RDC. JEAN MUNSI KWAMY « Lasitura ». « Chanter c’est partir » : Un voyage à travers les histoires
KWAMY est né à Kingabwa (Kinshasa) le 9 novembre 1939 et a grandi à Ngiri-Ngiri. Enfant, il voulait devenir chanteur, après avoir découvert l’orchestre Vedette jazz qu’il intègre en 1961. KWAMY a suivi son rêve, et dans la même année, il va intégrer l’OK JAZZ (en même temps que Mujos) en replacement de Vicky Longomba, après son départ dans l’African jazz pour la « Table Ronde de Bruxelles » en janvier 1960. Jean Kwamy Munsi forme avec Mujos un duo mémorable. Sa brouille avec Luambo Franco sera ponctuée par deux chansons diatribes « Faux Millionnaire » (Kwamy) et la réponse de Franco dans « Course au pouvoir, chicotte « , qui vont décrier la chronique (alors que Kwamy se trouvait déjà dans l’African Fiesta avec Tabu Ley Rochereau) Après la scision de l’African Fiesta en 1963, pour former deux ailes concurrentes (Fiesta National et Fiesta Sukisa) Kwamy va se rapprocher du Dr Nico Kasanda (Fiesta Sukisa). Un passage éclair à Brazzaville dans Les Bantous de la capitale au cours des années 60, donne l’occasion à Kwamy de sortir un disque souvenir. 1971, une révolution éclate dans l’Ok jazz et donne l’occasion à quelques dissidents de l’OK Jazz : (Mujos, Kwamy, Youlou mabiala, Gisenga, Samu Bakule, Armando, Isaac Musekiwa, Michel Boyibanda, Picolo Tshamala, Brazzos, à former l’orchestre Révolution). L’orchestre Révolution, un feu de paille qui pousse Kwamy à séjourner en France à partir de 1969, juste au moment où prend naissance l’African Team de Paris. Kwamy y fait partie avec des noms comme Manu Dibango, Don Gonzalo, Joseph Kabasele, Jean Serge Essous, Edo Clary Lutula… jusqu’en 1973. Mais, après cette belle opportunité, Kwamy repart à Kinshasa, précisément pour intégrer l’orchestre VEVE de Verckys Kiamuangana. Pas pour longtemps, car voici encore Kwamy dans l’Afrisa réconcilié (1979-1980) Resté longtemps malade (Brazzaville-Kinshasa) Kwamy meure le 2 mars 1982 à Kinshasa. (cimetière de Kitambo) Clément Ossinondé
Congo/1959: défection au sein de l’orchestre Rock-A-Mambo
RETRO. Au cours de l’année 1959 deux ténors du Rock-A-Mambo, pas des moindres, quittent l’orchestre : Jean-Serge Essous et Saturnin Pandi, pour se joindre à Ganga Edo, Célestin Kouka et Daniel Loubelo « de la lune, » pour former » Chez Faignond 15 Août : L’orchestre Bantous Nino Malapet lui a décidé de continuer à évoluer comme chef d’orchestre du Rock-A-Mambo, avec une nouvelle équipe composée de Nino Malapet, (saxo) – Lando « Rossignol », Sathan,(chant) – Mambau Jacky, Gogene (guitare accompagnement) Antoine Nedule, « Papa Noël » (guitare solo) De Padou (maracasse) , Honoré Liengo (guitare basse), Bruno Houla (tumbas). etc. Voici « Iyele »:
RD Congo. Le souvenir de: Augustin Moniania « Roitelet »
RETRO. Décédé le 08 novembre 2014 à Kinshasa, sa carrière commence aux éditions Cefa de l’éditeur belge Bill Alexandre en 1953 et avec lui, Vicky Longomba et Roger Izeidi au sein d’un trio appelé « Les trois caballeros », notamment à l’époque où Guy Léon Fylla et la chanteuse Marcelle EBIBI enregistrent le grand succès « Mama é « 1954 Augustin MONIANIA « Roitelet » intègre les éditions Loningisa, sous la houlette d’Henri Bowane et participe en 1955 à plusieurs enregistrements de cette écurie aux côtés de Essous, Luambo, Pandi, Bemi, Loubelo « De la lune »… et plus tard en juin 1956 aux enregistrements de l’Ok jazz . Décembre 1956 MONIANIA Roitelet quitte l’Ok jazz pour l’orchestre Rock-A-Mambo, Nous écoutons la composition « Banzanza » de « Roitelet » en 1955 dans le groupe qui ne portait pas encore le nom de l’Ok jazz, mais plutôt : Lopadi (Loningisa de Papadimitriou) Clément OSSINONDE
RD Congo. Fuka Unzola ou ce héros Kongo d’août 1998 à Matadi
RETRO. Aux dernières heures du régime du Maréchal Mobutu, le gouvernorat du Kongo Central (jadis appelé Bas-Zaïre) va connaitre une grande effervescence. Après le décès de Me Bieya Mbaki et l’intérim de Mvuma Ngieti, l’honorable Mbenza Thubi sera nommé gouverneur mais il ne fera que quatre jours. Les événements vont se précipiter avec l’avancée des troupes rebelles de l’AFDL et au regard de la position stratégique du Bas-Congo, le maréchal Mobutu se sentira obligé de nommer gouverneur, un homme de poigne en la personne de l’Amiral Liwanga Mata Nyamunyobo qui y restera durant un petit mois jusqu’à la chute de Mobutu en mai 1997. Quelques semaines après que l’AFDL soit entrée dans la capitale congolaise et que Mzee ait prêté serment, des élections provinciales sont organisées au stade Lumumba de Matadi sous la supervision de Mwenze Kongolo et de Modero Kinkela Vikansi. Le stade est noir du monde et plusieurs candidats se bousculent au portillon dont le plus célèbre Eric Koyongo, un jeune ancien étudiant en sciences politiques et administratives de Lubumbashi mais c’est le plus populaire parmi eux : Léonard Fuka Unzola qui sera voté à l’unanimité de la foule en délire. Ce nouveau gouverneur va révolutionner les méthodes de gestion de la province par une grande proximité avec ses administrés et par son style de vie personnelle fait d’humilité, de simplicité, du sens de l’écoute, de l’amour du prochain et de la volonté de servir le peuple tel qu’il l’avait été lorsqu’il fut jadis bourgmestre de la commune de Nzanza. Son mandat sera parmi le plus prolifique en actions sociales. Il sera comptable de l’érection des infrastructures immobilières telles l’annexe construit derrière le gouvernorat occupant le service de la phonie, le secrétariat, le bureau des archives et d’autres cellules mais aussi le projet de droit de péage sur la nationale Matadi-Kinshasa et la remise à niveau des infrastructures routières notamment le tronçon allant de la garde de train jusqu’à place Métropole, le tronçon de route Baobab de l’Epom à l’Ep Tuzolana à Nzanza bien avant que la Banque mondiale achève les travaux. C’est aussi le gouverneur FUka qui lancera les travaux de bétonnage de la route Nkala-Nkala à Matadi , l’asphaltage de la route de Dinalo à Boma et surtout la remise en état de nombreuses routes de desserte agricole comme celle vitale qui relie Kisantu à Kimvula avec l’objectif de désenclaver les zones reculées de la province. Sous Fuka Unzola, les habitants du Kongo Central avaient un réel sentiment de vivre l’âge d’or de l’administration de leur entité provinciale. De nombreux témoignages circulaient et d’après lesquels beaucoup d’individualités ou des groupes associatifs en difficultés de fonctionnement couraient à la porte du gouvernorat et n’en sortaient jamais sans solution concrète. Seulement voilà ! Cette prospérité ne durera pas longtemps. A Kinshasa, se manifestent de premiers signes évidents de couacs au sein du système AFDL qui a pris le pouvoir sous peu. Dans les coulisses, de nombreux groupes tentent de s’accaparer du pouvoir, notamment les débiteurs étrangers, désireux de garder leur influence jusqu’au plus haut sommet de l’État. Par ailleurs, la présence ostensible des Rwandais dans la capitale irritait au plus haut point les Congolais qui commençaient à voir Kabila comme le jouet de puissances étrangères. Mzee L.-D- Kabila pris entre deux feux commença à distiller de-ci de-là des phrases assassines indiquant qu’il était prêt à mettre un terme aux accords signés à Lemera avec ses alliés rwandais et ougandais. Les tensions atteindront de nouveaux sommets le 14 juillet 1998 quand Kabila poussera à la démission son chef d’état d’état-major James Kabarebe tout en le remplaçant par un congolais. Deux semaines plus tard, soit le 27 juillet de la même année, Kabila rompt les accords diplomatiques avec le Rwanda et demande officiellement le retrait du pays des forces militaires rwandaises et ougandaises. Dans les 24 heures qui suivirent, les conseillers militaires rwandais furent évacués sans ménagement de Kinshasa. Pendant que le climat politique se détériore dans la capitale, au Bas-Congo, on était loin de savoir qu’au mois de mai 1998 soit deux mois avant son limogeage, James Kabarebe avait pris la précaution de nommer comme commandant de la Province du Bas-Congo, un certain Dieudonné Kabengele, né d’un père militaire (commandant Amundala) originaire de la province orientale et d’une mère moitié kasaienne, moitié belge. C’est un kinois de Bandalungwa, baroudeur et qui a grandi dans la brutalité et la soif d’aventures. Et c’est sur ces entrefaites qu’en 1994, Dieudonné Kabengele sera recruté par le camp des Tutsis rwandais opérant en catimini à Gombe et suivra des entrainements militaires dans des camps de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR) jusqu’à accéder au rang d’officier en 1996. Il deviendra un très proche de Paul Kagame et il est dit qu’il sera chargé de la formation de jeunes militaires rwandais dont le jeune Hippolyte Kabange. En 1996, il va rejoindre la révolution de Mzee Kabila et fera partie du bataillon Zulu qui va gagner Kinshasa en mai 1997. Dans les jours qui suivront, Dieudonné Kabengele sera nommé à la tête de la DMIAP (Direction Militaire des Activités Anti-Patrie) puis Commandant de la ville de Kinshasa et finalement en mai 1998, quelques mois avant la formation de RCD de Ruberwa, il exercera le rôle de commandant en chef du bataillon Zulu et c’est à ce titre qu’il sera affecté à Matadi pour superviser des opérations militaires dans cette province. Sa mission principale consistera à préparer le terrain à l’arrivée aux forces militaires rwandaises par la porte du Bas-Congo. Le commandant du bataillon Zulu, D.kabengele, ne voulait pas que le commandement de la région militaire du Bas Congo s’installe à Matadi. Il s’y opposera catégoriquement dès son arrivée à Matadi. Pour lui, le commandant de région militaire, comdt Nzolowe et son adjoint le commandant Kassongo Mississipi devraient s’installer à Boma. L’on comprend mieux aujourd’hui pourquoi le comdt Kassongo de Moanda était à cette époque commandant de la ville de Matadi. Mais Kabengele ira très loin dans sont travail de sape des institutions : il commencera donc
CONGO/RDC. 1962 – Retour du chanteur GANGA Edo et du bassiste LOUBELO De la lune dans l’OK JAZZ
REGARD SUR LE PASSE. En effet, le 11 Août 1962 , les musiciens GANGA Edo et Daniel LOUBELO « De la lune » donnent leur dernier concert dans les Bantous, avant de réintégrer clandestinement l’OK JAZZ à Kinshasa, contre toute attente. Et surtout à un moment où l’orchestre carburait à plein. La relève est prompte, notamment par : – Joseph Bukasa « Jojo « , chanteur venu du Congo jazz de Kinshasa – Francis Bitsoumanou, bassiste venu du Negro Band de Brazzaville. On adjoint par la même occasion un percussionniste à Saturnin Pandi, le kinois Henri Wateto « Micorason ». Il serait temps de re-découvrir GANGA Edo et LOUBELO de la lune, deux musiciens exceptionnels que les puristes ont toujours eu tendance à les considérer comme les spécialistes de la refolkorisation, notamment Ganga Edo , comme en témoigne cette œuvre « Bué na kusa », sur disque Cefa Clément Ossinondé
Angola. L’ignorance coupable (in memoriam Hoji Ya Henda : 1941-1968)
RETRO. Enfant, nos instituteurs nous faisaient chanter les noms des HEROS des indépendances AFRICAINES à l’école primaire. HOJI YA HENDA est celui que j’ai retenu en particulier sans pour autant en maîtriser l’orthographe. Le CONGO-MFOA, mon pays natal, était dirigé par un régime MARXISTE-LENINISTE pur et dur par le Président MARIEN NGOUABI. Toutes les pancartes publicitaires étaient dédiées aux effigies de ces hommes et femmes qui se sont battus pour notre LIBERATION. Tous les mouvements de LIBERATION des pays d’AFRIQUE australe, en particulier (MPLA, ANC, SWAPO, etc) avaient leurs sièges à MFOA aka Brazzaville. NDJI NDJI aka Pointe-Noire servait de base-arrière à l’armée CUBAINE qui opérait en ANGOLA (1975-1988). Pendant des années, j’ai cherché la photo de cet héros AFRICAIN oublié en vain. C’est en feuilletant par hasard un livre sur les mouvements indépendantistes africains que je suis tombé sur la photo (ci-jointe) et le nom de JOSE MENDES DE CARVALHO aka HOJI YA HENDA (son nom de guerre) tué lors d’un raid aérien de l’armée coloniale PORTUGAISE en pleine guerre d’indépendance, en 1968. Il n’était âgé que de 27 ANS. HOJI YA HENDA, en dehors des cercles militants en ANGOLA, personne n’en parle réellement. De nos jours, une bonne connexion WI-FI et de longues séquences de LIVE quotidiennes sur la TOILE suffisent pour obtenir le statut de GUERRILLERO. Désormais, le CHAMP DE BATAILLE est virtuel, le CLAVIER a remplacé la KALACH. A chaque époque ses REALITES. Nombreux parmi les VRAIS héros AFRICAINS ont vite été oubliés parce qu’ils ont eu « tort » de naître plus tôt. Par Lascony Nysymb
Burkina Faso/La rigueur et l’ascèse (in memoriam Thomas Sankara et ses compagnons : 15 octobre 1987 – 15 octobre 2023)
HOMMAGE. L’aboiement des chiens galeux n’effacera pas le capitaine THOMAS SANKARA de la mémoire collective. 36 ans après sa disparition tragique, le MYTHE ne fait que s’amplifier. Ses assassins fugitifs ont trouvé refuge dans les poubelles de l’Histoire. Ils ont cassé l’ampoule, et pourtant la LUMIERE demeure. Repos éternel à tous les MARTYRS du Siège du Conseil de l’entente. A JAMAIS DANS NOS MEMOIRES. Par Lascony Nysymb
RD Congo/Musique. Le groupe rythmique NGOMA
Le 04 Janvier 1952 – Création du tout premier orchestre complet à Leopoldville (Kinshasa). Le groupe rythmique NGOMA est destiné à accompagner en studio tout musicien de l’écurie désireux de publier une œuvre personnelle. C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il sera introduit la contrebasse pour la première fois dans le musique congolaise (après les guitares, trombones, clarinettes, saxopnone, trompettes, Solo-vox, batterie de jazz, piano, tumbas). Antoine Moundanda, outre sa « Sanza » devait se faire enregistrer en compagnie du groupe rythmique Ngoma. Comme en témoigne cette œuvre mémorable « Mwana aboy mama » (Rappelons que c’est cette chanson qui avait obtenu en 1954 avec Antoine Moundanda le tout premier prix international obtenu par la musique congolaise : Prix Osborne en Afrique du Sud, pour avoir introduit un instrument traditionnel dans la musique moderne.) Clément OSSINONDE