Réconciliation, le mot est aujourd’hui sur les lèvres de tous les responsables politiques ivoiriens, dirigeants comme opposants. Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié, qui depuis près de trente ans recuisent inlassablement leur haine pour le plus grand malheur de leur pays, en ont partagé la promesse, mais avec quelle sincérité, quelles intentions profondes ?
Le président Ouattara dit avoir accepté en son nom le retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, devenu effectif le 17 juin. Mais après que la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté son prédécesseur des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, le 31 mars, le chef de l’Etat n’avait d’autre choix que de consentir à ce rapatriement qu’il espérait ne jamais voir se réaliser.
A défaut de pouvoir empêcher Laurent Gbagbo, prêt à braver les menaces d’arrestation à son arrivée, de revenir sur sa terre natale, Alassane Ouattara s’est donc résolu à encadrer au maximum son retour et à faire en sorte qu’il se déroule selon son calendrier. De la délivrance des passeports de l’ancien chef d’Etat à son accueil à Abidjan où la foule de ses partisans a été consciencieusement empêchée de venir saluer son champion, le pouvoir a démontré qu’il ne ferait aucun cadeau au plus mobilisateur de ses adversaires…
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