S’achemine-t-on vers une rupture entre F. Tshisekedi et les Américains ?

OPINION. Les États-Unis ont-ils déchanté en RD Congo ? Félix Tshisekedi n’aurait-il pas livré la marchandise ? S’achemine-t-on vers une rupture entre Tshisekedi fils et les Américains ?

C’est en tout cas ce qui ressort à la lecture du dernier article d’Africa Intelligence.

Ceux qui me lisent depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi, voire avant, se souviennent sûrement de mes posts et de mon live Facebook dans lesquels j’attirais l’attention sur le rôle des États-Unis dans la rupture de la coalition FCC-CACH. C’est en effet grâce à l’Oncle Sam que Félix Tshisekedi a pu se défaire, non sans difficultés, de l’étouffante tutelle de son prédécesseur Joseph Kabila, qui avait gardé la haute main sur les différents leviers du pouvoir. Désormais seul au volant de la RDC, celui qui joue le rôle de président devait manœuvrer à sa guise sans perdre de vue les desiderata des Américains. Ces derniers lui ont demandé de revoir les contrats conclus avec la Chine par le gouvernement de l’ancien président Joseph Kabila.

À ce jour, pas grand-chose n’a été fait, et les Américains sont de plus en plus agacés. Félix Tshisekedi aurait-il décidé de se mettre à dos les « partenaires » américains ?

Pas sûr. En réalité, le pouvoir congolais ne comprend rien aux enjeux géopolitiques auxquels la RDC est confrontée. Sa décision de ne pas revoir de fond en comble le contrat chinois est liée à la cupidité de l’équipe dirigeante qui cherche à bouffer à tous les râteliers, sans plus. En effet, les dirigeants congolais ne sont intéressés à rien d’autre que l’enrichissement rapide et illicite. Les enjeux géopolitiques et stratégiques ne les concernent pas. À Washington, on le savait, mais on a préféré fermer les yeux en se disant que les choses allaient peut-être s’améliorer. Il n’en est rien et les Yankees vont agir.

En analysant les évènements des dernières semaines, notamment le passage d’Antony Blinken en RDC, on peut s’avancer à dire que Félix Tshisekedi fait désormais partie du passé pour les Américains. L’ancien ambassadeur américain Mike Hammer dit « Nzita » n’avait-il pas déclaré en son temps que Tshilombo est « un président de transition »… en attendant les élections de 2023 ?

Il ne serait pas surprenant que les États-Unis sanctionnent certains proches de Félix Tshisekedi. Il ne serait pas non plus surprenant que la RDC soit placée sur la liste rouge du Département d’État. À voir comment les choses évoluent, on peut affirmer que tout se jouera certainement en 2023. Les États-Unis et leurs alliés européens vont soutenir toute alternative crédible au pouvoir de Félix Tshisekedi. Quid de la position de la Russie et de la Chine ?

Tout dépendra de l’approche qu’adoptera le candidat qui fera face à Tshisekedi. Moscou et Pékin savent que Félix est intellectuellement limité à tous les niveaux, y compris sur le plan géopolitique. Ils savent aussi que l’homme n’est pas apprécié par la majorité au Congo de Lumumba. Une approche bien articulée de l’opposition en 2023 pourrait amener les deux grandes puissances à adopter une position pragmatique pour ne pas se mettre à dos une opinion publique congolaise prête à tout pour en finir avec la forfaiture de la Tshilombie.

À chacun donc de fourbir ses armes et de se préparer à la prochaine bataille. En fait, elle a déjà commencé…

Par Patrick Mbeko

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