Maroc/Abdellatif Jouahri : « L’intégration à plus grande échelle en Afrique fait face à de nombreux obstacles structurels »

Maroc/Abdellatif Jouahri : « L’intégration à plus grande échelle en Afrique fait face à de nombreux obstacles structurels »

Malgré un potentiel de développement énorme, l’Afrique est un « continent très peu intégré », a estimé mercredi à Dakhla, le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri. En effet, « la part du commerce intrarégional dans le total des échanges internationaux des pays africains reste limitée», a-t-il souligné à l’occasion des 5èmes Journées internationales de macroéconomie et de finance qui s’achèvent ce vendredi à Dakhla précisant qu’elle ne dépasse pas 12% contre 60% en moyenne pour l’Europe et l’Asie. De ce fait, « l’Afrique demeure largement dépendante des marchés extérieurs et, par conséquent, vulnérable aux chocs, comme nous l’avons constaté lors de la pandémie de  Covid-19 ou encore avec la guerre en Ukraine », a fait remarquer Abdellatif Jouahri. La part du commerce intrarégional dans le total des échanges internationaux des pays africains reste limitée, selon le wali de BAM Pourtant, « l’intégration économique favorise la transformation structurelle, les économies d’échelle, l’intensification des échanges et le développement des chaînes de valeur, ainsi que l’émergence de marchés de taille suffisante pour attirer les investissements », a-t-il relevé à l’ouverture des travaux de cette rencontre, organisée par Bank Al-Maghrib en partenariat avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et l’Université de Bâle en Suisse. L’intégration économique en Afrique : la voie vers un avenir plus prospère Pour le wali de la Banque centrale, il ne fait cependant aucun doute que « les pays africains sont bien conscients des retombées de l’intégration ». Il en veut pour preuve les nombreuses initiatives qui ont été lancées dans ce sens et qui ont conduit notamment à la constitution de Communautés économiques régionales. Toutefois, si certaines sont des projets réussis, force est de constater que d’autres ne le sont pas encore « à l’instar de l’Union du Maghreb Arabe, réputée malheureusement comme l’une des régions les moins intégrées du monde ». Plus récemment, a-t-il poursuivi, les pays africains ont lancé la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), soutenant que «  cet accord constitue une lueur d’espoir au regard de ses retombées potentielles » et que les différentes évaluations réalisées sur ses impacts montrent des gains substantiels. Malgré la volonté politique, l’intégration à plus grande échelle en Afrique fait face à de nombreux obstacles structurels que le continent est appelé à surmonter. Pour le wali de Bank Al-Maghrib, le premier est sans doute l’énorme déficit en matière de capital humain. En effet, selon les données de la Banque mondiale,  2,9 millions d’enfants de moins de 5 ans et 200 mille femmes enceintes décèdent chaque année. A noter également que, sur le plan de l’éducation, 50 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, et ceux qui le sont n’apprennent pas suffisamment. Le constat sur le plan économique est tout aussi édifiant : «Les structures productives restent fragiles dominées par l’informel qui représente plus de 80% de l’emploi. La croissance économique est volatile et largement insuffisante pour offrir des opportunités d’emploi décent à la jeunesse et un niveau de vie convenable à la population », a, en outre, déploré Abdellatif Jouahri rappelant, par ailleurs, que le Bureau international du travail estime que 26,1% des jeunes africains de 15 à 24 ans ne sont pas en emploi et ne suivent ni études ni formation. C’est dire que l’Afrique a besoin de valoriser son capital humain pour tirer profit de son dividende démographique, de réformer en profondeur ses économies pour mieux fructifier ses richesses et de combler son énorme déficit en infrastructures. Mais pour cela, il faut nécessairement « des ressources conséquentes dans un contexte caractérisé par l’amenuisement des marges budgétaires et le durcissement des conditions de financement », a-t-il expliqué. Citant des chiffres de la Banque africaine de développement (BAD), le wali a rapporté que les besoins non satisfaits de financement pour l’infrastructure se situent entre 68 milliards et 108 milliards de dollars par an. Mais il n’ya pas que cela : «Outre les ressources financières, la réussite de la mise en œuvre d’un tel agenda de réformes nécessite d’abord un environnement de stabilité politique et de sécurité, qui fait malheureusement défaut aujourd’hui dans certaines régions de notre continent », a-t-il estimé. Comme pour attirer l’attention des participants à ce forum annuel de réflexion et de débat sur des problématiques de recherche, académique certes, le wali a insisté sur le fait que « l’intégration économique n’est pas toujours garante de prospérité généralisée. Il n’y a qu’à considérer l’essor de la mondialisation, le plus important mouvement d’intégration commerciale de l’histoire, pour s’en rendre compte ». Pour une intégration économique inclusive Pour que l’intégration économique de l’Afrique mène à la prospérité souhaitée, a-t-il insisté, « il faudrait veiller à ce qu’elle soit inclusive, mutuellement bénéfique, et surtout qu’elle ne soit pas au détriment des pays et des populations les plus vulnérables ». Et d’assurer qu’en dépit du contexte international difficile, l’Afrique est appelée à émerger et à trouver sa place au sein de l’échiquier mondial. D’après lui, les simulations effectuées par le Fonds monétaire international (FMI) indiquent que la mise en place de la ZLECAf, si elle est accompagnée des réformes facilitant les échanges, pourrait augmenter la médiane des échanges commerciaux de l’Afrique avec le reste du monde de 15% et avec les pays africains de 53%, ce qui contribuerait à une hausse du PIB médian par habitant de plus de 10%. Selon les mêmes estimations, elle permettrait également de sortir plus de 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté. Ouvertes mercredi 22 mai, les 5èmes Journées internationales de macroéconomie et de finance sont organisées en partenariat avec le Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab. Alain Bouithy

Maroc/Suisse. Signature d’un Mémorandum d’entente entre Bank Al-Maghrib et SECO

Maroc/Suisse. Signature d’un Mémorandum d’entente entre Bank Al-Maghrib et SECO

Bank Al-Maghrib annonce avoir procédé lundi 18 décembre à Rabat à la signature d’un Mémorandum d’entente avec le Secrétariat d’Etat suisse à l’Economie. Dans un communiqué, la Banque centrale indique que l’accord, signé par Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib et SEM Guillaume Scheurer, Ambassadeur de Suisse au Maroc, porte sur l’implémentationde la troisième phase du Programme d’assistance bilatérale et de renforcement des capacités des Banques Centrales (BCC) ». La même source précise que « le programme BCC vise à fournir une assistance technique aux Banques Centrales pour favoriser la conduite d’une politique monétaire saine, promouvoir un secteur financier stable et inclusif ainsi que renforcer la résilience, la durabilité et l’efficacité de leurs actions ». D’après les précisions de la banque centrale marocaine, ce programme couvre des domaines clés tels que l’analyse et la mise en œuvre de la politique monétaire, la recherche, la stabilité financière, l’inclusion financière, les systèmes de paiement, la gestion des risques opérationnels et systémiques ou la gestion de la coopération internationale. Martin Kam

Maroc. Maintien du taux directeur après trois hausses successives

Maroc. Maintien du taux directeur après trois hausses successives

Le Conseil de Bank Al-Maghrib opte pour le statu quo, après trois hausses successives du taux directeur d’un total de 150 points de base. Ainsi en a décidé la Banque centrale à l’issue de sa deuxième réunion trimestrielle de l’année 2023. En effet, « le Conseil a décidé de marquer une pause dans le cycle de resserrement de la politique monétaire, maintenant ainsi le taux directeur inchangé à 3% », a annoncé la Banque centrale au terme de cette réunion tenue mardi 20 juin à Rabat, sous la présidence du gouverneur de BAM, Abdellatif Jouahri. Dans un communiqué rendu public le même jour, Bank Al-Maghrib a également indiqué que « lors de ses prochaines réunions, ses décisions tiendront compte notamment de l’évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des différentes mesures mises en place par le Gouvernement pour soutenir certaines activités économiques et le pouvoir d’achat des ménages ». Le maintien du taux directeur à son niveau actuel a été décidé après examen et approbation du rapport annuel sur la situation économique, monétaire et financière du pays ainsi que sur les activités de la Banque au titre de l’exercice 2022. Au cours de sa réunion, Bank Al-Maghrib a analysé par la suite l’évolution et les perspectives de l’économie mondiale estimant que celles-ci restent entourées de fortes incertitudes en lien notamment avec les implications du conflit en Ukraine. L’inflation reste à des niveaux élevés en lien avec le renchérissement des produits alimentaires frais Tirée par le recul des cours des produits énergétiques et alimentaires, « l’inflation dans les principales économies avancées connait une baisse graduelle, mais continue toutefois d’évoluer largement au-dessus des cibles des banques centrales », a-t-elle en particulier relevé. Après avoir passé en revue les développements récents relatifs à la conjoncture économique nationale et examiné les projections macroéconomiques de la Banque à moyen terme, au niveau national, le Conseil a noté que l’inflation a continué de s’accélérer pour atteindre un pic de 10,1% en février 2023 (après un taux de 6,6% en 2022). Bank Al-Maghrib constate toutefois qu’elle s’est inscrite depuis en décélération, « mais reste à des niveaux élevés en lien avec le renchérissement des produits alimentaires frais, revenant à 8,2% en mars, à 7,8% en avril puis à 7,1% en mai ». Ainsi, tenant compte de ces données, la Banque centrale estime que l’inflation devrait ressortir à 6,2% en moyenne cette année et à 3,8% en 2024 ; tandis que sa composante sous-jacente devrait passer de 6,6% en 2022 à 6,1% cette année puis à 2,9% en 2024. Poursuivant son appréciation de la situation économique du pays, le Conseil a en outre noté que la succession de deux années de sécheresse conjuguée à un environnement externe globalement défavorable continuent de peser sur l’activité économique. Il estime qu’« avec une production céréalière estimée par le Département de l’Agriculture à 55,1 millions de quintaux, la croissance de la valeur ajoutée agricole devrait se limiter à 1,6% en 2023 après une contraction de 12,9% un an auparavant ». Selon ses prévisions, sous l’hypothèse d’une récolte céréalière de 70 millions de quintaux, elle devrait croitre de 5,5% l’année prochaine. La croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,4% en 2023, selon l’organisme public Concernant les secteurs non agricoles, « la progression de leur valeur ajoutée ralentirait de 3% en 2022 à 2,5% en 2023 avant de s’accélérer à 3,2% en 2024 », d’après ses estimations. Bank Al-Maghrib en vient à la conclusion que la croissance de l’économie nationale devrait s’établir à 2,4% cette année puis s’améliorer à 3,3% en 2024, après le rebond de 8% enregistré en 2021 et la décélération à 1,3% observée en 2022. Evaluant cette fois-ci l’évolution des comptes extérieurs, BAM prévoit que les échanges de biens devraient ressortir en baisse cette année, après la dynamique enregistrée en 2022. Selon ses projections, « les exportations reculeraient de 2,8%, reflétant essentiellement le repli des ventes de phosphate et dérivés, avant de s’accroitre de 6% en 2024, portées par la hausse des expéditions du secteur automobile ». Quant aux importations, elles diminueraient de 2,2%, « sous l’effet notamment de l’allégement de la facture énergétique, et afficheraient une augmentation de 2,9% en 2024, en lien principalement avec l’accroissement prévu des achats de produits finis de consommation et de biens d’équipement », a indiqué BAM dans son communiqué. Tenant compte de la poursuite attendue de la reprise de l’activité touristique, la même source table, par ailleurs,  sur une progression des recettes voyages de 14,9% à 107,6 milliards de dirhams en 2023, et une quasi-stabilité en 2024. Pour leur part, l’évolution des transferts des MRE devrait rester entourée de fortes incertitudes. , mais les données les plus récentes laissent présager une dynamique positive à moyen terme, avec des hausses annuelles autour de 3,5% pour atteindre un montant de 114,7 milliards de dirhams en 2023 et de 118,7 milliards en 2024. Dans ces conditions, le déficit du compte courant avoisinerait 2,5% du PIB en 2023 et en 2024 après 3,5% en 2022. En matière d’IDE, les recettes se situeraient à hauteur de 3,3% du PIB sur l’horizon des projections. Au total, et tenant compte des financements extérieurs prévisionnels du Trésor, les avoirs officiels de réserve s’établiraient à 361,2 milliards de dirhams à fin 2023 puis à 357,9 milliards à fin 2024, représentant une couverture autour de 5 mois et demi d’importations de biens et services. Alain Bouithy

Maroc. La transformation numérique ne devrait pas éclipser le fait qu’elle est également porteuse de risques

Maroc. La transformation numérique ne devrait pas éclipser le fait qu’elle est également porteuse de risques

HIGH-TECH. « Le digital n’est pas seulement un vecteur de compétitivité et d’efficience économiques », a déclaré le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Dans un pays comme le Maroc, il est aussi « un levier pour accélérer le développement social, en particulier l’inclusion financière », a-t-il indiqué lors d’une table ronde tenue lundi 8 mai à Rabat.  Dédiée à l’écosystème de la finance digitale et à son rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), cette rencontre a été l’occasion du lancement du  rapport d’évaluation de l’écosystème de la finance digitale au Maroc (SDFE). Menée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD-Maroc) en 2022 en collaboration avec l’UNCDF (United Nations Capital Development Fund) et Bank Al-Maghrib, ce document « analyse les défis et les facteurs favorisant la numérisation financière inclusive et permet, à travers 100 indicateurs clés, de mieux comprendre le niveau d’adéquation de l’écosystème de la finance numérique avec les priorités du développement du Maroc ». Il inclut également une série de recommandations pour accélérer la transformation numérique au Maroc, indiquent les auteurs. Pour le wali de la Banque centrale, le lancement de ce rapport est l’occasion de rappeler qu’« à Bank Al-Maghrib, nous avons totalement embrassé la transformation digitale en tant qu’entreprise et au-delà, nous œuvrons pour l’accompagnement de l’ensemble de notre écosystème pour l’accélération de la digitalisation des services financiers, l’amélioration de leur qualité et la réduction de leur coût ». Au niveau de l’inclusion financière, poursuit-il, la Banque centrale en a fait « un levier pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale d’inclusion financière que nous avons, ensemble avec le ministère des Finances et les parties prenantes, lancée en 2019 ». A Bank Al-Maghrib, on est convaincu « que le digital permettra un rattrapage du retard en la matière au bénéfice notamment des jeunes, de la population rurale et des femmes », a affirmé Abdellatif Jouahri indiquant que c’est dans ce sens que l’organisme public dont il a la charge a procédé l’année dernière à cette évaluation avec l’appui du PNUD et du Fonds d’équipement des Nations unies. Avec comme but de « de développer une compréhension approfondie des facteurs favorisant la digitalisation inclusive ». Ainsi qu’il l’a précisé lors de son intervention, « ce partenariat vise à conjuguer les efforts pour la promotion de l’inclusion financière numérique, en s’alignant avec les priorités de l’Agenda de développement durable et ce, à travers l’utilisation des moyens de paiement digitaux, la digitalisation des versements des aides gouvernementaux ainsi que la vulgarisation des services financiers numériques auprès des populations les plus vulnérables ». Le wali note que sur les 17 objectifs de cet Agenda, 13 au moins peuvent bénéficier de l’inclusion financière digitale comme le souligne l’édition de cette année du rapport lancé par Sa Majesté la Reine Máxima des Pays-Bas pour «stimuler le progrès vers les ODD grâce à l’inclusion financière numérique». Mais attention, « l’enthousiasme que suscite la transformation numérique et ses implications dont nous découvrons chaque jour davantage l’étendue, ne devrait pas éclipser le fait qu’elle est également porteuse de risques dont certains sont de nature complexe et difficile à prévenir et à maîtriser », a toutefois relevé Abdellatif Jouahri notant que les développements observés dans le domaine des cryptoactifs à titre d’exemple illustrent la difficulté d’encadrer de telles mutations. Fort heureusement, « aujourd’hui, il y a une prise de conscience mondiale de ces risques et on assiste ainsi à des initiatives et à des appels à renforcer la coopération internationale et à la mutualisation des efforts dans ce domaine ». Il faut dire que pour les pays en développement en particulier, l’enjeu reste de taille, il s’agit d’éviter que la fracture numérique ne se creuse davantage. Et « l’un des objectifs visés est de concevoir une réglementation qui laisse la marge pour l’initiative privée et l’innovation tout en prévenant les risques liés à la cybersécurité, la protection des données à caractère personnel, l’abus de confiance des investisseurs et des marchés,… », a souligné le wali. Ce n’est pas tout. Ce dernier estime, par ailleurs, que « la transformation digitale requiert un investissement dans le capital humain mais aussi dans l’infrastructure numérique, avec inéluctablement une participation de l’Etat au financement ». Il se trouve cependant qu’en ces temps de durcissement des conditions de financement au niveau mondial, la mobilisation de telles ressources peut constituer un défi important à relever, a-t-il reconnu. Alain Bouithy

Maroc. La transformation numérique ne devrait pas éclipser le fait qu’elle est également porteuse de risques

Maroc. La transformation numérique ne devrait pas éclipser le fait qu’elle est également porteuse de risques

RABAT. «Le digital n’est pas seulement un vecteur de compétitivité et d’efficience économiques », a déclaré le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Dans un pays comme le Maroc, il est aussi « un levier pour accélérer le développement social, en particulier l’inclusion financière », a-t-il indiqué lors d’une table ronde tenue lundi 8 mai à Rabat. Dédiée à l’écosystème de la finance digitale et à son rôle dans la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), cette rencontre a été l’occasion du lancement du rapport d’évaluation de l’écosystème de la finance digitale au Maroc (SDFE). Menée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD-Maroc) en 2022 en collaboration avec l’UNCDF (United Nations Capital Development Fund) et Bank Al-Maghrib, ce document« analyse les défis et les facteurs favorisant la numérisation financière inclusive et permet, à travers 100 indicateurs clés, de mieuxcomprendre le niveau d’adéquation de l’écosystème de la finance numérique avec les priorités du développement du Maroc ». Il inclut également une série de recommandations pour accélérer la transformation numérique au Maroc, indiquent les auteurs. Pour le wali de la Banque centrale, le lancement de ce rapport est l’occasion de rappeler qu’« à BankAl-Maghrib, nous avons totalement embrassé la transformation digitale en tant qu’entreprise et au-delà, nous œuvrons pour l’accompagnement de l’ensemble de notre écosystème pour l’accélération de la digitalisation des services financiers, l’amélioration de leur qualité et la réduction de leur coût ». Au niveau de l’inclusion financière, poursuit-il, la Banque centrale en a fait « un levier pour la mise enœuvre de la Stratégie nationale d’inclusion financière que nous avons, ensemble avec le ministère des Finances et les parties prenantes, lancée en 2019 ». A Bank Al-Maghrib, on est convaincu « que le digital permettra un rattrapage du retard en la matière au bénéfice notamment des jeunes, de la population rurale et des femmes », a affirmé Abdellatif Jouahri indiquant que c’est dans ce sens que l’organisme public dont il a la charge a procédé l’année dernière à cette évaluation avec l’appuidu PNUD et du Fonds d’équipement des Nations unies. Avec comme but de « de développer une compréhension approfondie des facteurs favorisant la digitalisation inclusive ». Ainsi qu’il l’a précisé lors de son intervention, « ce partenariat vise à conjuguer les efforts pour la promotion de l’inclusion financière numérique, en s’alignant avec les priorités de l’Agenda de développement durable et ce, à travers l’utilisation des moyens de paiement digitaux, la digitalisation des versements des aides gouvernementaux ainsi que la vulgarisation des services financiers numériques auprès des populations les plus vulnérables ». Le wali note que sur les 17 objectifs de cet Agenda, 13 au moins peuvent bénéficier de l’inclusion financière digitale comme le souligne l’édition de cette année du rapport lancé par Sa Majesté la Reine Máxima des Pays-Bas pour «stimuler le progrès vers les ODD grâce à l’inclusion financière numérique». Mais attention, « l’enthousiasme que suscite la transformation numérique et ses implications dont nous découvrons chaque jour davantage l’étendue, ne devrait pas éclipser le fait qu’elle est également porteuse de risques dont certains sont de nature complexe et difficile à prévenir et à maîtriser », a toutefois relevé Abdellatif Jouahri notant que les développements observés dans le domaine des cryptoactifs à titre d’exemple illustrentla difficulté d’encadrer de telles mutations. Fort heureusement, « aujourd’hui, il y a une prise de conscience mondiale de ces risques et on assiste ainsi à des initiatives et à des appels à renforcer la coopération internationale et à la mutualisation des efforts dans cedomaine ». Il faut dire que pour les pays en développement en particulier, l’enjeu reste de taille, il s’agit d’éviter que la fracture numérique ne se creuse davantage. Et « l’un des objectifs visés est de concevoir une réglementation qui laisse la marge pour l’initiative privée et l’innovation tout en prévenant les risques liés à la cybersécurité, la protection des données à caractère personnel, l’abus de confiance des investisseurs et des marchés,… », a souligné le wali. Ce n’est pas tout. Ce dernier estime, par ailleurs, que « la transformation digitale requiert un investissement dans le capital humain mais aussi dans l’infrastructure numérique, avec inéluctablement une participation de l’Etat au financement ». Il se trouve cependant qu’en ces temps de durcissement des conditions de financement au niveau mondial, la mobilisation de telles ressources peut constituer un défi important à relever, a-t-il reconnu. Alain Bouithy

Abdellatif Jouahri: La complexité de la conjoncture actuelle nous amène à des arbitrages encore plus difficiles

Abdellatif Jouahri: La complexité de la conjoncture actuelle nous amène à des arbitrages encore plus difficiles

MAROC. L’économie nationale évolue désormais dans un environnement externe globalement défavorable et incertain. Tel est le constat que dressait récemment le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, soulignant la complexité de la conjoncture actuelle. Ainsi qu’il l’a fait remarquer lors de la Conférence nationale sur l’environnement des affaires, les séquelles de la pandémie s’imbriquent avec les implications du conflit en Ukraine, dont notamment les perturbations des chaînes d’approvisionnement, l’accélération de l’inflation, et comme corollaire, une hausse des taux, un durcissement des conditions de financement, un ralentissement de l’activité économique. A cet environnement externe complexe et difficile s’est greffé récemment «l’enclenchement de ce qui pourrait devenir une crise bancaire aux Etats-Unis», a poursuivi Abdellatif Jouahri. «Tout cela vient se recouper avec des changements de paradigmes déjà à l’œuvre, liés à la transformation digitale, la fragmentation géopolitique, ainsi que la montée du souverainisme économique et des exigences en matière climatique», a constaté le wali de la Banque centrale. Le problème, c’est que «cette conjoncture complexe nous amène à des arbitrages encore plus difficiles», a-t-il déclaré lors de cette rencontre  tenue sous le thème «Une nouvelle génération de réformes». En effet, l’environnement ainsi décrit est tel qu’au plan de la politique monétaire, Bank Al-Maghrib a dû augmenter le taux directeur pour prévenir tout désancrage des anticipations et l’enclenchement de spirales inflationnistes auto-entretenues. Quand bien même ces décisions peuvent avoir des impacts indésirables à court terme, Abdellatif Jouahri estime que «le coût de non-action est largement plus élevé à moyen et long termes». De ce point de vue, le wali note que «l’unanimité au sein des communautés financière et académique est claire, il ne peut y avoir de croissance durable et inclusive sans stabilité macroéconomique, en particulier celle des prix». Pour lui, ce constat est valable de manière plus générale pour toute réforme nécessaire et «la reporter ne ferait qu’accentuer sa difficulté et alourdir son coût économique et social». A propos des réformes, devant un agenda chargé et des pressions sur les ressources de l’Etat, le wali de Bank Al-Maghrib affirme que «le grand défi est d’opérer un saut qualitatif de l’investissement privé au bénéfice de la croissance et de la création d’emplois». Cet objectif n’a d’ailleurs jamais été absent de l’action de la Banque centrale, assure-t-il. Pour preuve, «nous poursuivons les efforts dans tous nos domaines d’intervention en faveur notamment de la TPME pour faciliter son accès au financement à travers des programmes dédiés et la diversification des instruments de financement». Comme il l’a affirmé, «nous travaillons de façon permanente à l’amélioration de la relation banque-client, à la promotion d’une concurrence saine, à la digitalisation des services bancaires en veillant également de très près sur la solidité du système bancaire à travers la mise en œuvre de règles prudentielles en ligne avec les standards internationaux,… ». «Malgré le contexte externe difficile, nous n’avons d’autre choix que d’œuvrer à l’accélération du rythme de développement de notre pays, capitalisant dans cela sur les avancées réalisées et les chantiers initiés sous le leadership de Sa Majesté le Roi». L’occasion pour le wali de rappeler les nombreux atouts du Maroc dont la stabilité politique, un agenda de réformes important, un environnement des affaires largement assaini, un système bancaire solide et compétitif ainsi qu’un positionnement international privilégié. Pour M. Jouahri, il est évident que c’est à la faveur de ces atouts que le pays engrange des succès notables. Pour preuve, il évoque la sortie de la liste grise du GAFI, l’attractivité comme l’illustrent le volume annuel des IDE et le succès de la dernière émission du Trésor, la confiance des institutions internationales comme en témoigne l’accueil des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale en octobre prochain. Et, comme il l’espère, l’octroi dans quelques jours par le FMI de la Ligne de Crédit Modulable qui constitue une consécration «de la solidité des cadres de politique économique et du bilan du Maroc», a-t-il souligné. Toutefois, pour consolider les avancées et réaliser les objectifs que s’est fixés le Maroc, le wali estime qu’il est impératif que toutes les parties prenantes fassent converger ensemble leurs actions et leurs efforts. Selon lui, «cela ne peut se faire qu’à travers le dialogue permanent, le suivi régulier et l’évaluation; le tout en synergie et dans un esprit constructif loin de toute surenchère et invective». Dans ce sens, la Banque centrale «s’engage à renforcer son rôle de conciliateur comme elle l’a fait en 2016 et en 2019 lorsqu’elle a réuni les représentants de l’entreprise avec le système bancaire et plus récemment lorsqu’elle a organisé plusieurs rencontres entre les représentants de la Nation et les présidents des banques», a-t-il assuré. Enfin, si la question de l’investissement a toujours été d’actualité au Maroc, Abdellatif Jouahri affirme qu’elle l’est davantage dans cette ère post-covid marquée par une succession de crises et de chocs invraisemblables. Alain Bouithy

Maroc/Abdellatif Jouahri : Les conditions monétaires demeurent accommodantes

Maroc/Abdellatif Jouahri : Les conditions monétaires demeurent accommodantes

L’économie nationale est désormais appelée à évoluer dans un contexte international difficile et incertain, a déclaré le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, constatant que l’espoir nourri au lendemain de la crise pandémique s’est rapidement dissipé après le rebond enregistré en 2021. A l’échelle mondiale, « le décalage entre les rythmes de reprise de la demande après la levée des restrictions sanitaires et de l’offre, ainsi que les difficultés logistiques se sont traduits par des perturbations des chaînes d’approvisionnement et une flambée des prix », a-t-il fait remarquer lors du symposium organisé par le Conseil du développement et de la solidarité (CDS) qui s’est tenu récemment sur le thème « L’investissement et le rôle de l’Etat territorial ». L’inflation, qui s’est rapidement accélérée pour atteindre des niveaux jamais enregistrés depuis des décennies, « s’est avérée plus forte et plus durable qu’initialement prévu, amenant les Banques centrales à entamer un mouvement de resserrements monétaires rapides et qui furent largement synchronisés », a poursuivi Abdellatif Jouahri dans une allocution prononcée à cette occasion. Au regard de l’accélération de l’inflation, la Banque a augmenté son taux directeur à deux reprises depuis septembre dernier Durcissement des conditions de financement, sortie de capitaux de certains pays émergents, montée des risques pesant sur la stabilité financière et affaiblissement sensible de l’activité économique et de ses perspectives se trouvent parmi les conséquences les plus importantes qu’il énumérera. Même si l’inflation baisse aujourd’hui et les prémices d’un retournement apparaissent, « les risques demeurent toutefois élevés en lien avec l’enlisement et un éventuel élargissement du conflit en Ukraine, ainsi que la persistance des niveaux élevés de l’inflation », a prévenu le wali de Bank Al-Maghrib. Selon son analyse, « les resserrements monétaires décélèrent certes, mais devraient se poursuivre et en conséquence les taux d’intérêt resteraient encore élevés. A cela s’ajoutent les séquelles des crises successives dont notamment l’amenuisement des marges budgétaires des gouvernements et la forte aggravation de l’endettement tant public que privé. » Rappelant qu’au niveau national, au regard de l’accélération de l’inflation, la Banque centrale a procédé ces derniers mois à l’augmentation à deux reprises de son taux directeur depuis septembre dernier. Il s’agit certes d’actions de resserrement, «mais il faudrait souligner que les conditions monétaires restent largement accommodantes. Avec un taux directeur à 2,5% à fin 2022 et une inflation à 6,6% en moyenne sur l’année, les taux d’intérêt ressortent négatifs en termes réels », a soutenu Abdellatif Jouahri affirmant que BAM assure un suivi étroit à travers un ensemble d’enquêtes et de reportings réguliers, mais aussi un dialogue permanent avec le système bancaire. Question de veiller à une meilleure transmission des décisions de cette institution publique. Dans le même objectif, la Banque centrale suit « les conditions de crédit à travers deux reportings trimestriels, l’un sur les taux débiteurs, l’autre sur les conditions d’offre et l’évolution de la demande », a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’elle veille à une concurrence saine entre les banques et a instauré de nombreuses directives dans ce sens, portant, en particulier, sur la mobilité et la mainlevée. Au cours de son intervention, le wali de Bank Al-Maghrib a également annoncé que la Banque est en train de finaliser avec le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc) un comparateur des conditions tarifaires pour davantage de transparence, expliquant que l’institution essaie à travers toutes ces actions de pousser vers un changement de culture pour que la banque finance plutôt le projet que la personne. Ce travail est cependant loin d’être facile, car les difficultés sont nombreuses. Elles sont « liées notamment à l’insuffisance de la transparence financière et à la qualité de l’entrepreneuriat en particulier pour les TPE, mais aussi à la complexité des procédures judiciaires et aux délais de recouvrement des créances », a-t-il fait savoir. L’occasion de rappeler que le taux de ces créances qui sont en souffrance a atteint à fin décembre 8,4% globalement et 11,7% pour les entreprises privées, sachant qu’il était à des niveaux inférieurs à 5% en 2011. Ayant opté pour une démarche basée sur la gradualité, la souplesse, la concertation et l’étude d’impact, la Banque travaille à transposer les resserrements réglementaires et prudentiels auxquels font face les systèmes financiers notamment bancaires à travers le monde depuis la crise financière de 2008. C’est dans cette même optique que l’institution œuvre pour le rapprochement banques/entreprises pour une meilleure compréhension des positions mutuelles. Abdellatif Jouahri rappelle à ce titre que la Banque a pris l’initiative d’organiser une première réunion tripartite BAM-CGEM-GPBM en 2016 et une deuxième tenue en 2019. Comme il l’a souligné, la première a débouché sur plusieurs engagements des parties prenantes et un mémorandum adressé au chef du gouvernement, tandis que la deuxième a permis de dresser le bilan des actions engagées et d’examiner de nouvelles mesures pour améliorer le financement des entreprises. Ajoutons que la Banque centrale a également réuni l’année dernière le GPBM avec la Commission des finances et du développement économique au sein de la Chambre des représentants, puis avec la même Commission relevant de la Chambre des conseillers pour un dialogue qui s’est avéré encore difficile mais de moins en moins conflictuel. Avant de conclure sur ces points que Bank Al-Maghrib « contribue à l’élaboration et à la mise en œuvre des réformes visant l’approfondissement du système financier et l’amélioration de l’environnement des affaires ». Alain Bouithy

Maroc. Bank Al-Maghrib met fin au statu quo en relevant son taux directeur à 2%

Maroc. Bank Al-Maghrib met fin au statu quo en relevant son taux directeur à 2%

En réaction à une forte accélération de l’inflation, Bank Al-Maghrib a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base (pbs) à 2%. Il se situait jusqu’à récemment à 1,5%. Cette décision, à laquelle s’attendaient la totalité des investisseurs étrangers sondés en septembre dernier par Attijari Global Research (AGR) (alors que la plupart des institutionnels pronostiquaient une stabilisation), met ainsi fin  au statu quo opté depuis juin 2020 par la Banque centrale. Elle vise à «prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et assurer les conditions d’un retour rapide à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix», a expliqué Bank Al-Maghrib à l’issue de la troisième session de l’année 2022 de son Conseil tenue mardi 27 à Rabat. Pour rappel, lors de sa première session de 2020 (mardi 17 mars), tenant compte des évaluations d’alors et de l’évolution de l’inflation à moyen terme, et dans l’objectif de soutenir l’activité économique, le Conseil avait décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2% tout en promettant de continuer à suivre de très près l’ensemble de ces évolutions. Un trimestre plus tard (mardi 16 juin), le Conseil de Bank Al-Maghrib avait cette fois-ci décidé de procéder à une deuxième réduction du taux directeur de 50 points de base, le ramenant à 1,5%, et de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques. Lequel taux est resté en vigueur jusqu’à la récente décision de BAM. Selon l’institution publique, qui assure continuer à suivre de près la conjoncture économique, tant au niveau national qu’international, et en particulier l’évolution des pressions inflationnistes, l’économie continue à ce jour de pâtir d’un environnement externe défavorable et des répercussions d’une sécheresse particulièrement sévère, avec une nette décélération de la croissance et une forte accélération de l’inflation. Et si l’inflation continue d’être alimentée par des pressions d’origine externe, la Banque centrale constate toutefois que «les dernières données disponibles montrent une large diffusion vers les prix des produits non échangeables». Ainsi, tenant compte de ses prévisions de juin, elle table désormais sur un niveau d’inflation nettement plus élevé en 2022, suivi d’un ralentissement moins marqué en 2023. Les données disponibles dénotent une diffusion de plus en plus large de la hausse des prix L’analyse des données relatives aux huit premiers mois de l’année montre que «l’inflation a poursuivi son accélération pour atteindre 8% en août après 7,7% en juillet, 6,3% en moyenne au deuxième trimestre et 4% au premier»,  a relevé BAM expliquant qu’elle est tirée essentiellement par le renchérissement des produits alimentaires et des carburants et lubrifiants. L’organisme public en veut pour preuve : sur les 116 sections de biens et services qui composent le panier de référence de l’indice des prix à la consommation, 60,3% ont connu une augmentation de plus de 2% en août contre 42,2% en janvier. Tenant compte de ces évolutions, Bank Al-Maghrib anticipe désormais sur une accélération de l’inflation à 6,3% sur l’ensemble de l’année, contre 1,4% en 2021, avant de revenir à 2,4% en 2023.  Selon ses projections, sa composante sous-jacente, portée par la hausse des prix des produits alimentaires qui y sont inclus, passerait de 1,7% à 6,3% en 2022 puis décélérerait à 2,5% en 2023. La croissance économique marquerait un net ralentissement cette année à 0,8% La Banque centrale est persuadée que la croissance économique marquerait un net ralentissement cette année à 0,8%, résultat d’un recul de 14,7% de la valeur ajoutée agricole et d’une décélération à 3,4% du rythme des activités non agricoles. Elle devrait, en revanche, s’accélérer à 3,6% en 2023 suite à la hausse prévue de 11,9% de la valeur ajoutée agricole, sous l’hypothèse d’un retour à une production céréalière moyenne de 75 millions de quintaux. Tandis que les activités non agricoles continueraient en revanche de ralentir, leur rythme devant revenir à 2,5%. Selon les projections de BAM, la forte dynamique des échanges devrait se poursuivre cette année avec une hausse des exportations de 34%, tirée essentiellement par les ventes du phosphate et dérivés et celles du secteur automobile. Avec la baisse relative des cours du phosphate et dérivés, la Banque centrale s’attend à un recul des exportations de 1,1% en  2023 ; tandis que les importations diminueraient de 4,6%, en lien principalement avec les replis prévus des cours des produits pétroliers et des approvisionnements en blé. Par ailleurs, les recettes voyages connaîtraient une nette amélioration à 79,8 milliards de dirhams cette année et se stabiliseraient à ce niveau en 2023 ; les transferts des MRE devraient continuer de progresser pour totaliser près de 100 milliards de dirhams sur l’ensemble de l’année avant de revenir à 92,4 milliards en 2023 ; les recettes des IDE avoisineraient l’équivalent de 3,2% du PIB annuellement sur les deux prochaines années alors que les avoirs officiels de réserves s’établiraient à 343,7 milliards de dirhams à fin 2022 et à 360,7 milliards à fin 2023. « S’agissant du besoin de liquidité des banques, il se creuserait à 85,1 milliards de dirhams à fin 2022 et à 89,6 milliards à fin 2023 », selon les pronostics de BAM qui s’attend à ce que le crédit bancaire au secteur non financier augmente de 4% en 2022 et de 3,6% en 2023. Alain Bouithy