d’engagements en cours. « Le secteur privé est appelé à jouer un rôle clé dans l’expansion des solutions d’énergie renouvelable, l’amélioration de la productivité agricole, la réduction du déficit d’infrastructures et l’augmentation des financements pour les micro, petites et moyennes entreprises au Cameroun, ajoute Dahlia Khalifa, directrice régionale d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest anglophone et centrale. Aujourd’hui plus que jamais, IFC est déterminée à aider le secteur privé camerounais à réaliser pleinement son potentiel et à tirer ainsi la croissance économique du pays. » Le CPF souligne la nécessité de renforcer la résilience climatique du Cameroun et d’intensifier les efforts contre les causes de la fragilité. Il vise à améliorer la connectivité des principaux corridors de transport, qui jouent un rôle crucial pour accroître la productivité et améliorer la prestation des services publics. Tous les objectifs du CPF mettront également l’accent sur la promotion de l’égalité des sexes. « Au cours de la période couverte par le CPF, le Groupe de la Banque mondiale s’appuiera sur son expérience dans la mobilisation de financements privés et d’investissements directs étrangers dans divers secteurs, afin de soutenir un développement inclusif et résilient au Cameroun. Ces efforts seront consolidés par une collaboration soutenue entre la Banque mondiale, IFC et la MIGA dans le développement conjoint des activités, notamment dans le cadre du déploiement de la plateforme de garanties du Groupe de la Banque mondiale, placée sous l’égide de la MIGA », déclare Şebnem Erol Madan, directrice Analyses économiques et durabilité de la MIGA. Le nouveau CPF est en phase avec l’approche stratégique du Groupe de la Banque mondiale visant à obtenir un impact et des résultats à grande échelle, à relever les défis mondiaux et à mobiliser des capitaux privés. Sa préparation a donné lieu à des consultations avec les principales parties prenantes : pouvoirs publics, secteur privé, société civile, groupes de réflexion, universités et autres partenaires de développement.
Le nouveau cadre de partenariat avec le Cameroun met l’accent sur la création d’emplois et la prestation de services efficaces pour tous
Le Groupe de la Banque mondiale a annoncé l’adoption d’un nouveau cadre de partenariat avec le Cameroun, qui s’articule autour de deux objectifs de haut niveau — des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, et des institutions de prestation de services plus efficaces et plus inclusives —, tout en accordant une attention particulière aux enjeux du climat et de la fragilité. Ce nouveau CPF couvre les exercices 2025 à 2029. Il vise à soutenir la réalisation de la Vision 2035 portée par le Cameroun, qui ambitionne de devenir « un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité », et pose les bases d’une transformation économique qui profite à tous les citoyens. « Nous reconnaissons le rôle de premier plan joué par le Cameroun en tant que promoteur de la stabilité et moteur économique de la région. L’un des axes principaux de notre collaboration est de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, en particulier pour les jeunes, permettant ainsi d’améliorer les conditions de vie de la population camerounaise dans son ensemble et de préserver la cohésion sociale », explique Cheick F. Kanté, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun. Ce cadre de partenariat témoigne de la collaboration solide et croissante entre le Cameroun et les institutions du Groupe de la Banque mondiale : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, la Société financière internationale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements. Le Groupe de la Banque mondiale prévoit d’apporter plus de 2 milliards de dollars de financements au cours de la période couverte par le CPF, qui viendront s’ajouter aux 4,2 milliards d’engagements en cours. « Le secteur privé est appelé à jouer un rôle clé dans l’expansion des solutions d’énergie renouvelable, l’amélioration de la productivité agricole, la réduction du déficit d’infrastructures et l’augmentation des financements pour les micro, petites et moyennes entreprises au Cameroun, ajoute Dahlia Khalifa, directrice régionale d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest anglophone et centrale. Aujourd’hui plus que jamais, IFC est déterminée à aider le secteur privé camerounais à réaliser pleinement son potentiel et à tirer ainsi la croissance économique du pays. » Le CPF souligne la nécessité de renforcer la résilience climatique du Cameroun et d’intensifier les efforts contre les causes de la fragilité. Il vise à améliorer la connectivité des principaux corridors de transport, qui jouent un rôle crucial pour accroître la productivité et améliorer la prestation des services publics. Tous les objectifs du CPF mettront également l’accent sur la promotion de l’égalité des sexes. « Au cours de la période couverte par le CPF, le Groupe de la Banque mondiale s’appuiera sur son expérience dans la mobilisation de financements privés et d’investissements directs étrangers dans divers secteurs, afin de soutenir un développement inclusif et résilient au Cameroun. Ces efforts seront consolidés par une collaboration soutenue entre la Banque mondiale, IFC et la MIGA dans le développement conjoint des activités, notamment dans le cadre du déploiement de la plateforme de garanties du Groupe de la Banque mondiale, placée sous l’égide de la MIGA », déclare Şebnem Erol Madan, directrice Analyses économiques et durabilité de la MIGA. Le nouveau CPF est en phase avec l’approche stratégique du Groupe de la Banque mondiale visant à obtenir un impact et des résultats à grande échelle, à relever les défis mondiaux et à mobiliser des capitaux privés. Sa préparation a donné lieu à des consultations avec les principales parties prenantes : pouvoirs publics, secteur privé, société civile, groupes de réflexion, universités et autres partenaires de développement.
Côte d’Ivoire : la Banque africaine de développement approuve 165 millions d’euros pour accélérer la diversification industrielle, renforcer la compétitivité et la création d’emplois
Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a approuvé le 6 décembre 2023 à Abidjan, l’octroi d’un prêt de 120 millions d’euros à la Côte d’Ivoire et d’un autre prêt de 45 millions d’euros du fonds Africa Growing Together Fund – un fonds de cofinancement créé par la Banque et la Banque populaire de Chine. Le financement est destiné à mettre en œuvre le Programme diversification, accélération industrielle, compétitivité et emploi (DAICE) élaboré dans le cadre du Plan national de développement 2021-2025 de la Côte d’Ivoire. Le programme DAICE vise à renforcer les efforts du gouvernement en faveur de la diversification économique, de la transition verte et du développement industriel. Plus spécifiquement, il entend soutenir les réformes et les investissements dans les biens publics nécessaires pour développer le secteur privé, dé-risquer le financement des PME et des start-ups innovantes. DAICE vise aussi à développer de nouveaux secteurs, promouvoir la transition verte dans le secteur industriel, soutenir la compétitivité des entreprises et leurs exportations, et créer des emplois. Le programme est structuré autour de trois composantes : d’abord le renforcement de la compétitivité des filières d’activités (clusters) prioritaires du Plan national de développement ; ensuite l’amélioration de l’accès au financement des PME ; enfin le soutien à la diversification et à la promotion des investissements privés. Les activités contribueront à renforcer la compétitivité des clusters, à renforcer l’accès aux financements des entreprises, à augmenter l’investissement industriel et à créer des emplois. Le DAICE est aligné sur le Document de stratégie pays 2023-2028 de la Banque pour la Côte d’Ivoire et la Vision 2030 du pays. Il est aussi aligné sur le Plan national de développement 2021-2025 qui l’opérationnalise, et intègre les engagements de transition énergétique et de développement sobre en carbone contenus dans la Contribution déterminée au niveau national (CDN).
Afrique – Prix Anzisha 2021 : les candidatures sont ouvertes en raison de la rareté des besoins en matière de création d’emplois pendant la pandémie
Le Prix Anzisha a procédé au lancement de l’appel 2021 pour la plus grande récompense d’Afrique pour les jeunes entrepreneurs âgés de 15 à 22 ans. Les candidatures sont désormais ouvertes pour la dernière cohorte et les entrepreneurs qui y parviendront ont une chance de gagner un prix commun de 100 000 USD et rejoindre le prestigieux programme de bourses du Prix Anzisha. Bien que la pandémie de COVID-19 soit en train de perturber le monde, les jeunes entrepreneurs créent des opportunités d’emploi pour leurs communautés et pairs. L’année dernière, le Prix Anzisha, un partenariat entre l’African Leadership Academy et Mastercard Foundation, a célébré 10 ans de soutien aux plus jeunes entrepreneurs africains. À ce jour, les 142 propriétaires d’entreprises participant au programme ont créé plus de 2 500 emplois. L’emploi des jeunes demeure un défi majeur dans de nombreux pays et le taux de chômage élevé en Afrique constitue l’un des principaux obstacles à la prospérité de la croissance sur le continent. Les jeunes entrepreneurs sont une indication que la population jeune pourrait constituer un atout nécessaire pour la transformation du climat de l’emploi sur le continent. « Le monde de l’emploi a radicalement changé alors que nous sommes confrontés à une pandémie. Les jeunes entrepreneurs sont restés inébranlables et ont aidé leur communauté à surmonter les difficultés. Nous sommes ravis de célébrer les 20 prochains jeunes chefs d’entreprise qui sont, sans aucun doute, essentiels à la création d’emplois sur le continent », a déclaré Melissa Mbazo-Ekpenyong, Directrice adjointe du Prix Anzisha. Les jeunes entrepreneurs sont parmi les plus touchés par la crise de la COVID-19. Une étude internationale de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que près de 90 % des jeunes entrepreneurs signalent un impact négatif sur leur entreprise, notamment une réduction de la demande de la clientèle, des ruptures dans la chaîne d’approvisionnement et perturbations dans la distribution. Malgré cela, nombreux d’entre eux continuent de créer des opportunités et emplois pour leurs communautés. L’Égyptienne Alaa Moatamed, 21 ans, lauréate du Prix Anzisha l’année dernière et co-fondatrice de Presto – un système de livraison automatisé mettant en relation les vendeurs et la clientèle ainsi que les fournisseurs – a pu accroître les recettes de l’entreprise en fournissant des services de livraison aux petites entreprises pour faire face à la demande pendant la pandémie de COVID-19. Elle emploie actuellement 11 personnes de moins de 25 ans et prévoit d’accroître ce nombre. Bien que certains entrepreneurs aient été contraints de modifier leur modèle d’entreprise, cette pandémie a mis en évidence la nécessité d’accroître certains services. La Malgache Matina Razafimahefa, 22 ans, qui a reçu 15 000 USD en tant que première finaliste 2020, est la fondatrice de Sayna – une école d’entreprise, Edtech, à basée Madagascar. Cette entreprise recherche, forme et produit de jeunes Africains hautement qualifiés dans le domaine des compétences numériques spécifiques à l’industrie. Malgré une certaine perte de revenus due à la COVID-19, l’entreprise a pu s’orienter vers les plateformes d’apprentissage en ligne qui ont soutenu sa croissance. À ce jour, Sayna a formé et placé plus de 2 000 personnes dans des emplois à travers plusieurs pays africains. « Pour stimuler la reprise économique sur le continent, nous devons exploiter toutes les ressources disponibles. Cela inclut les jeunes entrepreneurs, notamment les jeunes entrepreneures. Il faut pour cela faire preuve d’intentionnalité. L’engagement des Prix Anzisha à l’identification et soutien des très jeunes entrepreneurs n’a fait que gagner en importance à la suite de la pandémie. De ce fait, la créativité, l’agilité et l’ingéniosité des jeunes n’en sont que plus précieuses », a déclaré Daniel Hailu, responsable régional de Mastercard Foundation pour l’Afrique orientale et australe. Le déclenchement de la pandémie de COVID-19 a démontré que les entreprises dirigées par des femmes sur le continent sont plus susceptibles de fermer que celles dirigées par des hommes. Pour le renforcement du soutien aux entrepreneures, ce programme encourage les jeunes femmes à faire acte de candidature pour accéder aux différentes offres de la bourse et devenir des modèles pour d’autres jeunes femmes qui veulent se lancer dans l’entreprenariat. Bien que l’avenir de l’emploi ait été altéré par une pandémie, la création d’emplois par de jeunes entrepreneurs demeure une solution importante au chômage des jeunes. Soutenir et investir dans les jeunes entrepreneurs est une entreprise intelligente pour un avenir économiquement fort. Il est conseillé aux entrepreneurs de télécharger le guide de candidature ou de postuler pour le prix sur www.anzishaprize.org/postuler. Pour plus d’informations sur le Prix Anzisha, pour postuler et désigner un(e) entrepreneur(e), veuillez consulter le site web du prix Anzisha : Site web : www.anzishaprize.org/postuler Site web : www.anzishaprize.org/désigner Facebook : www.facebook.com/anzishaprize Par APO
Un rapport de la Banque mondiale éclaire les liens entre entreprises à forte croissance et création d’emplois
Dans les pays émergents, les entreprises à forte croissance constituent moins de 20 % des entreprises manufacturières et de services, mais elles représentent plus de 50 % des créations d’emplois et du chiffre d’affaires total. Ces entreprises ont un effet domino sur les autres, qui s’exerce par le biais d’une demande accrue ou d’un meilleur accès aux facteurs de production. Un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale intitulé High-Growth Firms: Facts, Fiction, and Policy Options for Emerging Economies rend compte de l’intérêt que suscitent les capacités remarquables des entreprises à forte croissance auprès de responsables politiques soucieux d’encourager la multiplication de ces firmes en vue de doper les performances de leur économie. Le rapport s’appuyant sur une analyse approfondie de la dynamique des entreprises en Afrique du Sud, au Brésil, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, en Hongrie, en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Thaïlande, en Tunisie et en Turquie. L’analyse montre que la corrélation entre productivité et forte croissance est souvent faible car la croissance des entreprises peut résulter de divers facteurs au-delà de l’efficience technique. Selon les auteurs, les politiques destinées à renforcer le dynamisme des entreprises et soutenir les créations d’emplois ne devraient pas se focaliser de manière sélective sur les gagnants potentiels. Elles doivent au contraire venir appuyer ce que le rapport appelle « l’ABC de l’entrepreneuriat de croissance » : a) améliorer l’efficacité de l’allocation des ressources ; b) encourager les effets externes B2B et c) renforcer les capacités des entreprises. « Dans de nombreux pays, les modèles de croissance qui peuvent avoir porté des fruits par le passé doivent s’adapter aux nouveaux défis et soutenir la création d’emplois, explique Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente de la Banque mondiale pour la croissance équitable, la finance et les institutions. Nous travaillons avec nos pays clients pour soutenir des interventions publiques adaptées aux défis et aux capacités des entreprises et des entrepreneurs. Pour de nombreuses institutions du secteur public, la mise en œuvre de ces politiques dépend de leur capacité à faciliter l’innovation, la productivité et la croissance des entreprises tout en suivant et en adoptant les bonnes pratiques mondiales. » Le rapport constate que la plupart des entreprises à forte croissance des pays en développement sont actives dans des secteurs et des régions diversifiés et que la majorité d’entre elles étaient déjà des entreprises de taille moyenne, voire de grandes entreprises. C’est pourquoi il recommande que les critères de sélection des interventions publiques visant à faciliter le dynamisme et la croissance des entreprises n’accordent pas une importance excessive à la taille, au secteur d’activité, au contenu technologique ou au lieu d’implantation. Il recommande en outre d’améliorer la qualité et l’accessibilité des données sur les entreprises, de développer l’évaluation des politiques publiques et sa portée tout en renforçant les capacités institutionnelles de soutien à l’entrepreneuriat. Soit autant de priorités clés pour une mise en œuvre efficace des politiques de forte croissance. « Maintenir une forte croissance est un défi pour la plupart des entreprises. L’un des principaux constats du rapport réside dans l’importance que revêtent l’innovation, l’ouverture au monde, les réseaux, les bonnes pratiques managériales et l’accès au financement, souligne Najy Benhassine, directeur des finances, de la compétitivité et de l’innovation à la Banque mondiale. Ce rapport brise le mythe du lien entre une forte croissance et des secteurs d’activité particuliers ou le fait d’être une entreprise high-tech ou une start-up. Une plus grande importance portée aux politiques fondées sur des données probantes sera sûrement plus payante pour la productivité et la croissance des entreprises que la recherche souvent vaine de ”la prochaine licorne”. »
La création d’emplois décents dans l’agriculture réduirait la migration des jeunes
KIGALI. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a affirmé récemment que les entreprises agricoles peuvent contribuer à enrayer la vague migratoire qui touche le continent africain. De nombreuses opportunités existent pour les jeunes Africains tout au long de la chaîne de valeur agricole, a soutenu l’agence onusienne lors de la conférence consacrée à l’emploi des jeunes dans l’agriculture qui s’est tenue les 20 et 21 août courant à Kigali au Rwanda. Ainsi que l’a relevé le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, «créer des opportunités d’emplois décents pour les jeunes Africains dans le secteur de l’agriculture peut contribuer à réduire de manière importante la migration des jeunes». Le patron de l’organisation croit fermement que «si les jeunes sont en mesure d’accéder à ces opportunités, ils ne quitteront pas le continent à la recherche d’autres». S’exprimant à l’occasion de cet important rendez-vous continental, co-organisé par l’Union africaine (UA), le gouvernement rwandais et la FAO, José Graziano da Silva a, par ailleurs, assuré que «nous possédons les moyens de fournir ces opportunités ici où vous pouvez voir et contribuer à bâtir l’avenir de vos pays et de votre continent». Comme l’a rappelé la FAO dans un communiqué au lendemain de ladite conférence, près de 65 à 75% des migrants originaires d’Afrique sont des jeunes et la plupart d’entre eux partent à la recherche d’opportunités d’emplois. Selon les estimations de l’organisation, quelque dix millions d’emplois devront être créés chaque année en Afrique alors que la population du continent est en constante augmentation. A en croire la FAO, «le secteur agricole – et notamment les systèmes alimentaires et les chaînes de valeur qui y sont associés – peuvent offrir des débouchés entrepreneuriaux non négligeables pour les jeunes». D’où l’intérêt de cette conférence à laquelle ont pris part des délégués issus de 58 pays, des membres de plus de 30 organisations régionales et internationales, du secteur privé, des partenaires en développement ainsi que des représentants de gouvernements et des associations de jeunes. Une conférence qui s’est penchée sur les principales questions touchant à la thématique retenue et qui a souligné les nombreux défis auxquels les jeunes sont confrontés. Les participants ont donc eu l’occasion de mettre l’accent sur « les facteurs de production tels que la terre qui représente l’un des obstacles les plus importants pour les jeunes désireux de commencer ou de développer leurs entreprises agricoles », rapporte la FAO sans oublier d’ajouter l’accès limité aux mécanismes de crédit, entre autres défis. Comme l’avait indiqué la FAO avant son ouverture, la conférence de Kigali visait à favoriser les échanges entre les parties prenantes sur les connaissances et les meilleures pratiques au sujet des interfaces entre l’agriculture, l’emploi des jeunes, l’entrepreneuriat, les innovations dans le domaine des TIC, afin de prioriser les interventions pour aller de l’avant. Soulignons qu’à l’issue de cette manifestation, la délégation de jeunes a ainsi relevé sa part de recommandations à prendre d’urgence dans un communiqué décliné en 8 points. Selon ce document, il est question de «faire de la conférence des jeunes un évènement biannuel, renforcer les capacités, créer un environnement favorable aux jeunes, garantir aux zones rurales l’accès aux services essentiels afin de pratiquer une agriculture moderne et de soutenir les agro-entreprises et la chaîne de valeur». Autres mesures exposées : changer l’image négative associée à l’agriculture et soutenir les plateformes nationales de jeunes dédiées au partage de connaissances et aux meilleures pratiques, a relevé la même source. A propos de la perception négative des jeunes de l’agriculture, l’organisation a estimé que « les rendre fiers d’être agriculteurs nécessite de changer l’image mais aussi les conversations portant sur l’agriculture en les orientant davantage vers des discussions axées sur les opportunités et les profits qui peuvent être accumulés tout au long de la chaîne agroalimentaire ». S’agissant de la résolution des problèmes auxquels ils sont confrontés dans ce secteur, la « FAO a appelé à créer un établissement dédié aux jeunes dont la tâche serait de les aider à relever certains des défis qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit de mettre en place et de développer leurs entreprises agricoles », peut-on lire sur le site de l’agence onusienne, précisant que la structure serait tout d’abord lancée au Rwanda puis reproduite dans les autres pays africains. Alain Bouithy
Les PME jouent un rôle crucial dans la création d’emplois décents
Les entreprises, et en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), jouent un rôle crucial dans la création d’emplois décents à travers le monde, a affirmé l’Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport sur l’«Emploi et questions sociales dans le monde 2017: entreprises et emplois durables ». Dans son rapport, rendu public récemment, l’organisation a indiqué que le nombre d’employés à plein temps dans les PME a quasiment doublé entre 2003 et 2016, précisant que la proportion du total d’emplois imputable aux PME est passée de 31 à 35%. Selon l’OIT, cette évolution aurait connu une ombre l’année passée du fait que leur contribution à l’emploi total aurait stagné. Elle a noté, en effet, qu’entre 2015 et 2016, la contribution des PME à l’emploi total est restée pratiquement inchangée, passant de 34,6 à 34,8 %. S l’on en croit le rapport, les entreprises du secteur privé auraient assuré l’essentiel de l’emploi mondial en 2016 avec quelque 2,8 milliards d’employés, correspondant à 87% de l’emploi total. « La croissance des emplois à temps plein dans les PME était plus forte que dans les grandes entreprises entre 2003 et 2008 – en moyenne de 4,7 points de pourcentage plus élevée dans les petites entreprises et 3,3 points plus élevée dans les moyennes entreprises par rapport aux grandes entreprises », a relevé l’agence soulignant toutefois que cette croissance de l’emploi dans les PME a disparu pendant la période 2009-2014. D’après le rapport phare de l’OIT, les PME représenteraient 52% de l’emploi total dans les économies en développement, contre 34% dans les économies émergentes et 41% dans les économies développées. Le document a aussi noté le ralentissement de la dynamique de l’emploi permanent à temps plein dans les jeunes entreprises. Une tendance qui est apparue depuis la crise financière mondiale. « Le taux de croissance de l’emploi permanent à temps plein dans les jeunes entreprises était en moyenne de 6,9 points de pourcentage supérieure à celle des entreprises bien établies avant la crise, mais la différence s’est atténuée à 5,5 points de pourcentage après la crise », a indiqué l’OIT. Pour l’organisation, ce changement reflète l’évolution du climat général des affaires, tandis que les nouvelles entreprises supprimaient des emplois à un rythme beaucoup plus rapide qu’auparavant. Pour endiguer la montée du chômage mondial, le rapport exhorte les économies du monde à investir dans le personnel, l’innovation, et stimuler le commerce et le dialogue social qui restent essentiels. A propos du personnel, le rapport a soutenu qu’en moyenne les entreprises qui proposent une formation formelle à leurs employés permanents à plein temps paient des salaires 14% plus élevés, sont 19,6% plus productives et ont des coûts unitaires de main-d’œuvre inférieurs de 5,3% à celles qui n’offrent pas de formation. Parallèlement, le rapport a constaté qu’« en moyenne, les entreprises qui ont une proportion de 10 points de pourcentage plus forte d’employés temporaires versent des salaires de 2,6% inférieurs, sont 1,9% moins productives et ne sont plus compétitives en termes de coûts unitaires de main-d’œuvre ». S’agissant de l’innovation et du commerce, le rapport indique qu’ils stimuleraient l’emploi et la productivité. A ce propos, il a été constaté qu’« en général, les firmes innovantes ont tendance à être plus productives, à créer plus d’emplois et à employer des travailleurs plus qualifiés et à proposer davantage de formations », a souligné le rapport ajoutant que les entreprises innovantes embauchent aussi davantage de femmes. Le rapport a également noté que le commerce et la participation des entreprises aux chaînes d’approvisionnement mondiales demeurent aussi d’importants stimuli pour la création d’emplois et la hausse de la productivité, même si le commerce a stagné ces dernières années et par conséquent les emplois liés à ce secteur. Autre enseignement et non des moindres : les PME seraient d’importantes pourvoyeuses d’emploi féminin. En effet, les recherches menées par l’organisation tendent à montrer que, dans le secteur formel, les PME employaient plus en permanence à temps plein les femmes que dans les grandes entreprises. « En moyenne, et dans toutes les régions du monde, environ 30% des employés permanents à temps plein dans les PME sont des femmes, contre 27% dans les grandes entreprises », a relevé l’OIT. Ce n’est pas tout. Le rapport a relevé, en outre, que « la proportion d’emploi des femmes, notamment dans les PME, est fortement corrélée avec le revenu par habitant d’un pays », ajoutant que la micro-entreprise et les PME sont souvent le point d’entrée des femmes sur le marché du travail formel. Signalons que le rapport s’est aussi intéressé au dialogue social qui jouerait un rôle fondamental dans la pérennité des entreprises.
Les nouvelles technologies et les dynamiques de création d’emplois
La récente vague d’innovation et de changement technologique a donné lieu à un débat animé sur l’avenir du travail . Certains pensent que les innovations technologiques vont détruire des emplois à grande échelle et prédisent un avenir sans emplois. D’autres ont confiance dans les forces qui vont se mobiliser pour créer les nouveaux emplois et ouvrir un âge d’or pour la création d’emplois de qualité. Cet optimisme s’appuie sur l’expérience historique qui démontre que les phases initiales de destruction d’emplois ont été finalement suivies par une forte création d’emplois. Dès lors, l’un des principaux enjeux est de savoir si la vague actuelle de changement technologique entraînera une fois de plus un processus durable de création d’emplois. Un autre est de voir comment les politiques peuvent soutenir ce processus pour répondre aux aspirations des sociétés. Aucune réponse n’est facile mais une récente recherche de l’OIT fait la lumière sur le processus de changement technologique, l’innovation, et sur les dynamiques de destruction et de création d’emplois. Cette recherche reconnaît que le changement technologique est un processus complexe, non linéaire, incertain, qui se produit par vagues et conduit ainsi à des phases de destruction d’emplois et de création d’emplois. Ce processus n’intervient pas automatiquement, il est déterminé par toutes sortes de forces au niveau économique, politique et de la société. Revenons sur l’histoire économique depuis la révolution industrielle. La quête des gains de productivité a engendré des innovations dans les processus afin d’économiser la main-d’œuvre. L’automatisation et la fragmentation des processus de production ont détruit des emplois – et continueront de le faire – parfois même à grande échelle. Cependant, après une telle phase de destruction, les nouveaux emplois émergent généralement grâce à l’expansion des marchés et surtout aux innovations de produits. L’intéressant éclairage que nous donne l’histoire est que les processus de création d’emplois sont provoqués par les conséquences intentionnelles et non intentionnelles des innovations économes en main-d’œuvre. Ce processus endogène peut expliquer pourquoi le changement technologique arrive par vagues et pourquoi les phases initiales de destruction d’emplois étaient chaque fois suivies de sursauts de création d’emplois. Il pourrait dès lors être plus utile d’explorer ces processus d’ajustement, les forces qui président à la création d’emplois et comment nous pouvons gérer ces processus afin de créer plus d’emplois de meilleure qualité, plutôt que d’entreprendre toujours plus d’études qui prédisent l’impact possible des robots sur les pertes d’emploi. Une question demeure: Quels sont ces mécanismes d’ajustement de la création d’emplois et quelles sont les forces qui les entraînent? Evidemment, les forces du marché sont un facteur déterminant de la création d’emplois. Si les processus d’automatisation et de fragmentation de la production améliorent la productivité en économisant le travail, les marchés ont tendance à trouver des moyens pour compenser ces pertes d’emploi. La distribution des gains de productivité joue un rôle essentiel parce qu’elle influence le niveau et la structure de la demande comme de l’offre. Un surcroît de demande est généré si les gains de productivité sont partagés sous la forme de salaires plus élevés, de baisse des prix ou de réduction du temps de travail. En outre, une plus forte productivité peut augmenter les profits, les investissements et la production. De ce fait, les marchés s’étendent, les entreprises se diversifient et, au final, de nouveaux emplois peuvent être créés. Fait intéressant, les pays ont tendance à gérer ces processus d’ajustement de manière différente avec des résultats variables en termes de pertes d’emplois nettes. Par exemple, l’Allemagne, le Danemark, l’Italie et la Corée du Sud ont lourdement investi dans la robotique entre 1993 et 2007, mais la part du secteur industriel dans l’emploi total y a beaucoup moins reculé pendant cette période qu’au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis où le développement de l’usage des robots a été bien inférieur. D’où vient cette différence? La réponse a beaucoup à voir avec le fait que les marchés ne fonctionnent pas en vase clos. Ils font partie intégrante des sociétés. Les dynamiques d’innovation de produits sont fortement influencées par les capacités sociales spécifiques d’un pays et ces capacités collectives font partie du socle de connaissances d’une société – une combinaison particulière de savoirs techniques et formels, de croyances, de cultures et de cadres institutionnels. C’est ici qu’entrent en jeu les forces politiques et sociétales. Elles mobilisent des changements transformateurs de leur économie, développent de nouveaux secteurs de croissance qui remplacent les secteurs actuels et gèrent des processus de destruction créative avec un fort effet de création d’emplois. Ces dynamiques ne peuvent être obtenues par les forces du marché. Les transitions vers des «âges d’or» de la création d’emploi ont toujours été mues par de nouveaux choix politiques et sociaux. Nous avons aussi besoin d’un processus d’apprentissage sociétal et de dialogue social pour forger un nouveau consensus sur la voie à suivre, pour créer une nouvelle demande politique et sociale et pour améliorer les capacités sociales. Cet apprentissage est une réponse aux conséquences inattendues du changement technologique précèdent comme les effets disruptifs sur les sociétés et l’environnement naturel. Les défis fondamentaux pour les politiques consistent donc à soutenir les changements transformateurs dans les sociétés et les économies, afin d’accélérer la transition vers la phase de création d’emplois des vagues technologiques. Notre avenir de l’emploi n’est pas déterminé, il doit être façonné et pour cela il nous faut un nouveau consensus social et politique sur la voie à suivre. Nous devons donc élargir le thème de notre débat, de la prévision de l’ampleur des pertes d’emplois à l’analyse des forces politiques et sociales, des politiques publiques et des institutions qui peuvent contribuer à transformer les économies et à créer les emplois que veulent les gens. Par Irmgard Nübler, Economiste principale à l’OIT.