Maroc/Observations de la Cour des comptes : L’action publique en matière d’emploi pointée du doigt

Maroc/Observations de la Cour des comptes : L’action publique en matière d’emploi pointée du doigt

SPÉCIAL EMPLOI & POUVOIR D’ACHAT. « L’action publique en matière d’emploi, notamment l’insertion des jeunes, se caractérise par la multiplicité des acteurs qui interviennent à plusieurs niveaux, sans une définition claire et précise de leurs rôles et responsabilités et des relations qui les lient », avait déploré la Cour des comptes dans son rapport annuel au titre de 2022-2023 soutenant que cela impactait négativement la convergence et la coordination dans ce domaine. S’il est convenu que le ministère chargé de l’emploi a pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre la politique publique dans le domaine de l’emploi conformément au décret n°2.14.280 fixant ses attributions, « la création d’emplois est liée principalement aux différentes stratégies sectorielles », avait indiqué le rapport. « D’où la nécessité de renforcer la coordination et la convergence en termes de fixation des objectifs relatifs à la création d’emplois et garantir leur réalisation », avait alors déduit l’Institution. Il se trouve que « les démarches suivies dans la planification de l’action publique en faveur de l’insertion des jeunes ne permettent pas la consolidation des efforts fournis à cet égard, et ce pour répondre aux spécificités et au caractère transversal de l’emploi », avait fait remarquer ledit rapport soulignant la non adoption de la stratégie nationale de l’emploi (2015-2025) par l’ensemble des parties concernées. Dans ce cadre, selon l’Institution publique, « la conception et l’évaluation du plan national de promotion de l’emploi (2017-2021) ont été marquées par des insuffisances liées principalement aux objectifs et réalisations en termes d’emplois créés ». Explication : pour la fixation de l’objectif lié à la création des postes d’emploi, il s’est limité à la consolidation des objectifs déclarés par les départements ministériels. La Cour des comptes signalait, à cet égard, que « certaines stratégies n’ont pas fixé d’objectifs globaux en termes de création d’emplois (comme la stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique par exemple) et que certains secteurs n’ont pas été pris en compte par ledit plan malgré leur importance en matière de création d’emplois (à l’instar du secteur de la pêche) ». Autres griefs évoqués dans son rapport: le plan n’a pas fixé les rôles et les responsabilités des parties concernées ainsi que les ressources à mobiliser afin de mettre en œuvre les mesures préconisées. En conséquence, « cette situation a limité l’appropriation dudit plan par les autres départements ministériels, ce qui a impacté négativement sa mise en œuvre qui reste tributaire de l’engagement de tous les acteurs concernés », avait alors regretté le rapport. Alain Bouithy Lire également: Maroc/Chômage des jeunes. Cette épine que l’Exécutif peine trop à retirer Ni en emploi, ni en éducation, ni en formation: La situation des jeunes NEET au Maroc

Congo/Administration du territoire : Les préfets en concertation d’évaluation de l’impact de leur action publique

Congo/Administration du territoire : Les préfets en concertation d’évaluation de l’impact de leur action publique

Le ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local, Raymond Zéphirin Mboulou, a lancé le 7 décembre 2022 à Brazzaville, les travaux de la conférence des préfets élargie aux présidents des Conseils départementaux et municipaux. Pour le ministre, l’administration du territoire est une tâche à l’accomplissement de laquelle nous travaillons au quotidien. Elle appelle souvent à d’énormes devoirs et exigences. Cependant, les temps et les circonstances nous imposent des défis à relever, qui procèdent même de l’évaluation de notre pays. Nous devons donc tenir compte des nouvelles dynamiques afin d’améliorer notre action publique ainsi que nos réponses. Au cours de ces assises, les autorités déconcentrées et décentralisées vont évaluer la portée de l’action publique des collectivités locales au sein de la territorialité et les défis à relever pour une décentralisation réussie. Cette conférence a lieu du 7 au 10 décembre sur le thème « Administration du territoire : défis et perspectives ». Cette portion de la population congolaise, déconcentrée et décentralisée, vont évaluer la portée de leur action publique dans la gestion des collectivités locales territoriales afin de tirer les enseignements. Elles vont examiner les défis qu’elles sont appelées à relever dans la gérance territoriale de leurs entités administratives, en vue de garantir une meilleure mise en œuvre de la décentralisation au Congo. Une politique publique de gestion décentralisée des collectivités locales initiée par le gouvernement depuis bien des années, mais qui reste confrontée aux difficultés pratiques dues à plusieurs paramètres. L’objectif du gouvernement, à travers cette démarche, est de permettre à toutes les couches sociales d’être informées des actions publiques réalisées par les collectivités locales, dans le cadre de la décentralisation. Florent Sogni Zaou

Congo. Parti Politique : Doctrine identitaire et Orientation de l’action publique ou Expression d’intérêts égoïstes ?

Congo. Parti Politique : Doctrine identitaire et Orientation de l’action publique ou Expression d’intérêts égoïstes ?

TRIBUNE. Bâtir une nation forte, mettre en place des institutions fortes, redonner les lettres de noblesses… tant d’expressions qui ont caractère récurrent dans la communication de nos dirigeants et de nos élus. S’agit-il de simples discours politiques ou bien de l’expression réelle d’une volonté ? Il y a visiblement matière à se questionner. On est aisément en droit de s’interroger sur le sens de ces propos malgré le fait qu’il y a bien évidemment certaines évidences. Il faut reconnaitre que dès lors que ces expressions tombent dans la sphère publique, il s’en suit naturellement un examen de la marche à suivre pour arriver à cet état de fait qui nous ramène à l’animation de l’environnement social et public, in fine à l’exercice politique. Au sens large sinon élémentaire, la politique est entendue comme la désignation de ce qui est relative à l’organisation ou l’autogestion d’un État. Dans la pratique, l’exercice politique passe essentiellement et concrètement au travers des partis dit politiques. Ces derniers sont les principaux organes d’expression politique. Un parti politique est un groupe de personnes possédant des idées politiques communes réunies en association, en ce sens, ils peuvent s’assimiler à un regroupement des Hommes politiques. Entre temps, certains acteurs politiques agissent de façon isolée et indépendante. Historiquement un parti politique prône une doctrine, une vision, une culture, une identité et une dynamique qui se matérialise dans l’animation de la vie politique. Ils orientent la politique de l’exécutif et l’action gouvernementale, de façon directe par l’exercice de la magistrature suprême ou indirecte au travers des opinions de l’opposition. Au Congo, l’histoire nous apprend qu’à l’avènement du monopartisme le tissu politique était marqué d’une obligation de cohabitation sous une même bannière, celle du parti initial le MNR (Mouvement National de la Révolution), puis plus tard celle du PCT (Partie Congolais du Travail) qui a pris la suite. Au passage, il est malheureusement à déplorer que l’environnement social du parti unique n’a apporté aucune contribution à l’éradication de l’ethnocentrisme. Il nous est également rappelé par l’histoire que le MNR défendait une politique socialiste. En conséquence, la politique nationale avait aussi une orientation socialiste au même titre que les institutions de l’Etat. L’Etat providence dirait-on. Le PCT aussi qui a pris la suite prône également une vocation socialiste même si la réalité des choses semble quelque fois laisser penser le contraire. Avec l’avènement de la démocratie, le paysage politique s’est métamorphosé donnant naissance à une pluralité de partis politiques. Selon une note du 12 Juin 2018, du Préfet Directeur Général de l’Administration du Territoire, Jacques ESSISSONGO, le Congo compterait 55 partis politiques pour une population d’un peu plus de 5 millions d’habitants. Par contre, sous d’autres cieux le tissu politique est clairement configuré suivant une logique identitaire : on retrouve facilement des partis socialistes, démocrates, capitalistes et d’autres, ce qui a permis d’aboutir à des regroupements en parti de gauche et de droite… Alors comment bâtir des institutions fortes si l’environnement se compose des partis politiques sans identité, qui pour la plus part sont absents du débat public et du débat d’idée puisque tout converge vers le fondateur à tel enseigne que le culte de la personnalité devient la règle. Dans le contexte actuel, pouvons-nous aller de l’avant et donner du sens aux discours des dirigeants qui n’ont aucune identité politique ? Quand on voit le nombre quelques fois hallucinant des partis politiques existant dans notre environnement, l’on s’interroge sur la motivation profonde de leur création. Est-ce par courant de pensé, par envie de prôner une doctrine politique différente ou par purs intérêts égoïstes et personnels de façon à se retrouver au sommet ou à la table du pouvoir ? Difficile dans ces conditions d’accorder du crédit, de manifester un intérêt nationaliste face aux actions politiques et même de s’intéresser à l’exercice politique. Aujourd’hui il semble qu’à tous les niveaux, l’intérêt égoïste soit au-dessus de la réalité existentielle de l’œuvre politique. Il semble évident de repenser notre tissu politique pour avoir des discours que l’on jugerait crédibles et cohérents. Certains nous dirons comme nous l’avions entendu que nous avons des partis du centre mais par curiosité que prône-le centre ? Où se trouvent la gauche et la droite ? Où se situe la limite entre chaque regroupement ? Au-delà de tout, l’on ne devrait pas se limiter à autoriser la création d’un parti politique pour un intérêt égoïste et personnel ou par simple désir de contestation. Les points de vue différents peuvent émerger mais l’intérêt commun doit demeurer au-dessus. En sommes, il se pose une fois de plus une question essentielle qui est celle de s’interroger sur l’orientation politique de notre gouvernement compte tenu de la multiplicité des hommes politiques qui le compose ? Pouvons-nous parvenir à quelques choses de constructif, avoir des repères sans orientations ? Comment l’opposition pourra-t-elle juger l’action gouvernementale ? Un tourbillon de questions semble se créer et remettre en cause le discours politique, car s’érige le problème de l’organisation de l’action politique. Par Geze MAKOSSO Expert en relation clientèle entreprise.