La Commission économique pour l’Afrique (CEA), une des cinq commissions régionales du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), a procédé jeudi 13 décembre au lancement du « Rapport sur le potentiel des chaînes de valeur régionales : cartographie sectorielle ».
L’objectif général de ce rapport est de « proposer, sur la base d’une cartographie sectorielle de chaînes de valeur régionales existantes et une analyse de leur potentiel de développement, les opportunités et les défis pour la construction de chaînes de valeur régionales spécifiques », a indiqué la directrice du Bureau sous-régional en Afrique du Nord de la CEA, Lilia Hachem Naas.
Produit dans le cadre du travail de la CEA en soutien à l’accélération de l’intégration régionale, au développement du commerce et à la transformation structurelle des économies par la promotion des échanges intrarégionaux, la nouvelle publication de la CEA est destinée aux administrations nationales, aux représentants du secteur privé, à l’Union maghrébine des employeurs et aux partenaires intervenant sur les thématiques de l’intégration régionale et du commerce.
Le document étudie concrètement « les opportunités et les défis liés à la mise en place de chaînes de valeur régionales (CVR) dans dix secteurs d’activité ciblés en fonction de leur importance pour les économies de la sous-région et leur potentiel de développement », a souligné la Commission.
Présenté en marge de la Foire commerciale intra-africaine qui se tient du 11 au 17 décembre au Caire en Egypte, cette publication s’intéresse aux secteurs de l’aéronautique, de l’automobile, du textile et de l’habillement, des phosphates, du pétrole et du gaz, des énergies renouvelables, des fruits, légumes et produits dérivés, des huiles essentielles et produits dérivés, de la pêche, des céréales et du sucre.
« L’analyse produite dans le présent rapport intègre (également) une esquisse de plan d’action ainsi que des recommandations pour faciliter le commerce, réformer le cadre institutionnel et réglementaire existant et renforcer les capacités des acteurs clés pour une meilleure intégration régionale », a ajouté Lilia Hachem Naas.
Il faut dire que l’intégration régionale en Afrique du Nord est des plus faibles au niveau continental. En effet, « les relations économiques et commerciales entre les sept pays de la sous-région ne répondent pas aux ambitions dessinées et ne traduisent pas la proximité géographique, culturelle, linguistique et religieuse de ces pays », a-t-elle déploré.
Ainsi, outre le fait qu’il vise à renforcer la capacité des pays à mettre en place des politiques publiques favorables au développement de chaînes de valeur en Afrique du Nord, l’ouvrage se penche en particulier sur les difficultés liées au développement des CVR sur les plans réglementaire, institutionnel et logistique, a indiqué la CEA dans un communiqué rendu public le jour même de la présentation du rapport.
Sachant que le niveau d’intégration régionale en Afrique du Nord est parmi les plus faibles du continent africain, le rapport présente également « des recommandations sous forme d’un plan d’action régional axé sur la facilitation du commerce entre les pays de l’Afrique du Nord, les réformes institutionnelles requises et le développement des capacités des parties prenantes locales du secteur privé et du secteur public », a-t-on souligné de même source.
Ainsi que l’a relevé Lilia Hachem Naas, le développement des CVR est indispensable pour une meilleure intégration régionale en Afrique du Nord. Dans ce sens, il « induirait une augmentation de la croissance économique, tirée par une amélioration des investissements intrarégionaux et une augmentation du commerce entre les pays membres ».
Avec une meilleure intégration, « les tissus productifs des différentes économies deviendraient interdépendants ayant un rôle catalyseur à la fois pour une intégration réelle et une transformation structurelle des économies de la sous-région », a-t-elle soutenu.
Alain Bouithy