Maroc/Elections.Les principaux points du programme électoral de l’USFP

POLITIQUE. Voici les principaux points du programme électoral de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), en lice aux élections du 8 septembre :– Faire de l’inclusion sociale globale un levier de développement et un mécanisme de stabilité et de solidarité sociale, généraliser la protection sociale pour préserver la dignité du citoyen, tout en garantissant le droit à un service de santé publique de qualité et à un logement décent qui offre les conditions d’une éducation saine. – Développer une école de l’égalité des chances, ouverte sur le monde, et une université publique qui offre une formation aux normes internationales afin de favoriser la production du savoir et l’émergence de futures élites. – Renforcer la classe moyenne et lutter contre la précarité afin de soutenir le développement économique et promouvoir la paix sociale, ainsi qu’adopter un système fiscal juste et équitable pour favoriser le développement économique. – Développer l’investissement national de manière à permettre un accroissement régulier et productif des taux de croissance et d’emploi, tout en déclenchant une transformation structurelle du tissu productif pour répondre à la demande interne et à la concurrence sur les marchés internationaux. – S’orienter vers l’économie verte, consolider le développement spatial durable et œuvrer à l’augmentation des dépenses publiques relatives à la recherche scientifique en tant que facteur essentiel permettant la transition vers les modèles économiques émergents et l’innovation. – Protéger les enfants en tant que citoyens de demain, promouvoir la condition féminine dans le but de rompre avec toutes les formes d’injustice et de violence et d’impliquer pleinement les femmes dans le processus de développement. – Libérer les énergies créatives des jeunes à travers un investissement optimal dans l’éducation et l’emploi, tout en promouvant la participation politique des Marocains du monde. – Promouvoir les droits et libertés, réviser de manière globale le droit pénal marocain et veiller à la promulgation de la loi sur l’enrichissement illicite. – Promouvoir la réforme globale du système judiciaire pour accompagner la relance économique et préserver la dignité du citoyen, accélérer le processus de régionalisation avancée en tant que prélude à la justice sociale et territoriale et renforcer la gouvernance publique comme pilier à la consolidation de l’édification démocratique et de développement.

Fathallah Oualalou : Il ne faut pas avoir peur de la Chine

Fathallah Oualalou : Il ne faut pas avoir peur de la Chine

L’ancien ministre marocain de l’Economie et des Finances a animé le “Forum Adhérents” du CFCIM Fathallah Oualalou, ancien ministre de l’Economie et des Finances, était l’invité du dernier « Forum Adhérents », un rendez-vous d’information, d’analyses et d’échanges, organisé récemment par la Chambre française de commerce et d’industrie (CFCIM). Fin connaisseur de l’Empire du milieu, le professeur d’économie est intervenu sur le thème « Le Maroc, l’Afrique, l’Europe face à la Chine». Habitué et fidèle de ce rendez-vous, l’ancien maire et président du Conseil de la ville de Rabat a animé le « Forum Adhérents », chaque année, sans discontinuer à l’époque où il était ministre, a rappelé dans son mot de circonstance le président de la CFCIM, Philippe-Edern Klein. Avant de présenter brièvement l’éminent parcours de l’auteur de la récente publication intitulée « La Chine et nous: Répondre au second dépassement ». Durant plus d’une heure, l’homme d’Etat a partagé ses analyses et livré ses réflexions sur l’évolution économique de la Chine, agrémentant, à chacune fois, son exposé de références historiques et économiques pour bien situer le débat qui suivra. « Notre région doit tenir compte d’un phénomène important, celui de la Chine qui, en 35 ans, est passée d’un statut d’une économie en développement, à une économie émergente, à la deuxième puissance économique mondiale et, a l’ambition de devenir entre 2030 et 2040, la première puissance dans le monde», a d’emblée déclaré le ministre estimant qu’il est de ce fait important que le Maroc, le Maghreb, l’Afrique et l’espace sud-méditerranéen en tiennent compte. Cette évolution s’est faite grâce à l’adoption de nouveaux modèles de développement, a-t-il affirmé expliquant que la Chine a mis en place une nouvelle politique de réformes et d’ouverture sur le monde qui tient compte de ce qui s’est passé au Japon et en Corée du Sud, notamment. « Elle a mis en place une politique d’industrialisation fondée essentiellement sur l’exportation et sur une main-d’œuvre pas chère au départ. En même temps, le système est resté centralisé, dirigé par un parti, l’armée et un Etat ouvert sur le capitalisme qu’il protège. Ce qui est nouveau », a noté le ministre. Depuis lors, l’Empire du Milieu est devenu la première puissance industrielle, le premier exportateur de produits industriels, le premier marché émetteur de touristes, la première puissance en matière d’Internet, de téléphone mobile et même d’économie verte, même s’il est vrai qu’il figure parmi les grands pollueurs au monde. « Il est surtout devenu au cœur de la demande mondiale, notamment face à l’essoufflement des économies du Nord qui, depuis maintenant 15 ans, et surtout depuis la crise de 2008, connaissent des taux de croissance très faibles », a relevé le ministre soutenant que la demande chinoise, notamment en matières premières et en hydrocarbures, a permis à deux continents de bouger : l’Amérique du Sud et l’Afrique qui, « depuis les indépendances en 1960 jusqu’à pratiquement 2000, ne connaissait aucune avancée en matière économique ». En effet, c’est à partir de 2000 qu’« on a enregistré des taux de croissance autour de 5% et quelquefois 10%, notamment dans les pays producteurs de matières premières et d’hydrocarbures, mais aussi dans les pays qui ont réussi de grandes réformes », a noté l’intervenant. Cela a duré jusqu’à 2014. A cette date, le taux de croissance en Chine a baissé, autour de 6% et c’est ainsi qu’elle a changé de modèle de développement qui n’est plus lié à l’exportation, « mais de plus en plus au marché local. D’où l’augmentation des salaires, l’intérêt accordé à la protection sociale et à la protection en matière de santé, etc.», a-t-il ajouté. C’est dire que le monde doit s’adapter d’autant plus que la Chine, grâce à ses grandes réserves, a traversé la crise de 2008 avec sérénité et s’est même permise de lancer un plan de relance de 3.500 milliards de dollars qui a eu énormément d’effets et d’acheter, en même temps, des obligations dans tous les pays déficitaires. Avec le nouveau modèle, le ministre fait observer que la Chine a mis en place une nouvelle stratégie mondiale, une nouvelle route de la soie à trois dimensions : la route énergétique, essentiellement vers la Russie pour acheter du gaz; la route par chemin de fer et par autoroute qui passe essentiellement par les anciennes républiques qui dépendaient de l’ex-URSS jusqu’en Allemagne et la route maritime, qui passe par le Kenya vers le canal de Suez pour arriver à Tanger Med et le long de la Méditerranée. A propos de ses rapports avec l’Europe, il est à signaler que la Chine est le premier importateur des produits européens et le deuxième partenaire commercial après les Etats-Unis. En 2010, les échanges sont estimés à 1 milliard d’euros par jour et en 2014, la Chine représente 14% des échanges de l’Union européenne, juste après les Etats-Unis (15%). Mais, ce qui est important à savoir, « c’est qu’en 2002, la part de la Chine n’était que de 7%. Elle est montée à 14% alors que la part des Etats-Unis était de 24%, et a baissé à 15%». Après avoir souligné les nombreuses analogies entre la Chine et le Maroc dont l’attachement à l’intégrité territoriale, le ministre a indiqué par la suite que les rapports entre les deux pays, comme ceux entre la Chine et l’Afrique et de la Chine avec le monde arabe, sont passés d’une phase à une autre. Mais il a fallu attendre l’ouverture économique et la politique des réformes qu’elle a menées dans les années 1980 pour que sa stratégie vis-à-vis du monde arabe et de l’Afrique et donc du Maroc change pour devenir essentiellement économique. Le commerce entre les deux pays a évolué depuis les années 80 mais pas d’une façon significative, d’autant plus que la Chine, comme le Maroc, est producteur de phosphates. Elle en est même la première au monde alors que le Maroc détient les plus grandes réserves. Autant dire, un dossier important dans les relations avec la Chine. Par ailleurs, a rappelé le ministre, la Chine a