Union Africaine: le bug tchadien en question

Union Africaine: le bug tchadien en question

TRIBUNE. Les atermoiements au sommet de l’UA sur la situation du Tchad illustrent si besoin était, la fragilité de nos institutions potiches aux principes alexithymiques qui s’accommodent des humeurs du moment et vouent la rectitude aux gémonies. Confucius disait « Sans principes communs, ce n’est pas la peine de discuter ». Et Rudyard Kipling de persister : « Les principes sont les principes, dussent les rues ruisseler de sang ». Alors, de quoi le sommet extraordinaire de l’UA sur la situation au Tchad est-il le nom ? Face au constat sans échec de deux poids, deux mesures, de principes à Géométrie variable, ces tergiversations sont le parangon de l’aplaventrisme de ceux qu’on appelle sans doute avec raison des sous-préfets de la France car soumis au diktat de l’ancien Maître qui tient la jauge de la bien-pensance, mais aussi de l’infantilisation de tout un continent aux caprices des puissants qui mettent dan le même balancier leurs intérêts égoïstes et la vie des africains. Ceux qui constituent ce syndicat de Chefs d’Etats mafieux, ces présidents aux mandats à manches longues qui n’en finissent pas, devenus de vrais serruriers politiques, faisant sauter les verrous constitutionnels et des stylistes se faisant tailler des constitutions à la mesure de leurs ambitions démesurées sont loin d’être des exemples. Comment oseraient-ils condamner par principe, ce que les masses silencieuses leur reprochent, quand on sait que nombreux de ces dirigeants le sont devenus par simple dévolution atavique ? Comme par hasard, l’Afrique centrale reste le ventre mou de la démocratie en Afrique, un véritable réservoir des régimes totalitaires les plus indécrottables. Comme si elle ne se sentait pas du tout concernée par ce qui se passe au Tchad, la CEEAC, l’organisation sous-régionale en Afrique Centrale n’a pipé mot. Idriss Déby mort, un autre Déby le remplace et cela ne semble gêner personne, pas même Emmanuel Macron qui pose, sourire en coin, aux côtés du Chef de la « Junte » qui a opéré un coup d’Etat de palais. Appelons un chat par un chat ! Son retournement de veste en présence du Président de l’UA reçu à déjeuner à l’Elysée peine à convaincre. La mise en scène a de quoi donner des indices de collusion : pourquoi la France vient-elle mettre son grain de sel dans une affaire qui concerne les africains et d’y associer l’organisation continentale ? Quel Symbole ! Pourquoi ne pas avoir tout de suite condamné ce coup de force ? Rien ne justifie un tel laxisme, pas même les questions sécuritaires. Les militaires ont un métier et doivent prendre à cœur leur rôle : défendre la patrie en étant aux ordres du Chef de l’Etat. Déby fils n’en est pas un. Il n’est pas le plus haut gradé de l’armée pas plus qu’il n’en est le plus intelligent. Il faudrait être volontairement candide pour croire que le Président de l’Assemblée Nationale qui n’en a pas fait déclaration lui-même, aurait abdiqué de son propre Chef. La constitution le préparait à cette tâche. Pourquoi n’avoir pas démissionné avant pour les mêmes raisons ? Il a trahi son sermon et serait susceptible d’être traduit pour haute trahison sous d’autres cieux. Au lieu de cela, on le laisse tranquille. Il a clairement été menacé, cela va sans dire. C’est l’agneau sacrificiel d’une machination sans nom. Il faut en finir avec le paternalisme des colons qui infantilise nos dirigeants que nous n’avons pas élus pour la plupart. Personne n’est dupe. La jeunesse africaine est une chance unique. Cette jeunesse impavide n’en a cure des intérêts des puissants sur le dos de leurs aspirations à de meilleures conditions de vie. Elle veut s’approprier son destin face aux vieux roublards qui sont dépassés par les enjeux du moment ! Pour ce qui est des pays francophones, si la France ne s’implique pas sérieusement pour aider à l’installation d’une vraie démocratie avec des dirigeants voulus par le peuple, il y a fort à parier que le sentiment anti-français gagne de plus en plus de terrain comme on en a vu la démonstration au Sénégal. Il faut condamner sans délais la prise du pouvoir par le CMT et les enjoindre sans sommation à rendre le pouvoir aux civils et prendre des mesures à titre conservatoire en suspendant le Tchad de toutes les organisations et mettre en place des mesures coercitives pour inverser la vapeur. Il n’y a pas de honte à se rattraper. Le réalisme c’est de réagir MAINTENANT. Après, il sera TROP TARD. Par Van Manchette

Congo – Brazzaville : Les diables rouges à la Gironde

Congo – Brazzaville : Les diables rouges à la Gironde

Ce Samedi 17 Mai 2014, les Diables Rouges ont effectué leur troisième descente au quartier la Gironde à Casablanca où les compatriotes de cette localité les attendaient de pied ferme depuis longtemps, pour échanger sur le concept qui intrigue tant les congolais : « Diable Rouge Concept ». Le comité de pilotage des Diables Rouge a été reçu chez celui que l’on surnomme Le Russe. Tout naturellement, l’appartement qu’il habite s’appelle Le Kremlin ! C’est là que ce sont rendus les membres de ce collectif de jeunes patriotes congolais dont le militantisme culturel en faveur d’une meilleure visibilité du Congo-Brazzaville à l’International force l’admiration. Après que Dico Le Russe, le chef de zone les ait reçus, le décor a vite été planté. Petite nouveauté, le protocole s’est ennobli de la présence du Dj Willy BZF comme MC, pour articuler le programme. Plus d’une cinquantaine de compatriotes bien installés et très attentifs étaient dans la pièce commune. L’Initiateur du projet, Vladimir Evilenko, s’est adressé à ses « frères » avec beaucoup de franchise et en toute simplicité, en leur parlant avec son cœur, de cette aventure humaine qu’il a entreprise depuis plus de 3 ans, avec plus d’une centaine d’artistes, réunis pour mettre au point une compilation musicale qui sublime les valeurs du sport en chanson et constitue un hymne pour une chaîne de solidarité entre congolais. Il a mis l’action sur la solidarité entre fils et filles du Congo de tout bord et a appelé à la sensibilité patriotique de tous pour soutenir ce projet de quelque manière que ce soit, afin de lui donner la dimension qu’il mérite. Après son intervention très applaudie, le porte-parole, Van Manchette s’est à son tour adressé à l’assistance en les invitant à une communication interactive à grand renfort de diapositives suivant le triptyque « Emulation, Emancipation et Promotion de la Culture congolaise » tordant le cou aux antivaleurs. La foule médusée a réagi à la projection des images choc, mettant en exergue le côté obscur qui caractérise le fait social congolais. A la fin, de la projection, il y avait une question fort interpellative « et maintenant, que faisons-nous ? ». Cette question captivant l’intérêt de l’assistance, a permis au Porte-Parole de résumer les buts et objectifs du projet. Puis, pour détendre l’atmosphère, le clip « il était une fois » a été projeté, suivi aussitôt par 2 teasers et le clip « la folie des glandeurs » qui résume la compilation. Après quoi, le Maître de Cérémonie, Dj Willy BZF a invité Achille, un des artistes ayant participé à la compilation, à livrer son témoignage sur les motivations qui l’ont poussé à adhérer au projet « Diable Rouge Concept » et les conditions d’enregistrement du titre « Réussite et Succès » qu’il interprète qu’il interprête avec LOP’S et Porcino dans la compilation « Diable Rouge Concept » attendue cet Eté. Il a été très applaudi par l’auditoire où il compte un certain nombre de fans. Dans l’entre-temps, des flyers et T-Shirts ont été distribués aux invités pour les baigner dans l’ambiance du concept. La Gent féminine est toujours à l’écart de ce milieu très masculin. « Il faudrait que les femmes s’impliquent davantage dans ce genre d’initiatives plaide un membre de l’auditoire ». La séance de questions et réponses était l’occasion d’éclairer quelques zones d’ombre. Les membres du comité de pilotage y ont répondu sans détour, comme à l’accoutumée. Pour clore cette rencontre, les participants ont été invités à se faire prendre en photo avec les membres du collectif « Diable Rouge Concept », puis certains ont même donné des interviews dont une en langue vili. La vidéo de cette rencontre filmée par les techniciens de l’équipe « Diable Rouge Concept » que sont LOP’S et Porcino, sera mise en ligne sur la plateforme Youtube « Planète Congo » dans pas longtemps. Cette descente, est la dernière d’une série de 3 dans la zone de Casablanca. Pour suivre l’agenda du groupe, allez sur la page Facebook : www.facebook.com/diablesrougesconcept. Avec Lemarigot

Descente des « Diables Rouges » à Firdaous

Descente des « Diables Rouges » à Firdaous

Le collectif « Diables Rouges » qui milite pour le leadership culturel du Congo dans la région Afrique Centrale est allé à la rencontre des compatriotes congolais habitant à Firdaous, une cité populaire de Casablanca, ce Samedi 05 Avril 2014. Avec cette première descente, l’équipe aborde ainsi une phase de terrain comptant pour la promotion de la compilation « Diable Rouge Concept », un album musical en déclinaison Hip-Hop, réunissant plus de 100 artistes congolais tous bénévoles et dont la sortie est prévue pour cet Eté 2014. Au début de la rencontre vers 18H, quelques clips vidéo ont été projetés pour baigner l’auditoire dans l’univers musical du projet. Le responsable de la Zone a ensuite pris la parole pour présenter les prestigieux invités. Les diablotins ont tout de suite planté le décor. C’est Vladimir Evilenko, initiateur du projet qui a pris la parole en premier en faisant part des sentiments chaleureux qui l’animaient d’être parmi ses frères congolais. « La présence de tous ces gens ici témoigne d’un amour réel et véritable qui lie les congolais malgré leurs divergences apparentes » a-t-il déclaré. « Sentez-vous, tout comme moi, cet Amour qui remplit cet espace ? Moi je le sens ! » a ensuite confessé celui qui, bien qu’ayant des origines russes (de son propre aveu), a son cœur au Congo. Ce qu’ayant entendu la vingtaine des compatriotes, a déchaîné un torrent d’applaudissements intarissables. Il leur a parlé avec son cœur et les a tenus en haleine pendant plus de 15 minutes, en insistant sur la vocation culturelle du projet. Il a appelé la foule à former une grande chaîne de solidarité entre congolais partout où ils se trouvent. Après l’allocution du premier orateur, Van Manchette, Chargé à la Communication et Porte-parole du projet a déroulé le concept et souligné à son tour que le collectif « Diables Rouges » est un mouvement d’émulation, d’émancipation et de promotion culturelle. « Notre pays devrait produire plus de barillets de matières grises que de barils de pétrole. La matière grise est la plus importante car elle produit et contrôle les autres matières. » a-t-il lâché. « Il faut capitaliser sur la Culture, dans le cadre de la diversité de nos richesses nationales car l’Art et la Culture vont constituer l’Economie de demain » a aussi insisté le porte-parole. Après les deux prestations oratoires toutes deux en Français, le coordinateur, Borgeas a galvanisé la foule en s’adressant à elle en Lingala, une des langues vernaculaires du Congo pour mieux illustrer la philosophie de proximité prônée par la compilation. Cette séance interactive de haute voltige aura été l’un des moments les plus captivants de cette rencontre où la foule rassérénée répondait en chœur comme un seul homme. A l’appel du porte-parole, les membres du comité de pilotage se sont rassemblés, main dans la main et ont répété trois fois avec l’assistance « la défaite, jamais ! » sous les vivats de la foule. Place ensuite à la séance questions/réponses et interviews en Français, Lingala, Munukutuba et Lari. Puis, pour lier l’utile à l’agréable, une collation a été offerte dans une ambiance bonne enfant, avec distribution des -T-Shirts et flyers qui résument le projet. Après cette cure émotionnelle avec leurs compatriotes, les diablotins ont quitté les lieux, sourire aux lèvres et très satisfaits de la mission. Ces descentes de terrain qui permettent de familiariser le public avec le projet « Diables Rouges Concept » autant qu’elles suscitent de l’engagement, vont se poursuivre dans d’autres zones où se trouvent le plus de congolais. La prochaine visite se fera à Sidi Maârouf. La vidéo de la rencontre de Firdaous sera bientôt mise en ligne. Restez connectés ici.

Un collectif de 100 rappeurs congolais réuni pour un album d’anthologie : Diables Rouges – DR 242

Un collectif de 100 rappeurs congolais réuni pour un album d’anthologie : Diables Rouges – DR 242

Initié depuis 3 ans, le projet « Diables rouges du Congo » ou DR-242 dans sa forme contractée, est un projet musical ambitieux en déclinaison HIP-HOP. C’est certainement le projet musical le plus ambitieux de ces 10 dernières années sinon davantage car il regroupe en son sein plus de 100 artistes congolais tous bénévoles et porte des valeurs universelles cardinales inspirées du sport que sont la solidarité, la générosité, l’unité, le courage, la justice sociale, l’endurance… Pourquoi « Diables Rouges ? « Diables Rouges », c’est aussi le nom que porte la sélection sportive congolaise. C’est donc un clin d’œil au sursaut patriotique, une invite à l’appropriation, par chaque congolais, de notre fierté d’appartenir à cette nation qui déclame dans son hymne officiel la mission que chacun d’entre nous se doit d’accomplir : représenter dignement notre pays, partout ! C’est aussi pour réconcilier le public avec ce nom qui dans l’imaginaire collectif est systématiquement associé à la défaite et à la désillusion. Comme pour illustrer clairement cette détermination de gagner, la devise de ce projet que nous avons l’honneur de vous présenter est « Diables Rouges, jamais la défaite ». Buts et Objectifs du projet Ce projet participe de la reconquête de l’identité culturelle congolaise en perdition, de la fierté d’être congolais et de l’affirmation du leadership congolais dans la région Afrique Centrale. L’initiateur de ce noble projet, Vladimir Evilenko (Congolais), travaille activement avec des équipes installées en France, au Maroc et au Congo-Brazzaville. Ces équipes sont constituées de graphistes, d’intellectuels, d’hommes de médias et d’artistes. L’un des objectifs visés est de recentrer la culture au cœur des préoccupations comme vecteur indispensable dans les relations humaines, et aussi susciter un éveil de conscience au sein de la population pour redynamiser cette jeunesse amorphe qui a perdu pied avec la réalité et est incapable de rêver. La compilation Une track list de 38 titres sera embarquée dans cette compilation dont quelques clips ont déjà été réalisés au Congo-Brazzaville et ici au Maroc, avec un répertoire musical varié qui allie musique tradi-moderne, hip-hop et musique urbaine, dans une démarche didactique qui dépasse l’aspect festif qu’on connaît au Hip-Hop. C’est sans doute la première fois que le Hip-Hop se met au service d’une cause noble et à un tel niveau d’implication. Le rêve le plus ultime des initiateurs de ce projet et de tous les contributeurs est que cette œuvre ait un impact considérable et passe à la postérité comme un legs précieux, une référence, une œuvre d’anthologie. L’aboutissement de ce projet va, à n’en point douter, constituer un tournant historique dans le paysage culturel de notre pays et peut-être même au-delà des frontières du 242. La sortie de la compilation « Diables Rouges » est prévue pour l’Eté 2014. Pour infos complémentaires veuillez contacter : Vladimir Evilenko, Initiateur du projet Tél. +212633 39 85 78 Van Manchette, chargé des Relations Publiques et Porte-Parole Tél.+212664 87 90 57 // Mail : van_manchette@hotmail.fr Liens Youtube de clips officiels faisant partie de la compilation « Diables Rouges » : Page Facebook : https://www.facebook.com/groups/planeterouge/?fref=ts

Maroc : poussé hors d’une fourgonnette en marche par un policier Marocain, un Congolais décède 6 jours plus tard

Maroc : poussé hors d’une fourgonnette en marche par un policier Marocain, un Congolais décède 6 jours plus tard

Triste sort que celui d’un Congolais tombé d’une fourgonnette de la police Marocaine en pleine autoroute en direction d’Oujda pour une reconduite à la frontière. Nous apprenons qu’il est décédé suite à une commotion cérébrale sévère avec hémorragie interne après avoir été admis dans un établissement hospitalier pendant presque une semaine. Une source sûre que nous avons jointe ce jour au téléphone depuis Tanger nous a transmis le poignant témoignage qui va suivre. La victime qui aurait fêté son quarantième anniversaire le 02/11/1973 s’appelait Toussaint-Alex MIANZOUKOUTA et était enseignant de Français dans une école privée à Rabat. Il laisse derrière lui une femme et un enfant vivant en Espagne. Il était allé rendre visite à ses amis dans la ville de Tanger, plus précisément au quartier Boucalès connu pour abriter de nombreux migrants subsahariens en situation irrégulière. C’est donc dans ce contexte qu’il s’est retrouvé au cœur d’une descente de la police qui effectuait des contrôles d’identité. Il était pourtant régulièrement immatriculé à la sûreté nationale depuis le 20/02/2012, sa date d’entrée sur le territoire Marocain. Sa carte de séjour porte le numéro A045872F. Pendant l’interpellation, les agents de police ne lui ont pas laissé le temps de présenter ses papiers et l’ont sommé de monter dans la fourgonnette séance tenante pour être conduit au poste avec les autres interpellés. Il s’est exécuté sans protester. C’est pendant leur transfèrement que les personnes interpelées se sont rendues compte de leur vraie destination, le désert d’Oujda, à la frontière avec l’Algérie d’où de nombreux autres raflés ne sont pas revenus depuis plus d’un mois maintenant sans avoir été présentés au procureur de la république devant statuer sur le motif de leur arrestation. Sur la route d’Oujda donc, une dispute s’engage entre les policiers et un groupe de prévenus qui protestent violemment contre un traitement aussi brutal que déshumanisant. La dispute va très vite dégénérer et tourner en violent affrontement physique entre les prévenus et les policiers. La portière de la fourgonnette est défoncée et les fugitifs prennent la fuite. Pendant ce temps, d’autres restent sagement assis à leur place. Parmi eux, un Congolais de la RDC qui a requis l’anonymat et le défunt Alex. Un des policiers qui ne comptait pas laisser passer cet affront, les nerfs à vif, s’en prend violemment à Alex qui se trouve en face de lui et le projette hors de la fourgonnette. Réalisant la gravité du forfait qui vient d’être commis par son coéquipier, le chauffeur démarre en trombe mais l’autre Congolais de la RDC qui vient d’assister à l’insoutenable scène roue le roue de coups, l’obligeant à s’arrêter afin de récupérer la victime au sol baignant dans son sang et de le transporter d’urgence à l’hôpital. Le sang lui sort par les oreilles et les yeux. Un temps admis dans un petit hôpital, le blessé est vite transféré à l’hôpital Mohamed V de Tanger où il est gardé en observation dans un état comateux avec un diagnostic vital très engagé. Il décèdera au 6è jour, vers 10 heures du matin. C’était le Mardi 30 Juillet. Au moment où je discutais en ligne avec mon informateur, ce dernier se trouvait aux pompes funèbres et faisait partie de la délégation venue récupérer l’acte de décès afin de le faxer au ministère des affaires étrangères qui prendra en charge les frais de rapatriement du corps. Le lieu de la veillée mortuaire n’a pas encore été désigné. De toute évidence, elle devra se tenir à Rabat, ville où résidait le défunt. L’Ambassadeur du Congo actuellement en déplacement à Brazzaville a été prévenu par son cabinet. Cette version rapportée par un proche du défunt met à mal la version officielle rapportée selon lui sur le PV de la police, laquelle établirait que les policiers auraient recueilli le défunt dans un piteux état après qu’il ait été visiblement agressé par des voyous. Une militante Australienne des droits de l’homme à Tanger, dont le prénom est Helena s’est saisie de cette affaire. La communauté Congolaise est indignée par des traitements humiliants réservés à ses ressortissants et déplore la non implication des autorités congolaises pour défendre les droits de leurs concitoyens hors du pays. Devant des scandales répétés d’actes de racisme primaire des policiers Marocains à l’égard des étrangers et notamment des subsahariens, une enquête devrait être ouverte pour rétablir la vérité et situer les responsabilités. C’est avec le cœur serré que nous avons après la triste nouvelle. Les conditions du décès nous laissent perplexes quant au professionnalisme des agents de l’ordre censés faire respecter la loi. C’est tout naturellement que nous présentons nos vives condoléances à la famille éprouvée et aux proches du défunt. Puisse Dieu, dans son infinie bonté lui réserver le repos dans le royaume des morts. Avec Afrik-online

On the Spot : j’ai rencontré un diablotin

On the Spot : j’ai rencontré un diablotin

Contrairement aux idées reçues, le diable ne porte pas une queue et des cornes. Il n’est pas non plus armé d’une fourche ardente. J’ai tout récemment rencontré un diablotin en chair et en os. Son nom ? Parano. Parano, comme dans Paranoïa, parce que la félonie étant légion dans ce monde, nous condamne malgré nous à plus de méfiance. Ce jeune homme qui porte un prénom et un nom à consonance Russe, est un Congolais assumé. Né métis, Vladimir EVILENKO, même s’il abhorre que l’on présente les choses de cette manière, est à l’initiative d’un projet Hip-Hop très ambitieux : plus d’une centaine d’artistes Congolais stricto sensu réunis* pour une compilation sous le nom hautement symbolique de « Diables rouges » qui se trouve être aussi celui de l’équipe nationale. Toutefois, ce serait réducteur de prendre le slam « il était une fois #» qui circule actuellement sur le net, pour un simple clin d’œil à une équipe de bras cassés qui n’a pratiquement plus rien gagné depuis le sacre de Yaoundé en 1972 et a éteint depuis longtemps chez ses supporters, tout espoir velléitaire. Ce projet est beaucoup plus noble que cela. Témoin privilégié, j’ai été invité dans l’antre du diable (on reste dans le contexte), sollicité pour porter ce projet au-delà des frontières nationales et contribuer ainsi à sa vulgarisation et à une meilleure visibilité dans les médias. C’est un honneur que j’ai accepté, captivé par la noblesse de l’esprit du projet qui, à l’image d’une équipe sur un terrain de football, repose sur l’unité et la cohésion des membres qui la composent. D’une certaine manière, toutes proportions gardées et loin des gradins, nous constituons tous l’équipe C, me lâche Parano. « C pour Congo, C pour Champions, C pour Compilation. Nous sommes les ambassadeurs de notre pays où que nous nous trouvions». Nous sommes les transports de cette ubiquité. Dans ce répertoire musical aux possibilités lexicales variées, chaque chanson aborde un thème social précis. Ce projet ambitionne de rétablir le leadership culturel du Congo dans la sous-région, par une pédagogie sociale éprouvée et une réappropriation sereine de notre identité culturelle grâce à une jeunesse plus consciente des enjeux du futur et responsable, une jeunesse qui abdique au défaitisme collectif ambiant naguère assumé, pour enfiler les crampons de l’optimisme lacés avec détermination, répondant ainsi à l’appel de balle de l’espoir pour tendre vers le but ultime : la victoire ! Dans ce match torride à durée indéterminée, sans minutes de récupération et face à des adversaires tenaces qui tirent en direction de nos poteaux, les gardiens de la mémoire collective arrêtent les balles de l’adversité à mains nues, sans gants, veillent dans la surface de réparation, avec les défenseurs des droits de l’homme, réparant par le baume de la belle parole, les torts causés à la quiétude, pansant les plaies de l’intolérance. Nous avons pour nous le libre-arbitre, l’arbitre central qui promeut la justice, distribue des cartons rouges contre l’impunité. Nous amortissons les tensions sociales par un contrôle de la poitrine, cage thoracique qui abrite le cœur, organe vital qui fait circuler le sang de l’unité, centre des émotions positives. Parmi les titres qui feront partie de la compilation « diables rouges », j’ai eu à écouter « Prière », une chanson qui se donne à écouter comme un hymne mystico-spirituel, un exorcisme rapologique contre la horde des démons au nombre desquels figurent en bonne place l’égoïsme et le doute. J’ai également apprécié « le droit de choisir ». Un luxe en ce monde de brutes où tout vous tombe dessus sans prévenir. Ainsi, le morceau rétablit le mélomane dans une logique optative. « Le ministère de l’ambiance », parce que tout évènement bon ou mauvais est devenu un exutoire pour une jeunesse oisive que l’on dit « sacrifiée », piégée dans un quotidien chauve et qui rêve d’un avenir meilleur. Ces jeunes sont devenus des orfèvres de la bonne humeur et savent transformer, avec génie, leur tristesse en allégresse. Un morceau à écouter et qui ravira les oreilles exigeantes. « Bantu ». Le titre dit tout. C’est notre Etre-essentiel, notre ipséité. Ce qui fait que nous soyons « nous-mêmes », c’est-à-dire des humanistes bienveillants. « La défaite, jamais » affiche clairement la devise du groupe. Dans les vestiaires des diables rouges, la seule drogue que vous trouverez c’est un mental de fer. Pas besoin de se doper aux stéroïdes. « Congo ». Non pas Congo-Brazzaville, mais Congo tout court. Plaidoyer pour un gentilé depuis qu’en face on s’appelle de même ? Peut-être bien. D’autres titres que je recommande aussi, parmi lesquels « la folie des glandeurs », « soldat de la vie », « l’élégance dans le sang »… Reprenant à mon compte cette phrase de Vincent Van Gogh, je concède que « tout ce qui est fait par Amour [de la patrie] est bien fait ». Avec Afrik-Online

Entretien avec Jean Martin TCHAPTCHET – «J’accomplis un devoir de mémoire »

Entretien avec Jean Martin TCHAPTCHET – «J’accomplis un devoir de mémoire »

Jean Martin TCHAPTCHET, conseiller en coopération international et ancien fonctionnaire du Bureau international du travail, est un écrivain Camerounais, donc Africain. «Quand les jeunes Africains créaient l’histoire » est le titre de son nouveau livre paru aux éditions L’Harmattan (mars 2006, 359 pages). L’Ancien responsable de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France, de l’Union nationale des étudiants du Kamerun et de l’Union des populations du Cameroun y évoque avec une mémoire étonnante, «l’histoire de jeunes leaders et militants africains qui, en pleine Guerre froide, se battaient pour une autre Afrique: laborieuse, digne, autodépendante et souveraine ». Entretien. Pagesafrik/Etudiantcongolais: « Quand les jeunes africains créaient l’histoire ». C’est l’intitulé du deuxième tome de votre autobiographie. Ce titre semble avoir une charge émotionnelle de réminiscence mélancolique, pour une tradition peut-être rompue ? JMT : Dans ce deuxième tome de mon autobiographie, le récit de ma vie couvre l’époque de ma jeunesse passée en France en tant qu’étudiant, militant anticolonialiste africain et nationaliste camerounais. Et comme vous savez, l’écriture autobiographique puise essentiellement dans les souvenirs personnels de l’auteur. Réanimer des souvenirs est un exercice douloureux, parfois très douloureux. En revivant mon passé, je regrette les événements qui, en leur temps, furent des moments de joyeuse et heureuse jeunesse, et je souffre de ceux qui firent mal. En revoyant les acteurs de l’époque, ma douleur est profonde en tant qu’orphelin de tous ceux que j’aimais et qui ne sont plus de ce monde. Je me trouve en situation de survivant de compagnons qui, jadis, partagèrent avec moi des moments inoubliables. Des amis – filles et garçons – aussi bien de France que de divers pays d’Afrique. En relatant ceux des souvenirs qui se rapportent à notre lutte anticolonialiste, j’accomplis un devoir de mémoire qui apporte ma part de vérité sur une époque héroïque de l’histoire des peuples des colonies françaises, de la contribution des étudiants africains à cette lutte. A qui ce livre s’adresse-t-il ? Comme je viens de le dire, mon récit apporte ma contribution à la connaissance de l’histoire de la lutte des peuples africains en général et des étudiants africains de France en particulier qui aboutit à l’avènement des indépendances de 1960. Le cas particulier du Cameroun est privilégié en raison des spécificités et de la force du mouvement de libération de ce pays dans les années cinquante. Ce faisant, mon livre s’adresse aux historiens qui recherchent davantage de sources sur l’histoire de cette époque qui, pour des raisons politiques, a été tronquée et falsifiée en éliminant les rôles glorieux que jouèrent les dirigeants et les étudiants nationalistes. Mon livre donne aussi suite aux interrogations de mes enfants et d’autres garçons et filles de la même génération qui, bloqués dans l’impasse de leurs histoires personnelles, cherchent à s’en sortir en fouillant dans le passé de leurs parents. Un passé que ces derniers ne racontent pas, et que les historiens n’ont pas encore écrit. Vous avez déjà publié un premier volume. Pourquoi un deuxième ? Est-ce parce que vous avez le pressentiment de ne pas avoir tout dit ? Le premier tome de mon autobiographie, intitulé « La Marseillaise de mon enfance », raconte mon enfance et mon adolescence, deux périodes de l’existence au cours desquelles, tout être humain subit les influences majeures qui moulent profondément ses façons d’être, de penser, d’aimer et de décider ; de choisir, d’agir et de vivre. Les situations que j’y décris ou les événements que je relate, ne visent nullement à raconter dans le détail et avec une exactitude absolue, ce que fut ma vie en ces temps-là. Ils sont plutôt des repères pour aider à comprendre quelques aspects de l’environnement familial, éducatif, culturel et social de l’enfant et de l’adolescent que je fus à cette époque première de ma vie dans la société coloniale. J’ai pris l’école et le collège comme les deux centres autour desquels, sur lesquels, à travers lesquels, les forces coloniales dominantes, celles traditionnelles encore en résistance et la famille déjà en mutation, se confrontaient et s’affrontaient sans violence, et dont les autres écoliers, les autres collégiens et moi-même, faisions partie des enjeux. Dans ces établissements, les petits Africains de la colonie étaient pris en petits nombres pour être formés dans un système d’éducation et d’instruction dont les normes et les valeurs différaient de celles de leurs parents. Le colonisateur présentait le passage à travers ce système comme un privilège réservé à une minorité ; les bons résultats scolaires de cette minorité comme des exemples et des modèles à suivre ; et les succès finals comme les clefs d’entrée dans la fonction publique, le club fermé de l’élite coloniale. On sent, à la lecture des premiers paragraphes, une sorte de complicité entre les étudiants noirs de l’époque coloniale, d’où qu’ils vinssent… Dés le début de mon séjour à Clermont-Ferrand, – cette ville où je fis mes études universitaires-, dans cette ville, je suis confronté comme mes autres camarades africains à divers problème de gestion de mes relations avec les indigènes. Ceux-ci sont à la fois semblables et différents des autres Français de la colonie. Je relate dans mon livre les problèmes d’adaptation que je découvre dans les divers milieux que je fréquente, les différences culturelles qui s’affirment et les tensions sans gravité qui émergent ici et là. En raison de la crise générale du colonialisme causée par le soulèvement des peuples coloniaux aussi bien en Asie qu’en Afrique, et marquée tout particulièrement par la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie et les événements de mai 1955 au Cameroun, les étudiants Africains sont directement interpellés et obligés de prendre position. Cette interpellation est compliquée par les enjeux de la Guerre froide qui oppose le camp occidental capitaliste et le camp soviétique communiste. En présentant mon processus de prise de conscience civique et politique et mon parcours politique au sein de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) et du mouvement nationaliste camerounais, j’identifie les raisons de cette complicité dont vous parlez. Elle s’est forgée dans notre effort commun en