Francine Ntoumi sur le COVID-19: au Congo, « on se préoccupe de tout à la dernière minute »
Commentant la situation sanitaire qui prévaut actuellement au Congo, en cette période de pandémie du coronavirus (COVID-19), la directrice de la Fondation congolaise pour la recherche médicale, Francine Ntoumi, a déclaré: « J’ai l’impression que nous sommes en permanence dans la préparation ». « La semaine dernière, les autorités ont sélectionné des hôpitaux censés accueillir les cas qui seraient identifiés », a noté la biologiste dans un entretien accordé récemment à notre confrère Jeune Afrique. Le problème, c’est que « ces hôpitaux doivent être équipés, le personnel formé », a-t-elle constaté déplorant qu’ »on se préoccupe de tout à la dernière minute ». Si « en Afrique, nous avions d’une certaine façon un train d’avance, puisque la maladie est arrivée tardivement chez nous », comme elle l’a fait remarquer, force est constater qu’ »on a attendu, et maintenant nous avons plutôt un train de retard », a-t-elle regretté la spécialiste des maladies infectieuses. A propos de la task-force mise en place par les autorités du Congo pour préparer la riposte, et qui ne comprend que des politiques, Francine Ntoumi a fait cette observation: « Nous avons eu Ebola, nous avons eu le Chikungunya, maintenant nous avons le Covid-19 qui arrive, et pourtant nos responsables ne semblent toujours pas comprendre que les scientifiques ont un rôle à jouer ». Elle a toutefois apprécié le fait que « la lutte contre la pandémie est coordonnée conjointement par les ministère de la Santé et de la Recherche », précisant que « l’étude que nous menons est placée sous l’autorité du ministre de la Recherche, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, qui est très dynamique ». Qu’à cela ne tienne, elle a soutenu qu’ »une « task force » sans scientifiques, c’est… embêtant ». Adrien Thyg