Maroc : 53% des actifs occupés n’ont aucun diplôme

Le Haut-commissariat au plan (HCP) dresse le portrait de la population active occupée et les traits saillants de la qualité de l’emploi en 2021 dans une note d’information rendue publique récemment. La population en âge d’activité (15 ans et plus) a atteint 27.127.000 personnes, 12.280.000 sont des actives (10.772.000 pourvues d’un emploi et 1.508.000 en situation de chômage) et 14.847.000 sont en dehors du marché de travail, constate le HCP Parmi les 10.772.000 actifs occupés, 42,1% sont des ruraux et 22,3% sont de sexe féminin. Les jeunes âgés de 15 à 34 ans en constituent 34,8% ; 8,9% pour les 15-24 ans et 26,9% pour les 25-34 ans, poursuit le HCP dans sa note. Selon la même source le secteur des « Services » demeure le premier pourvoyeur de l’emploi, avec 45,8% des actifs occupés dont 33,5% d’entre eux exercent dans la branche du commerce, suivi de l’ »Agriculture, forêt et pêche » (avec 31,2%). Et d’ajouter: Plus de la moitié (51,8%) des actifs occupés sont des salariés, 29,6% des indépendants, 13,7% des aides familiales et 2,2% d’entre eux sont des employeurs. Quant aux emplois exercés, ils restent peu qualifiés, faiblement protégés et organisés. Ainsi, plus de la moitié (52,9%) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 10,5% occupent un emploi de type occasionnel ou saisonnier, plus de 14% exercent un emploi non rémunéré, 25% bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi (45,4% pour les salariés), plus de la moitié des salariés (54,6%) ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation avec l’employeur et 9,3% sont en situation de sous-emploi. Augmentation de l’emploi, mais toujours inférieur au niveau enregistré avant la pandémie Après une baisse de 2,2 points, entre 2019 et 2020, passant de 41,6% à 39,4%, le taux d’emploi a augmenté de 0,3 point pour se situer à 39,7% au niveau national en 2021. Ce taux a baissé de 0,2 point en milieu urbain (de 35,3% à 35,1%) et a augmenté de 1,4 point en milieu rural (de 47,0 à 48,4%). Il a baissé parmi les hommes (-0,2 point) et augmenté parmi les femmes (+0,7 point). Le taux d’emploi des jeunes de 15-29 ans se maintient à 25,4 % entre 2020 et 2021, il est de 2,8 points sous son niveau d’avant crise (28,2% en 2019). Le taux d’emploi des 30-44 ans a légèrement progressé de 0,4 point pour atteindre 54,8%, contre 56,8% une année avant la crise sanitaire. Les services et l’agriculture premiers pourvoyeurs de l’emploi La répartition des actifs occupés selon le secteur d’activité montre que le secteur des services se situe en première position avec 4.935.000 personnes et une part de 45,8%, suivi de l’ »Agriculture, forêt et pêche » avec 3.364.000 personnes (31,2%), de l’Industrie avec 1.261.000 personnes (11,7% dont 44,6% exercent d’activités artisanales[selon l’auto-détermination des répondants]) et, enfin, des BTP avec 1.210.000 personnes (11,2%) [la différence par rapport au volume total de l’emploi, soit 0,1% des actifs occupés, concerne les activités non désignées]. Parmi les 4.935.000 personnes exerçant dans le secteur des services, 33,5% relèvent de la branche du commerce, 12,5% des services sociaux fournis à la collectivité et 11,8% du transport, entrepôts et communications. Les statuts du salariat et de l’emploi indépendant prédominent Près de la moitié (51,8%) des actifs occupés sont des salariés (contre 50,7% une année auparavant), 29,6% des indépendants (contre 30,9%), 13,7% des aides familiales (contre 13,7%) et 2,2% des employeurs (contre 2,0%). Les professions les plus exercées sont les professions des ²artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux² avec 19,1%, des « ouvriers et manœuvres de l’agriculture et de la pêche » (19,0%) et des « manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers » (16,6%). Meilleur niveau d’éducation des travailleurs dans les services et l’industrie, en comparaison avec les autres secteurs. En 2021, un peu plus de la moitié (52,9% contre 54,3% en 2020) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 31,2% ont un diplôme de niveau moyen [Les diplômes de niveau moyen regroupent les certificats de l’enseignement primaire, du secondaire collégial et les diplômes de qualification ou de spécialisation professionnelle.] et 15,9% un diplôme de niveau supérieur [Les diplômes de niveau supérieur regroupent le baccalauréat, les diplômes de techniciens ou de techniciens spécialisés et les diplômes d’enseignement supérieur (facultés, grandes écoles et instituts)]. Selon le secteur d’activité, la part des actifs occupés ayant un diplôme supérieur est de 27,8% dans les services, 16,8% dans l’industrie et de 6,6% dans les BTP Faible protection des travailleurs, avec de disparité selon les secteurs En 2021, le quart des actifs occupés (25%) bénéficient d’une couverture médicale liée à l’emploi, 37,4% dans les villes et 7,9% à la campagne. Les actifs occupés exerçant dans l’industrie enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé avec 45,4%, suivis de ceux relevant du secteur des services (36,9%), des BTP (11,7%) et de l’agriculture, forêt et pêche (4,6%). La part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s’améliore nettement au fur et à mesure que le niveau de diplôme s’élève. Elle passe de 10,5% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme à 72,9% parmi celles ayant un diplôme supérieur. Un peu moins de la moitié (45,4%) des salariés bénéficient d’une couverture médicale assurée par l’employeur, 53,3% en milieu urbain et 23,4% en milieu rural, 58,8% parmi les femmes et 42% parmi les hommes. Pour les auto-employés, cette part est de 4,2%. Près d’un actif occupé sur 4 (24,4%) est affilié à un système de retraite, 37,1% en milieu urbain et 6,8% en milieu rural. Le taux de couverture par un système de retraite est légèrement plus élevé parmi les femmes que les hommes, respectivement 28,7%et 23,1%. Par ailleurs, plus de la moitié des salariés (45,4%) disposent d’un contrat formalisant leur relation avec l’employeur. Cette part s’élève à 59,1% parmi les femmes contre 41,9% parmi les hommes. Les travailleurs dans l’agriculture et les BTP enregistrent les taux les plus faibles de contractualisation, 16,9% et 17,8%, respectivement. Alors que, les travailleurs dans l’industrie et les services sont contractualisés à hauteur de 59,1% et 56,6%, respectivement. Près d’un actif occupé sur 10 (10,5%) exerce un emploi
Maroc. Seul un quart des actifs occupés bénéficiaient d’ une couverture médicale en 2020

En 2020, seuls 24,7% des actifs occupés ont bénéficié d’une couverture médicale liée à l’emploi contre 24,1% en 2019, selon les chiffres publiés par le Haut-commissariat au plan (HCP). L’analyse des données fait ressortir de très fortes disparités par zones géographiques, 36,6% dans les villes et 8,2% à la campagne. En 2019, cette proportion était de 36,4% en milieu urbain et 7,8% en milieu rural. Selon l’institution publique, «la part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s’améliore nettement au fur et à mesure que le niveau de diplôme s’élève. Elle passe de 10,7% parmi les personnes n’ayant aucun diplôme à 72,8% parmi celles ayant un diplôme supérieur». Dans une note d’information sur les principales caractéristiques de la population active occupée en 2020, elle précise que les actifs occupés exerçant dans l’”industrie y compris l’artisanat” enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé avec 42,2%, suivis de ceux relevant du secteur des services (36,5%), des BTP (13%) et de l’agriculture, forêt et pêche (4,6%). La même source indique qu’« un peu moins de la moitié (46,1%) des salariés bénéficient d’une couverture médicale assurée par l’employeur, 53,4% en milieu urbain et 25,1% en milieu rural, 57,3% parmi les femmes et 43,3% parmi les hommes ». D’après la note, qui dresse le portrait de la population active occupée en 2020, ses principales caractéristiques et son évolution par rapport à 2019, près d’un actif occupé sur 4 (24,1%) est affilié à un système de retraite, 36,3% en milieu urbain et 7,1% en milieu rural, peut-on lire. Ces mêmes données montrent que le taux de couverture par un système de retraite est légèrement plus élevé parmi les femmes que les hommes, respectivement 27,5% et 23,1%, souligne le Haut-commissariat au plan. Comme l’explique l’institution, «cette proportion passe de 8,6% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans à 27,7% parmi les personnes âgées de 35 à 44 ans et de 9,9% parmi les actifs occupés n’ayant aucun diplôme à 72,4% parmi ceux ayant un diplôme supérieur». La note d’information du HCP fait, par ailleurs, remarquer qu’un peu plus de la moitié des salariés, soit 55,2%, ne disposent d’aucun contrat formalisant leur relation avec l’employeur (54,9% en 2019). D’après les chiffres recueillis par le Haut-commissariat, un peu plus du quart (26,4%) disposent d’un contrat à durée indéterminée, 12,2% d’un contrat à durée déterminée et 6,2% d’un contrat verbal, ajoutant que la part des salariés ne disposant d’aucun contrat s’élève à 43,2% parmi les femmes contre 58,2% parmi les hommes, respectivement 43% contre 58% en 2019. L’enquête du HCP révèle en outre que «les salariés âgés de 15 à 29 ans et les personnes n’ayant aucun diplôme sont les plus touchés par le travail sans contrat avec respectivement 62,7% et 74,4%». Si l’on en croit toujours le Haut-commissariat, environ 14% des actifs occupés exercent un emploi non rémunéré, les ruraux, avec 29,9%, plus que les citadins (3%) et les femmes, avec 35%, plus que les hommes (8,6%). A noter que les personnes n’ayant aucun diplôme sont également plus touchées par l’emploi non rémunéré avec 18,5% contre 12,5% pour celles ayant un diplôme moyen et 2,5 pour celles ayant un diplôme supérieur. Près d’un actif occupé sur 10 (9,5%) exerce un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 12,3% en milieu rural et 7,5% en milieu urbain. Ces parts étaient respectivement de 9,2%, 11,6% et 7,4% en 2019. Dans sa note, le HCP se penche aussi sur la faible qualification des actifs occupés. Il révèle ainsi que l’année dernière, un peu plus de la moitié (54,3%) des actifs occupés n’ont aucun diplôme, 30,5% ont un diplôme de niveau moyen et 15,2% un diplôme de niveau supérieur. On y apprend également que «parmi les actifs occupés exerçant dans le secteur de l’”agriculture, forêt et pêche”, 80,8% n’ont aucun diplôme» et que cette proportion n’atteindrait que 59,2% dans le secteur des BTP, 45,2% dans l’industrie (y compris l’artisanat) et 37,4% dans les services. Pour rappel, le volume d’emploi a chuté de 3,9%, au niveau national, passant de 10.975.000, en 2019, à 10.542.000 en 2020. Ce qui représente une perte de 432.000 postes d’emplois dont 295.000 en milieu rural (-6,3%). Alain Bouithy
Maroc: Les actifs chômeurs sont relativement plus diplômés que les actifs occupés

Les taux de diplômés de l’enseignement général et de la formation professionnelle les plus élevés se trouvent dans la population en chômage, indique une récente étude publiée par le Haut-commissariat au plan (HCP) soulignant qu’ils sont respectivement près de 48% et 17% environ. L’étude dont les principales conclusions ont été présentées mercredi au siège de l’organisme public, à Rabat, fait toutefois observer que la population du Maroc en emploi compte plus de diplômés que la population active, avec respectivement près de 48% et 51%. Par ailleurs, selon les chiffres collectés par le HCP, les diplômés de l’enseignement général aussi bien que ceux de la formation professionnelle en constituent un pourcentage plus faible, avec respectivement 38% au lieu de 40% et près de 10% au lieu de 11%. Cette valorisation relative du niveau de qualification générale de la population en chômage trouve son origine dans le différentiel d’impact de ce dernier sur le type de formation et les niveaux de qualification et de diplôme, explique le HCP. Selon Ahmed Lahlimi, « globalement, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est en moyenne annuelle de près de 20% et avoisine 26% environ dans la catégorie des diplômés de la formation professionnelle et près de 11,2% dans celle des actifs occupés sans diplôme ». Autre observation relevée par le ministre: le taux de chômage a tendance à s’élever de la base au sommet de la pyramide des niveaux de formation et des diplômes de la formation professionnelle, alors que cette tendance est globalement inverse dans le cas de la pyramide des niveaux et des diplômes de l’enseignement général. Le Haut-commissaire fait ainsi observer que « les taux de chômage baissent avec les diplômes de l’enseignement général, du niveau secondaire, collégial jusqu’au niveau du DEUG, passant de 22% environ à 15% respectivement et vont au-delà de la licence à environ 19% parmi les licenciés, à 16% parmi les DEA/DES/Master, pour baisser à 7,7% parmi les ingénieurs et cadres supérieurs et à 4% parmi les docteurs ». Si l’assertion selon laquelle le taux chômage s’élèverait systématiquement avec les niveaux de diplômes au Maroc est à nuancer, le Haut-commissaire affirme en revanche qu’elle est parfaitement fondée en ce qui concerne la formation professionnelle. En effet, il explique que le chômage des diplômés de la formation professionnelle augmente d’environ 21% parmi les diplômés d’initiation professionnelle, à 26% parmi les diplômés spécialisés, à 29% parmi les qualifiés et à près de 27% parmi les techniciens spécialisés. A noter que plus de la moitié de la population active occupée (52,2%) ne détient aucun diplôme contre 34,2% pour la population en chômage. L’étude, qui s’est intéressée à la population active par diplôme, indique que 47,8% parmi la première population et 65,8% parmi la seconde ont au moins le certificat primaire. Cette répartition montre en conséquence que les actifs chômeurs sont relativement plus diplômés que les actifs occupés. Il ressort aussi de l’étude que 38% des actifs occupés sont diplômés de l’enseignement général et 9,8% ont un diplôme de formation professionnelle. Ces proportions, parmi la population en chômage, sont de 48,4% et de 17,4% respectivement. Le taux de chômage des diplômés de l’enseignement général est de 19,7% contre 25,5% pour les diplômés de la formation professionnelle et 11,2% pour les actifs occupés sans diplôme. L’autre enseignement suggéré par l’étude vient de la structure de l’adéquation qui fait état de neuf actifs occupés sur dix en situation d’adéquation ou de surclassement. « La correspondance entre les catégories selon le diplôme et celle selon la profession exercée montrent que 45,7% de la population active occupée est en situation d’adéquation, 7,6% en situation de déclassement et 46,7% en situation de surclassement », explique le HCP soulignant que le taux de déclassement passe au double si l’on se limite aux diplômés seulement en écartant les sans diplômes (16,1%). En détail, en ce qui concerne de l’adéquation par diplôme, Ahmed Lahlimi note qu’en emploi, avec un taux moyen national de 7,6% parmi l’ensemble des diplômés, les diplômés de la formation professionnelle enregistrent un taux global de déclassement trois fois supérieur à celui qui affecte les diplômés de l’enseignement général. En effet, « les diplômés de l’enseignement général ont enregistré un taux de déclassement de 11,6% contre 33,6% pour les diplômes de formation professionnelle, soit trois fois », relève le HCP ajoutant que le taux d’adéquation des diplômés de formation professionnelle, de 58,5%, est légèrement supérieur à celui des diplômés de l’enseignement général, de 51,4%. Ainsi, l’étude conclut que les diplômés de formation professionnelle actifs ont tendance à être plutôt déclassés que surclassés. Pour le ministre, la « disparité entre les taux de déclassement des diplômés des deux types d’enseignement se retrouve aussi bien au niveau des professions exercées par leurs détenteurs que dans les métiers que ces derniers exercent et les secteurs d’activité qui les emploient ». A noter que les déclassements restent particulièrement élevés dans «l’agriculture, sylviculture et pêche», «l’industrie extractive et manufacturière», ou encore le BTP où l’offre d’emplois est élevée et peu qualifiée. En revanche, ils ont tendance à se réduire dans l’administration publique, l’enseignement et la santé, dont les emplois exigent plus de qualification, affirme le HCP. Commentant ce point, Ahmed Lahlimi précise que « les déclassements, parmi la catégorie des diplômés, sont relativement insignifiants dans les professions où le recrutement obéit à un référenciel strict de compétences ou encore celles dont l’exercice est subordonné à des formations spécifiques ». Ainsi, il constate que l’adéquation entre emplois et formations ressort d’une façon notoire dans les professions relevant, par exemple, du système financier, de l’administration publique, de la santé ou encore des domaines religieux ou sécuritaire. Concernant l’adéquation par profession, il ressort que deux groupes de professions (72,4%) enregistrent les taux de déclassement les plus importants. L’étude pointe du doigt les « employés» (20,9%) et des « manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers » (15,1%). Ces deux catégories représentent respectivement 38,8% et 33,6% des actifs occupés en situation de déclassement. Précisons que les employés administratifs enregistrent le