Père Félicien Mavoungou: les jeunes formés au Congo ne sont plus très qualifiés

Au Congo, pour de nombreuses raisons, aujourd’hui, l’on forme des gens qui ne sont pas qualifiés ou qui sont très peu qualifiés, a constaté le père Félicien Mavoungou dans un entretien à La Croix Africa notant que cela se ressent dans le système politique du pays.

« L’éducation doit être, pour tout pays, un domaine prioritaire. Il est primordial de donner une chance à tous les enfants et à tous les jeunes d’étudier dans de bonnes conditions », a déclaré le Coordonnateur national de la Commission Justice et paix de la République du Congo assurant que quand ils sont bien formés, ils sont capables de s’engager dans leur pays et de travailler avec plaisir.

Malheureusement, force est de constater que « depuis des années, nous notons de gros dysfonctionnements », a-t-il poursuivi affirmant que l’Église en Afrique centrale et plus précisément en République Congo mène un plaidoyer pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

Pour rappel, le 26 juillet dernier, la Commission Justice et Paix de la République du Congo a publié un rapport intitulé : « Pas de valorisation du capital humain au Congo sans redressement du système éducatif ».

Revenant sur les grands constats mis en exergue dans ce document d’une vingtaine de pages, le Père Félicien Mavoungou a noté  » la formation n’est plus performante, de manière globale. Il y a énormément de plaintes, les jeunes formés ou en formation ne sont plus très qualifiés ».

Selon, « cela s’explique par ce que nous avons sur le terrain. Les salles de classe sont pléthoriques. Parfois, on atteint 100 ou 150 élèves par classe », a-t-il poursuivi.

Dans cet entretien, il a en outre noté que « depuis un certain temps, la carte scolaire n’est pas actualisée. Ce fait, il y a des gens qui parcourent des milliers de kilomètres pour aller à l’école. Les communes rurales ont grandi mais il n’y a pas assez d’écoles pour permettre aux enfants d’étudier dans de bonnes conditions ».

Comme si cela ne suffit pas, il a noté aussi « l’hypercentralisation de l’administration scolaire » en République du Congo.

Un temps nostalgique, il se souvient « pendant plusieurs années, nous avons connu une embellie dans le système éducatif, de nombreuses personnes venaient de la sous-région pour étudier chez nous ».

Il rappelle, en plus, que « Brazzaville était la capitale de l’Afrique équatoriale française (A.E.F.) » et qu' »à ce titre, nous avons bénéficié des premières écoles au niveau de l’Afrique centrale ».

Adrien Thyg

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