L’anglais ne libérera pas la RDC…

OPINION. C’est avec stupéfaction que j’ai suivi le communiqué des sénateurs congolais, membres de l’Union sacrée, demandant au gouvernement congolais de suspendre la participation du pays aux activités de la francophonie et de généraliser l’enseignement de l’anglais à tous les niveaux au dépens du français.

S’ils ont cru que c’est là la meilleure des manières de combattre l’envahisseur rwandais et de punir la France qui semble jouer son jeu, il faut alors qualifier cette sortie médiatique d’un non-évènement. Pourquoi?

– Parce que l’O.I.F. et le Commonwealth sont présentement sous la coupe rwandaise. C’est tellement obvie d’observer que la rwandaise Louise Mushikiwabo dirige l’organisation internationale de la francophonie et depuis juillet dernier le Rwandais Paul Kagame est le président en exercice actuel du Commonwealth. Les deux organisations internationales, respectivement autour de la langue française et anglaise, sont régies par des représentants d’un pays qui endeuille le Congo depuis 25 ans. Quitter le français pour l’anglais, c’est comme fuir l’attaque d’un léopard dans l’arbre en se jetant dans une marre remplie de caïmans.

– Parce que, depuis 1996, tous les grands analystes de la guerre du Congo tels que Pierre Péan, Honoré Ngbanda, Patrick Mbeko ou encore Charles Onana, sont tous unanimes sur le fait que cette guerre en RDC est un arbre qui cache la forêt. Le Rwanda qui est l’agresseur visible de la RDC n’est en réalité qu’un simple sous-traitant des puissances ANGLO-SAXONNES dont l’anglais est justement la langue de communication.

– Et le Rwanda n’est pas seul dans cette sale besogne, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, le Kenya, la Tanzanie ( tous pays anglo-saxons du Commonwealth et la plupart protagonistes de la Force Régionale appelée en rescousse par le gouvernement de Kinshasa) jouent chacun sa partition pour tirer le maximum des profits de l’insécurité régnant en RDC.

– La comptabilité de la Francophonie indique que la RDC a déboursé environ 240.000 € de contribution comme État membre de l’OIF ces trois dernières années. Jusque là la plupart des congolais ignorent ce que leur état débourse pour rester pays membre de l’EAC. Pour l’OIF comme pour l’EAC, il est plus que temps que les dirigeants de la RDC réfléchissent sérieusement sur l’importance et l’efficacité d’appartenir à des organisations internationales dont les agendas cachés travaillent contre les intérêts supérieurs du Congo. Il est urgent d’évaluer ce que le Congo obtient en retour en terme d’influence diplomatique et en terme de soutien ferme reçu des autres pays membres.

– À l’état actuel de choses, les alliances scellées hier et aujourd’hui avec ces deux organisations par le gouvernement congolais s’avèrent largement contre-productives. Et c’est trop peu faire que de les suspendre. Pour raison de leur nuisance et de l’irréversibilité de leur système prédateur sur le Congo, il faut s’en DÉBARRASSER définitivement pour ne collaborer qu’avec les organisations qui donnent les preuves de vouloir s’aligner derrière l’intégrité territoriale du Congo-Kinshasa.

– Enfin, une langue étrangère n’a jamais libéré un État. Bien au contraire, elle subjugue ce dernier dans un processus d’aliénation culturelle et de soumission politique. La plupart des nations émergentes d’aujourd’hui ( Chine, Russie, Inde, Turquie, Corée du Sud) ont en commun d’avoir valorisé leur patrimoine linguistique local jusqu’à l’intégrer dans le système numérique international.

La RDC doit arrêter de mendier la culture d’autrui et l’amitié des états ou des organisations internationales car c’est elle unique au monde qui détient la majorité de ressources minérales rares et les clefs de la technologie de pointe de demain, la rendant du coup capable de faire plier le monde entier à ses genoux.

À entendre parler les sénateurs congolais de l’Union Sacrée , on a la nette impression qu’ils ignorent complètement ce que vaut leur pays. Ils sont à plaindre…

Par Germain Nzinga

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