ACWA Power, adjudicataire du programme Noor PV

ACWA Power, adjudicataire du programme Noor PV

Un consortium mené par la société saoudienne ACWA Power a signé, mardi 15 novembre, avec l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) et l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), un accord visant à développer et à exploiter au Maroc un complexe de centrales solaires photovoltaïques (PV) totalisant 170MWp. L’accord, qui a été signé lors d’une cérémonie organisée en marge de la COP22 à Marrakech, fait suite à un appel d’offres international aux termes duquel le consortium mené par la société saoudienne a été déclaré adjudicataire. Il est à souligner que le groupement conduit par l’opérateur leader dans la production d’électricité et la désalinisation d’eau a emporté l’offre grâce notamment au tarif qu’il proposoait. Celui-ci a, en effet, été considéré comme le plus bas du kWh, soit 0.4614 MAD/kWh. A noter aussi qu’au cours de cette cérémonie, MASEN et le groupement mené par ACWA Power ont également signé un Power Purchase Agreement (PPA). Il s’agit d’un contrat d’approvisionnement assurant l’enlèvement par MASEN de l’électricité produite par ces nouvelles centrales solaires. Dans un communiqué, la société ACWA Power indique qu’elle développera le programme NOOR PV 1 dans le cadre d’un BOOT (construction-exploitation-transfert) d’une durée de 20 ans, en collaboration avec l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), le Groupe Chint, Sterling & Wilson et ShapoorjiPallonji. Signalons aussi qu’en plus de son contrat d’approvisionnement (PPA), MASEN sera également actionnaire de la société de projet aux côtés de ACWA Power et de l’unique bailleur de fonds du projet. Le programme NOOR PV 1 se déploiera sur trois sites y compris au sein du complexe solaire NOOR à Ouarzazate et représentera un coût total de 220 millions USD, indique le communiqué. La même source précise que le programme NOOR PV 1 se composera d’une centrale de 70MWp de capacité située à NOOR 4 à Ouarzazate, d’une centrale de 80MWp de capacité située à NOOR Laâyoune et d’une centrale de 20 MWp de capacité localisée à NOOR Boujdour. «Nous considérons comme preuve de notre fiabilité d’avoir été retenus pour une nouvelle phase du déploiement de la stratégie nationale en matière d’énergies renouvelables et nous sommes heureux que cette concrétisation prenne lieu ici à la COP22 à Marrakech», s’est réjouit le Chairman de ACWA Power, Mohammad Abunayyan. «Dans la continuité du complexe solaire NOOR à Ouarzazate, ce programme ne portera pas uniquement sur la production d’énergie à faible coût, mais il s’appliquera également à développer une stratégie de création d’emplois et de développement économique à partir d’énergie verte», a-t-il assuré. Pour sa part, Paddy Padmanathan, CEO de ACWA Power, a estimé que le Maroc a investi dans un avenir plus durable. «Il a non seulement cherché à réduire les émissions de carbone mais il a également redéfini, en seulement quelques années et de manière drastique, le mix énergétique du Royaume – opérant ainsi une transition décisive de la révolution industrielle à la révolution verte», a-t-il déclaré affirmant qu’«ACWA Power est honoré de contribuer une fois de plus à cette démarche visionnaire et vitale avec le programme NOOR PV 1». Notons que la construction de NOOR PV 1 débutera au premier trimestre de 2017 et durera, en principe, 12 mois. Selon la société saoudienne, les centrales produiront suffisamment d’électricité pour alimenter des milliers de foyers chaque année, en utilisant des panneaux solaires photovoltaïques (PV) pour produire de l’électricité. Par ailleurs, le projet devrait également réduire les émissions de carbone de 10.000 tonnes d’émissions d’équivalent CO2 pour chaque année d’exploitation.

Le Roi Mohammed VI livre un discours persuasif et percutant à l’ouverture du Sommet de la COP22 à Marrakech

Le Roi Mohammed VI livre un discours persuasif et percutant à l’ouverture du Sommet de la COP22 à Marrakech

Marrakech, la ville ocre revêtue pour cet évènement planétaire de vert, accueille depuis le 07 novembre 2016 et jusqu’au 18 novembre 2016 la 22ème Conférence de l’ONU sur le Climat (COP22). La première semaine a été dominée par des conférences, expositions et présentations de projets afin de déblayer le terrain aux Chefs d’Etat , de Gouvernement et de délégations pour que les promesses faites lors de l’Accord de Paris en 2015 deviennent réalités. Dans cet objectif, plus de 180 délégations étaient présentes pour ce rendez-vous historique, 60 étaient conduites par leurs Chefs d’Etat, des pays signataires de l’Accord de Paris. Marrakech, capitale mondiale de la lutte contre les Changements Climatiques pour la circonstance, verra l’intervention à la tribune de la COP22 de tous ces hauts responsables internationaux, jusqu’au 16 novembre 2016. La COP22, organisée en terre marocaine, offre l’opportunité pour le continent africain de mettre en avant ses besoins et ses propositions face aux Changements Climatiques pour que soient révisées à la hausse les ambitions et les responsabilités, particulièrement à travers des financements planifiés. C’est pourquoi, le continent africain est présent en force et uni à cette COP 22 pour mieux défendre ses intérêts et faire face avec détermination aux multiples défis nés du changement climatique. Une COP 22 qui se tient donc en Afrique et pour l’Afrique pour débattre et examiner de multiples questions cruciales telles l’agriculture, la sécurité alimentaire, l’énergie, les forêts, l’industrie, le transport et l’eau. En cette journée historique pour le continent africain, le Roi Mohammed VI a, ce mardi 15 novembre 2016, ouvert ce Sommet de la COP22 en accueillant les Chefs de délégations sur le site Bab Ighli, dédié à cet évènement planétaire, puis délivrer un discours à ses pairs, aux Chefs de gouvernement et de délégation et ce, en présence plus de 2 000 journalistes internationaux et nationaux (presse écrite, audio et télé), et de quelque 30 000 participants étrangers (essentiellement des experts, représentants d’ONG’s et associations…). Le discours d’ouverture du Souverain marocain peut être synthétisé à travers les axes suivants : 1/ la totale assurance du Maroc à consacrer, durant son mandat à la tête de la Présidence de la 22ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (COP22), tous ses efforts pour l’unification de l’éducation aux questions de l’environnement au service de l’avenir de l’humanité, car c’est l’existence de l’Homme qui est en jeu et qui doit être protégée, sans obliger des pays à souscrire à des décisions qu’ils ne pourront honorer. 2/ Le coût de l’attentisme et le manquement à l’obligation d’affronter les Changements Climatiques et ses effets pervers ne peuvent que mettre en danger la sécurité et la stabilité de nombreux pays tout en favorisant la montée en puissance de foyers de tension et de crises à travers le monde, 3/ l’appel du Roi Mohammed VI à toutes les parties à travailler ensemble pour mettre en avant leur attachement commun aux valeurs de justice et de solidarité, 4/ le Souverain marocain rappelle que cet attachement doit se concrétiser par un soutien financier et technique au pays du Sud et Insulaires, notamment les moins avancés, conformément aux engagements de l’Accord de Paris qui prévoit une enveloppe de 100 milliards de dollars à l’horizon 2020, 5/ Le Roi du Maroc a également souligné avoir proposé une série d’initiatives en ce qui concerne l’adaptation et le financement tels que définis par l’Accord de Paris, particulièrement dans le domaine de l’agriculture en Afrique. 6/ enfin, le Roi Mohammed VI a affirmé, dans son discours, que  » l’Accord de Paris n’est pas une fin en soi, mais les résultats de la Conférence de Marrakech sont, plutôt, un test réel pour mesurer la fiabilité des engagements souscrits et la crédibilité des parties qui les ont annoncés. Le discours du Roi Mohammed VI est une nouvelle opportunité pour rappeler aux pays riches l’ampleur des impacts économiques et sécuritaires des catastrophes naturelles(sécheresses, inondations, chute de rendements agricoles, etc.) sur les pays les plus pauvres de la planète.

Marrakech accueille la première édition de la Tech 22/Hub Africa

Marrakech accueille la première édition de la Tech 22/Hub Africa

Encourager les initiatives entrepreneuriales dans les domaines du clean tech, du digital, de l’innovation et de l’économie verte La première édition de la Tech 22/Hub Africa, une compétition africaine promouvant les start-up, a été lancée récemment à Marrakech, en marge des travaux de la 22ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) qui se déroule dans la cité ocre. Ce programme est organisé par « Hub Africa » (premier Salon des investisseurs et des entrepreneurs en Afrique) qui s’est fixé un défi : réunir, pour la première fois, les leaders d’opinion, les professionnels de l’économie verte et les start-up du continent en vue de répondre par des actions concrètes aux problèmes liés au développement durable. Labellisée COP22, la Tech 22/Hub Africa c’est surtout une opportunité « inégalée de faire émerger les idées de start-up innovantes, les confronter à des avis d’experts et d’entrepreneurs, obtenir un avis des professionnels du secteur et d’accroître des opportunités d’accès aux financements », ont soutenu les organisateurs. Organisé sous le parrainage du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, ce programme vise concrètement à « encourager les initiatives entrepreneuriales dans les domaines du clean tech, du digital, de l’innovation et de l’économie verte sur le continent », ont-ils expliqué. Confiants quant à la réussite de cet événement, les organisateurs assurent qu’il est un excellent accélérateur pour les start-up du continent, rappelant qu’il est dédié à toutes les personnes qui s’intéressent à la création d’entreprise et aux start-up dans les domaines du Cleantech, de l’IT et de la Green innovation. « La Tech 22, c’est aussi une sélection de mentors de haut niveau et d’un jury qualifié dans l’économie et l’entrepreneuriat; un co-working Lab spécialement aménagé pour l’occasion ainsi que des sessions pitchs pour convaincre les investisseurs et obtenir des financements », ont poursuivi les organisateurs. A noter que les meilleures start-up retenues à l’occasion de cette première édition présentent leurs projets au sein du showroom des démonstrateurs « My Green Africa » dans la zone innovation de la COP22 et que les trois meilleurs projets recevront des prix dans plusieurs catégories, souligne-t-on dans un communiqué. La même source précise que les lauréats recevront leurs prix lors de la grande finale prévue le vendredi 18 novembre (date de clôture de la COP22). La cérémonie se déroulera à la salle plénière de la COP22, à partir de 9 heures. Soulignons que plusieurs partenaires clés de l’écosystème de la Tech se sont associés à ce projet en vue de garantir la réussite de cette première édition. Enfin, à en croire les organisateurs, ce premier rendez-vous devrait attirer plus de 5000 participants venant notamment d’Afrique du Sud, du Ghana, du Sénégal, de la Zambie, du Togo, du Kenya, de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Tunisie et de l’Algérie ainsi que du pays hôte, le Maroc.

Marrakech : Denis Sassou Nguesso au sommet des chefs d’Etat d’Afrique

Marrakech : Denis Sassou Nguesso au sommet des chefs d’Etat d’Afrique

Le Président Denis Sassou Nguesso participe ce mercredi à un sommet réunissant les chefs d’Etat d’Afrique à Marrakech. Initié par S.M Le Roi Mohammed VI, cet important rendez-vous est organisé en marge de la 22ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22) qui se tient dans la cité ocre. Arrivé dimanche soir à Marrakech, le chef de l’Etat congolais prend part demain, mercredi 19 novembre, à ce sommet spécial aux cotés d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains. Parmi eux, les présidents Ali Bongo (Gabon), Macky Sall (Sénégal), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) et Omar Hassan Ahmad El Béchir (Soudan). De nombreux autres chefs d’Etat du continent ont également fait le déplacement dont les président Paul Kagame (Rwanda), Seretse Ian Khama (Botswana), Roch Marc Kaboré (Burkina Faso), El Hadj Mahamadou Issoufou (Niger), Téodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée Equatoriale), entre autres. Notons qu’à son arrivée à l’aéroport international Marrakech-Ménara, le président congolais a été accueilli par le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi et l’ambassadeur du Congo au Maroc, Valentin Ollessongo. Avant de saluer les membres de l’ambassade au Maroc. Les travaux de la COP22 s’achèveront vendredi 18 dans la cité ocre.

COP22-Marrakech : Sommet Mondial sur l’Action pour le Financement Climatique

COP22-Marrakech : Sommet Mondial sur l’Action pour le Financement Climatique

Les 12 et 13 novembre 2016, les leaders du secteur climatique ont tenu leurs assises avec les plus grands financiers multilatéraux de l’action climatique dans le monde, notamment la Banque Européenne d’Investissement (BEI), le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Africaine de Développement (BAD). Ces multiples réunions ont pour objectifs de proposer des moyens novateurs et efficaces pour le financement et la mise en oeuvre de projets viables et en parfaite adéquation avec la protection climatique. Ce Sommet Mondial sur l’Action pour le Financement Climatique (GCFA) qui se tient à Marrakech, auquel participent de nombreux investisseurs et entreprises, se devra d’explorer et de collaborer sur les opportunités mondiales d’investissement climatique. Cet évènement phare, qu’est le (GCFA), est en parfaite phase avec la COP22 qui se tient à Marrakech du 07 au 18 novembre 2016. Pour rappel, en 2009, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser, d’ici à 2020, quelque 100 milliards USD par an pour le financement climatique ; un engagement confirmé à Paris lors de la COP21 et porté jusqu’en 2025. Or, le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) estime que la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre à un niveau qui permettrait de rester en dessous de 2 degrés, sans parler de la plus sûre 1,5 degrés, nécessite, pour nombre de pays vulnérables, des investissements de l’ordre de 13 000 milliards de dollars jusqu’en 2030 ; des investissements qui leur offriront de multiples avantages pour la santé, l’économie et le développement de sources d’énergie propres. Le défi de ce Sommet Mondial sur l’Action pour le Financement Climatique (GCFA) est donc de remédier au déséquilibre historique entre les financements d’adaptation et d’atténuation et de développer les paramètres d’engagement de toutes les parties prenantes – en développement, développées, publiques et privées – vers l’opérationnalisation de l’Accord de Paris. Pour la réalisation de tous ces objectifs, -le GCFA compte lancer de grands programmes, notamment : – le fond d’investissement pour l’adaptation: MICA (500 million USD), – le fond d’investissement pour le transfert de technologie: CTTF (150 million USD) – l’initiative globale pour le capacity building WEF YGL Climate Skills. De plus, des projets concrets utilisant des modèles économiques innovants d’adaptation et d’atténuation seront présentés par des entrepreneurs sociaux. Ce signal fort démontre que l’agenda de l’action est aujourd’hui une réalité et que les acteurs de la société civile s’engagent pleinement en faveur d’e l’investissement pour le climat.

Toile Géante : l’art écologique citoyen au rendez-vous de la COP 22 de Marrakech

Toile Géante : l’art écologique citoyen au  rendez-vous de la COP 22 de Marrakech

Dans le cadre de la COP22, l’association TRAVIVE (Tous pour Rabat Ville Verte) a exposé sa Toile Géante, ce 9 novembre 2016, à Marrakech, précisément dans l’espace ArtCop22 dans la Zone Verte réservée à la société civile. Cet événement artistique inédit, ouvert à tous les visiteurs, a offert l’opportunité à des centaines de participantes et participants d’y inscrire un message en relation avec la préservation de l’environnement et la lutte contre les Changements Climatiques. « L’objectif de cette toile est de laisser une archive aux participants qui rappellera l’engagement de tous pendant la COP22 à Marrakech », confie Aïcha Detsouli, Présidente de l’association TRAVIVE et membre de la Coalition marocaine pour la justice climatique (CMJC). « L’exposition de la Toile Géante est un événement artistique majeur qui permettra à celles et à ceux qui ont laissé leur message signé et leur empreinte sur cette œuvre picturale de faire connaître leurs préoccupations aux négociateurs de la COP22 et aux décideurs marocains et internationaux », ajoute Malika Madani, Vice-Présidente de l’association TRAVIVE. Artiste d’un jour, Abdelghani Maroufi, Président de l’Association Marocaine pour la Protection de l’environnement et du Climat (ASMAPEC), a écrit en arabe sur cette toile « Protéger notre climat, c’est protéger la Terre…Nous sommes ici à la COP22 pour y participer, comme toute la société civile, et plaider pour la lutte contre les effets des changements climatiques » Cette toile de 10mx7m, labellisée par le comité scientifique de la COP22, sera bientôt reproduite sous différentes formes : tableaux, cartes de vœux, marque-pages, timbres… Une autre toile sera réalisée, dans le même esprit, le 10 novembre 2016, avec les enfants de l’école Auguste Renoir de Marrakech, histoire de sensibiliser la jeunesse au Maroc à la nécessité vitale de préserver son environnement. Trois autres toiles ont déjà été réalisées par l’association TRAVIVE à l’occasion de la MedCOP de Tanger et des PréCOP d’Oujda et de Rabat. Les toiles de ces deux dernières PréCOP sont affichées sur les grandes façades du Théâtre Royal de Marrakech, et ce, pendant toute la durée de la COP22. Créée en 2010, TRAVIVE (« Tous pour Rabat ville verte ») est une association engagée dans la protection de l’environnement. Son projet de toile géante a reçu le soutien de la Délégation Interministérielle des Droits de l’Homme (DIDH) du Maroc. L’association est en train de développer, à l’occasion de la COP22, le réseau « Greening Madinati » (« Verdir ma ville »), un réseau qui ambitionne de regrouper toutes les associations de villes vertes du Maroc, du Maghreb et du reste de l’Afrique.

Le mea-culpa des industriels marocains à la veille de la COP22

Le mea-culpa des industriels marocains à la veille de la COP22

Si l’opinion des populations sur l’environnement et le changement climatique est importante, celle des opérateurs économiques l’est encore plus. Il est d’autant plus important qu’il est communément admis que les activités des industriels ont en général un impact négatif sur l’environnement. C’est donc peu dire que l’étude réalisée par le Centre marocain de conjoncture (CMC) auprès des patrons des entreprises marocaines et dont les résultats ont été rendus publics récemment est vraiment utile. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’avis de ces derniers sur la question «environnement et changement climatique » est édifiant à bien des égards et éclaire l’opinion publique à l’approche de la COP22, prévue du 7 au 18 novembre à Marrakech. En effet, selon les résultats de l’enquête, réalisée entre septembre et octobre 2016, une grande majorité des industriels marocains, soit 75% des patrons, affirment que l’activité de leurs secteurs a un impact négatif sur l’environnement. Près de la moitié (45%) sont tout à fait d’accord avec cette confirmation et 30,2% sont tout simplement d’accord. Les autres avis sont partagés entre pas d’accord (5,7%) et pas tout à fait d’accord (5,7%). Notons que les avis varient selon les domaines. Ainsi, il ressort de l’étude que les domaines dans lesquels cette influence est la plus importante sont la production des déchets (28,3%), les émissions des gaz à effet de serre (18,9%) et la pollution de l’air (18,9%). Dans le même cadre, le Centre marocain de conjoncture fait observer que les effets négatifs sont considérés comme modérés sur la biodiversité (3,7%), l’utilisation ou génération de substances toxiques ou dangereuses (3,8%), la pollution de l’eau (7,6%) et la pollution des sols (1,9%). L’étude traite aussi des objectifs que se sont fixés les entreprises en matière d’environnement. En effet, lors de cette enquête, les patrons marocains ont tous déclaré qu’ils ont un objectif en matière d’environnement. Selon le CMC, «ces objectifs sont fixés dans une logique de gestion économe des ressources pour 56% des patrons, de l’amélioration de l’efficacité énergétique pour presque autant et dans une optique de prévention et de recyclage des déchets pour 45% des responsables des unités industrielles marocains». En revanche, l’objectif de transition pour les énergies renouvelables n’a été fixé que par 26% des industriels. Sur la question de savoir qui a le plus grand rôle à jouer en matière de protection de l’environnement, la réponse des opérateurs économiques marocains est des plus claires. Ils estiment que l’Etat et les pouvoirs publics ont un rôle important à jouer en la matière. Sur ce point, l’enquête relève que cette responsabilité est mentionnée par 60% des industriels enquêtés. Pour près de la moitié des patrons (47%), cette tâche incombe aux entreprises et pour 37% elle relève de la responsabilité des consommateurs. Les opérateurs économiques se sont aussi exprimés sur les enjeux du développement durable qui leur paraissent les plus importants. Il ressort ainsi que la gestion de l’eau (58%), la préservation des ressources naturelles (58%) et la gestion des déchets (49%) constituent à leurs yeux des enjeux importants. La majorité des chefs d’entreprises marocains le pensent véritablement alors que plus de 50% des sondés les ont soulignés. Quand bien même ils sont considérés comme importants, les autres aspects comme la lutte contre le réchauffement climatique, le recyclage des produits, la préservation de la faune et de la flore ne semblent pas constituer une priorité urgente pour les patrons. En effet, moins de 40% des enquêtés les ont considérés comme des enjeux importants. Une chose est cependant sûre : plus de 90% des patrons marocains sont favorables à l’adoption d’une réglementation contraignante dans le domaine de l’environnement. «Selon presque 70% des chefs d’entreprises marocains, la responsabilité sociale des entreprises en matière d’environnement est une conviction et non une contrainte. Elle est aussi une opportunité pour 20% des décideurs industriels. Enfin, en ce qui concerne la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la majorité (69,8%) la considère comme une conviction, 20,8% comme une opportunité et 5,7% comme un axe de communication. En revanche, 1,9% estime qu’elle est avant tout une contrainte.