Malgré des circonstances adverses, l’Olympique de Marseille a triomphé face à l’OL, confirmant qu’une nouvelle ère s’est bel et bien ouverte sous la direction de Roberto De Zerbi.
À Marseille, il est courant de s’emballer rapidement, tout comme de dramatiser au moindre accroc. Cependant, la performance réalisée ce dimanche mérite véritablement d’être qualifiée de XXL, probablement la plus impressionnante depuis plusieurs saisons. Cette victoire porte indéniablement la marque de De Zerbi. Rien ne semble pouvoir perturber cet OM.
Bien que l’entraîneur italien n’était pas présent sur le terrain, on devine que ses principes et directives ont joué un rôle clé dans la résilience de l’équipe. Malgré l’infériorité numérique, l’OM a combattu avec l’énergie d’un groupe soudé, décrochant la victoire in extremis, juste après l’égalisation de Cherki à la 94e minute qui aurait pu anéantir leur moral. Depuis le début de la saison, cet OM semble presque inarrêtable, n’ayant laissé filer des points que face à Reims (2-2), un résultat qui, compte tenu des performances de Reims contre le PSG, n’a rien d’une contre-performance. La victoire arrachée à Lyon (3-2) après un match épique n’a fait que confirmer les énormes progrès réalisés depuis l’arrivée de De Zerbi à la tête de l’équipe.
Le match au Groupama Stadium n’a pourtant pas commencé sous les meilleurs auspices. L’expulsion sévère de Leonardo Balerdi dès la 5e minute aurait pu couler l’équipe, mais loin de se laisser abattre, les Marseillais ont continué à batailler. Même après l’ouverture du score lyonnaise par Duje Caleta-Car en seconde période, l’OM est resté fidèle à son plan de jeu, avec une seule obsession : renverser son adversaire, coûte que coûte.
Une révolte menée par des joueurs contestés
Pol Lirola et Ulisses Garcia, parmi les joueurs les plus critiqués de l’effectif, ont été les artisans de cette révolte. En exploitant les espaces laissés par la défense lyonnaise, ils ont trouvé le chemin des filets avec une froide efficacité (69e et 82e). Le score est ainsi passé de 0-1 à 2-1, un renversement de situation amplement mérité. Mehdi Benatia, au coup de sifflet final, ne cachait pas sa satisfaction : « Voir ces joueurs marquer me fait plaisir. C’est le tempérament que j’aime voir ». Il a aussi salué l’état d’esprit collectif : « C’est plus que trois points ce soir, c’est le début de quelque chose. Les Marseillais peuvent être fiers de cette équipe et de ce coach. Gagner ici, avec cette adversité, c’est le signe d’un grand groupe ».
Roberto De Zerbi, l’homme du renouveau
Les louanges ne se sont pas arrêtées là. En plus des éloges de Benatia, Pablo Longoria et Fabrizio Ravanelli se sont jetés dans les bras de De Zerbi à la fin du match, témoignant de l’immense respect qu’ils portent à son travail. Ce technicien italien, arrivé récemment dans l’environnement bouillant de Marseille, a su imposer sa patte dès les premiers matchs. Si son impact a surpris certains observateurs, il n’en est rien pour ceux qui le côtoient au quotidien. « Il veut que l’équipe ait la même mentalité que lui, une mentalité de gagnant », a confié Geronimo Rulli après la victoire à Lyon.
Malgré ces éloges, De Zerbi reste humble. Lorsqu’on l’interroge sur son succès fulgurant, il préfère mettre en avant l’engagement de ses joueurs : « Ce soir, c’est plus que trois points. On a montré de la personnalité, du jeu, et cela dans un grand stade sans nos supporters. Je suis très fier de mes joueurs », a-t-il déclaré. Il n’a pas manqué de féliciter également ceux qui, jusque-là moins utilisés, ont brillé ce soir-là. « Lirola et Garcia ont marqué grâce à notre style de jeu. Leur mérite leur revient entièrement, ils s’entraînent dur et méritent cette victoire ».
Enfin, dans un geste d’élégance, De Zerbi a tenu à rendre hommage à la direction du club pour avoir posé les fondations de ce renouveau : « Ce projet a commencé bien avant ce match, lorsque Frank McCourt, Pablo Longoria et Mehdi Benatia ont initié cette reconstruction. Notre premier objectif était de régénérer cette équipe et de rendre fiers nos supporters ». Avec un entraîneur aussi compétent et charismatique, le peuple marseillais peut rêver en grand.
Ya Willy.