Maroc. Une meilleure inclusion des femmes rurales pourrait générer un gain estimé à 2,2% du PIB

Maroc. Une meilleure inclusion des femmes rurales pourrait générer un gain estimé à 2,2% du PIB

Les bénéfices potentiels découlant de l’intégration des femmes rurales sur le marché du travail mis en lumière Les femmes rurales sont confrontées à une multitude de défis qui limitent leur plein potentiel et leur capacité à contribuer au développement durable du Maroc, a indiqué le Haut-commissariat au plan (HCP). Pourtant, la résolution de ces difficultés et inégalités pourrait générer des bénéfices économiques significatifs estimés à 25,3 milliards de dirhams (MMDH), a déclaré le Haut-commissaire au plan, Chakib Benmoussa, lors d’une conférence-débat tenue mardi 25 à Rabat. Des résultats de trois études portant sur l’autonomisation des femmes et leur intégration dans le marché du travail ont été présentés au cours de cette rencontre, organisée en partenariat avec l’ONU Femmes et l’Union Européenne, dont une sur les coûts d’opportunité de l’autonomisation des femmes rurales qui met en lumière les bénéfices socio-économiques d’une meilleure inclusion. S’exprimant lors de cette rencontre, organisée dans le cadre de la Journée Internationale des Droits des Femmes sur le thème « Autonomisation des Femmes au Maroc : Comprendre les défis pour mieux agir », le Haut-commissariat a indiqué que l’inclusion des femmes rurales pourrait générer un gain équivalant à 2,2% du produit intérieur brut (PIB). Cette estimation englobe deux dimensions importantes, selon l’institution publique. D’une part, 1,2% du PIB est attribué à l’emploi féminin non rémunéré, mettant en évidence le travail souvent invisible mais essentiel que les femmes rurales fournissent dans les exploitations agricoles et les petites entreprises familiales. D’autre part, 1% du PIB correspond au manque à gagner des femmes potentiellement actives, soulignant les obstacles persistants qui entravent leur pleine participation au marché du travail. « Comparativement aux femmes rurales qui exercent une activité rémunérée, le manque à gagner représente un montant alarmant, soit 4,6 fois le revenu total de cette catégorie de femmes », a estimé le HCP soulignant qu’un tel écart reflète également l’ampleur significative des pertes économiques subies par les femmes actives non rémunérées en milieu rural, mettant en évidence les défis majeurs auxquels elles sont confrontées en termes d’accès à des opportunités économiques équitables. En plus de révéler l’ampleur des pertes économiques associées à la sous-utilisation du potentiel productif des femmes en milieu rural, « ces pertes ne se limitent pas seulement à une perte de revenus individuels, mais elles ont également des répercussions plus larges sur la croissance économique et le développement durable », a fait savoir le HCP. Pour surmonter ces obstacles et promouvoir la participation des femmes rurales au marché du travail, l’institution juge nécessaire de mettre en œuvre des mesures intégrées et coordonnées. Elle recommande ainsi l’amélioration de l’infrastructure et des services de base dans les zones rurales, le développement de structures de garde d’enfants abordables, l’élargissement de l’accès à l’emploi salarié et à l’entrepreneuriat féminin, ainsi que le renforcement de l’éducation et de la formation professionnelle. A titre d’exemple, pour surmonter les obstacles significatifs pour s’intégrer au marché du travail et entreprendre, le Haut-commissariat estime qu’il est crucial de renforcer les programmes d’emploi et d’entrepreneuriat spécifiquement conçus pour les femmes rurales, en proposant des formations adaptées à leurs besoins et en mettant en place des réseaux de soutien et de mentorat. De plus, élargir l’accès au financement et aux services de développement d’entreprises est essentiel, en créant des mécanismes financiers adaptés aux femmes rurales et en proposant des services de conseil à distance, a-t-elle soutenu assurant qu’investir dans l’autonomisation économique des femmes rurales contribue à la création de sociétés plus justes et prospères. Comme l’a rappelé le Haut-commissaire dans sa communication, la Journée internationale des Droits des Femmes « réitère l’appel pour une mobilisation collective en faveur des droits des femmes et des filles, de la promotion de l’égalité des sexes et de la pleine autonomisation des femmes ». Alain Bouithy

La transition démographique s’accélère. Inversion de la pyramide des âges et taux de chômage nettement plus élevé en 2024 

La transition démographique s’accélère. Inversion de la pyramide des âges et taux de chômage nettement plus élevé en 2024 

Présentation détaillée des données du RGPH 2024 La transition démographique s’accélère au Maroc et les résultats détaillés du dernier recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2024) le confirment. Croissance démographique en baisse, urbanisation accrue, taille réduite des ménages, transition continue de la fécondité et accélération du vieillissement de la population… tels sont quelques-uns des principaux enseignements de cette vaste opération réalisée en septembre dernier sous les Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi et conformément aux recommandations des Nations unies. Les données recueillies, qui établissent la population légale du Maroc à 36,828 millions d’habitants, constituent une précieuse ressource pour les décideurs, chercheurs, institutions et acteurs économiques, en leur offrant des bases solides pour identifier des solutions ou des pistes d’action, selon le nouveau haut-commissaire au plan, Chakib Benmoussa. Ce dernier a insisté sur l’importance des données démographiques comme outil de compréhension et de décision lors de la présentation des résultats, mardi 17 au siège du HCP à Rabat. S’exprimant dans un style et un format différents de son prédécesseur, Ahmed Lahlimi Alami, qu’il a chaleureusement remercié pour son engagement dans le suivi du RGPH, Chakib Benmoussa a saisi l’occasion pour rappeler le rôle de son institution. A savoir : fournir une image conforme à la réalité. Bien que la population marocaine ait augmenté de 2,98 millions de personnes depuis 2014, le rythme de sa croissance a ralenti, le taux d’accroissement annuel moyen s’établissant à 0,85% nettement inférieur au taux de 1,25% enregistré entre 2004 et 2014. Il est important de noter que « cet accroissement démographique est porté principalement par la population urbaine, qui est passée de 20,43 millions en 2014 à 23,11 millions en 2024, enregistrant un taux annuel moyen de 1,24% », soulignent les experts du Haut-commissariat. Selon ces derniers, la population rurale a parallèlement, connu une progression modérée, passant de 13,41 millions de personnes en 2014 à 13,71 millions en 2024, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 0,22%. A rappeler que près de 71,2% de la population du Maroc se concentre dans cinq régions : Casablanca-Settat (7,689 millions), Rabat-Salé-Kénitra (5,133 millions), Marrakech-Safi (4,892 millions), Fès-Meknès (4,468 millions) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (4,030 millions). La taille des ménages en baisse On retiendra aussi la diminution progressive de la taille des ménages. D’après l’institution publique, le nombre de ménages s’élève à 9,275 millions contre 7,313 millions en 2014, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 2,4% contre 2,6% durant la période 2004-2014. Cet accroissement des ménages s’est produit à un rythme bien plus rapide que celui de la population (2,4% contre 0,85%), souligne-t-elle indiquant en conséquence que « la taille moyenne des ménages a baissé de 4,6 personnes en 2014 à 3,9 en 2024, tant en milieu urbain (de 4,2 à 3,7) qu’en milieu rural (de 5,3 à 4,4) ». L’autre enseignement clé du RGPH 2024 : la poursuite de la baisse de la fécondité. Selon les explications du HCP, la baisse du rythme de la croissance démographique au Maroc s’explique principalement par le recul continu de la fécondité. Il ressort des données que l’Indice synthétique de fécondité s’élève à 1,97 enfant par femme en 2024, contre 2,2 en 2014 et 2,5 en 2004. L’organisme précise que cette baisse concerne aussi bien les femmes urbaines (1,77 enfant en 2024 contre 2,01 en 2014) que rurales (2,37 contre 2,55). La pyramide des âges illustre un vieillissement accéléré A signaler également le vieillissement accéléré de la structure démographique marocaine, consécutif aux changements démographiques. Ainsi, « la part des jeunes de moins de 15 ans diminue (de 28,2% en 2014 à 26,5% en 2024), tout comme celle de la population en âge d’activité (de 62,4% à 59,7%) ». Il apparaît en revanche que la proportion des personnes âgées de 60 ans et plus augmente, passant de 9,4% en 2014 à 13,8% en 2024. Evoluant avec un taux d’accoisement annuel de 4,6%, bien supérieur à celui de l’ensemble de la population (0,85%), la population âgée de 60 ans et plus compte désormais 5 millions de personnes contre 3,2 millions en 2014. Le recensement a également apporté des éclairages sur le capital humain soulignant une progression continue de la scolarisation des enfants, des améliorations de la durée moyenne d’études et du niveau d’étude de la population âgée de 25 ans et plus et un léger recul du taux de prévalence du handicap, entre autres. En ce qui concerne l’équipement de la population en moyens numériques, l’opération révèle que les personnes qualifiées sont plus équipées en moyens numériques et que les jeunes et les personnes instruites sont les plus utilisateurs d’Internet. Il est important d’indiquer que la réalisation du recensement a bénéficié des nouveautés technologiques et méthodologiques visant à optimiser le coût budgétaire et à améliorer la qualité des données collectées. Le recours aux technologies modernes a par ailleurs « permis d’améliorer la qualité des données collectées, ce qui a contribué, de manière significative, à réduire le temps alloué à leur traitement et à déterminer le nombre de la population légale selon les différentes divisions administratives du Royaume », a déclaré Chakib Benmoussa faisant remarquer que ce processus a nécessité environ six mois pour le recensement de 2014 contre quelques semaines en 2024. Le taux de chômage à 21,3% en 2024 Sur les défis socio-économiques, le recensement fait état de la baisse du taux d’activité de la population âgée de 15 ans et plus de 47,6% en 2014 à 41,6% en 2024 et de l’augmentation du taux de chômage de 16,2% en 2014 à 21,3% en 2024. Le haut-commissaire a toutefois tenu à préciser que ce chiffre repose sur des déclarations et le ressenti des habitants, ce qui expliquerait l’écart avec les données publiées par les institutions respectant des méthodologies spécifiques. Rappelons enfin que les résultats du RGPH ont été publiés le 7 novembre 2024 et que le reste des indicateurs démographiques et socio-économiques sont désormais disponibles sur une plateforme électronique interactive. Alain Bouithy

MALI. Le Président de la Transition a reçu le ministre marocain de l’Éducation nationale

MALI. Le Président de la Transition a reçu le ministre marocain de l’Éducation nationale

DIPLOMATIE. Le Président de la Transition, SE le Colonel Assimi GOÏTA, Chef de l’État, a reçu en audience, ce vendredi 25 novembre 2022, une délégation marocaine, conduite par M. Chakib BENMOUSSA, ministre de l’Éducation Nationale du Royaume du Maroc. Il était porteur d’un message de sa majesté le Roi Mohammed VI à son homologue malien. À sa sortie d’audience, M. Chakib BENMOUSSA a indiqué avoir apporté au Président GOÏTA un message de fraternité et d’amitié, de la part de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le Chef d’État marocain, à travers son émissaire, rassure les autorités maliennes de sa volonté de développer les relations historiques et particulières entre les deux pays. Sa Majesté le roi Mohammed VI a par ailleurs, indiqué, par la voix de son envoyé spécial, sa disposition à renforcer davantage la coopération entre les deux pays dans les domaines culturels, économiques, militaires et sécuritaires pour contribuer à la stabilité de la région.

Le Roi du Maroc nomme le Président de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement

Le Roi du Maroc nomme le Président de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement

Le Roi Mohammed VI a chargé, le 19 novembre 2019, de la Présidence de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement, Monsieur Chakib Benmoussa, un ancien Ministre de l’Intérieur, actuel Ambassadeur du Maroc en France et au profil aguerri aux grands dossiers. La Commission que présidera Monsieur Benmoussa, aura pour charge d’élaborer un nouveau modèle de développement susceptible d’améliorer le quotidien des Marocains après que le Souverain marocain ait évoqué à de nombreuses reprises dans ses discours depuis octobre 2018 la nécessité de mettre en place un organisme susceptible d’incarner cette transition. En effet, le Roi Mohammed VI avait évoqué cette Commission dans  son discours prononcé à l’occasion de la Fête du Trône, le 29 juillet 2019, au cours duquel le Souverain marocain avait tenu à affirmer que celle-ci regrouperait différentes disciplines académiques et diverses sensibilités intellectuelles, en y faisant siéger des compétences nationales issues des secteurs public et privé, tout en insistant sur les profils à même de saisir les dynamiques à l’œuvre au sein de la société marocaine et d’anticiper ses attentes sans jamais perdre de vue l’intérêt supérieur de la Nation. Cette Commission ne sera pas un second gouvernement ou une institution officielle parallèle, mais un organe consultatif investi d’une mission limitée dans le temps et qui devra prendre en considération les grandes orientations des réformes engagées, ou en passe de l’être, dans des secteurs vitaux, tels l’enseignement, la santé, l’agriculture, l’investissement ainsi que le système fiscal ; ses propositions auront pour unique but celui de leur perfectionnement et de l’accroissement de leur efficacité. Aussi, le Souverain marocain avait-il évoqué, dans son Discours du 20 août 2019, à l’occasion de la Fête de la Jeunesse, la mission de ladite Commission en ces termes : « Notre souhait est que cette Commission remplisse une triple mission de réajustement, d’anticipation et de prospective pour permettre à notre pays d’aborder l’avenir avec sérénité et assurance ». Quant au cahier de charge de la Commission fixé par le Souverain, il est clair et précis, à savoir : la Commission devra remplir son mandat avec impartialité et objectivité en portant à sa connaissance un constat exact de l’état des lieux, aussi douloureux et pénible puisse-t-il être. Elle devra être dotée de l’audace et du génie nécessaires pour proposer des solutions adaptées. Le Roi Mohammed VI a, en outre, indiqué que ce modèle de développement « constitue une assise solide pour faire émerger un nouveau contrat social emportant une adhésion unanime, en l’occurrence celle de l’Etat et de ses institutions, celle des forces vives de la Nation incluant le secteur privé, les formations politiques et les syndicats, les associations, ainsi que celle de l’ensemble des citoyens ».  Telle sera la mission de Monsieur Chakib Benmoussa, à la tête de cette Commission. Farid Mnebhi.