
PELE-MELE. Aéroport international, hôpital ultramoderne… le village de pêcheurs s’est doté des infrastructures les plus modernes dont manque le reste du pays. Le président congolais, réélu le 21 mars avec 88,4% des voix, est de nouveau investi ce vendredi. Il a préparé la cérémonie dans cette vitrine à sa gloire.
Des paons. C’est la première chose qu’on voit en pénétrant dans Oyo, gros village de plusieurs milliers d’habitants au milieu du Congo et fief du président congolais Sassou Nguesso. Seuls ou en meute bien ordonnée, ils divaguent dans les rues, les cours, explorent, picorent, entre deux cris perçants. «Ce sont les paons du Président», murmure-t-on. Leur refuge doré est tout près. Au numéro 1 de l’avenue Denis Sassou Nguesso, l’une des trois artères qui s’étirent à l’entrée de ce bourg de pêcheurs. Et tout indique que leur illustre compagnon est sur zone. Des bérets rouges sont postés à l’entrée de la propriété, le moteur d’un blindé ronfle près d’un de ses flancs débouchant sur l’Alima. «Le fleuve du Président», renseigne à son tour un piroguier sur la rive. En réalité, un affluent du fleuve Congo, qui coule entre des massifs de palmiers, bambous et ficus.
L’avenue est nette, avec ses poubelles bleues fixées à des lampadaires. Le long des murs d’enceinte des résidences, on lorgne parfois un bout de Californie: villa avec larges baies vitrées et briques de verre, gazon impeccable, arbustes taillés, dépendances blanc immaculé. Mais le contraste est criant à deux pas: case en tôle, manguier, cour en terre…
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