Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est félicité des actions menées ces derniers jours par plusieurs pays européens visant à débarquer 450 réfugiés et migrants.
Ces derniers étaient bloqués sur des navires en mer Méditerranée en raison d’un différend sur leur débarquement.
Depuis samedi, les gouvernements de France, d’Allemagne, d’Italie, de Malte, d’Espagne et du Portugal ont convenu de débarquer et de partager entre eux la prise en charge des 450 personnes, y compris pour les demandes d’asile qui pourraient être déposées.
« Cette décision marque la fin d’un calvaire pour ces personnes et sert également d’exemple sur le travail conjoint des Etats pour garantir le sauvetage en mer et gérer les frontières, tout en respectant les obligations internationales en matière d’asile », a déclaré Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.
Le chef du HCR a dit espérer que les dispositifs décidés par Paris, Berlin, la Valette, Madrid et Lisbonne « seront mis en œuvre rapidement et efficacement ».
« Cependant, il faut trouver des solutions qui vont au-delà de ces arrangements au cas par cas ou ‘bateau par bateau’ », a souligné M. Grandi, rappelant que lors du sommet de l’Union européenne fin juin, les gouvernements européens s’étaient engagés à adopter une solution plus durable, collaborative, prévisible et bien encadrée pour prendre en charge toutes les personnes secourues en mer.
« Avant sa mise en œuvre, les arrangements trouvés pour les arrivées en Méditerranée continueront d’être à court terme et non viables ; les avantages d’une solution conjointe mise en œuvre par l’Europe seront compromis et des vies humaines seront menacées à chaque nouvelle tentative de traversée en bateau », a alerté le Haut-Commissaire.
Dans leur ensemble, les dispositifs en mer Méditerranée pour la gestion du sauvetage, du débarquement et de la prise en charge ultérieure sont aujourd’hui loin d’être suffisants, estime le HCR. Pour l’agence onusienne, les récentes décisions de refuser le débarquement des personnes secourues par des navires d’ONG, ainsi que d’autres restrictions sur les opérations menées par des ONG, sont extrêmement inquiétantes et ne répondent ni aux causes profondes des flux de réfugiés et de la migration irrégulière, ni au désespoir qui pousse des personnes à fuir par la mer à bord d’embarcations impropres à la navigation.
« Cela signifie que des personnes continuent de tenter des traversées maritimes et que des vies humaines sont perdues », a prévenu le HCR.
Si les États ont l’obligation de sauver des vies et de protéger les réfugiés, les personnes secourues n’ont pas le droit absolu de choisir leurs destinations, a précisé le Haut-Commissariat. « Le débarquement doit se dérouler en lieu sûr – notamment pour les personnes qui pourraient avoir besoin d’une protection internationale – mais pas nécessairement celui de leur choix ».