RD Congo. D’une impérieuse nécessité de requalifier  notre gouvernance sécuritaire!

RD Congo. D’une impérieuse nécessité de requalifier  notre gouvernance sécuritaire!

TRIBUNE. Il n’est pas normal que notre système de défense soit jusqu’à ce jour régi par une doctrine militaire héritée de la colonisation l’astreignant à faire plus la sous-traitance de l’Otan en Afrique Centrale qu’à remplir des missions de sécurité nationale et que notre Gouvernement fonctionne depuis des lustres sans une politique nationale de défense digne de ce nom, des faits justifiant notamment toutes ces contre-performances qu’alignent nos très vaillantes forces armées sur le terrain à l’Est du pays. Ainsi dit, il revient à votre serviteur de penser que, toutes affaires cessantes, les garants de notre système de défense se doivent de décoloniser notre doctrine militaire en revisitant nos engagements vis-à-vis de l’Otan qui a déjà choisi son camp en installant le Commandement de l’armée américaine en Afrique (Africom) au Rwanda et d’élaborer une politique nationale de défense dont un principaux axes seront une rationalisation des effectifs des Fardc et une stricte observance de la monographie d’emploi dans la nomination des officiers aux gradés et fonctions. En effet, notre Etat n’a pas ni les moyens, ni un besoin rationnel d’entretenir 165.000 hommes sous le drapeau, de disposer de plus de cent généraux et de déployer plus de 10.000 hommes à l’Est du pays. Rappelons-nous que, quand les Faz faisaient le gendarme de l’Afrique Centrale, leurs effectifs étaient de 60.000 hommes avec juste une cinquantaine de généraux et qu’un seul bataillon des Faz avait gagné la Guerre de Six Jours à Kolwezi, en 1978, avait neutralisé la Légion libyenne au Tchad, en 1983, avait mis en déroute des rebelles rwandais du Fpr, en 1990, et avait pacifié le Sud du Congo-Brazza, en 1999. Donc, puisque nous n’avons besoin que d’une cinquantaine généraux et d’un seul bataillon pour gagner des guerres, en réduisant les effectifs des Fardc de 165.000 à 85.000 hommes, toutes proportions gardées, nous doublerons d’office les capacités budgétaires de notre système de défense, et par ricochet, accroitrons ipso facto ses performances. Bonne réflexion. A suivre! Par Faustin Bosenge