Burundi : Booster la croissance économique en améliorant les conditions de travail du secteur privé

Burundi : Booster la croissance économique en améliorant les conditions de travail du secteur privé

Un nouveau projet financé par la Banque mondiale vise à faciliter l’accès au financement des micro, petites et moyennes entreprises et d’améliorer le climat des affaires afin d’augmenter la croissance économique et la création d’emploi au Burundi. Le Projet pour l’Emploi et la Transformation Economique (PRETE) a été conçu pour répondre aux besoins urgents du secteur privé du pays. Il ciblera prioritairement les bénéficiaires du secteur privé et les institutions publiques contribuant à son développement. Ce projet appuiera les institutions clés pour mener les réformes nécessaires à l’amélioration de l’environnement des affaires, tout en favorisant la création d’un noyau d’entreprises dynamiques grâce à un accès à de meilleures infrastructures productives et équipements technologiques. Ce projet profitera aux entreprises de transformation et de service et à une population plus large de demandeurs d’emploi « Le secteur privé est le moteur de la croissance économique au Burundi et ce projet répondra à certains défis dont il fait face. L’appui aux institutions burundaises est important pour créer des conditions favorables au développement du secteur privé afin que ce dernier puisse favoriser la création d’emploi et la transformation économique », note Hawa Wagué, Représentante Résidente de la Banque mondiale au Burundi Financé par un don de 100 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA)* de la Banque mondiale, ce projet vise à améliorer l’accès au financement des micro, petites et moyennes entreprises, en particulier celles détenues par les femmes et les réfugiés tout en augmentant la création d’emplois. L’atteinte des objectifs de ce projet sera mesurée par le nombre d’emplois qui seront créés, le nombre de bénéficiaires qui auront eu accès à des services financiers et les montants des investissements qui contribueront à l’application des pratiques de résilience climatique. Il est attendu à ce que le projet contribue à créer 4 228 emplois directs et 113 000 emplois indirects, et augmentera de 15% le nombre d’emplois existant dans le secteur privé informel. Le soutien au développement des micros, petites et moyennes entreprises au Burundi passera par un accès aux crédits élargi, plus sûr et moins couteux rendu possible par le renforcement des infrastructures de crédit et la mise en place de nouveaux instruments de garantie bancaire et services financiers numériques. En outre, ce projet permettra à ces entreprises de mieux s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement locales ou internationales. Le financement du projet PRETE sera mis en œuvre sur cinq ans.

De nouveaux problèmes de sécurité et de santé émergent avec les changements au travail

De nouveaux problèmes de sécurité et de santé émergent avec les changements au travail

Les changements dans les pratiques de travail, la démographie, la technologie et l’environnement créent de nouvelles préoccupations pour la sécurité et la santé au travail (SST), d’après le dernier rapport de l’Organisation internationale du Travail. On trouve parmi des défis grandissants les risques psychosociaux, le stress lié au travail et les maladies non transmissibles, notamment les maladies circulatoires et respiratoires, ainsi que les cancers.  Ce rapport, La sécurité et la santé au cœur de l’avenir du travail: Mettre à profit 100 ans d’expérience * , est publié en prologue à la Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail , célébrée le 28 avril. Il passe en revue les cent ans de travail de l’OIT sur les questions de SST, et souligne les problèmes émergents. Chaque année, plus de 374 millions de personnes sont blessées ou tombent malade dans des accidents liés au travail. Le rapport estime que le coût des journées de travail perdues pour des motifs liés à la SST représente près de 4 pour cent du PIB mondial, et dans certains pays, jusqu’à 6 pour cent du PIB.  «La prévention des risques établis devient plus efficace, mais nous observons de profonds changements dans nos lieux de travail et nos modalités de travail. Il faut que les structures de sécurité et de santé en tiennent compte, avec une culture générale de prévention pour créer une responsabilité partagée», déclare Manal Azzi, expert technique de l’OIT en matière de sécurité et santé au travail. Pour ce qui est de l’avenir, le rapport évoque quatre grands axes de changement, tout en soulignant qu’ils présentent aussi des opportunités d’amélioration.  Tout d’abord, la technologie comme la numérisation, la robotique, et les nanotechnologies, peuvent avoir une incidence sur la santé psychosociale et introduire de nouveaux matériaux dont on n’a pas mesuré les risques pour la santé. Ces technologies, si elles sont correctement appliquées, peuvent aussi contribuer à réduire l’exposition aux risques, faciliter la formation et les inspections du travail. Les changements démographiques sont importants car les jeunes travailleurs ont des taux de blessures professionnelles significativement plus élevés, alors que les travailleurs plus âgés ont besoin de pratiques et d’équipement leur permettant de s’adapter pour travailler en sécurité. Les femmes – qui sont de plus en plus nombreuses dans la main d’œuvre – sont plus susceptibles d’avoir des emplois atypiques et sont plus sujettes aux risques de désordres musculo squelettiques. Troisièmement, le développement et le changement climatique augmentent les risques d’exposition à la pollution atmosphérique, au stress thermique, aux maladies émergentes; les brusques modifications de la météo et des températures peuvent entraîner des pertes d’emploi. Par ailleurs, le développement durable et l’économie verte vont créer de nouveaux emplois. Enfin, les modifications de l’organisation du travail peuvent apporter une flexibilité qui permet à plus de personnes d’entrer sur le marché du travail, mais peuvent également induire des problèmes psychosociaux (par exemple l’insécurité, l’empiètement sur la vie privée et les temps de repos, ou l’inadéquation de la protection sociale et de la SST) et une durée du travail excessive. Actuellement, la durée du travail d’environ 36 pour cent de la population active mondiale est excessive (plus de 48 heures par semaine). Face à ces défis, cette étude propose aux décideurs politiques et aux autres parties prenantes de se concentrer sur six domaines. Parmi eux, les travaux sur l’anticipation des nouveaux risques SST émergents, l’adoption d’une approche pluridisciplinaire et le renforcement des liens avec les travaux sur la santé publique. Il est aussi nécessaire de mieux faire comprendre au public les questions de SST. Enfin, il convient de renforcer les normes internationales du travail et les législations nationales, ce qui requiert le renforcement de la coopération entre gouvernements, travailleurs et employeurs. Actuellement, et de très loin, la plus grande part des décès liées au travail – 86 pour cent – provient des maladies. Environ 6 500 personnes décèdent par jour de maladies professionnelles, comparés aux 1 000 décès suite à des accidents du travail.  Les causes les plus fréquentes de mortalité sont les maladies circulatoires (31 pour cent), les cancers liés au travail (26 pour cent) et les maladies respiratoires (17 pour cent).  «Tout autant que le coût économique de ces maladies et accidents, nous devons reconnaître l’incommensurable souffrance humaine qu’ils apportent. Ils sont d’autant plus tragiques qu’on peut dans une large mesure les éviter», déclare Azzi. «Il faudrait également se pencher sérieusement sur la recommandation de la Commission mondiale de l’OIT sur l’avenir du travail , de reconnaître la sécurité et la santé au travail comme un principe et un droit fondamental au travail.»