L’Orchestre « Jeunes Bantous ». Amant des Bantous de la capitale, son niveau fut exceptionnel.

La richesse d’un groupe

Les Brazzavillois ont eu à apprécier la richesse de cet orchestre quand il lui arrivait d’interpréter habilement les œuvres de son aîné Bantous de la capitale. Les Jeunes Bantous, frais émoulus du « conservatoire Bantous », jouaient de la rumba m-rock, puis balançaient comme des fous sur une salsa endiablée.

1966 – Une année marquante dans la musique dansante

Tout commence en 1966, lorsque François Bazebizonza, Jean Nsonga et Jean-Baptiste Mahoukou allias « Chinois » décident de former un petit groupe pour animer leur sobre quartier beaucoup connu pour abriter un des vieux cimetières de Brazzaville. Pour arriver au but, ils font appel à trois amis de Kinshasa, notamment Nelly, Zepas et Kodi pour constituer une équipe homogène.

Une fois, l’équipe en place, va se poser l’épineux problème des instruments de musique. Roger Malonga, marin de retour d’une formation à Dakar (Sénégal) a ramené avec lui quelques instruments de base, qu’il n’hésite pas à mettre à la disposition du groupe, qui commence à donner des concerts dans les dancings « « Chez Tchalgos », « Chez Bourreau » et « Chez Hugues » à Bacongo et à Makélékélé. L’orchestre s’affirme et commence à attirer l’attention du public connaisseur. Il se spécialise à l’interprétation des œuvres des Bantous de la capitale, son idole. Et ça mord.

Le baptême par Jean-Serge Essous

Le jeune groupe recevra alors un jour, au bar Tchalgos, la visite de Pandi, Essous et Alphonso, trois éminents membres des Bantous de la capitale. Ils s’émerveillent du groupe avant de l’accompagner tout au long de la soirée qui aura pour mérite, le baptême du groupe « Jeunes Bantous » par Jean Serge Essous. Ce baptême sera suivi par la remise par les Bantous, (de retour du Premier festival des arts nègres de Dakar en 1966) d’un Equipment professionnel de musique.

Dès lors le succès de l’orchestre Jeunes Bantous, à la tête duquel se trouve Jean-Baptiste Mahoukou « Chinois » (agent de la tévision congolaise) va grandissant. Les bals du groupe se donnent désormais « Chez Faignond » à Poto-Poto et « Chez Tchalgos à Moukounzi-Ngouaka. Le développement de la télévision congolaise va jouer un rôle important dans l’évolution de ce groupe qui avait beaucoup de facilités de passer dans plusieurs émissions. Très vite il va rivaliser avec la popularité des orchestres de cette période et de perdurer dans le format qui était le sien.

D’autres éléments marquant ce groupe : la composition d’une chanson publicitaire pour la Brasserie Primus, et l’élévation du journaliste-musicien Claude Bivoua, à la présidence de l’orchestre « Jeunes Bantous »

1972 – La fin d’un rêve

Comme bon nombre d’orchestres, les années 70 ont constitué une période absolument difficile, lorsque les musiciens des groupes vocaux, et ceux des établissements scolaires ont envahi l’espace en se constituant en orchestre nouvelle génération. Faute de soutien, que l’orchestre Bantous ne pouvait plus lui accordé (période de l’avènement des Nzoys et du Trio Cepakos) Le groupe Jeunes Bantous a cessé d’exister. Il a toutefois mérité tous les éloges, après avoir conquis le difficile public brazzavillois pendant six ans.

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