Dieudonné Loussakou : Les Bantous de la capitale méritent plus de considération

Dans un entretien accordé à notre confrère Véran Carrhol Yanga de la Semaine Africaine, le président l’orchestre Les Bantous de la capitale, Dieudonné Loussakou, a lancé un message aux mélomanes, à l’occasion des 56 ans de cette formation légendaire.

Dieudonné Loussakou a d’emblée demandé à tous les mélomanes et aux promoteurs de la musique congolaise de ne pas oublier ce grand groupe, rappelant que « c’est le plus vieil orchestre du Congo. C’est le seul orchestre qui a subsisté, depuis 59 ».

En effet, a-t-il poursuivi, « nous avons eu les orchestres Cercul Jazz, Negro Band, Tembo, Kamikaze, Le Peuple, que sais-je encore…Tous n’existent plus, mais Les Bantous, les Aragon du Congo, sont toujours là ». Méconnaitre.

Si le groupe a pu tenir après autant d’années, le président de cette formation fait un constat amer : la valeur et le caractère mythique de cet orchestre ne sont pas reconnus. Il en veut pour preuve le fait que, « par exemple, au dernier Fespam, Les Bantous n’ont pas été invités. Pour nous, c’est un scandale, on invite Aragon, qu’on compare avec les Bantous, mais nous ne sommes pas invités ».

Plus grave encore, « Les Bantous, pour contribuer au Fespam, ont produit, à leurs frais, un clip publicitaire, que nous avons déposé au Fespam, mais ce clip n’a même pas été visionné, pour qu’il soit diffusé sur les médias, afin de faire la promotion du Fespam. Tout cela décourage », a-t-il fustigé.
A propos des aides, il reconnaît que « nous ne pouvons pas demander plus, tout ce que nous demandons, c’est qu’on appelle les Bantous de la capitale à animer des spectacles, des événements, et cela fera partie des recettes qui peuvent nourrir les musiciens. Nous ne demandons pas des dons exceptionnels, mais que les Bantous soient toujours appelés à accompagner les plus grandes manifestations nationales, et les cachets qui leur seront versés pourront servir à faire vivre l’orchestre ».
Dieudonné Loussakou ne cache qu’ « aujourd’hui, l’orchestre vit des prêts bancaires » qu’il contracte, lui-même. Et de se demander «jusqu’à quand ça va continuer comme ça? »
Au-delà des difficultés que rencontre le groupe, son président a estimé que « Les Bantous doivent être considérés, ils doivent sentir que, dans ce pays, on les aime, on les utilise. Il y a deux doyens qui sont malades, Célestin Nkouka et Edo Nganga. Ce sont les Bantous, eux-mêmes, qui s’en occupent. Personne ne leur porte assistance. Est-ce de cette manière qu’on va être reconnaissant envers ceux qui ont fondé Les Bantous de la capitale, qui continuent à faire la gloire de la musique africaine et congolaise? C’est une question que je soumets au public ».
Pour rappel, Les Bantous de la capitale ont été fondé un certain 15 août 1959.

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