Centrafrique. Le goût du pouvoir

Centrafrique. Le goût du pouvoir

TRIBUNE. L’élection présidentielle en REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE aura bientôt lieu. Le Président sortant FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA devrait affronter parmi ses challengers, deux REVENANTS. Le premier, FRANCOIS BOZIZE, Président de la République de 2003 à 2013, est arrivé au pouvoir par EFFRACTION en renversant MILITAIREMENT feu ANGE-FELIX PATASSE (démocratiquement élu). Il avait quitté le pouvoir de la même manière qu’il y était arrivé. Exilé en OUGANDA pendant 6 ans, il est revenu au pays par la grâce de son ancien Premier-ministre devenu Président, c’est-à-dire FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA. La CENTRAFRIQUE n’avait enregistré AUCUN progrès pendant ses 10 ans de règne ABSOLU. Lors du CINQUANTENAIRE de l’indépendance du pays en 2010, FRANCOIS BOZIZE, général en carton, a dû se résoudre à réhabiliter Sa Majesté BOKASSA 1er, SEIGNEUR DE BERENGO, en tant que principal « bâtisseur du pays », un AVEU D’ECHEC. Il serait bon de préciser qu’en dehors de quelques routes goudronnées et de son palais dans son village, BOKASSA 1er, lui non plus, n’a apporté AUCUN progrès à son pays pendant son règne ABSOLU. Les CENTRAFRICAINS se souviendront de lui comme l’homme qu’il leur imposait l’écoute de la MUSIQUE CLASSIQUE à la radio nationale tous les DIMANCHES. La seconde, CATHERINE SAMBA-PANZA, a été Maire de BANGUI, la capitale, avant d’être nommée PRESIDENTE DE LA REPUBLIQUE pendant la période de transition. Elle a brillé par son ABSENCE d’autorité et demandé la CHARITE à ses voisins pour payer les salaires des FONCTIONNAIRES. Pendant la TRANSITION c’est le CONGO-MFOA (aka Brazzaville) qui a financé le fonctionnement de l’Etat centrafricain. Le SEUL mérite de Mme SAMBA-PANZA est d’avoir respecté l’échéance de son retrait du POUVOIR. Elle a cédé son écharpe présidentielle avec ELEGANCE. Quant à l’actuel Président FAUSTIN-ARCHANGE TOUADERA, bien que son bilan économique soit MAIGRE, il bénéfice des circonstances atténuantes pour avoir hérité d’un pays EXSANGUE économiquement et complètement DELABRE. L’AMNESIE pousse souvent les populations AFRICAINES à accorder une prime à la RECIDIVE aux MALFAITEURS. Au nom de la solidarité ETHNIQUE, des CHAROGNARDS peuvent bénéficier d’un scrutin MAJORITAIRE et revenir au POUVOIR. La DEMOCRATIE est incompatible avec L’IMPUNITE. Nysymb Lascony

Une femme pour sauver la Centrafrique

Une femme pour sauver la Centrafrique

C’est par des acclamations nourries et prolongées que madame Catherine Samba-Panza, maire de Bangui, capitale de la République Centrafricaine, a été élue Présidente de la transition de la dite république le 20 janvier 2014. C’est pour la première fois d’ailleurs qu’une femme accède à la fonction suprême dans ce pays et en Afrique centrale d’une manière générale. La nouvelle présidente a remporté une élection qui, au demeurant, n’était pas gagnée. Une victoire surprenante Lors de celle-ci, l’ancienne maire de Bangui était opposée aux ténors comme Émile Gros Raymond Nakombo, banquier de formation, ancien candidat à la présidentielle de 2011, Désiré Kolingba, fils de l’ancien président André Kolingba, Sylvain Patassé, fils de l’ancien président Ange-Félix Patassé. Elle remplace à ce poste Michel Djotodia, démissionné le 11 janvier par une volonté européenne sous le couvert de la communauté internationale. Celui-ci fut le chef de la rébellion Seleka ayant renversé à l’automne 2013 le régime du général François Bozizé. Ironie du sort, pourrait-on dire, puisque François Bozizé fut le chef de la rébellion qui renversa le pouvoir démocratique du président Ange-Félix Patassé en 2003. De Catherine Samba-Panza, le grand public ne connaissait pas grand chose avant son accession à la présidence transitoire de la RCA. Cette femme mariée de 59 ans est née à Fort-Lamy au Tchad. Elle prit ses fonctions en qualité de maire de Bangui en juin 2013 et demeure à ce jour sans étiquette politique. La puissance coloniale et la traditionnelle violence politique A la vérité, elle vient s’asseoir sur les braises d’un État dont la violence politique a fini par s’enraciner depuis l’indépendance administrative du pays le 13 août 1960. Barthélemy Boganda fut le premier président de la RCA. Il meurt dans un mystérieux accident d’avion non élucidé. David Dacko devient président de la République. Jean-Bedel Bokassa est installé au pouvoir par la France en 1965. Il est lâché par Paris via le coup d’état de David Dacko en 1979. Ce dernier étant, ensuite, lui-même, chassé du pouvoir en 1981 par André Kolingba. C’est en 1993 qu’Ange-Félix Patassé remplace démocratiquement le général Kolingba à la présidence de la RCA. Malheureusement, la pesanteur extérieure y interrompt la démocratie et installe le général François Bozizé en 2003. A son tour, celui-ci fut lâché par les mêmes « faiseurs de roi » et renversé par les armes mises entre les mains de Michel Djotodia, à l’automne 2013. La tache s’annonce donc ardue pour la madame la présidente lorsqu’on combine cette violence politique au chaos dans lequel elle prend les rênes du pouvoir. Le pays est morcelé en zones d’influences de plusieurs bandes armées dont les éléments musulmans de la Séléka et les anti-Balaka chrétiens. Une terreur qui favorise évidemment le pillage des ressources nationales par les étrangers. L’économie est en lambeaux. Les caisses du trésor public sont vides. L’insécurité et une grave crise alimentaire ont plongé ce qui reste de la RCA dans une catastrophe humanitaire sans précédent, selon les nations unies. Des donateurs intéressés Dans ces conditions, la présidente ne pouvait faire autrement que de s’empresser de solliciter l’aide urgente de l’Onu, de la France, des institutions internationales et de certains chefs d’états. C’est bien logiquement qu’elle s’est rendue le 8 février 2014 à Brazzaville pour rencontrer le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur dans le dossier de la Centrafrique. Mais pour de nombreux observateurs, cette visite semble avoir été marquée du sceau du remerciement vis-à-vis de celui qui aura permis le sacre de « la reine Catherine de Bangui ». Une visite fructueuse puisque madame la présidente reviendra de Brazzaville avec une aide de près de 30 milliards de francs cfa pour le paiement des salaires des fonctionnaires centrafricains. Ainsi, tout porte à croire qu’avec la présence in fine des 2000 militaires français de l’opération Sangaris, l’aide financière de la communauté internationale, les 100 millions de dollars débloqués par Barack Obama et les sommes versées par le président Denis Sassou Nguesso à sa protégée, les marges de manœuvres et d’indépendance de la nouvelle présidente de la RCA semblent minces. D’autant plus que le pays regorge d’immenses ressources naturelles très convoitées. A l’instar de l’uranium exploité par le groupe français Areva dans la région de Mbomou à Bakouma. On y trouve également le diamant, l’aluminium, du bois d’agrumes ou encore le coton. Face à cette réalité, à elle d’être à même de redonner espoir à ses compatriotes. De savoir défendre les intérêts du peuple centrafricain au milieu de ces positionnements extérieurs pleins de visées géopolitiques, pétrolières et minières.

Le magistère d’une femme

Le magistère d’une femme

Pourquoi faut-il toujours trouver une caractéristique masculine à une femme qui accède à la magistrature suprême ? Ne saurait-elle pas seulement présider au destin de son pays avec une nature propre à la femme, et surtout propre à elle-même ? On fait dans les qualificatifs comme « femme de poigne » ou « maire la rigueur » dans certains médias, quand on ne trouve pas simplement des similitudes de l’hégémonisme bien-pensant entre Catherine Samba Panza (RCA) et Margareth Thatcher (Grande-Bretagne), pour accoler à celle-là, le qualificatif trouvé naguère à celle-ci, comme pour se résoudre à accepter le fait de se faire diriger par une femme. En tout cas, cela nous ramène à l’analyse du pouvoir politique que nous avons proposée aux critiques dans Le Conseiller du Prince (paru en 2009, aux éditions l’Harmattan), sans qu’ils s’en soient forcément saisi, occupés certainement par l’impétigo de l’esprit de raccourci que leur impose le politiquement machiste. A l’évidence, le complexe machiavélien à la dent dure sur les imaginaires culturels masculins en ce qui concerne la gestion des affaires politiques ; tant l’ombre du Prince de Machiavel plane sur le monde depuis plus de cinq siècles. C’est comme si le monde ne pourra jamais se défaire de ce schéma du pouvoir politique ; quand bien même l’évolution des mœurs nous montrent qu’il faut miser femme pour apaiser l’Etat de guerre que favorise à bien des égards la virilité masculine au pouvoir. L’expérience Sirleaf est plus que probante.