Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique: « Il s’agit de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale»
ENTRETIEN. Avec plus 8000 visiteurs, 50 artistes participants, tous styles et générations confondus, plus de 18 pays avec comme invité d’honneur Le Royaume du Bahreïn, la 7 e édition du Salon international d’art contemporain de Tanger, tenue du 23 au 30 septembre 2024 à l’Espace culturel Borj El Hajoui, a remporté un franc succès sur tous les tableaux. Le tout avec un programme éclectique concocté avec amourautour du thème « La pureté» : expositions, performances, ateliers, workshops, conférences, concerts de musique… Son fondateur Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique, initiatrice du Salon, revient sur les moments forts de cette édition et nous explique les tenants et les aboutissants de cet évènement d’envergure internationale. Quelle a été la particularitéde cette 7e édition ? Abdelfattah Bellali: La principale particularité de cette 7e édition est que l’évènement a proposécette année un programme très riche où il y en avait pour tous les goûts. Il y a eu d’une part les arts plastiques à travers une exposition collective qui a rendu compte des dernières productions artistiques, tous styles confondus, de divers horizons aussi autour du thème «La Pureté». D’autre part, nous avons organisé plusieurs ateliers, workshops, visites guidées et conférences débats. Pour les amoureux de la musique andalouse, nous avons eu le plaisir d’accueillir le maestro de la musique andalouse Omar Metioui qui a proposé un voyage décoiffant au cœur du répertoire de cette musique millénaire. Sans parler des diverses performances prévues in-situ lors de cette édition. Enfin, nous avons eu comme invité d’honneur pour cette édition le Royaume du Bahreïn avec une délégation cinq artistes désignéspar le Conseil des Arts de ce pays frère. Nous avons en outre organisé deux conférences-débats. La première a été présentée par l’écrivain et critique d’art Pr Ahmed El Fassi autour de l’art contemporain, ses défis, évolutions, diverses expressions. La deuxième conférence programmée lors de cette édition a été consacrée au thème « L’art au service de la civilisation maroco-andalouse» par le Professeur marocain Dr Ahmed Aarab. Pourriez-vous nous présenter quelques artistes parmi les participants ? Nous avons eu parmi nous une artistes plasticienne française de renom Monique Latouche qui est aussi notre commissaire du Salon pour cette édition. Toujours de France, les artiste Pierrick Le Corre et le poète Pascal Derval qui ont proposé une performance in-situ « Les couleurs et mots d’amitié», sans oublier le couple de plasticiens Johanna et LahcenMahmoudi. Notre invité d’honneur, le Royaume du Bahreïn, a été représenté par la plasticienne DR Alma Maki qui a animé un workshop sur le thème « Les clés du succès », et les artistes Hamed Al Busta, Saeed Radhi et Nahla El kib. Le Salon accueilli également les œuvres des plasticiens Yusuf Husen Gori et RuchitaAnishTataria (Inde), Tom Teasly (Etats-Unis), Fabian Seiner (Allemagne), Ronald Beijleveld (Pays-Bas), sans pour autant parler des artistes marocains Laila Benchekroun, Karima Cheikh Felouss, LahcenFersaoui, entre autres. Il y a eu une performance de l’artiste marocain Mounir Benrkia qui a combiné peinture et musique Gnawa. Les deux slameurs venus tout droit de Belgique, Abdelaziz Lahlou et Edmond Delvenne ont gratifié le public avec leurs textes d’une poéticité éclatante. Quid du thème de l’évènement «La Pureté». Pourquoi le choix de cette thématique et que symbole-t-elle ? Le choix du thème « La Pureté» est réfléchi à plus d’un titre. D’abord, la pureté dans sa connotation mystique qui renvoie à une démarche spirituelle dans la création artistique. Nous considérons l’acte de peindre et de créer comme un acte de foi, profondément humain. L’artiste dans l’âme est un être qui embrasse la spiritualité et qui relève d’un mysticisme profond. Les couleurs, les formes, les signes, deviennent un alphabet pictural qui donne lieu à des suggestions spirituelles, poétiques et même philosophiques. Ajouter à cela que les œuvres que nous avons retenues pour cette édition sont toutes inscrites dans cette logique de pureté. Quels sont les différents objectifs de ce Salon ? Depuis sa fondation en 2017, le Salon International d’Art Contemporain de Tanger s’est assigné comme objectifs de célébrer l’art contemporain mondial dans ses splendeurs, présenter les dernières créations des différents artistes marocains et étrangers participants et sensibiliser à l’art à travers des ateliers et des visites guidées, des tables-rondes, entre autres activités. Il s’agit également de constituer un événement fédérateur et convivial, d’envergure internationale etde favoriser les échanges et le dialogue entre différentes écoles et générations d’arts plastiques sur les plans national et international. D’oùvous est venue l’idée de créer ce Salon ? Les raisons de la création du Salon sont multiples dont la plus évidente est le fait que nous entendons mettre en place un rendez-vous culturel et artistique pluriel où les arts plastiques sont au croisement d’autres expressions artistiques telles que la musique, la poésie, le slam, la littérature, les sciences humaines, entre autres. Il est question aussi de participer au rayonnement culturel et artistique que connaît le Maroc sur les plans local et mondial depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de démocratiser l’accès à l’art et à la culture en proposant un événement gratuit au public marocain et étranger. L’idée de créer ce Salon est le fruit d’une longue réflexion qui a duré plusieurs années depuis la fondation de notre association : trouver une manière de promouvoir les arts, soutenir les artistes et propager le goût. Le but du Salon est de favoriser les échanges entre les acteurs de l’art, qu’ils soient basés au Maroc ou à l’international, afin de stimuler la créativité et l’innovation dans ce domaine. Pourriez-vous nous en dire davantage sur la manière dont cette initiative contribue à dynamiser et enrichir le monde de l’art contemporain ? Le Salon International d’Art Contemporain de Tanger est un événement de premier plan visant à établir des partenariats solides et pérennes entre le Maroc, représenté par notre Association, et diverses entités culturelles, artistiques et diplomatiques étrangères. Cette initiative est très importante pour favoriser l’échange culturel, encourager la collaboration internationale et promouvoir la diversité artistique. Au-delà de la simple mise en relation, ce salon ambitionne de créer des synergies dynamiques entre les artistes marocains
7e Salon International d’Art Contemporain de Tanger : L’édition de toutes les promesses et tous les défis
La ville du Détroit accueillera la 7ème édition du Salon international d’art contemporain du 23 au 30 septembre 2024 avec un programme riche et varié autour du thème « La Pureté». Initiée par l’Association Plume d’Afrique, cette manifestation culturelle d’envergure internationale s’apprête à renouer avec le succès de ses précédentes éditions. Au programme : une exposition d’art contemporain qui réunira plus de 50 artistes des quatre coins du monde, des ateliers, des conférences, des performances, des workshops, des visites guidées, des soirées poétiques et des concerts de musique. Cette édition aura comme invité d’honneur : Le Royaume du Bahreïn. Prévue à Borj Al Hajoui au cœur de l’Ancienne Medina de Tanger ainsi qu’à la galerie Mohamed Drissi, la 7e édition du Salon international d’Art contemporain de Tanger (SIACT) se veut la vitrine de toutes les tendances actuelles de l’art contemporain d’ici et d’ailleurs. Pour cette édition, l’évènement revient avec force et propose de découvrir les œuvres de plus de 50 artistes, toutes générations et tous styles confondus, issus des quatre coins du Monde. «Cette fois-ci, tous les styles et les techniques seront de la partie. De la figuration à l’art conceptuel en passant par l’abstraction, l’art brut, l’expressionnisme le fantastique et l’insolite, toutes les tendances artistiques seront représentées. Et les techniques aussi: médiums, supports, à l’huile, à l’aquarelle, à l’acrylique, mixte et collage, mais également des sculptures en marbre, en bronze, en fer, en bois, en matériaux composites et de récupération, mosaïques…», précise à ce propos Abdelfattah Bellali, président de l’Association Plume d’Afrique et fondateur du Salon. Le mot d’ordre de l’édition ? «La pureté». Chargée de symboles, ce septième anniversaire du SIACT fera le tour d’horizon des défis esthétiques de la création plurielle, notamment dans le rapport entre le style et le contenu de chacune des œuvres exposées. Mais en dehors des catégorisations esthétiques, la manifestation entend mettre en valeur les échanges et les négociations entre les différents artistes qui président à la création et à son devenir. Du Maroc, pays hôte de ce Salon, au Royaume du Bahreïn, invité d’honneur de cette édition, en passant par la France, la Hollande, la Belgique, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis d’Amériques, le Liban, l’Inde, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Cameroun, Madagascar…. l’évènement confirme cette année son statut de rendez-vous incontournable de l’art sur les plans national et international mais aussi sa bonne santé en termes de diversité de programmation. «Les artistes que nous avons retenus pour cette 7e édition du Salon prévalent, chacun dans son domaine, quelle que soit leur appartenance générationnelle, par leur apport au plan de la recherche plastique comme à celui des réalisations. Ont été donc sélectionnés des artistes abstraits, semi-abstraits, figuratifs, des sculpteurs, des calligraphes, des artistes photographes, des vidéastes, et des artistes tous azimuts, qui s’inscrivent dans différents mouvements et tendances et qui attestent un dynamisme créatif évident», explique la plasticienne française Monique Latouche, commissaire du Salon. Parallèlement à l’exposition d’art, plusieurs visites guidées sont prévues au profit des étudiants des différentes écoles de Tanger, et ce dans le but de sensibiliser les jeunes à l’art et à ses multiples formes. Mais pas seulement ! Ce Salon privilégiera aussi le concept de la parole peinte à travers des soirées dédiées à la poésie et au slam sur divers thèmes, notamment en rapport avec la pureté. L’événement sera aussi l’occasion de passer de bons moments dans la détente avec des concerts de musique animés notamment par le maître de la musique Andalouse Omar Mettioui et son orchestre, ainsi que le Mâalem Abdellah El Gourd Boulkheir, maître incontestée de la musique Gnawa…entre autres surprises réservées dans ce moule. Le programme de cette édition comprendra aussi des tables rondes, des ateliers et des workshops que dirigeront une poignée d’artistes venus de divers horizons. «Nous tenterons à travers cette édition de démontrer que nous pouvons intervenir comme une structure artistique performante. Le but de notre action est de modifier l’idée de l’art, loin des procédés stéréotypés, mais aussi de mettre l’art au croisement d’autres univers comme la musique, la poésie, la vidéo ou encore le slam…Ceci donne lieu à un nouveau statut de l’art basé sur les valeurs de la proximité et de l’accessibilité, composant ainsi une masse critique optimale», ajoute à ce propos Abdelfattah Bellali. Bref, cette nouvelle édition s’annonce comme une nouvelle fête de la création et se profile comme un espace de rencontre où les passionnés d’art, les professionnels, les artistes, les écoles d’art, les collectionneurs et le grand public sont les bienvenus. Et des découvertes picturales, des dialogues artistiques, seront au rendez-vous, dans une véritable communion.