Congo : turbulences et recours aux financements de trésorerie surfacturés

TRIBUNE. En république du Congo, les prochains mois s’annoncent difficiles. La menace d’augmentation des coûts de transport avec des répercussions sur toutes les denrées et le recours excessif aux financements de trésorerie surfacturés n’augurent rien de bon.

Les mois à venir s’annoncent socialement d’autant plus difficiles qu’avec la hausse des coûts de transport qui arrive, après celle des carburants, les denrées vont s’envoler car c’est la chaîne de transport qui est affectée. En effet, l’intersyndicale des transporteurs en commun du Congo (ISTCC) annonce une grève du 3 au 5 mars 2025. Le corridor économique Pointe-Noire Brazzaville dominé par la société Africa-Pesage du rejeton d’Antoinette Sassou, va amplifier son racket des transporteurs avec des répercussions sur tous les produits de consommation courante. Les tarifs des transports urbains passeront de : 1000 -1500 pour le taxi et 150 à 250 FCFA pour le bus officiellement.

Sur le front de la trésorerie de l’État, la saison s’annonce tout autant explosive quant aux multiples Bons du Trésor et Obligations du Trésor Assimilables (BTA/OTA) à rembourser en raison des échéances nombreuses à venir : de février (15 milliards déjà en périls), mars (15 milliards), avril (17 milliards), mai (56 milliards), etc. Si on y additionne les syndications, c’est l’encerclement !

Ces montants doivent être rapprochés de la loi des finances 2025 qui stipule des recettes fiscales pour 1065 milliards soit un rythme de 88,75 milliards par mois. Or, les dépenses courantes mensuelles sont de 171,5 milliards. Une impasse qui impose de recourir aux OTA/BTA dans l’attente de chaque règlement de cargaisons (qui se fait en moyenne tous les 3 mois… !!!). De plus, les systèmes E-Tax et pp Sydonia sont non seulement dysfonctionnels, mais en plus ne communiquent pas entre eux ! C’est d’ailleurs l’une des principales failles pour les détournements colossaux de la TVA des exonérations douanières reversées à certains enfants du Chef Suprême ainsi que des membres du réseau chaque année fiscale comme (nous y reviendrons dans notre prochaine publication).

Le système de collecte fiscale informatique de la DGID est encore en panne actuellement. D’ailleurs M. Ludovic Itoua, actuel DGID, sous pression après un séjour en prison est inquiet. Le nouveau DSI du ministre des finances M. Okina Elenga-Ngamporo hérite d’une situation catastrophique laissée par Ludovic Ngatsé et Guy-Noel Londongo. Cet ancien DSI qui s’était enfui pour Kinshasa, sans réaction des services de sécurité, avec plus de 2 milliards de XAF de devises, par le port de Yoro en 2021. Il fuyait ses propres turpitudes et manipulations des recettes de l’Etat. Plus d’une personne interrogé çà et là, doute d’ores et déjà des capacités de M. Elenga-Ngamporo. En effet, titulaire d’une licence (Conducteur de travaux), il n’est pas exclu qu’il présente des lacunes de conduire la moindre opération d’envergure nécessaire de l’État. Pourquoi le ministre Yoka l’a promu en fin de compte ? Pressions ou préférences familiales, ou encore, réglement des comptes à Jean Baptiste Ondaye en écartant son poulain qui a pourtant plus d’expérience et des diplômes qu’Elenga Ngamporo ?

Lundi nous plancherons sur le cynisme absolu dans les finances publiques et autres.

Ghys Fortuné BEMBA DOMBE

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