Congo. Les aides, les dons et les cadeaux

TRIBUNE. Les aides ne vous aident pas en réalité, les aides, les dons et les cadeaux ne sont autres que des jeux d’intérêts pour vous soumettre ou vous obliger. Les aides ne sont autres que du matériel de corruption pour vous rendre dépendant légalement ou à moindre frais car les véritables philanthropes ne s’affichent pas et parfois ne se dévoilent même pas, ils n’ont pas besoin de publicité ni même de remerciements. Il est rare ou quasiment impossible de refuser un petit quelque à une personne ou une entité qui vous a sorti d’une mauvaise passe ou à qui vous devez beaucoup, c’est le dilemme de beaucoup d’intellectuels congolais qui mettent en berne leurs convictions pour avoir accepté quelques avantages. Les pays, les entreprises ou les individus qui vous donnent les aides attendent toujours un retour sur investissement, car les aides, les dons ou les cadeaux sont des placements déguisés. Les agendas et mêmes les bénéfices de ces donneurs institutionnels ou occasionnels qui médiatisent leurs actions ne sont connus que d’eux seuls et très souvent les pays ou les individus bénéficiaires de ces aides n’ont pas le choix. Refusez donc les aides, les dons ou les cadeaux si vous avez le choix pour préserver votre indépendance et vous prévaloir de votre souveraineté. S’il est évident qu’un pays pauvre ou un individu qui est dans le besoin ne peut pas refuser une aide, il est indispensable que l’État puisse encadrer ces pratiques car on court le risque de laisser les bandits faire du blanchiment d’argent sale si ce n’est pas déjà le cas. Le bénéficiaire d’une aide, d’un don ou d’un cadeau ne demande jamais la provenance des présents qui lui sont donnés gracieusement et c’est là que le piège se referme. Retenez seulement qu’il n’y a rien de gratuit, même un sourire qui est semble t-il gratuit, son auteur attend une certaine bienveillance en retour. Les aides vous appauvrissent en réalité dans le sens où elles vous exonèrent de l’effort nécessaire et indispensable pour atteindre vos objectifs. Les pays ou les individus les plus aidés ne s’en sortent presque jamais, ils sont pris dans l’engrenage du donner et du recevoir. C’est le cas de nombreux pays africains qui bénéficient de l’aide public au développement depuis des décennies. L’exemple de notre pays le Congo Brazzaville qui recherche les aides, les dons et les cadeaux tout au long des années, et cela depuis des décennies nous le montre. Notre pays est un cas d’école, c’est le plus mauvais exemple du monde sur l’incidence que les aides ont sur un pays ou sur une population. Comme les autorités de notre pays qui passent leur temps à construire des dossiers honteux pour obtenir des aides, les congolais n’ont aucune honte, aucune gêne à demander quoi que ce soit à qui que ce soit. Leurs hommes politiques en fonction sont devenus les pourvoyeurs des carences de l’État, ainsi on leur demande de pallier à toutes les demandes sociales dévolues à l’État. Le clientélisme, l’achat des conscience est non seulement encouragé, mais recommandé par les plus hautes autorités du pays demandent même aux partis politiques de se livrer à des actes condamnables sous d’autres cieux : le clientélisme ou la corruption des consciences. Appauvries à l’extrême, les populations qui sont les futurs électeurs n’ont pas d’autres choix que de remercier ceux là même qui sont leurs bourreaux. Aujourd’hui les aides, les dons et les cadeaux de la communauté internationale ne suffisent plus à satisfaire les besoins croissants en financement du pays. Alors les autorités font appel aux chefs d’entreprises locaux pour satisfaire les besoins en financements du pays, bientôt ces autorités se tourneront vers les particuliers pour quémander les pièces de monnaies afin de satisfaire les besoins exponentielles du pays. Notre pays n’est pourtant pas pauvre et tout le monde le sait, l’absence de cohérence stratégique, la mauvaise gouvernance et surtout le non renouvellement des cadres plombent le pays pour plusieurs années encore si rien ne change. Quand on vous donne, essayez de demander d’où vient l’argent et ce qu’on attend de vous, vous serez surpris de constater que ce qu’on attend de vous est quelque fois plus important que la valeur du don. Patrick Eric Mampouya