Livre. « Melhoun et peinture » de Loubaba Laalej présenté à Salé

Livre. « Melhoun et peinture » de Loubaba Laalej présenté à Salé

Dans le cadre de la 14ème édition du Festival Maqamat qui se tient jusqu’au 7 juillet 2024 à Salé, l’artiste peintre et écrivaine Loubaba Laalej a présenté et signé son ouvrage intitulé «Melhoun et peinture», mardi dernier. Ce livre, disponible en français et en arabe, est une fusion harmonieuse de poésie et de peinture, qui révèle l’exceptionnel talent artistique d’exception de l’auteure. Dans cet ouvrage, elle nous donne à apprécier un recueil de poèmes magnifiquement illustré par ses propres tableaux. Divisé en quatre chapitres distincts, «Melhoun et peinture»  aborde différents aspects du melhoun, notamment à travers des sections dédiées à sa parole mélodieuse, à son impact sur les toiles de l’artiste, à l’hommage rendu à la femme dans cette forme d’art, ainsi qu’à l’influence des grands maîtres du melhoun sur son travail. Lors de la présentation de son ouvrage, Madame Laalej a partagé sa vision artistique et littéraire et a souligné la symbiose entre ses poèmes et ses peintures. Son langage poétique donne une nouvelle dimension aux chefs-d’œuvre revisités pour  enrichir ainsi l’expérience des passionnés de melhoun. La profondeur, la perspective et le choix des tons dans ses tableaux contribuent à sublimer l’esthétique de cet art ancestral. Résultat : un univers où la poésie et la peinture se rejoignent harmonieusement.  « Le melhoun est cet art qui fait ressentir ce qu’il y a de plus précieux et de plus chaleureux en soi.Il ouvre les sourires et enchante les cœurs. Il informe l’esprit et rassemble le peuple autour de lui.Il est le sortilège de cette parole chantée. Il est le poème d’une mémoire séculaire portée. Il est notre identité culturelle d’une valeur intemporelle. Le melhoun est la mémoire qui a construit l’histoire populaire du Maroc. Il a su jouer à la perfection le rôle de trait d’union entre le passé et le présent.», a expliqué Loubaba Laalej. Cette fusion des sens, cette immersion totale dans un univers à la fois poétique et pictural, témoigne du talent et de la sensibilité artistique  de l’auteur.  Pour l’écrivain et chercheur Dr. Samir Lotfy, « Melhoun et Peinture » est une œuvre littéraire et artistique qui propose un voyage décoiffant à travers le temps et l’espace. «Loubaba Laalej via cet ouvrage nous invite à apprécier la magie du melhoun et la beauté des couleurs comme « espaces » de communion, de convivialité, de partage et un haut lieu de retrouvailles pour tous les humains, abstraction faite de leurs appartenances sociales, de leur ethnicité et de leurs religions. Des humains en quête d’une joie universelle, d’un bonheur éternel et d’un remède efficace contre tous les aléas pesants et pressants du temps et les tracasseries de la vie, que seuls les arts sont à même de procurer en toute abondance et en toute générosité», a-t-il souligné. Dans ce sens, «Melhoun et peinture» se prononce comme un véritable hommage à la richesse et à la diversité de l’art du melhoun. Quelle belle illustration de la synergie entre la poésie et la peinture, entre les mots et les couleurs, entre la tradition et la modernité!  « Loubaba Laalej en profite et s’y trouve comme un poisson dans l’eau. Avec une thématique aussi riche que variée, le lyrisme est de mise, que ce soit dans les printanières « rabiiyate » ou les matinales «sebbohi» ou ces veillées teintées de jovialité musicale bienheureuse sans laisser dans les limbes des implorations de pardon quand il s’agirait de quelque remords aux relents du péché.Faste, féerie, félicité, tout y est pour célébrer beauté et art de vivre quand la femme occupe une place de choix et inspire moult paroliers. Autant de titrages aussi transparents que révélateurs. Et c’est Zineb, Fatima, Yamina, Aicha, Rita, Loubaba, Malika et le répertoire est bien long»,  a affirmé  le chercheur en art Ahmed Fassi. BIO-EXPRESS. Native de Fès, Loubaba Laalej est une artiste peintre et écrivaine prolifique. Membre de la Ligue des Écrivaines du Maroc. Membre du Bureau Permanent de la Ligue des Écrivaines d’Afrique. En 2019, elle a obtenu un doctorat honorifique délivré par le Forum International des Beaux-arts (Fine Arts Forum International) à titre de reconnaissance. Elle a à son actif une multitude de publications sur son expérience créative : «Émergence fantastique», «Mes univers», «Matière aux sons multiples», «Abstraction et suggestion», « Dames du monde : entre l’ombre et la lumière». Parmi ses recueils de poésies (écrits et œuvres) : «Fragments», «Pensées vagabondes», «Mysticité et plasticité», « Melhoun et peinture», «Poésie et peinture», «Icônes de la plasticité au féminin», «Chuchotement du silence», «Musique et plasticité» (Tome I et Tome II), «Vivre avec soi», «Vivre ensemble», «Danse et plasticité» (Tome I et Tome II), «L’ Amour et l’Art », « La Mort et l’Art », « La Beauté et l’art », « La Route de lumière », «Voix intérieure», «La Vérité et l’Art » , « La Liberté  et l’Art», « Le Bonheur et l’Art», « L’Imagination et l’Art», « Le Désert et l’Art», «L’Afrique  et l’Art»,  « Le Rêve et l’Art ». Livres en cours de publication (écrits et œuvres) : « Manifeste lyrique », « La Mémoire et l’Art», « La Folie et l’Art», « Le Voyage et l’Art», « Le Sacré et l’Art», « La Société et l’Art », « L’ Âme et l’Art», « Le Sacré et l’Art», « Le Génie et l’Art »,  « L’Homme  et l’Art » , « La Mémoire et l’Art » …

Rita El Khayat : La violence machiste sur les femmes est universelle

Rita El Khayat : La violence machiste sur les femmes est universelle

Les habitués du Théâtre Italia (Consulat général d’Italie) – Casablanca, amoureux de livres et défenseurs des droits de la femme, ont accueilli récemment une grande Dame du savoir et de la culture au parcours exceptionnel, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme célébrée tous les ans à travers le monde à la date du 8 mars. Rita El Khayat, puisque c’est d’elle dont il s’agit, « est un personnage très engagé sur plusieurs fronts, dans les domaines sociaux, scientifiques et culturels », a rappelé à cette occasion la présidente de la Dante Alighieri de Casablanca, Mme Marina Sganga Menjour. Une figure imposante qui force l’admiration par sa vivacité intellectuelle et l’étendue de ses connaissances, serait-on tenté d’ajouter. Défenseure acharnée de la paix, la chercheuse, enseignante, anthropologue, psychanalyste et artiste peintre est l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages et de centaines d’articles sur la condition de la femme et des travaux. Des ouvrages d’une grande clarté, bien structurés et dont l’utilité ne fait aucun doute, à l’instar du dernier intitulé : «Les violences traditionnelles contre la femme», publié aux éditions L’Harmattan. Dans cet ouvrage unique par sa documentation – témoignant d’un long et minutieux travail de recherche – qui sortira prochainement en italien sous le titre « Il sangue e la parola », l’écrivaine maroco-italienne « traite de la violence contre les femmes en analysant la diversité de leurs origines et de leurs causes à toutes les époques et dans les différentes cultures du monde », note la présidente de l’Association culturelle italienne dans son allocution de présentation avant d’inviter l’écrivaine à prendre place à l’espace scénique du Théâtre Italia. « Il existe probablement encore plus de variétés de violences, de diversités de leurs origines et leurs causes contre les femmes dans le monde », concède Rita El Khayat. Mais dans ce livre imprégné de références bibliographiques et historiques, explique-t-elle, «l’analyse de l’étiologie de la violence et de l’agressivitépermet de définir plus intiment les processus menant, de façon traditionnelle, à leur exercice contre les filles et les femmes ». L’auteure de « Le monde arabe au féminin »(L’Harmattan) a commencé à réfléchir sur la question de la violence des femmes depuis plus de trois décennies, concentrant toute son attention sur un phénomène qu’elle connaît bien pour l’avoir subi« sous toutes ses formes, dans tous ses raffinements, sous toutes ses déclinaisons », confie-t-elle dans la note d’intention du livre. Ainsi, qui mieux que cette intellectuelle engagée, professeur d’université en France, en Italie et au Canada, auteure de «Le Maghreb des femmes» (Eddif puis Marsam) et de « Le somptueux Maroc des femmes» (Ed. Dedico puis Marsam), « aurait pu célébrer avec nous la Journée internationale de la femme. Elle qui en 1999 a été la première femme de l’histoire du Maroc à adresser une lettre ouverte au Souverain, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour contraster un mouvement réactionnaire qui voulait le retour de la femme au foyer », s’était interrogée en début de soirée Mme Marina Sganga Menjour. « Les violences sont extrêmement nombreuses et c’est pour cela que j’ai essayé de les analyser au maximum à travers l’histoire, le temps, les cultures, les sociétés de tous les temps et partout », souligne celle qui se considère comme une femme rigoureuse avec elle-même et soutient que « pour prouver quelque chose, il faut aller très loin, prospecter très loin pour que ça devienne un texte fondamental ». Le patriarcat a été féroce contre les femmes La violence contre les femmes tire sa source dans des perceptions diverses que l’homme a de la femme.« Nous sommes encore en train de vivre sous le patriarcat et celui que nous connaissons le mieux, c’est le monothéisme de type judaïque, chrétien et musulman ». Le patriarcat symbolisant un pouvoir, il faut un dominant et un dominé. C’est ainsi qu’« il était très facile de dominer une femme parce qu’on s’accorde à dire qu’elle est plus fragile physiquement, fait et a la garde des enfants. Dès lors, il était plus facile pour les hommes de régenter la vie des femmes et de leur imposer uncertain nombre d’éléments qui font qu’ils les tiennent complètement », explique Rita El Khayat au milieu d’une salle silencieuse et très attentive. La violence est la plus ancienne forme de servitude de la femme Le livre montre avec exemples à l’appui qu’il y a une violence universelle et traditionnelle contre les femmes et rapporte qu’elle est la plus ancienne forme de servitude des femmes.Pour bien comprendre l’étendue du phénomène, elle rappelle qu’« en Espagne, en France et en Italie, il meurtentre 150 et 200 femmes par an sous les coups de leurs compagnons, ex-maris et de leurs maris ». Pour ne citer que ces trois pays européens et développés proches du Maroc. Mais avant d’en arriver aux cas extrêmes, Rita El Khayat rappelle également quelques-unes des formes deviolence que subissent les femmes pour ne pas les oublier. « Il y a des frotteurs dans les bus, les harceleurs systématiques, les dragueurs invétérés, les chefs qui obligent les femmes à la promotion canapé… On ne parle pas parce qu’il n’y a pas mort d’homme, en l’occurrence de femmes. Ce n’est que quand il y a meurtre qu’on se réveille », fait-elle remarquer estimant au passage que la venue du féminisme était une nécessité absolue. Mais pour la psychiatre et psychanalyste, on n’a pas toujours besoin de tuer la femme. Prenant le cas de la société marocaine qu’elle connaît bien, «la violence est diffuse et permanente. La femme la subit tellement et aussi longtemps que ce n’est pas la peine de la supprimer. Qu’elle le veuille ou non, elle est soumise ». Abordant plus généralement les cas de féminicide (meurtre spécifique de femmes), particulièrement présents au sein des couples, Rita El Khayat note qu’«on tue très souvent par excès d’amour: «J’ai aimé cet être au point que je vais le faire disparaître parce qu’il ne me convient plus, il n’est plus en phase avec l’amour que je lui porte

Maroc/Livre. Loubaba Laaalej signe «L’Amour et l’Art» au Festival International du Film de Femmes de Salé

Maroc/Livre. Loubaba Laaalej signe «L’Amour et l’Art» au Festival International du Film de Femmes de Salé

Loubaba Laalej, écrivaine et artiste peintre renommée, sera présente lors de la 16ème édition du Festival International du Film de Femmes de Salé. Organisé par l’Association Bouregreg du 13 au 18 novembre 2023, cet événement promet une rencontre-signature exceptionnelle autour de son dernier ouvrage intitulé «L’Amour et l’Art». Animée par l’écrivain et critique d’art M’braekHousni, cette rencontre, prévue le 14 novembre à partir de 10h à la salle de conférences de l’Hôtel Dawliz de Salé, permettra aux participants d’en apprendre davantage sur la créativité de cette écrivaine qui s’étend à plusieurs formes artistiques, dans un univers où amour et art se rencontrent harmonieusement! L’ouvrage «L’Amour et l’Art» de Loubaba Laalej, préfacé par le critique littéraire Dr. Mostafa Ennahhal et le journaliste-enseignant chercheur français Claude Malin, est une véritable pépite artistique. Traduit avec brio en arabe par le critique et chercheur Dr Abdallah Cheikh, cet ouvrage se distingue par la fusion harmonieuse d’éléments artistiques, poétiques, historiques et philosophiques qui y sont présents. Dans ce livre captivant, Loubaba entrelace ses toiles magnifiquement réalisées à ses textes inspirés pour former un univers unique en son genre. À travers cette combinaison subtile entre écriture et peinture, l’auteure nous dévoile les secrets profonds de sa création.Cependant, bien que certains aspects du mystère soient révélés dans ces pages fascinantes, il reste encore beaucoup à découvrir. Le secret demeure partiellement caché car il y a toujours quelque chose à déchiffrer et à contempler dans cette œuvre énigmatique. « Tous les domaines de l’art sont touchés par la grâce de l’amour et de sa plume.Même le sacré descend de son piédestal pour venir provoquer l’amour des hommes, chez les hommes, entre les hommes. Des héros du quotidien,des chanteurs de rue, des poètes,l’amour s’écrit,l’amour se dit, l’amour se vit. Il transcende des existences et parfois il les détruit.Nous ne sommes rien face à lui, sauf que sans lui… c’est encore pire. L’amour est un mal nécessaire, à tel point que depuis des millénaires,il a inspiré philosophes, sculpteurs,peintres, hommes et femmes de lettres. Au XXème siècle, il a su donner un souffle divin aux œuvres de Rodin, Frida Kahlo,Picasso,Robert Doisneau, Sartre, Beauvoir,René Clair, Cécile B Demille… et inspire encore en ces années20 (- qui furent les années folles du siècle dernier-) de ce siècle.», souligne le journaliste et enseignant chercheur français Claude Malin, dans la préface intitulée «Un éternel recommencement» de cet ouvrage.  Loubaba Laalej apportera sans aucun doute une contribution inestimable à notre culture. Son analyse du meurtre d’Abel par Caïn, tel que décrit brillamment dans «La conscience» de Victor Hugo, met en lumière la transition de l’état nomade vers la sédentarisation. De plus, sa compréhension profonde du personnage mythique de Don Juan dans l’œuvre de Molière et son interprétation subtile des idées philosophiques exposées dans le «Banquet» de Platon démontrent un niveau intellectuel impressionnant. En outre, Loubaba nous émerveille avec ses connaissances cinématographiques en faisant référence au film classique «La beauté du diable» réalisé par René Clair en 1950. Sa capacité à lier ces différentes œuvres artistiques entre elles témoigne d’une sensibilité remarquable et enrichit notre compréhension globale des thèmes universels abordés. Dans ce sens, «L’Amour et l’Art» de Loubaba propose une analyse approfondie à la fois historique, philosophique, sémantique, herméneutique et linguistique. Cette lecture experte permet d’identifier les différentes images utilisées par cette auteure visionnaire pour exprimer les multiples facettes de l’amour et de l’art. En explorant ces certitudes ainsi que les doutes qui les accompagnent, ainsi que les aspirations et déceptions qu’ils suscitent, elle nous offre une perspective riche et nuancée sur ces thèmes universels. Un constat que confortent les propos de l’universitaire et critique littéraire Dr. Mostafa Ennahhal qui dans sa préface intitulée « Alchimie poétique :« L’amour nous rattache donc à l’idée de la beauté dont les beaux corps et les belles âmes ne sont que des reflets. Quant au désir de procréation qui se trouve au cœur même de l’amour, les textes-images de Loubaba le disent : il est l’expression de ce désir d’immortalité qui réside en chacun de nous. La nature humaine cherche à se perpétuer età être immortelle. Or, le seul moyen dont elle dispose pour cela c’est de produire de l’existence, en tant que perpétuellement à la place de l’être ancien, elle en laisse un nouveau qui s’en distingue. La procréation est donc à l’immortalité ce que le temps est à l’éternité : elle en est l’image»,  note-t-il. Sa maîtrise du sujet combinée à son talent littéraire font de cet ouvrage une lecture incontournable pour tous ceux intéressés par les questions philosophiques, historiques et artistiques contemporaines. Loubaba cherche à mettre en évidence les multiples facettes de l’amour et de l’art qui méritent d’être explorées dans leur essence même. Elle propose une relecture complète de ces thèmes fondamentaux, invitant le lecteur à plonger au cœur de leurs origines profondes. En abolissant les frontières conventionnelles entre différentes disciplines intellectuelles, Loubaba construit un édifice cohérent où chaque élément trouve sa place légitime. Ce livre constitue donc un véritable tour-de-force intellectuel qui repousse les limites du savoir humain. En mêlant amour, art, foi et raison dans une seule vision globale du monde, Loubaba offre aux lecteurs un regard neuf sur ces sujets cruciaux pour notre existence. Soulignons enfin que cette rencontre sera aussi l’occasion de présenter les livres des écrivains de talent Aicha Belarbi, Abdelkrim Ouakrim et Azlarabe Alaoui Lmhraz. Bio-express : Native de Fès, Loubaba Laalej est une artiste peintre et écrivaine prolifique. Membre de la Ligue des Écrivaines du Maroc. Membre du Bureau Permanent de la Ligue des Écrivaines d’Afrique.  En 2019, elle a obtenu un doctorat honorifique délivré par le Forum International des Beaux-arts (Fine Arts Forum International) à titre de reconnaissance. Elle a, à son actif, plusieurs publications sur son expérience créative : «Émergence fantastique», «Mes univers», «Matière aux sons multiples», «Abstraction et suggestion», « Dames du monde : entre l’ombre et la lumière». Parmi ses recueils de poésies (écrits et œuvres) : «Fragments», «Pensées vagabondes», «Mysticité et plasticité», «Melhoun et peinture», «Poésie et peinture», «Icônes de la plasticité au féminin», «Chuchotement du

Mozambique/Lu : «Les baleines de Quissico», nouvelles de Mia Couto

Mozambique/Lu : «Les baleines de Quissico», nouvelles de Mia Couto

LIVRE. Dans ce recueil de nouvelles, ou de contes, plutôt, Mia Couto nous raconte des histoires d’hommes tourmentés, de femmes esseulées, trahies, d’éléments naturels qui ont leur propre vie, leur propre destin. Ces histoires sont souvent bien tristes, et les aspirations des personnages, parfois rationnelles, virent souvent à la démesure. Et tout est poème, tout est extraordinaire, tout est profondément humain. Je sens bien que je perds à ne pas lire la langue portugaise du Mozambique et profondément originale de Mia Couto. Mais il faut saluer toute l’inventivité de la traductrice qui a fait des miracles pour rendre au plus près la grande poésie de l’auteur. Citation page 97 «La Rose Caramel»: «La bossue était le mélange de toutes les races, tous les continents se croisaient dans son corps. À peine l’ayant déposée dans la vie, sa famille s’était retirée. Son abri, depuis lors, n’avait pas où être vu. C’était un réduit fait de pierre spontanée, sans aplomb ni architecture. Où le bois n’avait pu arriver à être planche: il demeurait tronc, pure matière. Sans couche ni table, la bossue ne prenait guère soin d’elle. Elle mangeait? Jamais personne ne lui avait vu la moindre subsistance. Ses yeux eux-mêmes étaient insuffisants, de cette maigreur de trop vouloir être un jour regardés et avec cette fatigue écarquillée d’avoir rêvé. » Par Alain Raimbault

LIVRE/LU POUR VOUS (« Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures » de Jean Ziegler)

LIVRE/LU POUR VOUS (« Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures » de Jean Ziegler)

SUISSE. L’heure de la désaliénation semble venue. L’on voit, l’on entend poindre, surgir et grandir l’incarnation collective des aspirations individuelles et collectives. C’est en tout le fond de pensée de l’opus de Jean Ziegler “ Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures “ publié aux éditions l’Aube. Cette conscience “adjugée “ est illustrée au sein de la société civile par la multiplication des luttes et des initiatives, des mouvements sociaux et associatifs stimulés par la montée en puissance du pouvoir de la honte. Il gronde partout le bruit d’une humanité humaine, en révolte, déterminée à ne plus supporter l’insupportable. Déterminée à ensemencer et à concrétiser l’espérance du e civilisation débarrassée de l’ordre cannibale du monde, libérée des jougs oligarchiques, réconciliée avec l’essentiel, à savoir la considération de cet autre, de chaque être vivant (humain, animal et végétal) à partir de laquelle la résurrection des solidarités n’est plus une chimère. L’insurrection des consciences est en marche, promettant la révolution des raisonnements, la métamorphose des comportements puis, un jour peut-être, l’avènement d’une démocratie inédite sanctuarisé y lee droits universels de tous les hommes. L’insurrection des consciences c’est le ferment qui permet d’espérer voir le possible triompher de l’apparent impossible. “ Les murs les plus puissants tombent par leurs fissures” annonce avec force l’écroulement de l’ordre ancien et l’aurore d’une ère nouvelle. Il appartient à chacun de repérer l’une de ces brèches, de s’y introduire, d’y fertiliser puis d’y cultiver de quoi lézarder l’édifice. Évincer l’innommable. Démolir les tyrannies et ainsi faire fleurir contre les lois de l’aridité. Par Germain Nzinga

Congo Brazzaville. Polémique autour d’un livre

Congo Brazzaville. Polémique autour d’un livre

POLEMIQUE. Opposants, société civile et journalistes se délectent des tirs de barrage auxquels se livrent affidés d’Anatole Collinet Makosso, de Pierre Mabiala, et proches de Stevy Ekeli, du Club 2002-Pur. « C’est ni eux ni eux » est un néologisme qui exhale une hilarité dans la pratique de la politique à la congolaise, empruntée cette fois-ci à l’ancien administrateur maire de Makélékélé, Morel Kiwouzou, l’amuseur public. Il traduit le schisme communautariste ou la mésentente qui a cours dans le camp de la majorité au pouvoir. Tout part de « Regard sur Anatole Collinet Makosso », un ouvrage écrit en l’honneur du premier ministre congolais par le philosophe Joseph Mampouya et journalistes, co préfacé par Isidore Mvouba, le président de l’assemblée nationale, et le professeur titulaire Grégoire Lefouoba. Certains y voient la reconnaissance du travail d’un homme fidèle parmi les fidèles de Denis Sassou Nguesso. D’autres parlent de « flagornerie politique » voire de « mendiants de la République « . De méchantes langues proches de la majorité vont jusqu’à spéculer sur « la commande d’un livre à des fins de communication en politique ». Le premier tir de barrage dont fait l’objet Collinet Makosso est venu, contre toute attente, de Stevy Ekeli, le fringant conseiller municipal de Djiri et imminent membre du Club 2002-Pur, le parti politique de Wilfrid Guy César Nguesso, pasteur évangéliste qui a toujours un œil bienveillant sur son parti via son homme de main Juste Moundélé, devenu ministre délégué de l’administration du territoire. Il n’en fallait pas plus pour que des hommes liges de Collinet Makosso, Pierre Mabiala…, apparemment nantis d’un mandat et d’un ordre de mission en bonne et due forme, « achètent le problème », comme on dit en français ivoirien et camerounais pour parler d’une personne qui fait feu de tout bois pour une affaire qui n’est pas sienne. Au delà de la critique faite au livre et à ses auteurs, la querelle prend une tournure politique qui devrait faire réagir le président fondateur du club 2002-Pur. Si Juste Moundélé, le secrétaire général du Club 2002 pur, veut « cimenter son poste », comme on dit en français camerounais, « il devrait faire amende honorable en éteignant l’incendie », recommande un observateur du landerneau politique national. Par A. Ndongo Journaliste économique et financier

Livre: « L’Afrique libre ou la mort », de Kemi Seba, disponible à la bibliothèque de Sciences Po Lille

Livre: « L’Afrique libre ou la mort », de Kemi Seba, disponible à la bibliothèque de Sciences Po Lille

Le dernier ouvrage de Kemi Seba, « l’Afrique libre ou la mort », est disponible à la bibliothèque de Sciences Po Lille sur demande de nombreux étudiants, annonce le résistant africain au XXIe siècle sur son compte Twitter. Dans ce récit épique de 191 pages, paru aux éditions Fiat-Lux, le 03 janvier 2019, et écrit dans des conditions périlleuses, le président de l’ONG Urgences Panafricanistes et l’initiateur du Front Anti-CFA (Front Anti-Colonialiste français en Afrique) inscrit la lutte contemporaine pour la souveraineté africaine dans les pages de l’Histoire. Une histoire tumultueuse, où géopolitique et résistance locale s’entremêlent, pour ne plus être que les deux facettes d’une même pièce face à l’hydre néolibérale. « Si ça peut édifier une partie de la future élite française, afin qu’ils ne reproduisent pas les erreurs de leurs aïeux, alors tant mieux », écrit la figure de proue du panafricanisme. RESUME. L’histoire se souviendra que l’année 2017 fut celle d’un début de contestation sans précédent de la politique occidentale depuis la période des indépendances, dans les pays africains de la zone franc. Le motif de ces mobilisations ? La dénonciation de la Françafrique, terme générique servant à définir le néocolonialisme français qui prévaut en Afrique encore au XXIe siècle. Ce dernier se matérialisant par les bases militaires françaises présentes sur la Terre mère, l’utilisation du franc CFA, qui appauvrit le continent, enrichit les tenants du système néolibéral hexagonal et, surtout, la collaboration des réseaux occultes de l’Elysée, avec les pires sanguinaires autocrates du continent africain, ces derniers étant bien souvent  » placés  » à la tête de ces Etats par l’entremise du prétendu  » pays des droits de l’homme « . A l’initiative de ces manifestations continentales, un homme qui clive : Kemi Seba. Pour une bonne partie de la jeunesse africaine et caribéenne, il est un héros, qui a remis de manière médiatique la question de la souveraineté des peuples afros au centre des débats en ce nouveau millénaire. Pour l’intelligentsia africaine (bien souvent idéologiquement formatée par l’Occident), c’est un populiste, un dangereux démagogue qui pousse la jeunesse à l’anarchie, à la haine de l’Occident et à la rébellion contre ses élites endogènes. Enfin, pour les autorités françaises, il est actuellement la plus grosse menace du courant qualifié de o souverainiste africain « . Pourquoi ce combat, et jusqu’où cette nouvelle génération africaine désabusée et hostile à l’Occident ira-t-elle ?

Congo/Livre. « Signes des temps » de Valentin Oko présenté au public

Congo/Livre. « Signes des temps » de Valentin Oko présenté au public

Le premier titre de Valentin Oko, « Signes des temps », paru aux éditions L’Harmattan, en juillet 2022 à Paris en France, a été présenté et dédicacé, le 14 octobre 2022 à Brazzaville.  Ce premier ouvrage est une compilation de ses textes parus entre 2015 et 2021 dans le quotidien congolais « Les Dépêches de Brazzaville ». Il y a abordé des sujets portant sur la pandémie de covid-19, la culture, le dérèglement climatique, l’économie nationale et la vie politique congolaise. Le bal a été ouvert par le Pr. André-Patient Bokiba qui a ouvert ses propos par la composition de l’image sur la couverture du livre et sur le titre. Selon lui, la partie supérieure de l’image évoque l’imminence du crépuscule pendant que la partie inférieure montre la survenue d’un orage.   Le Pr Grégoire Léfouoba a quant à lui salué le travail d’archivage de l’auteur, qui devrait inspirer plus d’un journaliste. Il a reproché à l’auteur l’absence des différents numéros des journaux. Pour l’auteur, « Signes des temps », est une invite aux journalistes de faire comme il l’a fait. Il a indiqué qu’il a commencé à publier ses textes dans les journaux depuis l’université. Il a même animé des rubriques à la radio et avoir ce livre est une grande satisfaction. L’auteur Valentin Oko est actuellement Directeur de la presse présidentielle. C’est un journaliste ayant servi à la radio, à la télévision avant d’aller vers la presse écrite. Deux témoignages ont été rendus, d’Emile Gankama, directeur des rédactions du quotidien « Les Dépêches de Brazzaville« , et du Pr Mukala Kadima-Nzuji, préfacier de l’ouvrage. Pour Émile Gankama, les articles de Valentin Oko paraissaient chaque mardi ; soulignant que l’auteur s’est toujours montré responsable et rigoureux dans l’exercice de sa tâche. Le Pr Mukala Kadima-Nzuji, préfacier de l’ouvrage, a reconnu avoir encouragé l’auteur, comme il l’a fait en invitant tout le monde à écrire sur leur spécialité. Florent Sogni Zaou