Livre : Arsène Francoeur Nganga publie : «La traite négrière sur la baie de Loango pour la colonie du Suriname»

«La traite négrière, on en parlera toujours. Eternelle, elle est inscrite dans l’histoire de l’humanité. La déportation de millions de Noirs africains sur le continent américain est reconnue comme un crime contre l’humanité gravé dans la conscience de l’Occident comme une faute originelle, jamais franchement acceptée, jamais confessée ou pardonnée. On en a fait un fait d’histoire», écrit le préfacier, le Pr François Loumawu dans ce livre intitulé, «La traite négrière sur la baie de Loango pour la colonie du Suriname», paru aux éditions cesbc Presses à Evry en France.

Dans ce livre, Arsène Francoeur Nganga met en lumière, sur le double plan anthropologique et chronologique, le déracinement des esclaves d’Afrique centrale embarqués sur la baie de Loango. L’auteur parle du Suriname qui n’est autre que la Guyane néerlandaise, l’une des premières et importantes destinations des esclaves en Amérique dès les premières années du XVIIème siècle.
La colonie du Suriname apparaît comme un cas des plus significatifs dans la durée et le nombre de déportés débarqués sur les côtes américaines et d’où sont partis d’énormes contingents d’esclaves à l’intérieur du continent américain du XVIIème au XIXème siècle.

Le centre de traite le plus actif
Selon le préfacier, le royaume de Loango, récemment détaché du Kakongo, un vassal du royaume du Kongo, abrite le centre de traite le plus actif et le plus important de la côte atlantique, à Bwali sa capitale, près de Diosso (actuelle ville de Pointe-Noire).
Pour François Lumwamu, les populations de cette zone sont majoritairement de langue bantu, de chaque côté du fleuve Congo. Les survivances linguistiques et culturelles sont toujours très vivaces au Suriname et sur l’ensemble des Amériques.

Cette situation s’explique par l’activisme des Provinces-Unies qui sont la première puissance commerciale et maritime de l’Europe au XVIIème. Ces Provinces-Unies débarquent en Afrique centrale deux siècles après les portugais. Elles y établissent des relations commerciales avec le riche et puissant royaume Loango. Pour des besoins d’exploitation de leurs colonies du Nouveau monde, les commerçants néerlandais emmènent des milliers d’hommes et de femmes d’Afrique centrale pour servir de main d’œuvre servile au Suriname, la plus précieuse des colonies néerlandaises en Amérique.

L’auteur indique que la baie de Loango s’étend du Cap Lopès (actuel Port-Gentil du Gabon) à l’embouchure du Congo (actuel Cabinda en Angola), elle fut une zone très active, sinon la plus active du XVIIème au XIXème siècle, zone de traite et d’embarquement des captifs venant de partout, surtout de l’intérieur des terres de l’Afrique centrale depuis l’actuelle République du Tchad, l’actuelle république centrafricaine jusqu’au royaume du Kongo convergeant vers la baie de Loango par des pistes restées célèbres jusqu’à ce jour.

L’auteur Francoeur Arsène Nganga explique la raison pour laquelle il a pensé à la publication de cet ouvrage. C’est à cause du silence ou du mutisme du Congo qu’il a pensé à écrire ce livre. C’est dans ses recherches qu’il s’est rendu compte que le site d’embarquement de la baie de Loango était le plus important site de la traite négrière en Afrique.
Il révèle que Loango avait une caractéristique particulière, c’était une zone de sortie venant de l’Afrique centrale, de l’Oubangui, de l’Afrique australe et même de l’Afrique orientale.

«En faisant les statistiques de Luanda, de Benguela, de Gorée, de Quelimane et de Loango, je me suis rendu compte que Loango avait les chiffres les plus important », souligne l’auteur. Il ajoute que la publication de ce livre est une manière d’éveiller les consciences et d’apporter sa pierre à l’édifice. Pour lui, la première richesse du Congo, c’est son histoire et cela fait partie de la diversification de l’économie.

Loango, pilier pour le tourisme de mémoire
«Loango peut servir de pilier pour le tourisme de mémoire», a dit Francoeur Arsène Nganga qui précise qu’il y a des milliers d’afro-descendants qui vont au Sénégal et au Bénin et ne sont pas nombreux à venir à Loango.

L’homme et l’oeuvre
L’ouvrage de Francoeur Arsène Nganga compte 210 pages subdivisés en sept chapitres. Outre l’introduction, le premier chapitre est intitulé «Du royaume de Lwaangu (Loango) et de son contact avec les commerçants néerlandais à partir de 1600 », le second porte le sous-titre de «De la traite des esclaves par les marchands néerlandais sur la baie de Lwaangu (Loango) à partir de 1630» pendant que le troisième est «De la présence des captifs de l’Afrique centrale dans la colonie du Suriname», le quatrième, c’est «Du ressenti des esclaves bantu d’Afrique centrale dans la colonie du Suriname» et les cinquième et sixième sont respectivement «De la présence des esclaves coloniaux et immigrés modernes afro-surinamiens (Bushinengué) en Guyane française» et «Le patrimoine culturel et artistique afro-surinamien Bushinengué en Guyane française».
L’auteur de «La traite négrière sur la baie de Loango pour la colonie du Suriname» est chercheur en histoire, en anthropologie sociale et culturelle et en ethnologie des Noirs au Centre d’Etudes Stratégiques du Bassin du Congo (CESBC). Il est membre du Centre International de Recherches et Education sur la Civilisation Kongo (CIRECK). Il a collaboré au ministère de la culture et des arts du Congo-Brazzaville à la rédaction de l’argumentaire pour l’inscription du site d’embarquement des esclaves de Loango au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Il est également auteur de plusieurs articles de presse sue les bantus dans les Caraïbes et aux Amériques. «La traite négrière sur la baie de Loango pour la colonie du Suriname» est son premier ouvrage.

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