Le Groupe Renault annonce la suspension du projet d’augmentation de ses capacités au Maroc
Le constructeur automobile Renault a présenté vendredi son plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros. Etalé sur trois ans, ce projet vise à restaurer la compétitivité du Groupe français et assurer son développement sur le long terme dans le cadre de l’Alliance. Face aux difficultés rencontrées par le Groupe, à la crise majeure à laquelle est confrontée l’industrie automobile et afin de répondre aux urgences liées à la transition écologique, le constructeur automobile français a décidé d’accélérer sa transformation. Le Groupe a ainsi annoncé une série de mesures dont certaines auront un impact direct sur ses activités à l’étranger, notamment au Maroc où il compte de deux usines de production à Tanger et à Casablanca. En effet, outre la suppression d’environ 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France, le Groupe Renault a également annoncé la suspension des projets d’augmentation de capacités prévus au Maroc et en Roumanie. Dans le cadre dudit plan, le constructeur envisage de redimensionner aussi les capacités industrielles mondiales du groupe, ce qui se traduira par la réduction de la production qui passera de 4 millions de véhicules en 2019 à 3,3 millions d’ici à 2024. Concernant les ajustements de ses effectifs, le Groupe Renault s’est toutefois engagé « à ce qu’ils soient réalisés à travers un dialogue exemplaire avec les partenaires sociaux et les collectivités locales », expliquant ce projet s’étalerait sur 3 ans et s’appuierait sur des mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires. Le groupe Renault, qui a repris partiellement et progressivement son activité industrielle dans le Royaume, après la suspension de sa production intervenue le 19 mars dernier, est le leader incontesté du marché automobile national avec ses marques Dacia et Renault, première et deuxième du marché marocain. Deuxième grande entreprise du Royaume, il detenait 42,4% de part de marché à fin 2019 avec près de 400 000 véhicules produits. Globalement, le constructeur indique que son projet de plan inclut l’accélération de la transformation des usines du constructeur par la généralisation des outils de l’industrie 4.0 ; l’amélioration des process dans les nouveaux projets d’ingénierie en accélérant la digitalisation et le « design to process » ; l’optimisation des ressources et des frais généraux et marketing ainsi que le recentrage des activités sur le cœur d’activité du Groupe pour une meilleure allocation des ressources. Sur ce dernier point, Renault précise que ce recentrage concernera en particulier « une partie du réseau de distribution intégré RRG en Europe ; le transfert de la participation de Groupe Renault dans Dongfeng Renault Automotive Company Ltd (DRAC) en Chine à Dongfeng Motor Corporation et l’arrêt des activités de véhicules particuliers thermiques sous marque Renault sur le marché chinois ». Dans un communiqué, publié à la suite d’une rencontre tenue vendredi à Paris et destinée à la présentation dudit projet de plan, le groupe Renaul a annoncé que celui-ci permettra de renforcer la résilience de l’entreprise en privilégiant la génération de Cash Flow, tout en maintenant le client au centre des priorités. Mais au-delà du projet de plan, qui s’appuie sur une approche plus efficace des activités opérationnelles et une gestion rigoureuse des ressources, le constructeur automobile a fait savoir qu’il « tend à poser les bases d’un développement pérenne du Groupe Renault ». « Dans un contexte fait d’incertitudes et de complexité, ce projet est vital pour garantir une performance solide et durable, avec comme priorité la satisfaction de nos clients. Ce projet doit permettre à terme d’envisager l’avenir avec confiance », a déclaré Clotilde Delbos, directeur général de Renault par intérim. Président du Conseil d’Administration de Renault, Jean-Dominique Senard est bien conscient que « la transformation envisagée ne pourra se faire que dans le respect de l’ensemble des parties prenantes de notre Groupe et dans le cadre d’un dialogue social exemplaire ». Pour rappel, au premier trimestre 2020, les ventes du Groupe ont baissé de 25,9 % à 672 962 véhicules sur un marché mondial qui a réculé de 24,6 %. Tandis que son chiffre d’affaires s’est élevé à 10 125 millions d’euros sur le trimestre, soit un repli de 19,2 %. Ajoutons qu’à taux de change et périmètre constants, la baisse aurait été de 18,3 %, selon les indicateurs rendus publics en avril dernier. Alain Bouithy
Résultats historiques pour le Groupe PSA en 2018
L’année 2018 a été particulièrement florissante pour le Groupe PSA qui a enregistré des résultats historiques suite au record de son chiffre d’affaires, du volume de ses ventes, du résultat opérationnel courant et du résultat net. Selon le constructeur automobile, qui rassemble cinq marques automobiles – Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall- le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 74.027 M€ en 2018, en hausse de 18,9% par rapport à 2017 et de 23,3% à taux de change (2015) et périmètre constants. En détail, le chiffre d’affaires de la division Automobile PCD a atteint 43.027 M€ en hausse de 5,6% par rapport à 2017, a indiqué le groupe dans un communiqué rendu public récemment. « Cette hausse provient notamment du mix produit (+4,0%), de l’amélioration des mix volume et pays (+1,2%), des ventes aux partenaires (+1,7%) et des prix (+1,3%), qui compensent les effets négatifs des taux de change (-2,7%) », a expliqué le constructeur. Quant au chiffre d’affaires de la division Automobile OV, il ressort qu’il s’est établi à 18.306 M€ en 2018 comparé à 7.238 millions d’euros pour les 5 derniers mois de 2017. En ce qui concerne le résultat opérationnel courant du groupe, il apparaît qu’il s’est élevé à 5.689 M€, en hausse de 43%. A noter que le résultat opérationnel courant de PCD a progressé de 21,9% par rapport à 2017, à 3.617 M€. Dans sa note, le groupe a précisé que « ce niveau de rentabilité record de l’ordre de 8,4% a été atteint en dépit de l’impact négatif des taux de change et de la hausse du coût des matières premières et grâce à un mix produit et à des conditions de prix favorables ainsi qu’à la poursuite de la baisse des coûts ». Commentant l’évolution du résultat opérationnel courant d’OV, le groupe a indiqué que celui-ci a représenté 859 M€ de profit en 2018 contre une perte de 179 M€ pour les 5 derniers mois de 20171. Des autres chiffres relevés dans le communiqué, on apprend que la marge opérationnelle courante du groupe a été de 7,7%, en hausse de 1,3 point vs 2017 ; que les produits et charges opérationnels non courants du groupe se sont élevés à -1 289 M€, par rapport aux -904 M€ en 2017 et que le résultat financier du groupe a atteint -446 M€ contre -238 M€ en 2017. Outre le résultat net consolidé du groupe qui a atteint 3.295 M€, en progression de 948 M€ par rapport à 2017, le groupe a aussi relevé que son résultat net part s’est établi à 2.827 M€, contre 1924 M€ en 2017 et que le résultat opérationnel courant de Banque PSA Finance s’est situé à 939 M€, soit une hausse de 48,6%. De son côté, le résultat opérationnel courant de Faurecia s’est établi à 1263 M€, en hausse de 9,3%, tandis que le Free cash flow des activités industrielles et commerciales s’est chiffré à 3501 M€ dont 1357 M€ pour OV. A propos du stock total PCD (le réseau indépendant et les importateurs compris), il s’est élevé à 485.000 véhicules au 31 décembre 2018, en augmentation de 40.000 véhicules depuis la fin 2017. Tandis que le stock total OV, y compris le réseau indépendant, a atteint 195.000 véhicules au 31 décembre 2018, en baisse de 32.000 véhicules depuis la fin 2017. Enfin, la position financière nette des activités industrielles et commerciales a attient 9.098 M€ au 31 décembre 2018, comparé à 6.194 M€ au 31 décembre 2017. L’accroissement des chiffres du groupe a de quoi justifier l’enthousiasme du constructeur automobile et, en premier, le président du directoire du groupe, Carlos Tavares, qui s’est réjoui de relever que « Peugeot Citroën DS a réalisé des progrès significatifs pour la cinquième année consécutive et achève la première phase du plan stratégique Push to Pass avec des résultats exceptionnels ». Pour Carlos Tavares, cette évolution « démontre la capacité du groupe à générer une croissance rentable et récurrente », notant qu’« Opel Vauxhall a jeté les bases d’un avenir durable avec le plan PACE et a la volonté de libérer du potentiel supplémentaire ». La bonne santé du groupe est telle que « nous entrons à présent dans la deuxième phase du plan Push to Pass avec confiance, dans un contexte de vents contraires encore plus forts », a-t-il assuré. A propos, le groupe a fait savoir que les objectifs initiaux du plan Push to Pass ayant été dépassés pour la période 2016-2018, un nouvel objectif pour la période 2019-2021 (incluant Opel Vauxhall) a été fixé avec un objectif : une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5% pour la Division automobile sur cette période. S’agissant des perspectives de marché pour cette année, le constructeur s’attend à «un marché automobile stable en Europe, en baisse de 1% en Amérique latine et de 3% en Chine et en hausse de 5% en Russie ». Par ailleurs, le Groupe PSA a également annoncé une nouvelle politique de dividendes pour 2019-2021 sur la base d’un « payout ratio » augmenté à 28% à partir de l’exercice 2019. A ce propos, signalons le versement d’un dividende de 0,78 0,78€/action qui sera soumis au vote de la prochaine assemblée générale. Alain Bouithy
Le Groupe Renault maintient une performance élevée en 2018
Renault a préservé sa rentabilité au terme de l’exercice 2018, si l’on en croit le top management du groupe qui a présenté, jeudi 14, à Paris, les résultats financiers du groupe au losange. En effet, malgré la détérioration de son environnement au second semestre de l’année 2018, le constructeur automobile français a annoncé qu’il a maintenu sa marge opérationnelle à un niveau élevé. Ainsi que l’a relevé son directeur général, Thierry Bolloré, les résultats commerciaux et financiers de la marque française ont démontré la résilience de l’entreprise et sa rapidité à s’adapter à un environnement jugé plus difficile. « Cette performance résulte d’une stratégie claire, d’une exécution toujours plus exigeante et des efforts de tous les collaborateurs du Groupe », a-t-il expliqué lors d’une rencontre consacrée à l’annonce des résultats financiers du groupe français en 2018. Au cours de cette rencontre, tenue en présence notamment de Clotilde Delbos, directeur financier et présidente du Conseil RCI Banque, le groupe a toutefois noté le recul de son chiffre d’affaires de 2,3% à 57419 millions d’euros, dont 3040 millions d’euros pour AVTOVAZ (+11,5 %), soulignant qu’hors impact des devises, son C.A a progressé de 2,5 %. Le chiffre d’affaires de l’Automobile hors AVTOVAZ s’est établi à 51171 millions d’euros en baisse de -4,4 %, après un impact négatif lié au changement d’allocation des bonifications de taux d’intérêt entre les secteurs Automobile hors AVTOVAZ et financement des ventes pour 555 millions d’euros. Pour le constructeur, cette variation est attribuée principalement à « un effet devises négatif à hauteur de 4,1 points, la baisse des volumes (-0,5 point) et des ventes aux partenaires (-1,8 point) », précisant que « l’évolution négative des ventes aux partenaires provient principalement de la fermeture du marché iranien et du déclin du diesel en Europe ». Le groupe a, en revanche, relevé que l’effet prix a contribué positivement pour +1,4 point en raison des hausses de prix dans les pays émergents mais aussi en Europe, notant que le mix modèle a été légèrement négatif à -0,2 point. Si la marge opérationnelle du Groupe a atteint 3612 millions d’euros (correspondant à 6,3 % du CA), celle de l’Automobile hors AVTOVAZ a connu une baisse de 545 millions d’euros à 2.204 millions d’euros et a atteint 4,3 % du CA contre 5,1 % en 2017. Cette variation serait consécutive à un environnement défavorable tant pour les devises que pour les matières premières et à un effet volume négatif de 329 millions d’euros. De son côté, le résultat d’exploitation du Groupe s’est établi à 2.987 millions d’euros contre 3.806 millions d’euros en 2017. Après avoir pris en compte la modification de la méthode de comptabilisation des titres participatifs, le Groupe a indiqué que son résultat financier s’est élevé à -353 millions d’euros, contre -391 millions d’euros en 2017, assurant que l’amélioration du coût de l’endettement du Groupe permettrait d’«absorber une charge de 31 millions d’euros liée à l’application des règles comptables résultant du passage en hyperinflation de l’Argentine ». En ce qui concerne la contribution des entreprises associées, essentiellement Nissan, le groupe a indiqué qu’elle a atteint 1540 millions d’euros, contre 2.799 millions d’euros en 2017. Et de rappeler qu’«en 2017, la contribution de Nissan intégrait un produit non récurrent de 1.021 millions d’euros lié à la réforme fiscale votée fin 2017 aux Etats-Unis et au gain sur la cession de la participation dans Calsonic Kansei ». Au final, le résultat net s’est établi à 3451 millions d’euros et le résultat net part du Groupe, à 3.302 millions d’euros (12,24 euros par action par rapport à 19,23 euros par action en 2017). Evoquant les perspectives du constructeur pour cette année, le Groupe a d’emblée indiqué que le marché mondial ainsi que le marché européen devraient être stables par rapport à 2018. A l’international, le marché russe devrait connaître une hausse d’au moins 3 % et le marché brésilien de 10 %. Dans ce contexte, le Groupe Renault se fixe un objectif de croissance pour son chiffre d’affaires (à taux de change et périmètre constants), une marge opérationnelle de l’ordre de 6 % et un free cash-flow opérationnel de l’Automobile positif. Alain Bouithy
Maroc: PSA va doubler la production de son site de Kénitra
Les usines automobiles implantées au Maroc vont franchir une nouvelle étape avec le démarrage effectif, à compter de l’année 2019, du site de PSA à Kénitra dont la production sera doublée une année seulement après sa mise en service. En effet, la nouvelle usine du groupe français, qui disposera d’une capacité initiale de production de 100.000 véhicules par an, verra sa capacité portée à 200.000 véhicules/an dès l’année 2020. « Compte tenu du succès de ses produits au niveau mondial et dans la région Moyen-Orient et Afrique, le Groupe PSA a décidé de doubler la capacité de son site de production de Kénitra et de la porter à 200 000 vh/an dès 2020 », a annoncé le constructeur français lors d’une rencontre tenue récemment à l’usine du Groupe à Kénitra. « Cette capacité additionnelle est un facteur décisif d’accélération du développement de l’écosystème du Groupe PSA au Maroc », a souligné le constructeur automobile dans un communiqué publié à l’issue de ladite rencontre. La décision de doubler la capacité de l’unité de production de Kénitra, qui produira dès 2019 des moteurs et des véhicules, atteste du dynamisme du Groupe PSA dans la région et en particulier au Maroc, a affirmé la même source précisant que l’usine de Kénitra s’appuiera sur le tissu de fournisseurs marocains permettant d’atteindre dès le démarrage un taux d’intégration locale de 60% et de 80% à terme. « Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape en doublant le capacitaire de notre usine de Kénitra à l’horizon 2020», s’est réjoui Jean-Christophe Quémard, executive vice-president de la région Moyen-Orient et Afrique et membre du Directoire du Groupe PSA. Confiant, il a indiqué que « le Groupe PSA met en place au Maroc un dispositif complet couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur automobile » et assuré que le projet du constructeur n’a pas d’équivalent en Afrique. Un projet qui constitue une vraie locomotive de développement d’un secteur enregistrant d’excellentes performances, a estimé le ministre de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique, Moulay Hafid El Alamy. Saluant les excellentes relations entre le Royaume du Maroc et le Groupe PSA, ce dernier a fait observer que « l’écosystème PSA se déploie avec une cadence de réalisations soutenue et des accomplissements importants. Le tissu d’acteurs se diversifie avec l’implantation de nouveaux équipementiers, le taux d’intégration gagne en profondeur, le volume d’achat local se développe et un écosystème R&D se construit.» Pour rappel, le Groupe PSA, dont les activités s’étendent également au financement automobile avec Banque PSA Finance et à l’équipement automobile avec Faurecia, regroupe cinq marques automobiles : Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall. Considéré comme l’un des pionniers de la voiture autonome et du véhicule connecté, le constructeur automobile propose également une offre diversifiée de services connectés et de mobilité portés par la marque Free2Move. Ainsi qu’il le souligne sur son site Internet, le Groupe PSA ambitionne d’être un constructeur automobile de référence et le fournisseur de mobilité préféré des clients. Alain Bouithy