Musique : Est ce bientôt la « mort » du CD ?
Depuis quelques années les majors de l’industrie musicale effectuent de la vente de musique (singles et albums) sur des clés USB, avec en prime des vidéos et autres fichiers multimédia. Cette tendance a pris de l’ampleur, puisque à ce jour, presque tous les majors ont mis en place des réalisations identiques. Le CD une technologie vieillissante « Le CD est une technologie vieillissante qui n’a pas évolué. Heureusement, les gens veulent encore un support physique pour la musique. Avec les possibilités offertes par le stockage sur une clé, nous allons pouvoir leur en donner plus » expliquait il y a quelques années, Eric Daugan, vice-président Europe de Warner Music, dans les colonnes du Times. Les atouts de la clé USB par rapport au CD La clé USB n’est pas un espace figé. Elle permet de charger au fur et à mesure l’ensemble des oeuvres d’un même artiste, mais aussi les documentaires ou autres fichiers afférents. Elle se situe à la frontière entre le disque dur et le CD. Mais surtout, la clé est un accessoire, qui peut se transporter partout, dans la poche, en pendentif… L’un des avantages des clés USB est qu’il augmente sa capacité de stockage sans augmenter sa dimension. La clé USB séduit aussi par ses performances et sa capacité en GB. Et bien plus accessible en termes de prix. Notons aussi, que les majors ont depuis longtemps obtenu la garantie de la prise en compte des clés USB dans les différents classements des ventes. Le CD, voué à disparaître ? Alors que la disparition du CD est annoncée d’ici peu, la musique en écoute sur les sites de streaming est en plein essor. Les abonnements aux plates-formes de streaming comme Deezer ou Spotify sont en train de rattraper le CD. Le streaming, cette « révolution ». Ordinateur ou voiture, la majorité des nouveaux modèles, n’ont plus de lecteur CD. Dans les voitures, c’est désormais la prise USB pour brancher son Smartphone qui prime, pour écouter de la musique. À ce rythme là, le CD risque de disparaître complètement dans dix ans, selon Guillaume Leblanc, directeur général du syndicat de l’édition phonographique. Désormais, avec moins de 10 euros par mois et de la musique illimitée. Le CD risque de devenir un objet de plus en plus rare et sans doute, un objet de collection. D’ailleurs au Canada ou aux États-Unis, Best Buy, la FNAC de là-bas, a complètement retiré les CD de certains de ses magasins. Mais bien que le disque compact disparaisse, les gens écoutent toujours autant de musique, notamment grâce au streaming. Streaming : En 2016, 28 milliards de morceaux ont été écoutés en streaming en France. Une hausse (énorme) de 55% par rapport à l’année précédente. Et surtout, grâce au streaming le chiffre d’affaires de l’industrie musicale est reparti à la hausse en France, ces dernières années. Le retour du Vinyle Mais alors que le CD est sur sa fin, le vinyle opère un retour en force… En tant qu’objet de collection. Un million de vinyles neufs sont vendus chaque année en France. Sans nul doute qu’à l’avenir, le CD sera aussi l’objet que l’on chinera… a dit Mathieu Charrier sur E1. Voici maintenant venu le temps de la clé USB. chez les artistes congolais A notre connaissance, ils ne sont encore pas nombreux les artistes congolais qui ont effectué l’enregistrement de leurs albums sur clef USB. On compte pour l’instant l’album de Manda chante « Je suis », en exclusivité chez B.H. Electronic et distribué par Cyriaque Bassoka Productions, avec un profil anti-piratage et le dernier opus de Jackson Babingui « Tribute to Jacques Loubélo ». Cependant sur les réseaux numériques et en streaming, se sont plusieurs artistes qui ont adhéré pour plusieurs chansons éditées sur les nouveaux et les anciens albums. Clément Ossinondé (Avec La Croix, Cnet France et Europe1).
Ange Marie Pouabou prépare la sortie d’un CD en Vili
Ancien des orchestres Super Boboto SBB, Les Rumbayas, Les Trois frères et Les Bantous de la Capitale, Ange Marie Pouabou opte pour la musique tradi-moderne. Il chante dans sa langue maternelle, le Vili sur fond de Salsa et du Zook. De quoi parlent ces chansons en langue maternelle ? Ange Marie Pouabou : Dans mes chansons, j’aborde des messages liés aux faits de société. Je m’appuie sur des proverbes de mon terroir et il revient à ceux qui écoutent ma musique d’en décrypter le contenu pour se mettre en harmonie avec mes pensées et mieux comprendre ces messages. Il y a par exemple un proverbe qui dit ceci : Ce n’est pas parce que vous voyez le sable que la mer n’est plus loin. Combien de chansons ou de titres trouve-ton dans le CD que vous vous apprêtez à mettre sur le marché ? Ange Marie Pouabou : Il y a neuf titres dans ce CD. La première chanson est intitulé Tat’yimame, qui signifie Papa et maman. J’y relate l’histoire de mon enfance au cours duquel je ne manquais de rien parce qu’ils étaient là pour pourvoir à tous mes besoins. Aujourd’hui, je dois me battre pour ùmanger, pour survivre ou pour mener une vie décente. Le quotidien est, maintenant qu’ils ne sont plus là, un souci permanent. Je ressemble à un oisillon qui doit voler toute la journée pour me nourrir, qui doit apprendre à voler de ses propres ailes. Dans la seconde chanson de ce CD à venir, je rends hommage à MoéTchikambissi, le génie de l’eau. Cette chanson contient également des proverbes en vili. Une autre chanson évoque la manière dont les familles se déciment. Je rappelle que lorsqu’une famille manque de femme, la fin de la famille est proche. C’est la femme qui pérennise une famille dans les traditions matrilinéaires. Quel est le titre phare de votre CD ? Ange Marie Pouabou : Le titre phare, c’est Amonikoué qui signifie Non, ce n’est pas comme cela. Je condamne les antivaleurs vestimentaires des femmes, j’attire l’attention des femmes sur leur accoutrement. Pour moi, la femme qui porte une longue jupe avec des dentelles est plus respectée que celle qui ne met que des petites jupes et des chemisettes qui exposent les seins et les soutiens. Le corps de la femme est sacré et tous les yeux ne sont pas faits pour le voir Produire un CD est une bonne chose mais comment allez-vous le distribuer ? Ange Marie Pouabou : Le canal de distribution est relationnel dans un premier temps. J’ai eu la chance de rencontrer M. Hugues Mboumbaqui a accepté de me produire. Je crois qu’il a des relations et vous aussi avez des relations été de relations en relations, on atteindra le but. Pourquoi chantez-vous en vili alors qu’il y a plusieurs langues au Congo ? Ange Marie Pouabou :Je chante dans ma langue pour la pérenniser et éviter qu’elle disparaisse dans un avenir plus proche. J’ai beaucoup chanté en Lingala. C’est également une manière de mettre la cohésion entre le Vili et la musique moderne. Vous savez que les Kassav chantent en Créole, Aragon chante en espagnol et je ne vois pas de mal que le Vili chante en Vili. Propos recueillis par Florent SogniZaou