Le patronat tourne définitivement la page Mezouar: Mohamed Bachiri nommé président par intérim de la CGEM (Maroc)
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a définitivement tourné la page de son ancien et tonitruant président Salaheddine Mezouar, lors de son Conseil d’administration tenu lundi 28 octobre au siège de ladite Confédération à Casablanca. Réuni à la demande de plus de 65% des membres de droit (soit un peu plus que le ⅕ requis conformément aux stipulations des articles 24.1 et 24.2 des statuts), le Conseil d’administration a mis en place les instances de gouvernance pour gérer la période de transition, entérinant ainsi deux importantes nominations devant permettre à la Confédération de reprendre son rythme normal et traiter les dossiers en cours. En effet, lors de ce Conseil très attendu, et qui a été tenu deux semaines après la démission inattendue de Mezouar, les administrateurs ont désigné à l’unanimité Mohamed Bachiri en tant que président par intérim. L’actuel président de la Commission solutions sectorielles assurera ainsi l’intérim de la présidence du puissant syndicat patronal durant les trois prochains mois, jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Visiblement ému et « très honoré » d’avoir été choisi pour assurer provisoirement la présidence, il a déclaré: « C’est un honneur pour moi. Je mesure toute la responsabilité qui est derrière cette désignation». S’exprimant lors d’une rencontre avec la presse tenue à l’issue du Conseil d’administration, le patron des patrons par intérim a promis qu’il veillera « personnellement avec toutes les équipes à assurer la cohésion de la famille CGEM » et qu’il fera « prévaloir l’intérêt général ». A propos des fonctions que le nouveau patron de la CGEM aura à assumer, les administrateurs ont précisé au cours de cette rencontre que Mohamed Bachiri aura « la responsabilité de statuer, d’accompagner et de représenter la CGEM conformément aux statuts pendant les trois prochains mois ». A noter qu’avant sa désignation, les administrateurs de la Confédération avaient d’abord convenu de désigner Jalal Charaf aux fonctions de directeur général délégué de l’organisation patronale. « Aujourd’hui, nous venons de vivre un moment très important à la CGEM. Nous avons vu une Confédération qui a su s’exprimer, débattre puis décider pour aller de l’avant », a-t-il souligné. « Je suis très fier d’appartenir à cette institution et honoré d’avoir été approuvé à l’unanimité. C’est une reconnaissance pour ma personne, mais surtout pour toute l’équipe qui est derrière moi», a ajouté Jalal Charaf avant de saluer le souffle important apporté par l’ancien patron de la CGEM à l’organisation patronale. A noter que Mohamed Bachiri ne sera pas candidat aux prochaines élections, ont soutenu les administrateurs. Répondant à une question sur les options qui avaient été évoquées concernant la gouvernance de la CGEM, David Toledano en sa qualité de président élu de la séance du Conseil d’administration de la CGEM, et par ailleurs président de la Fédération des industries de matériaux de construction, a expliqué que « nous avions deux ou trois possibilités et celle que nous avons mise en place est tout à fait légale. » Présidente de la Commission juridique, Safia Fassi Fihri a, pour sa part, rappelé que « nous étions dans une situation inédite. On s’en est donc remis à la compétence du Conseil d’administration », citant l’article 25 des statuts qui stipule que « le Conseil d’administration dispose de pouvoirs des plus étendues pour réagir en circonstance pour la CGEM et dans ce cadre le CA a décidé de la nomination d’une personne éligible » à la fonction. « On voulait rester dans la maturité et le consensus », ont assuré les administrateurs soulignant que « nous avions besoin d’une personne qui puisse être l’interlocuteur de la CGEM à l’international et au niveau national. C’est avec une maturité d’esprit que nous sommes arrivés à cette décision au lieu d’aller vers des choses beaucoup plus compliquées ou qui compliqueraient la tâche et risqueraient d’être des facteurs de division. Le bon sens a prévalu ». Signalons qu’à l’issue dudit Conseil d’administration, les membres de celui-ci ont approuvé la reconduction, à titre exceptionnel, du mandat d’Adil Zaidi à la tête des Marocains entrepreneurs du monde (MeM) by CGEM (13ème région de la Confédération), qui « expirera concomitamment à la tenue de la prochaine Assemblée générale ordinaire et élective (AGOE) », ont-ils souligné. Le Conseil d’administration a ensuite arrêté au 22 janvier 2020 la tenue de la prochaine Assemblée générale ordinaire et élective (AGOE) ayant notamment pour objet l’élection du président(e) et du vice-président (e) général(e) de la CGEM conformément aux stipulations de l’article 21 des statuts. S’agissant des affaires courantes, les administrateurs de la CGEM ont approuvé les propositions pour le projet de loi de Finances 2020 présentées par Mohammed Hdid, président de la Commission fiscalité. Ils ont également nommé Abdelkader Boukhriss en tant que président par intérim de la Commission financement et délais de paiement. Notons qu’il a été aussi décidé d’initier le processus électoral de la Fédération de l’enseignement privé. Enfin, lors de leur rencontre avec les médias, les administrateurs ont assuré que « sur le plan opérationnel, la CGEM continue de fonctionner. Toutes les commissions continuent de travailler sur leurs activités avec les pleins pouvoirs que leur octroient les statuts ». Alain Bouithy
Les entrepreneurs demandent à assumer leurs responsabilités (Maroc)
Les annonces faites par le gouvernement devant les participants à la deuxième Université d’été de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui s’est tenue les 13 et 14 septembre à l’ISCAE-Casablanca, ont été accueillies avec satisfaction. Des annonces que le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, s’est empressé de saluer lors de la clôture de ces assises qui ont connu la participation de prestigieux invités parmi lesquels figuraient l’ancien président Nicolas Sarkozy, par ailleurs invité d’honneur de cette université. Très présent lors de cette rencontre, marquée par des échanges importants, le gouvernement a annoncé l’adoption imminente de la loi-cadre sur la fiscalité qui inspirera la LF 2020, de la loi sur les PPP, ainsi que l’opérationnalisation des CRI, y compris le choc de simplification et la charte de l’investissement avec des statuts spéciaux pour les start-ups et les PME à fort potentiel, entre autres. A ce propos, Salaheddine Mezouar a indiqué que « notre rôle sera de suivre leur mise en œuvre et d’interpeller les départements concernés au besoin pour leur réalisation.» Revenant sur les fonds des débats, le président de la CGEM s’est réjoui de ce que « nous avons eu des perspectives sur l’état du monde » estimant que « nous devons prendre en compte ces évolutions dans nos recommandations pour ne pas être en décalage avec les bouleversements actuels ». Evoquant les idées nouvelles entendues au cours de cette université et qu’il a qualifiées de « disruptives sur des sujets de fond », Salaheddine Mezouar a estimé que « notre rôle sera de les analyser et d’en faire le plaidoyer jusqu’à les adopter ». Tout comme, a-t-il promis, le rôle de la CGEM est d’accompagner les jeunes et moins jeunes entrepreneurs du mieux qu’elle peut « pour prendre leur envol et accélérer leur développement ». Dans son allocution de clôture, l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération a affirmé que son organisation est sortie aussi de ces assises avec des convictions renforcées. La première est que l’Etat n’a pas le monopole de l’intérêt public, faisant remarquer que les entrepreneurs du Maroc ont leur « mot à dire et une responsabilité dans la construction d’un Maroc prospère, juste et équitable ». L’autre conviction, à ses yeux, est que le salut du développement économique et social du Maroc viendra de l’entrepreneuriat, à condition de voir les crises comme des opportunités. « L’emploi digne, la redistribution des richesses dans le territoire, l’innovation et les filets sociaux, ne seront possibles que si plus d’entreprises formelles sont créées et que l’entrepreneuriat est attractif au Maroc », a-t-il soutenu. Pour le président de la CGEM, l’attractivité de l’entrepreneuriat, autre conviction renforcée à l’issue des débats qui ont ponctué cette rencontre, « est tributaire de réformes lourdes, en rupture avec les mesurettes traditionnelles, mais faisables sur un horizon court de 3 à 5 ans ». A ce propos, l’ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l’Économie sous le gouvernement Jettou II a estimé que « ces réformes doivent toucher à la fois le rôle de l’Etat, mais aussi la réglementation et les protections qui ont dessiné le capitalisme marocain d’aujourd’hui, qu’il faut transformer complètement ». Pour Salaheddine Mezouar, il ne fait aucun doute que le secteur privé et une concurrence saine peuvent apporter des solutions auxquelles l’Etat est de moins en moins en mesure de faire face. Argumentant son propos, il a fait remarquer que « l’entreprise dispose dans son ‘ADN’ des clés du développement d’un modèle socioéconomique renouvelé, compétitif, rigoureux, ouvert sur le monde et au service de tous nos citoyens ». A l’heure où la mondialisation est remise en cause, et fait face à des replis protectionnistes de toute part, il a défendu le fait que « la compétitivité et la réussite de notre secteur privé représentent la clé de voûte de notre avenir ». Mais pour cela, le patronat pense que le Maroc doit mener en parallèle trois refontes majeures. La première porte sur la refonte des secteurs productifs dont le mot d’ordre est la reprise des investissements, dans les secteurs à fort impact sur la balance commerciale du Maroc. Mais aussi, « le renouvellement programmé de notre capitalisme marocain, grâce à plus de déréglementation, de libération de l’entrepreneuriat et de nouveaux modèles de financement et de management » ainsi que la « lutte à la fois frontale et responsable contre l’informel » pour garantir une compétition saine et juste. La deuxième réforme majeure est celle de l’Etat, qui se traduirait par une simplification extrême des procédures et une décentralisation plus forte, pour agir effectivement sur l’environnement des affaires. La CGEM penche pour une « évolution du rôle de l’Etat vers davantage de planification et de régulation des marchés plutôt que dans les opérations, et un effort de productivité accru dans les investissements et le fonctionnement public ». Quant à la troisième réforme majeure, elle se rapporte à celle des systèmes sociaux, « avec une coexistence assumée et intelligente du public et du privé dans la santé et l’éducation tout en garantissant une mixité et un accès de qualité à tous ». La CGEM soutient une refonte exhaustive des filets sociaux avec des régimes universels et obligatoires pour toute la population, et la création d’un choc de civisme et d’ouverture pour plus d’esprit entrepreneurial dans la société, a poursuivi le président du patronat qui avait estimé, la veille, que son organisation doit dépasser son rôle traditionnel de « syndicat » des patrons, pour constituer une force de proposition plus large pour le développement global du Maroc. Sur ce point, et s’adressant aux partenaires sociaux qu’il considère comme dépositaires de l’intérêt général, ce dernier a indiqué que « nous ne sommes plus que de simples syndicats défendant des intérêts différents. Notre agilité, notre proximité de la réalité du terrain, notre responsabilité vis-à-vis de l’intérêt de nos membres et de nos concitoyens, nous impose de dialoguer, d’oser des ruptures, de trouver des solutions au bénéfice de tous ». A le suivre, les patrons du Maroc sont « suffisamment adultes pour dialoguer ensemble de façon constructive, sans a priori et sans tuteur ». Enfin, Salaheddine Mezouar a conclu confiant que la CGEM a identifié une trentaine de
Maroc: Grogne à la CGEM
Hausser le ton, tempérer, minimiser et rassurer sans paraître fragilisé. Telle semble être la ligne choisie par Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), face à la situation trouble qui prévaut au sein de cette organisation patronale. Une situation qui n’a rien d’une crise, a-t-il laissé entendre, lors d’une rencontre tenue jeudi 18. Mais elle semble tout de même s’enraciner en prenant une nouvelle tournure avec les départs successifs de deux éminents dirigeants, en l’occurrence Faycal Mekouar et Fadel Agoumi, respectivement vice-président général et directeur général délégué. En réaction à ces défections qui ont fait suite à celles du vice-président en charge de la compétitivité et de l’environnement des affaires, Ahmed Rahhou et du président de la commission financement et délais de paiement Hammad Kassalen, le patron des patrons s’est décidé à rompre le silence lors de cette rencontre au cours de laquelle il a laissé transparaître sa frustration et son incompréhension. En dépit de tout le charivari qui a marqué le début de son mandat, il pense toujours qu’« il n’y a ni crise, ni implosion, ni malaise au sein de la CGEM ». Il prend tout de même la peine d’évoquer les raisons qui seraient à la base de l’ambiance délétère qui règne au sien de son organisation et surtout de la série de défections observées ces derniers temps. Parmi celles-ci, le mode opératoire qui, « effectivement, quand on n’est pas habitué, peut paraître problématique et source de tensions. Mais c’était un choix réfléchi et mûri », a-t-il souligné rappelant que ce n’était pasla première fois qu’il pilote une organisation. «J’ai piloté des organisations autrement plus complexes que la CGEM. Mais la CGEM se devait d’évoluer vers un nouveau mode opératoire pour pouvoir responsabiliser les uns et les autres sous une supervision et un contrôle.» A ce propos, il a rappelé que c’est « le mode opératoire qui avait été choisi pour faire fonctionner cette organisation. Ça marche dans beaucoup de cas, ça marche un peu moins dans d’autres en fonction des personnalités et des personnes. Parce qu’il ne s’agit pas de relations hiérarchiques, mais de coordination.» Pour lui, ce mode opératoire impose également à l’organisation interne, aux salariés et au management de s’adapter. Ce qui « cause forcément beaucoup de pression parce que le rythme et le niveau d’exigence en termes de demande de travail deviennent très lourds. Et donc, le mode opératoire en matière de transformation interne ne peut pas non plus être de la même nature qu’auparavant ». Sur les interférences que certains membres de la confédération auraient ressenties sur leurs prérogatives, Salaheddine Mezouar a rappelé le travail d’audit réalisé au sein de l’organisation et qui, a-t-il déclaré, a révélé des défaillances à bien des niveaux. Le président de la CGEM a indiqué qu’il a fait un audit organisationnel, un audit des procédures et un audit financier « pas pour nuire à qui que ce soit». Il a assuré:« Le travail qui a été fait, n’était pas pour interférer devant les prérogatives de qui que ce soit. Mais parce que je suis un président élu qui a la responsabilité de faire bouger l’organisation et de la faire évoluer. Parce que je me suis engagé vis-à-vis des membres à atteindre un certain nombre d’objectifs. Ma responsabilité en tant que président est de faire en sorte que ça marche et fonctionne». Quoi qu’en en ait pensé, « dans mes attitudes, jamais je n’ai fait quelque chose qui allait contre les prérogatives ou les responsabilités de X ou Y. Mais j’étais en permanence en interaction continue », a-t-il souligné. Toutefois, a-t-il concédé, « je ne suis pas un président qui délègue complètement et qui laisse les gens se débrouiller tout seuls. Je délègue, je responsabilise, mais je me fais un devoir de vérifier et d’accompagner. Cela peut ne pas être lu ou interprété correctement.» Sur l’ambiance actuelle au sein de l’organisation, le président a exprimé son étonnement sur les propos qui ont été utilisés et la violence des thèmes et des conclusions « qui sont tirées sans prendre l’effort de discuter, d’écouter et d’échanger ». A en croire ce dernier, l’objectif de ce qui se trame serait d’empêcher une organisation de fonctionner, estimant qu’« un départ n’est pas quelque chose de dramatique ». Un raisonnement que l’histoire même de la CGEM contredit fortement. « Nous sommes dans une organisation qui a des règles. Parmi ces règles, c’est de n’exprimer une position que quand elle est totalement approuvée par les instances. Je ne peux pas communiquer sur des idées discutées dans le cadre des commissions ou groupes de travail comme si c’étaient des positions affirmées et confirmées par l’organisation», rappelant à ce propos que le président et le vice-président général de la CGEM sont les seuls habilités à communiquer sur les positions officielles de l’organisation. Revenant sur la question du mode de fonctionnement opératoire global de la CGEM, qui entre dans la phase II, des ajustements doivent être faits. « Ceci ne veut pas dire licencier des gens, mais réajuster, réaménager, adapter et recruter s’il le faut pour pouvoir accompagner la dynamique de la CGEM ». Une affirmation qui ne semble valoir que pour les personnes que l’organisation patronale rétribue et non pas pour les membres élus qui la dirigent ou en dirigent les différentes fédérations la composant. Ainsi, « forcément dans cette démarche là, on peut avoir des personnes qui considèrent que ça leur convient pas, je lesrespecte ; on discute et on se sépare. Mais il n’y rien de dramatique. Il n’ y a que des choses simples qui se passent ». Autre sujet évoqué au cours de cette rencontre et qui l’a énormément« ému », c’est celui du vice-président général. « Un ami avec lequel j’ai travaillé en toute confiance », a-t- il confié. «Je me suisinterdit de faire quoi que ce soit sans qu’il soit au courant ou consulté. J’ai tout fait pour que mon vice-président général, au même titre que moi-même, soit le plus visible que possible. J’ai
Deuxième réunion de l’Observatoire des délais de paiement: Les intérêts de retard passeront à 6,25% à partir du 1er janvier 2021
La mobilisation des différentes parties concernées par les délais de paiement, au niveau de l’Administration publique et du secteur privé, s’est traduite par des résultats globalement encourageants. C’est ce qu’a noté le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaaboun, lors de la deuxième réunion de l’Observatoire des délais de paiement (ODP), qu’il a co-présidée, lundi 24, avec le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar. Réunion qui avait pour objectif de renforcer les actions engagées par les pouvoirs publics et les représentants du secteur privé pour la maîtrise des délais de paiement, selon un communiqué du ministère. Bien que les différentes actions menées par le gouvernement et les représentants du secteur privé commencent à porter leurs fruits, le ministre a estimé que les résultats demeurent en deçà des objectifs, notant qu’entre 2017 et 2018, les délais de paiement ont enregistré une baisse de 14 jours pour les administrations et les établissements et entreprises publics (EEP) et de 19 jours pour les collectivités locales. Saisissant l’occasion de la tenue de cette réunion, Mohamed Benchaaboun a ainsi annoncé deux nouvelles actions visant justement à renforcer les mesures déjà prises. La première action prise par les pouvoirs publics concerne la nouvelle circulaire adressée aux dirigeants des EEP et qui les exhorte à consolider les efforts déployés pour la mise en application des dispositions de la circulaire du 18 septembre 2018, “par la mise en œuvre de nouvelles actions dont, particulièrement la publication sur le portail de l’Observatoire des délais de paiement au niveau des EEP, à partir d’octobre 2019”. Selon les précisions du ministre, l’objectif est « d’œuvrer au renforcement de la transparence qui est un levier essentiel pour la responsabilisation de toutes les parties concernées dont les ordonnateurs des administrations et des collectivités territoriales et les managers des EEP, les autorités budgétaires et les agents de contrôle ». La deuxième action est l’arrêté relatif aux intérêts de retard qui va être publié dans les prochains jours. A noter que cet arrêté fixe actuellement les intérêts de retard au taux de 5,25% et à partir du 1er janvier 2021, selon les explications de Mohamed Benchaaboun, ces intérêts seront fixés à 6,25% tout en gardant le taux directeur appliqué aujourd’hui. Insistant sur la nécessité d’un code éthique aussi bien des entreprises publiques, des collectivités locales et territoriales que des entreprises privées, le patron de la CGEM a, de son côté, appelé à l’activation de trois mécanismes : la sensibilisation, le dispositif légal (veille et contrôle) et la dimension coercitive de l’Etat. Aussi, au-delà d’être un organe de pilotage, Salaheddine Mezouar a estimé que l’ODP devrait constituer un véritable outil d’évaluation qui formulera et proposera, trimestriellement, à travers des groupes de travail thématiques, de nouvelles mesures et actions à entreprendre. Avant d’annoncer que l’organisation patronale procédera prochainement à une enquête trimestrielle sur les délais de paiement qui sera communiquée publiquement et partagée avec les différents intervenants. Comme l’a rappelé le ministre de l’Economie et des Finances, la deuxième réunion de l’ODP s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique insufflée par les Hautes orientations Royales contenues dans le discours du 20 août 2018 et adressées aux administrations publiques et aux collectivités territoriales. Des orientations qui les incitent à s’acquitter de leur dû vis-à-vis des entreprises. Parmi les actions entreprises depuis les Orientations Royales, Mohamed Benchaaboun a notamment rappelé la circulaire du 18 septembre 2018 de son département qui a été adressée à l’ensemble des EEP pour les sensibiliser sur la question et pour mettre en place un système de suivi et de mesure des progrès réalisés dans ce sens, la circulaire du ministre de l’Intérieur adressée aux autorités locales et enfin la circulaire du ministre de l’Education nationale adressée aux académies régionales d’éducation et de formation. Autres actions à mettre au crédit des pouvoirs publics : le dépôt électronique des factures qui est permis par la TGR depuis mai dernier; la restructuration en profondeur des modèles de certains EEP sous la supervision du ministère de l’Economie et des Finances en vue de dégager les moyens leur permettant d’honorer leurs engagements sans peser lourdement sur les finances publiques, le développement des plateformes électroniques afin de fluidifier les échanges entre les donneurs d’ordre et les prestataires des services ainsi que les tournées régionales tenues par le MEF avec le ministère de l’Intérieur, la DGCL et la CGEM qui ont permis de faire part des doléances des opérateurs locaux aussi bien celles des PME, des EEP locaux, des collectivités locales et des services déconcentrés de l’Etat. Alain Bouithy
Maroc: Le monde des affaires veut s’adapter aux instabilités de l’économie mondiale
Ainsi que l’avait promis la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la première édition de son Université d’été organisée les 28 et 29 septembre dernier sur le campus de l’ISCAE à Casablanca, a constitué un moment fort pour le monde de l’entreprise marquant d’une pierre blanche la rentrée du monde des affaires. Inscrit dans une perspective annuelle, ce nouveau rendez-vous a tenu son pari en réunissant autour d’un thème invitant au défi, « Une entreprise forte, un Maroc gagnant », des intervenants de renom à l’instar des anciens premiers ministres Dominique de Villepin (France), Nika Gilauri (Géorgie) et Moussa Mara (Mali). Deux jours durant, des chefs d’entreprise ont échangé avec les décideurs publics, des universitaires ainsi que de nombreux experts et chercheurs nationaux et internationaux reconnus qui se sont succédé sur l’estrade du campus de l’ISCAE livrant réflexion, analyses et regards sur des thématiques en lien avec l’entreprise. Mais pas que, puisque cet espace d’intenses et riches échanges s’est aussi intéressé au capital humain, à l’évolution technologique, au nouveau rapport au travail, à l’internationalisation ou encore à la responsabilité sociétale dont on a beaucoup parlé ces derniers temps. L’Université d’été de la CGEM a braqué également ses projecteurs sur les enjeux économiques et sociaux auquel le Maroc devait faire face pour formuler les solutions les plus adéquates du moment. Elle a permis, en outre, de sonder les intervenants sur les pistes que les entreprises devront bâtir pour s’adapter aux instabilités de l’économie mondiale et tirer profit des nouvelles opportunités qu’elle offre. Par ailleurs, au cours de leurs échanges, les participants ont aussi décliné le chemin à suivre pour mobiliser les forces et offrir des « perspectives économiques fortes» au profit d’un Maroc que la confédération veut gagnant. C’est dire que « par les temps qui courent, compte tenu des bouleversements que traverse le monde, avoir un espace d’échanges et de partage comme celui-ci pour l’entreprise marocaine est une nécessité. D’autant plus que tout le monde se pose les mêmes questions. Les opérateurs ont besoin d’un tel cadre qui les aide à mieux comprendre les changements que vit le monde et les évolutions qu’il connaît de sorte à orienter leurs prévisions », a d’emblée souligné le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar lors de la séance inaugurale de cette première. Le monde est dans l’incertitude. Ce qui, a-t-il estimé, « nous interpelle aujourd’hui en tant que chefs d’entreprise, citoyens, décideurs politiques, partenaires sociaux, responsables territoriaux, mais également en tant que partenaires internationaux. » Pour le patron de la puissante organisation patronale, il ne fait aucun doute que le secteur privé marocain a grandi, qu’il s’est diversifié et qu’il « joue un rôle fondamental dans l’accompagnement de la croissance, de l’emploi et des réponses aux problématiques sociales ou éducatives ». Compte tenu de sa maturité, «ce secteur a besoin aussi de s’affirmer», a indiqué Salaheddine Mezouar. Et d’ajouter que si «nous sommes déjà dans l’avenir, on ne s’en rend même pas compte du fait qu’on n’a pas la capacité d’apporter des réponses adéquates avec des méthodes, des schémas et des interrogations du passé pour réadapter tout cela », affirmant que telle est l’ambition de la CGEM à travers cette première édition de son Université d’été. S’il est apparu que tout semble bien aller pour le moment, l’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin pense qu’il vaut mieux se préparer à la suite d’autant plus qu’« il n’est pas sûr qu’il y ait que de bonnes nouvelles devant nous dans ce monde interdépendant, changeant et confronté à des crises ». A l’entendre, le contexte dans lequel nous avançons a profondément évolué et que nous sommes dans un temps d’effondrement des grands repères qui avaient organisé le monde après la Deuxième Guerre mondiale. « Ce temps d’effondrement nous conduit soit à un pessimiste qui ne serait pas de bon aloi, soit à voir la réalité du monde d’aujourd’hui. Car, ce qui se cache dernière cet effondrement des repères du monde, c’est une transition, un changement dans l’organisation du monde et de la puissance chinoise. C’est une rebipolarisation ». A propos des crises, le conseiller spécial en chef du Premier ministre et directeur général du Bureau de prospection économique du Sénégal, Boubarack Lo, craint que la prochaine crise soit le fait des politiques. Répondant à une question sur les risques à venir, ce dernier a affirmé que le politique déclenchera la prochaine crise, citant des éléments précurseurs: les comportements, la tentation de protectionnisme ou encore la guerre commerciale. « A mon avis, nous avons là des éléments très précis qui vont annoncer une grande crise si on n’y prend pas garde », a-t-il dit. Pour Jean François Copé, ce n’est pas tant la question des menaces que celle des défis qui dérange. Pour le maire de Meaux et ancien ministre français du Budget, « ce qui est capital, c’est qu’il y a une transformation majeure en cours, qui est celle de l’intelligence artificielle, du Blockchain et du Big Data, qui conduit à des opportunités considérables et nécessitent de nouvelles initiatives et de nouvelles organisations ». Adapter l’économie nationale aux mutations du monde et favoriser le développement humain. Deux orientations qui conviennent au chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani. Mais pour ce dernier, le contexte impose aussi que les secteurs public et privé travaillent ensemble dans le cadre d’un véritable partenariat afin de soutenir une croissance forte à même d’élever le pays et résoudre un tant soi peu l’épineuse question du chômage des jeunes. Des jeunes notamment entrepreneurs qui auraient toute l’attention de la CGEM, selon son président assurant qu’ils constituent «l’un des axes majeurs du mandat qui est le nôtre. A travers cette Université d’été et des différentes initiatives que nous allons prendre en faveur des jeunes entrepreneurs, des start-up et de l’écosystème, on va contribuer à créer, faire en sorte que ce formidable vivier dont on dispose puisse s’exprimer et véritablement trouver sa place dans cette dynamique ». « Le monde change ! Et nous », « L’Etat de l’Etat : nouveau
Présidence de la CGEM: Salaheddine Mezouar prend les règnes de la puissante organisation patronale marocaine
Salaheddine Mezouar prend les commandes de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), pour un mandat de trois ans renouvelables une fois, après son élection à la présidence du syndicat des patrons. Elu au terme d’une élection au vote secret qui s’est déroulée mardi dernier à Casablanca, l’ancien ministre marocain des Affaires étrangères succède à 65 ans à Miriem Bensaleh Cheqroun, la première Marocaine à diriger cette puissante organisation patronale. Le nouveau président de la CGEM, qui formait un binôme avec Fayçal Mekouar, a obtenu 5.173 voix, contre 1.432 voix à son concurrent Hakim Marrakchi lors de l’Assemblée élective organisée à cette fin. Figure bien connue de la scène politique marocaine, Salaheddine MezouarMezouar a été un temps la figure de la diplomatie marocaine. L’Ancien président du Rassemblement national des indépendants (RNI) a également été aux commandes de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH). Des précieux atouts qui vont, sans doute, l’aider à relever les défis qu’il s’est fixé à la tête de la CGEM et donc d’atteindre ses objectifs. Martin KAM
Un aréopage d’experts internationaux échange sur les statistiques environnementales
Statistiques, environnement et changements climatiques étaient au centre d’un atelier organisé durant la matinée de dimanche dernier par le Haut-commissaire au plan (HCP) à Marrakech, à l’occasion du 61ème Congrès mondial de statistiques qui réunit du 16 au 21 juillet quelque 2000 participants représentant plus d’une centaine de pays. « Quelles approches statistiques pour la mesure de l’environnement et des effets des changements climatiques ? » C’est à cette question que devaient répondre les experts en statistique, les scientifiques ainsi que les représentants des institutions jouant un rôle fondamental dans les questions environnementales et les changements climatiques invités à ce grand rendez-vous mondial. Le Haut commissaire au plan, Ahmed Lahlimi Alami, qui a insisté lors de la séance d’ouverture du congrès sur l’urgence d’un développement rapide de la statistique environnementale, a d’entrée de jeu assuré que le Maroc est un pays dont le leadership national est très engagé en faveur des questions liées à l’environnement. Il a toutefois relevé que le problème des émissions de gaz à effet de serre demeurait assez abstrait pour le Marocain, expliquant que ce que la population voit dans l’environnement, c’est d’abord les services de base tels que l’eau et l’électricité. « Les études du HCP ont montré que les Marocains sont sensibles à la qualité de l’eau, à l’assainissement et à la disponibilité de l’électricité à des coûts abordables », a-t-il souligné. Abordant les grands problèmes auquel sont confrontés les organismes en charge de la statistique à travers le monde, il a relevé que ceux-ci ne peuvent connaître toutes les questions traitées que s’ils disposent de données qu’ils ne produisent pas. « Toutes ces données viennent d’autres administrations, d’autres intervenants publics et privés et il faut qu’ils en disposent sous une forme qui puisse être exploitée statistiquement et sur le plan de la comptabilité », a-t-il relevé. Pour sa part, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar, a noté que « la statistique n’est pas uniquement de la technique, elle aide naturellement à l’observation, à la mesure mais essentiellement à la décision ». L’ancien ministre des Affaires étrangères a estimé qu’on ne peut s’engager dans un projet d’envergure sans avoir de la visibilité, des outils d’analyse, et d’observation mais aussi de correction. Les politiques publiques engagent des moyens et des ressources qui doivent avoir un impact sur l’humain, a-t-il estimé. Dans ce sens, «il est fondamental qu’on comprenne qu’au-delà de la technique et de la statistique, il y a une finalité qui est le citoyen, l’organisation de la cité, l’organisation du comportement humain, la formation et l’éducation pour un nouveau monde », a soutenu Salaheddine Mezouar, soulignant que la marche vers ce nouveau monde est en train de devenir une réalité. « La mutation technologique est une réalité, le problème aujourd’hui qui reste c’est la capacité d’adaptation des décideurs publics et politiques, des acteurs, du mode d’organisation de la vie à ces évolutions et à ces technologies », a-t-il fait remarquer. S’exprimant sur l’Afrique, le responsable de la COP22 a indiqué que « notre continent a des défis, mais il a également une chance absolument extraordinaire. Ce continent est en train de se faire, de se construire avec des défis majeurs qui touchent des populations, mais également des effets de réchauffement climatique qui sont absolument catastrophiques pour beaucoup d’entre elles ». Il a également rappelé que 60 millions de personnes vont se déplacer parce les conditions de vie deviennent insupportables et qu’en l’espace de 30 ans, Marrakech a perdu 30% de ses réserves en eau. Il a ainsi estimé que la chance de l’Afrique, c’est de construire son nouveau modèle de développement en tirant bénéfice de ces mutations. « Elle ne doit pas commettre l’erreur de rester dans les modèles et les choix du passé, il faut s’inscrire dans l’avenir », a-t-il lancé. Modérateur du panel, Abdelouahed Fikrat, secrétaire général de la présidence du gouvernement, a pour sa part rappelé que le changement climatique est en grande partie dû au comportement humain, que les territoires, populations et catégories sociales, bien qu’ils n’aient pas été les plus responsables de la pollution terrestre sont, paradoxalement, ceux qui en paient le plus lourd tribut et que le climat étant transfrontalier, aucun pays ne doit faire face, seul, aux effets du changement climatique. Notons que des experts et représentants de plusieurs institutions internationales sont intervenus lors de cet atelier qui a éclairé les participants sur bien des aspects en rapport avec le thème du premier panel du HCP qui organise, cet après-midi, un deuxième atelier sur « La révolution des données au service des Objectif du développement durable ».