Le FMI annonce ses prévisions pour le Maroc

ECONOMIE. Avec l’arrivée du printemps, s’amorce une nouvelle valse des prévisions économiques servies par les institutions nationales et internationales. Mardi 11, le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert le bal en annonçant ses pronostics pour le Maroc.

Dans sa dernière édition des «Perspectives de l’économie mondiale», publiées à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale qui se tiennent jusqu’au 16 avril à Washington, le Fonds a ainsi prévu que l’économie marocaine devrait afficher un taux de croissance de 3% au titre de l’année 2023.

Toujours selon les prévisions de l’institution de Bretton Woods, le taux de croissance de l’économie marocaine devrait légèrement s’améliorer au cours de l’année 2024 pour s’établir à 3,1%.

L’inflation attendue à 4,6% cette année

Dans ses prévisions, il est également prévu que le chômage recule cette année  à 11% au lieu de 12,9% enregistrés l’année écoulée. Ce taux devrait se situer à 10,5% l’année suivante, d’après les pronostics de l’institution.

A noter que l’inflation devrait s’élever à 4,6% cette année avant de retomber à 2,8% en 2024 ; tandis que le solde du compte courant du Maroc devrait passer de -4,3% en 2022 à -3,7% en 2023 puis à -3,5% en 2024, comme le rapporte la MAP.

A propos de l’inflation, le Haut-commissariat au plan (HCP) a indiqué récemment que les pressions inflationnistes se seraient accentuées au premier trimestre 2023, avec une hausse des prix à la consommation de 9,4%, au lieu de +8,3% au trimestre précédent et +4% un an plus tôt.

Dans sa note de conjoncture du premier trimestre 2023, l’organisme public a précisé que «c’est au niveau des prix de la composante alimentaire où ces pressions se seraient le plus manifestées, avec une hausse historique de +18,2%, tandis que les prix des produits non-alimentaires auraient augmenté de 3,5%».

De la même source, on a appris en outre que «l’inflation sous-jacente aurait poursuivi avec vigueur son trend haussier, pour s’établir à +8,4% au premier trimestre 2023, après +7,6% au trimestre précédent et +3,5% au cours de la même période de 2022, tirée principalement par l’augmentation continue des prix de sa composante alimentaire responsable de 70% de la hausse ».

De son côté, Bank Al-Maghrib a annoncé récemment que l’inflation devrait rester à des niveaux élevés à moyen terme et qu’après avoir atteint 6,6% en 2022, son plus haut depuis 1992, elle ressortirait en 2023 à 5,5% en moyenne.

Par ailleurs, « sa composante sous-jacente se situerait à 6,2%, soit une révision à la hausse de 2 points de pourcentage par rapport à la prévision de décembre dernier et ce, en raison essentiellement de la flambée des prix de certains produits alimentaires qui y sont inclus », avait indiqué la Banque centrale à l’issue de la première session de l’année 2023 de son Conseil.

A l’échelle mondiale, «nous prévoyons que la croissance mondiale touchera son niveau le plus bas à 2,8% cette année, avant de se redresser légèrement à 3%, soit 0,1 point de pourcentage de moins par rapport à nos projections de janvier », a indiqué l’économiste français Pierre-Olivier Gourinchas.

D’après lui, « l’inflation mondiale va diminuer, mais plus lentement qu’attendu initialement, passant de 8,7% en 2022 à 7% cette année, puis à 4,9% en 2024».

S’il est avéré que c’est dans les pays avancés que le ralentissement économique est le plus marqué, l’économiste français souligne dans son blog que l’inflation recul plus lentement que prévu.

Pierre-Olivier Gourinchas note en outre que « le ralentissement se concentre au sein des pays avancés, en particulier la zone euro et le Royaume-Uni, où l’activité économique devrait respectivement se contracter à 0,8% et –0,3% cette année, avant de se redresser à 1,4% et 1% ».

Il constate, en revanche, qu’en dépit d’une révision à la baisse de 0,5 point de pourcentage, « la croissance économique de nombreux pays émergents et pays en développement s’accélère, passant de 2,8% en 2022 à 4,5% en 2023 ».

Revenons au Maroc pour rappeler que le BMCE Capital Global Research (BKGR) a récemment revu à la baisse le taux de croissance de l’économie nationale le situant à 2,7% pour 2023, au lieu de 2,9% comme il l’avait prévu un mois auparavant.

Dans son récent « Strategy-Mars 2023 », BKGR a toutefois pris le soin de préciser que l’éventuel impact de la pluviométrie de fin de saison, cruciale pour obtenir le niveau normatif de production céréalière, n’est pas encore intégré dans la simulation pour le scénario central, selon la MAP.

Alain Bouithy

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