Le Congo Brazzaville de Sassou au bord de la faillite

La République du Congo, troisième plus gros producteur de pétrole d’Afrique Subsaharienne, est au coeur de nombreux détournements. Un rapport de Global Witness

En juillet 2019, le pays a reçu plusieurs millions de dollars du FMI dans le cadre de son quatrième plan de sauvetage dans des conditions troubles, rappel l’ONG Global Witness. 

Au cœur de cette économie chancelante et pétro-dépendante se trouve la société pétrolière nationale SNPC, véritable boîte noire en proie à des scandales de corruption depuis sa constitution en 1998.

Des revenus pétroliers rétrécis

Sous la pression du FMI, certains comptes et contrats pétroliers jusque-là dissimulés ont enfin été dévoilés au grand jour. Notre analyse exclusive de ces documents permet de mieux comprendre pourquoi le Congo perçoit d’aussi maigres revenus pétroliers – l’équivalent en dollars de moins de 3 % de sa production totale de pétrole et de gaz en 2017, selon l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE). Nous révélons d’apparentes pratiques commerciales abusives utilisées par les sociétés pétrolières étrangères et des millions de dollars de fonds manquants. Nous faisons notamment ressortir les éléments suivants :

Immenses réserves

De manière générale, notre enquête permet de mieux comprendre les flux financiers et pétroliers dans l’une des kleptocraties les plus durables du monde. Nous y livrons un éclairage unique sur les rouages internes d’une société pétrolière nationale, des entreprises généralement opaques qui contrôlent une énorme 90 % de réserves mondiales connues.

Nous exhortons le gouvernement congolais et le FMI à examiner méticuleusement le passif de la SNPC lors des prochaines planifications budgétaires, et notamment des éventuelles analyses de viabilité de la dette. Le FMI, le comité national de l’ITIE ainsi que les autorités et les citoyens congolais devraient exiger que la SNPC fasse preuve de clarté sur le recouvrement des sommes dues et prêtées par l’entreprise d’Etat, ainsi que sur les millions de dollars manquants. Les responsables congolais devraient réviser et, s’il y a lieu, renégocier tout contrat de partage de la production jugé caduc et inéquitable, et soumettre tous les coûts facturés à la SNPC par les sociétés pétrolières internationales à un audit public indépendant.

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