
Le slammeur congolais, Patherne Bouanga Kaba, de son nom d’artiste, Black panther, est de nationalité congolaise. Il est artiste-poète-slammeur. Il est financier de carrière. Il a parlé de sa chanson « Mavoula » avec PagesAfrik.com.
PagesAfrik : Pourquoi avoir choisi de s’appeler Black panther ?
Black panther : J’ai choisi de m’appeler Black panther, simplement en référence au mouvement noir américain qui avait lutté pour l’égalité, contre le racisme et toutes les politiques ségrégationnistes. Lorsque j’ai commencé à pratiquer le slam, j’avais une vision proche de celle des Black panther. Il s’agissait de parler de l’unité et de bannir toute forme d’exclusion, de la xénophobie, du racisme et du refus des autres.
PagesAfrik : Peut-on savoir si c’est le slam qui est venu vers vous ou c’est vous qui êtes allé vers lui ?
Black panther : Lorsque j’ai rencontré le slam, j’ai pensé que c’était la discipline artistique qui correspondait à mes attentes. Je m’y suis lancé avec quelques textes écrits, quelques poèmes avec une forme très libre.
PagesAfrik : D’où vous est venue cette inspiration pour cette chanson qui fait autant parler de vous aujourd’hui ?
Black panther : L’inspiration pour cette chanson m’est venue à la fois de mon amour pour Brazzaville, ma ville natale mais aussi de toute l’observation que j’ai pu faire. J’ai remarqué que Brazzaville était une ville où chaque arrondissement avait une particularité. C’est une ville très cosmopolite. Une ville très métissée. Si on est à Makélékélé, on est amené à penser qu’on est dans une autre ville et lorsqu’on est à Poto-Poto, c’est le même sentiment. Et pourtant, c’est la même ville et le même pays. J’ai voulu mettre en relief toutes ces différences, pour parler de ces points de convergence et de divergence qui font la beauté de cette ville. Je parle en effet de Brazzaville.
PagesAfrik : Comment le public a-t-il accueilli ce texte, mieux, ce slam ?
Black panther : A mon avis, ce texte a été bien accueilli parce que je n’ai jamais autant de retours positifs de mes textes. Je peux prendre comme exemple le comportement de la télévision nationale, je parle de Télé Congo, qui a décidé de diffuser l’œuvre sans rien me demander et sans conditions pendant des mois. D’autres médias, tant sur le plan national qu’international, ont fait la même chose. Je pense que c’est une de plus mes belles réalisations jusqu’à ce jour.
PagesAfrik : Pouvez-vous nous faire une espèce de rappel de tout ce que vous avez engrangé comme prix dans votre carrière ?
Black panther : Pas de problème. Je suis champion du Congo en 2015, vice-champion de la coupe du monde en 2015, récipiendaire des Sanza de Mfoa en 2021. En dehors de tous ces prix, j’ai participé au Masa en Côte d’Ivoire, au festival des dix ans de Slam à Madagascar et bien d’autres. Nous travaillons actuellement sur un projet avec l’AFD sur la vulgarisation de la loi Mouébara.
PagesAfrik : Qu’est-ce qui vous choque et qu’est ce qui vous fait plaisir dans ce que vous faites ?
Black panther : Ce qui me fait plaisir, c’est la manière dont l’œuvre a été accueillie, que plusieurs personnes, des responsables, des opérateurs culturels du pays et d’autres comme les entités non gouvernementales, sont intéressés par ce travail. Par contre, ce qui me chagrine, c’est le fait que nous n’ayons pas d’espaces d’expression musicale pour nous permettre d’avoir suffisamment de rencontres, en dehors de la ville capitale, Brazzaville. J’espère qu’avec tout le travail actuel, on pourra être en mesure de faire le tour du Congo pour des spectacles. Ce sera très bénéfique pour nous. Nous pourrons faire Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Oyo, Impfondo et bien d’autres parties du pays. Il suffit de les doter d’infrastructures musicales.
Propos recueillis par Florent Sogni Zaou