Les données publiées par l’Office des changes montrent que les exportations du secteur aéronautique, qui se sont chiffrées à 21,86 milliards de dirhams (MMDH) au terme des 10 premiers mois de l’année 2024, continuent de cartonner. Elles avaient atteint 18,640 MMDH au cours de la même période de 2023.
D’après les experts de l’institution publique, elles ont connu une progression de +17,3% à +3,22 MMDH au titre de cette période, grâce à l’accroissement des ventes du segment de l’assemblage de +26,9% à +3,01 MMDH et des exportations du segment EWIS (Electrical Wiring Interconnection System – système d’interconnexion de câblage électrique) de +2,6% à +187MDH, atteignant respectivement 14,26 MMDH et 7,51 MMDH à fin octobre, indique l’Office dans son récent bulletin sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs.
Il est important de constater que l’évolution des exportations de ce secteur enregistre un léger ralentissement comparé au mois précédent. En effet, en septembre dernier, elles avaient progressé de +20,2% à +3,29 MMDH. Cette évolution avait été attribuée à l’accroissement des ventes du segment de l’assemblage de +3,07 MMDH et des exportations du segment EWIS de +205MDH.
Rappelons que ces exportations avaient connu une forte progression de +21,2% en août dernier mais n’avaient progressé que de +3,04 MMDH après un accroissement des ventes du segment de l’assemblage de +2,87 MMDH, et des exportations du segment EWIS de +156MDH.
Quoi qu’il en soit, ces évolutions ne seraient qu’un leurre pour le Groupe socialiste-Opposition ittihadie qui s’est exprimé récemment sur l’évolution de ce secteur à la Chambre des conseillers.
En effet, lors de la séance mensuelle des questions orales sur la politique générale du gouvernement axée sur «la politique nationale d’industrialisation», le président du Groupe socialiste-Opposition ittihadie, Youssef Aïdi, a déploré le fait que «le Maroc se cantonne principalement à la fabrication de pièces relativement simples ».
Malgré l’implantation de plus de 140 entreprises internationales, ce dernier constate en outre que le Maroc ne dispose pas de « compétences avancées en matière de conception et d’ingénierie, ce qui le relègue au rang de sous-traitant et non de créateur dans la chaîne de valeur mondiale».
Les critiques du Groupe socialiste ont porté aussi sur la politique du gouvernement dans le secteur de l’agro-industrie estimant qu’en dépit de l’abondance de ses ressources agricoles et ses capacités à produire plus, « le Maroc demeure fortement dépendant des importations de produits alimentaires».
Pour l’opposition, «cela reflète notre faible capacité au niveau de l’industrie de transformation et, par conséquent, l’exportation de matières premières et leur importation après leur transformation constituent un fardeau majeur pour l’économie».
Il est à souligner qu’au terme des 10 premiers mois de 2024, les exportations ont progressé de +2,9%, soit +1.972MDH pour atteindre 69,76 MMDH contre 67,790 MMDH enregistrés durant la même période de l’année écoulée.
Selon les explications de l’Office, cette évolution est justifiée par l’accroissement des exportations de l’agriculture, sylviculture et chasse (+1,56 MMDH) et des exportations de l’industrie alimentaire (+306MDH).
Dans son bulletin, l’Office des changes fait également état d’une hausse de +8%, soit +9,75 MMDH des ventes dans le secteur automobile. Cette évolution fait suite à l’augmentation des ventes du segment de la construction (+3,76 MMDH), du segment du câblage (+3,32 MMDH) et du segment de l’intérieur véhicules et sièges (+1,33 MMDH).
Rappelons également que lors de son intervention à la Chambre des conseillers, Youssef Aïdi a fait le constat suivant : «Dans le secteur de l’automobile, et bien que le Maroc soit leader en Afrique avec une capacité de production dépassant 700.000 véhicules par an, ce succès quantitatif masque une fragilité structurelle ».
A ses yeux, « le taux d’intégration locale dans les composants technologiques de pointe reste modeste, le pays étant incapable de produire des éléments essentiels comme les moteurs et les systèmes électroniques avancés », avait-il ajouté constatant, par ailleurs, que les voitures made in Morocco peinent à gagner la confiance des Marocains, qui privilégient les véhicules importés.
Egalement en progression, les exportations des phosphates et dérivés ont bondi de +12,5% (+7,60 MMDH) pour se chiffrer à 68,33 MMDH contre 60,734 un an plus tôt ; en raison, principalement, de la hausse des ventes des engrais naturels et chimiques (+4,49 MMDH), des phosphates (+2,05 MMDH) et des ventes de l’acide phosphorique (+1,05 MMDH).
Quant aux exportations du secteur textile, elles sont accusé un recul de 0,5% (-210MDH), du fait essentiellement de la baisse des exportations de chaussures (-201MDH).
Alain Bouithy