Le ministre congolais des Hydrocarbures, Bruno Jean Richard Itoua, a annoncé, le 10 août 2022 à la chambre haute que la pénurie de carburant constatée ici et là dans les stations-service ne sera plus qu’un souvenir d’ici deux semaines.
Il a fait cette annonce à l’occasion de la séance de questions orales avec débats au gouvernement et pour faire face à cette situation, le ministre des Hydrocarbures a dit en substance que la Société nationale des pétroles du Congo (S.N.P.C) a mis en place un important programme d’importation de ce produit et que le pays devrait avoir suffisamment de produits pour garantir une autonomie pour lui permettre de revenir à la situation normale d’ici deux semaines.
Il a fait référence à un plan d’actions d’urgence mis en place par le gouvernement, et qui porte sur trois piliers qui consistent à constituer en urgence des stocks, la mise en place des contrats de longue durée qui assurent une fourniture abondante et suffisante pour à la fois garantir l’approvisionnement des stations d’essence et contribuer à la constitution des stocks et la subvention officielle sur laquelle le gouvernement travaille.
Elle permettra à la S.N.P.C de ne plus avoir à supporter le moindre déficit à l’importation. Devant le Sénat, le ministre des Hydrocarbures, Itoua, est revenu sur les raisons de cette crise qui, à son avis, est mondiale. Pour lui, elle n’est que la conséquence du conflit entre la Russie et l’Ukraine.
Abordant la situation sur le plan national, il a dit que cette crise est structurelle avec des réserves n’excédant pas une semaine de consommation. Le moindre dysfonctionnement et retard de production entraînent des perturbations dans la fourniture du carburant. Il a enfin évoqué les raisons d’ordre technique du fait que la Congolaise de raffinage qui fournit le marché local à 60% est en arrêt d’activité.
Cette situation est à l’origine des veillées de milliers de voitures, tant privées que commerciales devant les stations-services, appuyée par une promenade effrénée de bidons de toutes les quantités. Des chauffeurs en profitent pour augmenter le prix de la course qui explose selon la distance, évoquant leurs nuits devant ces lieux de vente de carburant.
Des chauffeurs rapportent qu’ils achètent un baril de 25 litres entre 15 000 et 20 000 Fcfa et la ristourne à reverser aux pompistes des stations-services qui varient entre 2 000 Fcfa et plus. Ils exigent la course à 1 500 Fcfa et la peur est que ce prix ne rabaisse plus. Des autobus jouent également leur partition avec le retour en force de demi-terrains alors qu’ils fonctionnent avec le gasoil qui n’est pourtant pas en rupture.
Florent Sogni Zaou