USA. LA FUGUE DES LEGENDES (in memoriam ROY HAYNES : 13 mars 1925 – 12 novembre 2024)

DISPARITION. QUINCY JONES 91 ans, LOU DONALDSON 98 ans, ROY HAYNES 99 ans se sont successivement éteints en une semaine. La disparition d’un NONAGENAIRE fait couler moins de larmes. C’est un bel âge pour tirer sa révérence, surtout pour ceux et celles qui ont accompli leur mission avec maestria. ROY HAYNES fait incontestablement partie du TOP 10 des plus GRANDS batteurs de toute l’histoire du JAZZ. Il a accompagné et enregistré presque avec tout le gotha du jazz, à commencer par LOUIS ARMSTRONG, CHARLIE PARKER, DIZZY GILLESPIE, JOHN COLTRANE, BILLIE HOLYDAY, ELLA FITZGERALD, SARAH VAUGHAN…Il s’est produit sur scène au-delà de l’imaginable et aurait pu encore continuer de jouer jusqu’au moins 100 ANS si la maladie ne l’avait pas contraint à déposer ses baguettes. Sa discographie en tant que SIDEMAN et leader ne compte pas moins de 500 enregistrements en studio et en live. GRAHAM HAYNES, son fils, est trompettiste, bugliste, tandis que MARCUS GILMORE, son petit-fils, est batteur. On ne peut avoir meilleur professeur qu’une LEGENDE. En dehors du cercle familial, ROY HAYNES a formé des générations de musiciens qui ont fait partie de ses combos. L’avenir du JAZZ est assuré. En écoutant ses disques, je n’aurais jamais imaginé un jour l’approcher. Une légende qui n’aura pas échappé à l’objectif de mon appareil. MATONDO pour l’accomplissement et BONNE transition. Par Nysymb Lascony
RD Congo. Belobi Ng’ekerme « Meridjo » : Un des plus grands batteurs de la musique congolaise s’en est allé

DISPARITION. « MERIDJO », génial batteur et créateur du style « Machine ya Kauka » est décédé le jeudi 27 août 2020 au CHU de Liège, en Belgique. Egalement auteur compositeur, il était l’un des meilleurs batteurs africains grâce à sa technique irréprochable et son style flamboyant. Il était une référence pour les amateurs des « Drums », car le rythme marqué par lui était essentiel dans la création, la délimitation, le façonnage et découpage du temps musical. Lequel a d’ailleurs donné naissance au rythme « Cavacha ». Les hommages affluent du bassin du Congo, de l’Afrique et de l’Europe. Qui était « MERIDJO » ? A l’état civil Jean-Marie Belobi Ng’Ekerme, alias « Meridjo » (Jean-Marie, ou « Mary Jo » traduit en anglais) Né d’un père mécanicien et ingénieur à ONATRA (office nationale des transports fluviaux), Meridjo fait ses études primaires à l’école Saint Jean Berkmanns au Camp Citho, l’actuel Camp Kauka à Kinshasa. Après ses études secondaires, son père l’inscrit à l’institut des Techniques Appliquées en sigle ISTA, dans l’espoir de le voir un jour cadre de l’Onatra. Mais, peine perdue. Après quelques mois de fréquentation, il abandonne tout pour se consacrer à la musique. A 18 ans et en 1971, il intègre le groupe Zaiko Langa Langa comme batteur suppléant. Le drumeur titulaire étant Bimi Ombale. Lorsque ce dernier est élevé au rang des chanteurs, Meridjo devient le drumeur incontournable de Zaiko. Il bénéficie de toute la confiance et l’admiration de DV Moanda, le fondateur de Zaiko « Langa Langa » en 1969. Le plus grand mérite de MERDJO, c’est d’avoir crée un style de jouer aux drums tout à fait particulier : le style « Machine ya Kauka » et l’inspiration lui est arrivé en 1971 au cours du tout premier voyage de Zaiko à l’extérieur du pays et plus précisément au Congo-Brazza, en train Brazzaville – Pointe-Noire. En effet, dans le train et pendant que les musiciens se donnaient à cœur joie à chanter et à danser, MERIDJO lui était émerveillé par les tintements des roues motrices du train qui reproduisaient un genre de rythme tout à fait particulier, au point de le reproduire sur une batterie et de lui attribuer l’appellation « Machine ya Kauka ». « Kauka » est particulièrement relatif au bateau et au code fluvial. On peut également attester que c’est de ce style « Machine ya kauka » qu’est né le rythme « Cavacha » et expérimenté à travers les grands succès de Zaiko comme « Eluzam », « Mbeya Mbeya » et autres. A son actif, des compositions à grand succès comme « Elango songa » (Les Casques Bleus), « Nyongo ekeseni », « Kwiti-Kwiti », « Ben Betito », « 77 X 7 fois », « Bolingo aveugle », « Matondo », « Zizita » … Notons que MERIDJO est demeuré musicien de Zaiko « Langa Langa » de 1971 à 1999, soit 28 ans des précieux services rendus à cet orchestre légendaire. Depuis quelques années MERIDJO s’était installé à Liège en Belgique. Paix à son âme ! Clément OSSINONDE