TRIBUNE. Il y’a moins d’une semaine, le Président Français Emmanuel Macron parlait d’épidémie de coups d’Etat en Afrique, en feignant volontairement d’indexer l’origine du virus qui sévit dans les différentes capitales du continent.
Ce phénomène, qu’on l’approuve ou non, vécu de temps à autre, a une fortune particulière aujourd’hui. Nous étions tous préoccupés par le changement climatique à l’échelle de la planète avec les angoisses qui s’y rapportent, mais l’on était loin d’imaginer qu’un autre changement, celui-là africain, portant sur l’autodétermination d’un continent trop longtemps jouet des autres.
On a beau dire que le Général Brice Olingui Nguema, patron des putschistes Gabonais soit un homme du système et serait issu des rangs du pouvoir, il est aisé de comprendre que dans toutes les dictatures, seuls les talles du système sont le plus souvent capables de ramener à la raison et de façon abrupte, les despotes folingues.
Penser naïvement dans le contexte géopolitique actuel, que l’armée taille les croupières à l’opposition Gabonaise, c’est ignorer qu’il y’a 5 ans, cette même opposition avait déjà réussi à remporter l’élection présidentielle dans les urnes, mais n’avait pas été capable de transformer l’essai.
Parti des terres arides, le peuple Gabonais a donc fait le choix du verre à moitié plein plutôt que de continuer l’aventure dans les bagages des Bongo; ce qu’aurait été dramatique pour tous. En d’autres termes, valider une révolution de palais même orchestrée par des mains noires serait un moindre mal, pourvu que la tête du monstre soit décapitée.
Il est aujourd’hui clair qu’il en va des héritiers partout dans le monde et d’égale façon, force est de le constater.
Il y’en a moins nombreux qui savent prendre soin de l’héritage et pourquoi pas de le fructifier. En principe, ils en donnent des gages par une hygiène de vie avérée, le sens du bien commun et l’obsession de tenir du fondateur.
Il en est d’autres malheureusement plus nombreux, enfermés dans une très grande fatuité, élevés avec une cuillère d’argent à la bouche, nourris de mille prodigalités et qui, fermés à tout discernement, finissent par se convaincre que le bien commun est leur.
Le gâchis devient alors leur crédo et ils ne doivent souvent leur existence, notamment en politique, que grâce à un outil répressif acquis à leur dévotion et à des petites mains qui ont la reconnaissance du chien vis à vis de la main qui les nourrit.
Cela induit une très longue agonie pour les peuples qui subissent, mais heureusement le jour finit toujours par se lever. S’en suit la déchéance du tyran, avec un choix de qualificatifs souvent en rapport avec la rudesse du système répressif dont il était le porte étendard.
Le dernier appelé étant le Gabon, il est à craindre de voir le charmant fleuve Ogooué qui prend sa source en République du Congo, affluer vers les autres eaux d’Afrique Centrale.
Une chose est sûre, l’Afrique Centrale vient de sortir du statu quo !
Que Dieu délivre le Congo-Brazzaville.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen