Congo. Qu’est devenu le chanteur Pierre Mountouari ?
On pense souvent que les stars disparaissent de la scène médiatique malgré elles. Eh bien détrompez-vous ! Certaines célébrités sont contraintes pour des raisons de santé, de ne plus vivre sous les regards inquisiteurs du public. C’est le cas du célèbre chanteur Pierre Mountouari que la maladie a bouleversé. Installé dans la région parisienne depuis 2006, (avec des allers et retours à Pointe-Noire, où il est tenancier d’un « Bar-dancing ») pour des soins, il a naturellement décidé entre-temps de mettre sa carrière entre parenthèses pour s’occuper de sa rééducation articulaire et musculaire. Pierre Mountouari : Se reconvertira-t-il ? Tombé dans l’oubli, Pierre Mountouari ne se laissera pas abattre pour autant : face à cette épreuve, il tient rapidement à rebondir et n’hésitera pas à s’orienter vers des nouvelles activités scéniques. Il se porte nettement mieux. Toutefois, Pierre Mountouari continue de s’accrocher et nourri toujours le doux rêve de remonter la pente et redevenir célèbre en se relançant dans la production musicale. Et pourquoi ne pas contribuer à une activité caritative. La preuve : Pierre Mountouari au chevet des enfants malvoyants de Guinée Bissau En effet, Pierre Mountouari, rentre en ce mois de Septembre 2020, de la Guinée Bissau, après plusieurs semaines de participation à des concerts en playback dont les recettes ont servi d’aide aux enfants aveugles ou malvoyants. Une situation difficile pour ses élèves aveugles guinéens qui ne se mêlent pas aux autres, ils sont isolés, marginalisées, et qui n’apprennent pas à lire le Braille. Pierre Mountouari est une grande vedette dans ce pays où ses œuvres sont très populaires. Son acte, évidemment très apprécié par les autorités et la population de ce pays ouest-africain. Pierre Mountouari, l’auteur de « Missengue » se relance déjà dans la production musicale. Tournant décisif pour Pierre Mountouari qui met à profit son séjour à Paris pour se relancer dans la production musicale. Deux experts sont retenus pour cette nouvelle aventure. Ils deviendront les piliers de sa nouvelle entreprise : 1 – Un éditeur pour la reprise et la mise à nouveau de sa réalisation discographique 2 – Un tourneur pour le circuit éventuel de sa participation aux festivals européens. Car, il faut le plus rapidement que Pierre Mountouari sorte enfin des oubliettes. Soucieux de reconstruire sa carrière musicale mis en berne depuis plusieurs années, le célébrissime chanteur congolais, Pierre Mountouari fait ici son grand retour qui doit rapidement devenir un retentissant succès artistique et commercial. Le contact avec le monde des musiques populaires « exotiques » qui ont longtemps fait sa gloire est désormais rétabli et le résultat sera d’emblée appétissant et magnifique, si l’on tient au sérieux des conclusions qui ont abouti à la mise en place de l’une des entreprises les plus originales dans le domaine du travail musical d’aujourd’hui. Pierre Mountouari, une icône qu’on ne présente plus. C’est assez brillamment, dans l’orchestre Sinza « Kotoko » en 1968 (auparavant « Super Tumba » en 1964) qu’est arrivé Pierre Mountouari qui va jouer un rôle de premier plan dans l’affermissement du groupe, avec le succès des titres comme : « Vévé », « Ma Loukoula », « Mavoungou », etc. Il devait ensuite s’affirmer comme le musicien le plus important de l’ère post-soukous. Rapidement considéré comme l’un des meilleurs jeunes chanteurs ténor. Son Prix de Meilleur Chanteur Amateur obtenu à l’issu d’un concours au Ministère de la culture le pousse au-devant de la scène. Pierre Mountouari devait surtout construire sa personnalité au contact avec de géants de la Rumba. Pendant cette époque probatoire, Pierre Mountouari enregistre un grand nombre de disques chez Pathé Marconi avec Sinza « Kotoko ». Avec ce groupe, il est médaillé d’or du Festival Panafricain de la Jeunesse en 1973 à Tunis. Fin de son expérience avec Sinza « Kotoko » L’aventure avec Sinza « Kotoko » s’achève en 1973, lorsqu’il forme son propre groupe « Les Sossa » (1973 – 1975) suivi d’une carrière solo qui commence en 1979 quand il signe son entrée au Label « Safari Ambiance » à Paris. Puis, entraîné par les expériences nouvelles, menésen collaboration avec l’antillais Jacob Devarieux, et le guitariste Ignace Nkounkou « Master » dans le sillage des grands noms comme Tanawa et Sammy Massamba. Le chanteur Pierre Mountouari crée au cours de son séjour français, une révolution avec des titres comme « Aissa », « Saile », « Missengue »… qui ont fait le tour du monde. Au beau milieu de son explosion, le chanteur congolais de grand renom retourne au bercail en 1988. Le résultat sublime d’équilibre et d’intelligence, est la concentration sur le développement des jeunes talents congolais, en particulier le lancement de sa fille Michael Mountouari dans un riche répertoire complètement inattendu. L’autre témoignage important, enregistré en 1994, est la nomination de Pierre Mountouari, comme meilleur chanteur-compositeur au Festival kinois « Ngwomo Africa » Entre 1993 et 1999, Pierre Mountouari est demeuré un jalon important dans la production et la distribution phonographique. Un travail élaboré où la structure a laissé une large place à la publication. Pierre s’est imposé comme le chanteur le plus populaire en Afrique de l’Ouest particulièrement, et connait jusqu’à présent la célébrité qu’il mérite. Mais, Pierre Mountouari a bien raison de se relancer pour maintenir la flamme qui continue à s’allumer dans cette partie de l’Afrique (Guinée Bissau, Sénégal, Mali, Guinée Konakry, Togo, Bénin, Nigéria…) alors qu’elle s’est éteinte dans son propre pays. D’où, Pierre Mountouari n’a pas tort de se reconstruire musicalement, dans la production discographique et surtout dans la reprise des tournées artistiques. Disons qu’il est demeuré disponible à tous ceux qui ont eu besoin de ses services. Il fait ainsi constamment la preuve d’une invraisemblable intuition pour découvrir ou pour lancer à ses côtés de jeunes artistes qui devraient devenir les grands de la musique congolaise. Bravo Pierre…! Clément OSSINONDE