Bassirou Diomaye Faye et la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal : le temps des mea culpa ?

PARLONS-EN. La résiliation unilatérale des accords de coopération militaire qui liaient le Tchad et le Sénégal à la France a surpris plus d’un observateur. Personne ne croyait cela possible. Dans les milieux dits panafricains, on s’était même montré très critique à l’égard du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, accusé d’avoir trahi sa promesse de rompre avec les mauvaises habitudes du passé, contribuant ainsi, selon ses détracteurs, pour la plupart non sénégalais, à faire vivre une Françafrique qui refuse de mourir, pour reprendre le titre d’un livre paru, il y a peu. Je dois dire que je suis l’un de très rares Africains en dehors du Sénégal à avoir appelé à la prudence, à avoir accordé le bénéfice du doute et de la bonne foi au président Bassirou Diomaye Faye. Cela m’a d’ailleurs été reproché, mais comme je le dis souvent quand il est question d’analyse d’enjeux politiques et géopolitiques importants, il faut savoir laisser le temps au temps. Il y a de ces choses, de ces événements dont on ne saisit le sens que dans la durée. Comme j’ai eu à le souligner, en réaction aux critiques visant Bassirou Diomaye Faye, ce dernier n’est plus un activiste politique pour se comporter comme le veulent certains militants panafricains. On n’a plus affaire à un simple opposant de Dakar vociférant contre la France, mais à un chef d’État qui est confronté à la dure réalité du pouvoir et qui a certainement des informations que nous n’avons pas. Il faut constamment garder cela à l’esprit avant de juger et de condamner facilement. Quand on travaille sur les affaires sensibles, notamment les affaires d’État, on apprend à douter de soi-même, à privilégier la nuance et surtout à être humble. Critiquer en ignorant certaines réalités et vérités ne sert à rien. Bref. En appelant au démantèlement des bases militaires françaises au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye rappelle qu’il est et reste la même personne qui a promis la rupture à son peuple, et par extension à cette Afrique déterminée à se faire respecter sur la scène internationale. Honnêteté intellectuelle oblige, certains militants panafricains doivent faire leur mea culpa. C’est juste un avis, le mien. Je bois mon lait nsambarisé… Par Patrick Mbeko
SENEGAL. Le chef de l’État annonce la dissolution de l’Assemblée nationale

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé, jeudi soir, dans un message à la nation, la dissolution de l’Assemblée nationale. ”En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l’article 87 de la Constitution, et après avoir consulté le Conseil Constitutionnel sur la bonne date, le Premier Ministre et le Président de l’Assemblée nationale, sur l’opportunité, je dissous l’Assemblée nationale. La date des élections législatives est ainsi fixée au dimanche 17 novembre 2024”, a dit le chef de l’Etat. Il a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale pour ”demander au peuple souverain les moyens institutionnels” qui lui permettront ”de donner corps à la transformation systémique” qu’il avait ”promise”. Rappelant que le 24 mars 2024, ‘’le Peuple Sénégalais a fait le choix de la rupture et de la transformation systémique’’ en l’’élisant au premier tour de l’élection présidentielle, Bassirou Diomaye Faye a dit avoir constaté ‘’malheureusement, [que] la majorité parlementaire a décidé de ramer à contrecourant de la volonté du peuple Sénégalais (…)’’. Selon lui, cette majorité a d’abord, refusé, le 29 juin 2024, de tenir le débat d’orientation budgétaire pourtant obligatoire, pour ‘’’le motif simpliste d’une supposée attaque reçue sur le terrain politique’’. ‘’Cette violation d’une obligation légale prévue par l’article 56 de la loi organique relative aux lois de finances aura gravement contribué à ternir l’image du Sénégal aux yeux des institutions internationales’’, a-t-il ajouté. Elle a ensuite rejeté, le jeudi 29 août 2024, ‘’le projet de révision constitutionnelle visant à concrétiser la promesse’’ qu’il avait faite‘’ au peuple de supprimer le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), alors que la situation des finances publiques impose urgemment de rationaliser les dépenses publiques’’. ‘’Enfin, a t-il relevé, en allant jusqu’à l’usurpation des prérogatives constitutionnelles du Président de la République pour fixer une date pour la Déclaration de politique générale, en violation flagrante de l’article 84 de la Constitution et de l’article 97 de la loi organique portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Sans parler de la menace d’une motion de censure que cette majorité fait planer sur le gouvernement !’’. Bassirou Diomaye Faye a souligné qu’en imposant, ‘‘par la force du Droit, la date du 13 septembre 2024 pour la Déclaration de politique générale, il ne s’est pas agi de duper le Peuple Sénégalais mais simplement d’asseoir fermement l’autorité de la Loi’’. Il dit vouloir rappeler, par les actes, que ‘’l’ordre politique, sous (son) magistère, ne supplantera jamais l’ordre légal’’. ‘’Il y allait donc de mon devoir juridique, éthique et moral de ne céder la moindre parcelle de tolérance aux contempteurs de la Loi’’, a déclaré le chef de l’Etat, qui dit en avoir conclu, que ‘’le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire, dans le seul intérêt du peuple Sénégalais était une illusion’’. ‘’Celle-ci ayant décidé de se détourner du Peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en œuvre du Projet sur la base duquel j’ai été élu’’, a-t-il déploré. Selon lui, ‘’aujourd’hui, plus que jamais, l’heure est venue d’ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat’’. ‘’L’article 3 de notre Constitution rappelle que la souveraineté nationale appartient au peuple. Ce faisant, le peuple est invité à reprendre ses titres d’habilitation et à décider souverainement si l’Assemblée nationale doit refléter les aspirations profondes de changement qui se sont exprimées au soir du 24 mars 2024 ou si elle doit demeurer encore le dernier avatar bloquant d’un régime déchu’’, a-t-il dit. Il a assuré qu’en tout état de cause, ‘’le gouvernement garantit la bonne organisation des élections et l’expression libre et démocratique du choix du peuple et que le meilleur gagne’’. APS
Au Sénégal, les enjeux de renégociation des contrats miniers
Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye a annoncé, dans son programme de gouvernement, sa volonté de renégocier les principaux contrats économiques conclus avec des compagnies étrangères. Le Sénégal est en effet producteur d’or, de zircon, de fer et de phosphates. Mais les allusions du président Bassirou Diomaye Faye concernent surtout les contrats conclus avec des compagnies étrangères. Au cœur de ses préoccupations se trouvent les accords miniers, mais aussi les contrats concernant le pétrole et le gaz, dont l’exploitation devrait commencer cette année. De même que les fonds marins avec la pêche, rappelle l’économiste Antoine Faye, expert en bonne gouvernance… Lire ls suite sur DW
Discours du Premier Ministre M. Ousmane Sonko après sa nomination par le Pr Bassirou Diomaye Faye (RTS)

Sénégal: Bassirou Diomaye Faye a mis l’avion présidentiel à la disposition de Macky Sall
Juste après la cérémonie de passation de service, le Président sortant a rapidement quitté le sol sénégalais. Il s’est d’abord rendu à Bissau puis à La Mecque pour accomplir son petit pèlerinage, l’oumra. Il est monté pour cela à bord de l’aéronef présidentiel que le nouveau chef d’État lui a prêté pour quelques jours, relatent les médias locaux. Après son déplacement à La Mecque, Macky Sall devrait se rendre en France ou au Maroc, pays dans lequel sa famille a déménagé. En novembre 2023, il a été nommé envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples (4P) par le Président français Emmanuel Macron. Ce geste de solidarité de Bassirou Diomaye Faye n’est cependant pas nouveau. En 2012, Macky Sall avait lui-même rendu un tel service à son prédécesseur, Abdoulaye Wade. Ce dernier s’était alors rendu à Paris, à La Mecque et dans le Golfe. Retrouvez cet article sur Sputniknews
Sénégal: Ousmane Sonko nouveau premier ministre

Bassirou Diomaye Faye a nommé Ousmane Sonko Premier ministre. Cette nomination quasi attendue est intervenue quelques heures seulement après sa prise de fonction en tant que cinquième Président de la République du Sénégal. Pour rappel, le Président sénégalais a prêté serment mardi 2 avril 2024 au Centre des Expositions de Diamniadio lors d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence de sommités et de personnalités nationales et internationales. Comme l’ont relevé les services de communication de la présidence, « la présence de Chefs d’Etat et gouvernement à cette cérémonie d’investiture s’inscrit dans la logique des excellentes relations d’amitié et de coopération entre le Sénégal et les autres pays africains ». Adrien Thyg
Les Espérances du Monde Sportif envers le Nouveau Président de la République du Sénégal !

Le Sénégal a récemment élu un nouveau Président de la République à la suite des élections présidentielles du 24 mars dernier. La campagne électorale de deux semaines qui a précédé le scrutin a révélé une certaine lacune dans l’attention accordée au sport dans les programmes des 19 candidats à la présidence. Un seul candidat semble avoir fait du développement sportif une priorité, et ce candidat n’est autre que le vainqueur, le Président Bassirou Diomaye Faye. Les acteurs du monde sportif ont identifié les manques et exprimé leurs attentes envers le prochain gouvernement. Dix-neuf candidats se disputaient les voix de plus de 7 millions de Sénégalais appelés aux urnes le dimanche 24 mars 2024. Cette élection présidentielle a captivé non seulement les 18 millions de Sénégalais, mais aussi l’Afrique et le monde entier. L’intérêt porté au Sénégal par le reste du monde peut s’expliquer par les récentes découvertes de ressources pétrolières, gazières et minières, ainsi que par les tensions politiques des trois dernières années. Les propositions des divers candidats mettent en évidence le fait que certains domaines, dont le sport, sont négligés, voire minimisés. Le Sport, un Domaine Négligé dans la Campagne Parmi les secteurs clés tels que l’économie, le pouvoir d’achat, l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, l’agriculture, la bonne gouvernance et l’éducation, le sport a été relégué au second plan par les candidats. Pourtant, le sport pourrait représenter une véritable force économique et de stabilité dans un pays où 75% de la population a moins de 35 ans, selon le dernier rapport de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). Plus d’un Sénégalais sur deux est âgé de moins de 18 ans, ce qui fait de la jeunesse un véritable enjeu pour les candidats à la présidence. Parmi les 19 candidats, un seul semble avoir élaboré un programme significatif pour le sport, comme l’a observé le Dr Mamadou Koumé, qui a examiné attentivement les programmes et les politiques sportives. « Il est évident que Bassirou Diomaye Faye propose le programme le plus complet pour le sport », affirme-t-il. « Il met l’accent sur les besoins du sport sénégalais, notamment le financement, la promotion du sport à l’école, la formation et le soutien aux sports d’élite. En revanche, les programmes des autres candidats sont souvent succincts voire inexistants en ce qui concerne le sport. » Ces dernières années, le sport a apporté beaucoup de joie aux Sénégalais, comme en témoigne la domination du football sénégalais sur le continent entre 2022 et 2023. Cette réussite a même incité certains responsables politiques à investir dans les fédérations et les associations sportives pour accroître leur popularité. Cependant, cet engouement ne s’est pas reflété dans les programmes des candidats à la présidence, à l’exception de celui du président Diomaye Faye, qui a été élu dès le premier tour. Son programme est certainement le plus prometteur et ouvre de nouvelles perspectives pour le sport au Sénégal. S’il parvient à mettre en œuvre ces réformes proposées, cela bénéficiera grandement au sport sénégalais. Un Vaste Chantier en Attente Le monde du sport a déjà identifié les défis qui entravent son développement. Pour le président de l’Association Sénégalaise des Managers du Sport, Samsidine Diatta, il est nécessaire de revoir l’approche politique envers le sport. « Nous reconnaissons les efforts du président sortant pour sa contribution aux succès récents du football, mais il reste encore beaucoup à faire », déclare-t-il. « Le football et, dans une moindre mesure, la lutte traditionnelle, ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’un secteur sportif ravagé par des décennies d’erreurs politiques. Le sport aurait dû être un moteur de développement humain et économique pour le pays, mais il est devenu négligé par les politiques publiques. » Bien que le deuxième mandat du président sortant, entre 2019 et 2024, ait été marqué par d’importantes réalisations en termes d’infrastructures sportives telles que l’Arène Nationale, la Dakar Arena, le Stade Abdoulaye Wade et son annexe, le Sénégal souffre toujours d’un manque criant de terrains et d’équipements sportifs. « Le sport est un phénomène dynamique au Sénégal, mais il manque cruellement de moyens financiers et d’infrastructures », souligne M. Koumé, également ancien Directeur de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS). Le Comité Olympique Sénégalais (CNOSS) est également préoccupé par l’avenir du sport avec ce changement de leadership. Son secrétaire général à la commission technique, M. Avelino Monteiro, déplore que l’État n’ait pas une vision à long terme pour le sport. « Nous devons investir dans le sport dès maintenant pour en récolter les fruits plus tard », affirme-t-il. « Malheureusement, l’État se contente souvent de réagir aux résultats au lieu d’investir de manière proactive. Il est temps de changer cette approche. » Priorité au Sport Scolaire et au Financement du Sport d’Élite Les acteurs du sport ont formulé plusieurs demandes à l’attention du prochain Président, qui prêtera serment le 2 avril prochain. Parmi ces demandes figurent le renforcement du sport à la base et l’augmentation du financement du sport. « Il ne faut pas se concentrer uniquement sur les sports de haut niveau, mais investir également dans la base », souligne M. Monteiro. « En investissant dans la jeunesse, nous investissons dans l’avenir du sport sénégalais. » Dans le domaine de la compétition, le financement reste un problème majeur. « Il est essentiel de trouver des moyens pour soutenir tous les sports, pas seulement le football », explique M. Koumé. « Le sport sénégalais souffre de nombreuses lacunes et doit être mieux structuré et organisé. » Samsidine Diatta se montre optimiste après avoir échangé avec des collaborateurs du futur Président. « Il s’est engagé à faire du Sénégal une nation sportive », déclare-t-il. « Il est temps d’opérer des transformations profondes dans la gouvernance et le financement du sport sénégalais. Nous attendons une politique sportive ambitieuse qui soutiendra à la fois les pratiques de masse et les performances de haut niveau. » En conclusion, le sport au Sénégal est à un tournant crucial de son histoire. Le prochain Président aura la responsabilité de transformer ce secteur pour en faire un véritable levier de développement humain, économique et social. Ya Willy.
Sénégal : l’élection de Bassirou Diomaye Faye, qui a deux épouses, consacre la « tradition de la polygamie »
La scène est inédite au Sénégal. À quelques minutes seulement de la fin de la campagne présidentielle, Bassirou Diomaye Faye s’avance d’un pas mesuré sur une tribune en tenant la main de ses deux épouses, Marie et Absa. Applaudi par des milliers de sympathisants en liesse, le candidat de la rupture et du panafricanisme a fait le choix d’afficher ouvertement sa polygamie, une pratique traditionnelle et religieuse solidement ancrée dans la culture sénégalaise, avant son élection triomphante dès le premier tour du scrutin avec 54,28 % des voix. Méconnue jusque-là, Marie Khone, la première femme qu’il a épousée il y a quinze ans et avec laquelle il a quatre enfants, est originaire du même village que lui. Il s’est marié à la seconde, Absa, il y a un peu plus d’un an. « C’est une consécration de la tradition de la polygamie au sommet de l’État avec une situation qui va coller à la réalité sénégalaise »… Lire la suite sur Leparisien.fr